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Meurtre en Eau Trouble (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 2)
Meurtre en Eau Trouble (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 2)
Meurtre en Eau Trouble (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 2)
Livre électronique294 pages4 heures

Meurtre en Eau Trouble (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 2)

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À propos de ce livre électronique

MEURTRE EN EAU TROUBLE (Un Thriller d'Alexa Chase - Tome 2) est le 2ème tome de la nouvelle série de Kate Bold, auteure de polars et thrillers, débutant par JEU DE MASSACRE (tome 1).

Alexa Chase, 34 ans, profiler de haut vol au sein de l'Unité d'Analyse Comportementale du FBI, est un excellent élément. Hantée par le souvenir des tueurs en série qu'elle a arrêtés, elle abandonne sa brillante carrière pour s'enrôler dans les U.S. Marshals. Désormais Marshal Adjointe, Alexa — au mieux de sa forme, aussi brillante qu'impitoyable — se donne à fond dans son nouveau job : traquer et faire condamner les fugitifs.

Leur dernière affaire couronnée de succès, FBI et Marshals décident de collaborer de façon permanente. Alexa, sous le choc de son passé et souffrant de stress post-traumatique - conséquence de la traque de tueurs en série - n'a pas le choix : elle va devoir collaborer avec un collègue du FBI qu'elle déteste et traquer des tueurs en série relevant de la juridiction des U.S. Marshals. Alexa se voit contrainte d'affronter sa plus grande peur : comprendre le fonctionnement de l'esprit du meurtrier.

Deux juges fédéraux sont assassinés, des preuves surprenantes indiquent qu'il s'agit de l'œuvre d'un tueur en série en quête de vengeance. Les juges ont jugé et condamné des centaines d'individus au cours de leurs longues carrières, Alexa se retrouve avec une liste de suspects longue comme le bras. Son objectif ? Trouver le meurtrier avant qu'il ne descende un autre juge sur sa liste.

Mais un rebondissement inattendu concernant la prochaine victime fait basculer les certitudes d'Alexa.

S'agit-il vraiment d'une vengeance ? Cet assassin serait plus diabolique qu'il n'y paraît ?

Alexa devra accomplir ce qu'elle redoute le plus pour débusquer ce meurtrier diabolique — pénétrer les méandres de son esprit tourmenté avant qu'il frappe à nouveau. Au jeu du chat et la souris, le gagnant rafle la mise. Finira-t-elle engloutie par les ténèbres ?

La série ALEXA CHASE : un thriller passionnant mené tambour battant par une jeune Marshal brillante et tourmentée, un polar fascinant, mêlant action, suspense, rebondissements et révélations à un rythme effréné. Nuits blanches au programme.

Le tome 3 de la série - L'HEURE DU CRIME - déjà disponible.
LangueFrançais
ÉditeurKate Bold
Date de sortie1 févr. 2022
ISBN9781094352572
Meurtre en Eau Trouble (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 2)

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    Aperçu du livre

    Meurtre en Eau Trouble (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 2) - Kate Bold

    cover.jpg

    MEURTRE EN EAU TROUBLE

    (Un Thriller d’Alexa Chase — Tome 2)

    K a t e   B o l d

    Kate Bold

    Découvrez Kate Bold, jeune auteure de la série policière ALEXA CHASE (trois tomes, à suivre). Lectrice passionnée, fan de polars et thrillers, Kate adore avoir de vos nouvelles. Rendez-vous sur www.kateboldauthor.com pour en savoir plus et rester en contact.

