Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Brouillard Mortel (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 5)
Brouillard Mortel (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 5)
Brouillard Mortel (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 5)
Livre électronique305 pages4 heures

Brouillard Mortel (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 5)

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Quand un fugitif quitte les États-Unis, l’U.S. Marshal Alexa Chase est convoquée pour sillonner l’Europe pour le retrouver et le ramener au pays. Au cours d’un jeu du chat et de la souris, Alexa doit s’aventurer hors de sa zone de confort pour arrêter ce tueur avant qu’il ne frappe à nouveau.

« Voilà un excellent livre… Quand vous le commencerez, assurez-vous de ne pas devoir vous réveiller tôt le lendemain matin ! »
— avis de lecteur sur JEU DE MASSACRE

BROUILLARD MORTEL (Un thriller à suspense Alexa Chase — Tome 5) est le cinquième tome d’une nouvelle série de la main de l’auteur de mystères et de suspenses Kate Bold, qui commence avec JEU DE MASSACRE (premier tome).

Alexa Chase, 34 ans, profileuse de haut vol au sein de l’unité d’analyse comportementale du FBI, faisait un peu trop bien son travail. Hantée par le souvenir des tueurs en série qu’elle a arrêtés, elle abandonne sa brillante carrière pour s’enrôler dans les U.S. Marshals. Désormais marshal adjointe, Alexa — au mieux de sa forme et aussi impitoyable que brillante — pourrait se contenter de ses tâches quotidiennes, traquer et faire condamner les fugitifs.

En butte aux autorités locales et à son troisième co-équipier, Alexa est dépassée, confrontée à une série d’obstacles dans un pays étranger — tandis qu’un tueur diabolique prend de l’avance sur elle. Pour résoudre l’affaire la plus compliquée à laquelle elle ait pris part, Alexa aura besoin de toute la force de son esprit brillant pour découvrir la cachette du tueur — et le faire condamner avant qu’il ne frappe à nouveau.

A moins qu’il ne mette la main sur elle avant.

Un thriller criminel haletant, mené tambour battant, dont l’héroïne est une marshal adjointe brillante et tourmentée, la série ALEXA CHASE est pleine de mystères captivants, remplie d’action incessante, de suspense, de rebondissements, de révélations, à un rythme effréné qui vous fera tourner les pages jusque tard dans la nuit.

Le tome 6— ENDROIT MORTEL — est également disponible.

« Ce roman avance très vite et chaque page est passionnante. Beaucoup de dialogues, on craque complètement pour les personnages et on soutient le « gentil » durant toute l’histoire… j’ai hâte de lire le tome suivant ! »
— Avis de lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Kate a fait un incroyable travail avec ce livre et je suis devenue accro depuis le premier chapitre ! »
— Avis de lecteur sur JEU DE MASSACRE

« J’ai vraiment adoré ce livre. Les personnages étaient authentiques, et j’y ai retrouvé les criminels dont on entend souvent parler aux informations… Impatiente de découvrir le tome suivant. »
— Avis de lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Vraiment un très bon livre. Les personnages principaux sont réels, humains, avec des défauts. L’histoire se déroule rapidement et ne s’enlise pas dans trop de détails superflus. J’ai vraiment apprécié. »
— Avis de lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Alexa Chase a un fort caractère, est impatiente mais surtout courageuse avec un grand C. Elle ne recule jamais, et je veux bien dire jamais, jusqu’à ce que les criminels se retrouvent derrière les barreaux. Cinq étoiles sans aucune hésitation ! »
— Avis de lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Une histoire de tueur en série captivante du début à la fin, avec une touche macabre… Très bien écrit. »
— Avis de lecteur sur JEU DE MASSACRE

« WAOUH quelle incroyable lecture ! Voilà un tueur diabolique ! Vraiment apprécié ce livre. Impatient de découvrir les autres romans de cette auteure aussi. »
— Avis de lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Sans nul doute haletant. Des personnages géniaux, des relations passionnantes. Quand je suis arrivée au milieu de l’histoire, je ne pouvais plus reposer le livre. Hâte de découvrir plus d’œuvres de Kate Bold. »
— Avis de lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Difficile à reposer. Le livre compte une intrigue excellente, avec la bonne dose de suspense. J’ai vraiment adoré. »