    Copyright © 2021 par Kate Bold. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright YuriyZhuravov, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES PAR KATE BOLD

    UN THRILLER ASHLEY HOPE

    LAISSE-MOI PARTIR (Livre #1)

    UN THRILLER D'ALEXA CHASE

    JEU DE MASSACRE (Livre #1)

    MEURTRE EN EAU TROUBLE (Livre #2)

    CONTENU

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT ET UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE ET UN

    CHAPITRE UN

    Un pavillon de style ranch dans le désert de Sonora, à cinq miles à l’est de Benson, en Arizona

    Le 3 juillet, à 23 heures

    Le juge Antonio Rodriguez était assis dans son fauteuil, parcourant des dossiers, avec une chaîne sportive en fond sonore. C’était samedi soir, et il n’aurait pas dû être en train de travailler, mais il était impossible pour un juge de ne pas se laisser submerger par tous les papiers qui faisaient partie de son travail.

    Il était en train de se préparer pour un procès pour meurtre qui n’aurait pas lieu avant une semaine, mais qui l’inondait déjà de formulaires. Exposés de la Défense. Casiers judiciaires. Exposés du procureur. Preuves. Cela lui semblait interminable. D’une certaine manière, c’était interminable, puisqu’il devait traiter six cas mineurs avant celui-ci, tous accompagnés de leur montagne de papiers et les dossiers qui arriveraient après cette affaire commençaient également à s’empiler.

    La paperasse pour les criminels de bas étage tels que les conducteurs en état d’ivresse ou les voleurs à l’étalage lui donnait déjà bien assez de travail, et il pouvait s’attendre à avoir de quoi remplir une bibliothèque avec ce procès pour meurtre.

    Le téléphone posé sur la console se mit à sonner. Il le prit et vit qu’il avait reçu un message de Carmen, sa femme. Il l’ouvrit et se mit à rire.

    C’était une photo de Carmen et ses amies sur le pont d’un bateau de croisière, portant des robes d’été et des chapeaux de paille, des verres de cocktails colorés et fruités à la main. L’océan bleu vif brillait en arrière-plan.

    Le juge Rodriguez caressa amoureusement l’image de sa femme souriante avec son pouce. Elle était toujours aussi pétillante et jolie malgré ses 62 ans. L’épouser et siéger comme juge avaient été les deux meilleures décisions de sa vie.

    Il lui renvoya un texto : « On dirait que ta traditionnelle croisière du Quatre Juillet se passe bien. Ne te fais pas picorer par un perroquet comme l’année dernière. »

    La réponse ne se fit pas attendre. « Profite bien du match avec les garçons demain. Et ARRÊTE DE TRAVAILLER ! Il doit être onze heures pour toi. »

    Le juge Rodriguez rit de nouveau. Après avoir passé une vie ensemble, elle le connaissait par cœur.

    Il répondit par un émoji aux joues rougissantes. Un « émoji », c’était bien comme ça qu’on disait, n’est-ce-pas ? Il faudrait qu’il demande à ses enfants, tous deux récemment diplômés et vivant à Albuquerque, là où il y avait de meilleures opportunités. Benson était une petite ville. Tous les jeunes partaient dès qu’ils en avaient l’occasion. Ceci dit, Benson avait tout de même son lot de criminels.

    Carmen avait raison. Il avait assez travaillé pour la soirée. Il repoussa ses dossiers et augmenta le volume de la télé. C’était l’heure pour ses commentateurs préférés de donner leur avis et leurs pronostics pour le match du lendemain

    La sonnette se fit entendre.

    « Qu’est-ce que… »

    Un visiteur ? À cette heure-ci ? Peut-être que son voisin Larry avait de nouveau du mal à démarrer sa voiture. Il avait déjà dû lui prêter main forte pour démarrer son vieux tas de ferraille trois fois ce mois-ci. Ou peut-être Irène, qui habitait un peu plus loin, avait-elle des soucis avec les coliques de son bébé. Dans le voisinage, les maisons étaient éloignées les unes des autres, chacun disposant de plusieurs hectares de désert, mais les gens se connaissaient tous et n’hésitaient jamais à s’entraider.

    Le juge Rodriguez se leva lourdement de son fauteuil et traversa son salon, passant devant les photos qui montraient sa famille au fil du temps, puis atteignit le couloir menant à la porte d’entrée, allumant la lumière au passage.

    « J’arrive ! » lança-t-il. Il n’y eut pas de nouveau coup de sonnette. 

    Il déverrouilla la porte — on avait beau être au fin fond de l’Arizona, il était tout de même plus prudent de la verrouiller — et ouvrit.

    Il n’y avait personne dehors. La lumière du porche était allumée et quelques papillons de nuit lui tournaient autour, mais il ne semblait pas y avoir pas d’autre mouvement. Le jardin de devant, l’allée en gravier et le désert faiblement visible au-delà étaient vides.

    Il sentit un frisson le parcourir. Il referma rapidement la porte et la verrouilla. Quelque chose ne tournait pas rond. Les enfants du coin étaient soit trop jeunes, soit trop vieux pour une farce de ce genre. Ce qui voulait dire qu’il s’agissait d’un adulte.

    Le juge Rodriguez éteignit la lumière du couloir et, grâce à la faible luminosité qui provenait du salon, se dirigea vers un bureau près de la porte d’entrée dans lequel il gardait un .38 à canon court.

    Carmen était opposée au fait d’avoir une arme à feu dans la maison. C’était une vraie citadine de Phoenix, et elle n’avait pas l’habitude de ce côté de la vie rurale.

    Il aurait pu aller chercher le fusil qu’il utilisait pour les coyotes, mais il était trop encombrant à utiliser à l’intérieur, et il se trouvait à l’autre bout de la maison, dans le placard de sa chambre.

    Agrippant le pistolet, il s’éloigna lentement de la porte, hésitant entre l’inquiétude et l'insouciance. Il pouvait s’agir d’une blague d’adolescents de passage, comme lorsque de jeunes voyous avaient peint un des cactus saguaro le long de la rue pour qu'il ressemble à un pénis. Ou il pouvait s’agir de quelque chose de plus sérieux.

    Il avait envoyé en prison de nombreux criminels, après tout.

    Ce n’était probablement rien de grave, décida-t-il. Enfin, c’était peut-être même un banal dysfonctionnement électrique. La maison datait des années soixante, elle avait ses petits soucis dus à l’âge, tout comme lui.

    Il entendit un craquement provenant de l’arrière de la maison. Il ne pouvait s’y tromper, c’était le bruit de la porte arrière qui s’ouvrait.

    Il avait oublié de la fermer à clé.

    Une sueur froide envahit le juge Rodriguez. Que faire ? Son téléphone était resté sur la table du salon. Il aurait tout aussi bien pu se trouver à des milliers de kilomètres. Il pouvait aller le chercher, mais l’intrus risquait de l’entendre, et il se retrouverait dans la seule partie allumée de la maison.

    Il valait mieux qu’il reste où il était. Sa position lui permettait d’observer le couloir partiellement éclairé par la lumière du salon, ainsi que la cuisine. Comme elle n’était pas allumée et que le lustre du salon brillait entre lui et cette pièce, il n’en voyait cependant pas grand-chose, et il ne distinguait rien au-delà. Le petit couloir qui menait à la salle de bain du fond et au vestibule où se trouvait la porte de derrière était invisible, caché derrière le coin du mur.

    Le juge Rodriguez tendit l’oreille, à l’affût du moindre mouvement. Il était devenu un peu sourd ces dernières années, probablement à cause de ses trente années passées à entendre des criminels hurler contre lui au tribunal, sans parler du heavy metal que son plus jeune fils s’était mis à écouter lorsqu’il était adolescent. Il n’entendit donc rien du tout, mais cela ne signifiait pas qu’il n’y avait rien à entendre.

    Le juge Rodriguez attendit. Un filet de sueur coula le long de son front. Son cœur battait fort dans sa poitrine, mais sa main tenait fermement le pistolet.

    Toujours rien en provenance de l’arrière de la maison, ni son ni mouvement. 

    Avait-il tout imaginé ? Il était certes fatigué et, comme Carmen ne cessait de le lui répéter, il travaillait trop. La sonnette avait peut-être été une farce et son imagination avait inventé le bruit de la porte de derrière qui s’ouvrait.

    Bon, il n’allait pas attendre là pendant toute une éternité et se contenter d’espérer que la réponse lui parvienne un jour.

    Il se dirigea lentement le long du couloir vers la cuisine, s’arrêtant régulièrement pour vérifier qu’il n’entendait aucun bruit. Toujours rien. Il était de plus en plus convaincu que son esprit lui jouait des tours. Un voleur n’aurait pas décidé de cambrioler une maison avec la lumière allumée, le bruit de la télé et une voiture dans l’allée. Un drogué cherchant quelque chose à voler pour se payer sa prochaine dose aurait fait un sacré vacarme.

    Et aucun d’entre eux n’aurait appuyé sur la sonnette. 

    Le juge Rodriguez avait vu beaucoup de cas de violation de domicile, et il ne se rappelait pas avoir jamais entendu parler d’un intrus qui signalait sa présence avant d’entrer. 

    Donc, c’était probablement bien son imagination.

    Il garda cependant le doigt sur la détente au cas où.

    Atteignant l’entrée de la cuisine, il passa la tête et observa l’intérieur faiblement éclairé. Personne. Le petit couloir qui conduisait à la salle de bain et au vestibule du fond était sombre.

    Il resta là un moment, regardant dans le noir et se maudissant d’être aussi maniaque avec le gaspillage d’électricité. Les gens laissaient généralement plus de lumières allumées.

    Fallait-il qu’il allume la lumière de la cuisine ? Non, cela pouvait alerter l’intrus, si tant est qu’il y en avait un. Le juge Rodriguez avait réussi à se déplacer silencieusement. L’intrus devait sûrement penser qu’il se trouvait toujours au salon en train de regarder la télé.

    Le juge Rodriguez prit une longue et silencieuse inspiration, puis commença à traverser lentement la cuisine, qui sentait encore légèrement les lasagnes congelées que Carmen lui avait laissées à réchauffer pour son dîner. 

    Il atteignit la porte de l’autre côté et s’arrêta. Toujours aucun bruit. Se penchant pour regarder derrière l’angle du mur, il aperçut les contours sombres des portes de la salle de bain et du vestibule, ouvertes toutes les deux, sur la gauche du couloir.

    La porte de derrière s’ouvrait sur le vestibule, qui ne contenait que quelques plantes en pot et des cartons pleins de vieux dossiers. Rien de valeur. Il ne sentait aucun courant d’air, la porte était donc fermée. L’intrus avait-il pris peur et était-il parti ?

    Il semblait plus que probable qu’il n’y avait en fait jamais eu d’intrus.

    Il se devait de vérifier, cependant.

    Le juge Rodriguez fit un pas dans le couloir.

    Un mouvement brusque sur sa gauche. Une forme sombre qui se précipitait hors de la salle de bain. L’éclat bref et léger de la lumière sur du métal.

    Puis une douleur brûlante à son poignet. Son pistolet tomba au sol.

    Le juge Rodriguez cria et recula dans la cuisine.

    La forme sombre le suivit, lançant un autre coup de couteau.

    Réussissant tout juste à lever son bras à temps pour se protéger le visage, le juge Rodriguez sentit un autre flash de douleur l’atteindre à l’avant-bras. Il cria de nouveau, se retourna et teinta d’atteindre le couloir afin de s’échapper par la porte d’entrée et de s’enfuir dans la rue où il pourrait appeler à l’aide.

    Il ne réussit à parcourir que deux mètres. 

    Une autre entaille dans son dos. Il haleta de douleur, chancela, puis continua à avancer, parvenant jusqu’au milieu du couloir, au niveau du salon allumé, avant qu’un autre coup plus profond ne l’atteigne, le faisant tomber en avant.

    Il se retourna. La silhouette le dominait de toute sa hauteur, illuminée par la lumière du salon.

    Le juge Rodriguez se figea. Il reconnaissait ce visage.

    Il ne lui fallut qu’un instant pour se rappeler tous les détails de ce cas, et il sut qu’il ne servirait à rien d’espérer une quelconque clémence.

    Le couteau s’abaissa et brilla, le poignardant.

    Le couteau remonta, dégoulinant de sang, avant de s’abaisser de nouveau.

    Et de nouveau.

    Et encore de nouveau.

    En deux minutes, le juge Antonio Rodriguez de Benson, Arizona, gisait étendu dans une mare de son propre sang, les yeux grands ouverts fixés au plafond tandis que le monde s’obscurcissait autour de lui.

    La dernière chose qu’il entendit après que la porte de derrière ait été refermée dans un claquement fut son téléphone qui sonnait au salon.

    Il ne verrait jamais la photo de sa femme qui lui envoyait un baiser pour lui souhaiter bonne nuit.

    CHAPITRE DEUX

    Prison d’État d’East Jersey, à Woodbridge Township, dans le New Jersey

    Le 4 Juillet, à 10 heures

    La Marshal Adjointe{*} Alexa Chase attendit que le garde de prison lui fasse franchir la porte protégée de lourdes barres d’acier. Son uniforme lui collait à la peau, la transpiration suintant par tous ses pores. Le couloir en béton était frais, mais Alexa ne pouvait s’empêcher de transpirer.

    Lorsque la porte s’ouvrit, un second garde l’escorta le long d’un bref couloir qui se terminait sur une porte identique à la première.

    La première porte se referma derrière eux avec un clic sonore. Le garde de prison qui l’accompagnait rajusta sa ceinture alourdie par un pistolet, une matraque et un spray au poivre, puis fit un signe de tête à son collègue via la caméra de sécurité. La deuxième porte s’ouvrit. Alexa essuya discrètement ses paumes moites le long de son pantalon d’uniforme.

    Derrière la porte se trouvait un couloir avec six cellules de chaque côté. Elles étaient toutes pleines. Une chaise en plastique rouge se trouvait au fond du couloir, positionnée bien au milieu afin d’être hors d’atteinte des deux cellules qui la bordaient. Le garde de prison et Alexa prirent également soin de bien marcher au centre du couloir. Alexa jetait des coups d’œil à gauche et à droite, gardant un œil méfiant sur les prisonniers.

    Ils la regardaient d’un air tout aussi méfiant, ces hommes costauds et tatoués, assis sur leurs lits ou faisant les cent pas dans leurs cellules minuscules. Silencieux. Attentifs.

    La Prison d’État d’East Jersey était une prison de haute sécurité, contenant certains des criminels les plus violents de l’état. Et elle avait pris l’avion depuis Phoenix pour voir le délinquant le plus brutal de cette aile.

    Bruce Thornton, connu sous le nom du Diable de Jersey.

    Il y avait de nombreuses années, lorsqu’elle était encore l’Agent Spécial du FBI Alexa Chase, elle avait arrêté Thornton après une série de meurtres au sein des Pine Barrens du New Jersey. Ç’avait été son cas le plus difficile jusque-là. Il n’y avait aucun lien entre les meurtres, à part leur localisation globale. Les victimes étaient aussi bien des hommes et des femmes que des enfants de tous âges et de toutes ethnicités. La plupart d’entre eux avaient été kidnappés ailleurs puis amenés dans cette vaste étendue de forêt, à l’exception d’un randonneur malchanceux, et d’un chasseur tout aussi malchanceux qui se trouvaient déjà sur place. Certains avaient été poignardés. D’autres tués par balle ou étranglés. Une enfant de dix ans avait été enterrée vivante. 

    Elle n’arrivait à distinguer aucun motif, ni aucun mode opératoire, à part l’importance psychologique évidente du lieu en lui-même. En effet, outre le fait qu’il s’agissait d’une forêt de pins dense où il était aisé de cacher un corps, c’était aussi l’habitat du fameux Diable de Jersey, une créature légendaire avec des ailes de chauve-souris, une tête de chèvre, des serres en guise de mains, des sabots fendus et une queue fourchue.

    Évidemment, les médias s’étaient empressés de remarquer cela, et de surnommer le tueur le Diable de Jersey. La police locale avait commencé par rejeter ce lien, pensant que le tueur se contentait d’utiliser la forêt car elle était étendue et qu’il était facile de s’y cacher. Après tout, de nombreux autres criminels l’avaient fait auparavant. Alexa n’était pas d’accord avec cette théorie. 

    Elle s'était donc plongée dans les légendes du Diable de Jersey : les lieux où il avait été vu, la façon dont il fondait sur ses victimes, les différentes théories quant à ses origines. Le fait qu’il ne soit pas réel n’avait que peu d’importance. C’était la légende qui l’entourait qui était importante.

    Elle avait eu l’intuition que le tueur essayait d’établir sa propre légende.

    Ses recherches l’avaient menée à explorer de nombreuses pistes, du folklore au satanisme, de l’écologie aux drogues psychédéliques, de l’histoire à la cryptozoologie. Ç’avait été une enquête perturbante et absorbante.

    Mais elle avait ainsi réussi à comprendre la façon dont il dispersait les corps, et cela lui avait permis d’anticiper l’endroit où il planifiait d’emmener sa prochaine victime pour la tuer.

    Elle avait donc passé deux jours à camper dans la forêt de pins froide et pluvieuse et avait été récompensée par l’apparition de Bruce Thornton qui traînait à sa suite un enfant de onze ans visiblement terrifié. Lorsqu’elle avait surgi de sa cachette, Thornton s’était immédiatement rendu, un sourire sur le visage et les yeux brillant de triomphe. Sa légende était établie.

    Alexa avait vu cette lueur de triomphe et cela l’avait presque poussée à le tuer. Elle avait levé son arme, avait visé sa tête et avait commencé à appuyer sur la détente.

    Le sourire de Bruce Thornton n’avait fait que s’en élargir.

    Elle avait donc relâché la détente et l’avait arrêté à la place.

    C’était le plus grand regret de sa vie.

    Elle avait voulu le tuer. Non, elle avait eu besoin de le tuer. Un terrible besoin animal en elle voulait traquer ce prédateur et lui montrer qu’il n’était qu’une simple proie.

    Elle avait presque cédé de nouveau à cette pulsion il y avait tout juste deux semaines, avec un tueur en série du nom de Drake Logan. Elle regrettait également de ne pas l’avoir tué.

    Elle était donc venue ici, pour faire face au démon de son passé.

    Le couloir semblait s’étirer au loin, la chaise en plastique rouge s’éloignant de plus en plus tandis qu’elle semblait marchait sans fin le long d’un couloir qui ne devait pas mesurer plus de cinquante mètres.

    Un sifflement bas provenait de la cellule la plus éloignée, une succession de fausses notes sans mélodie. Il fallut un moment à Alexa pour reconnaître l’air.

    "Night with the Jersey Devil{*}" de Bruce Springsteen. La chanson préférée de Bruce Thornton.

    Il passe tout son putain de temps à siffloter cette foutue chanson, marmonna le garde à ses côtés. Avec tout le temps qu’il a, il pourrait au moins finir par la chanter juste.

    Alexa redressa les épaules et parcourut les derniers mètres qui la séparait de la cellule.

    À première vue, Brunce Thornton n’était pas très impressionnant. Les tueurs en série l’étaient rarement. Assis sur son lit au fond

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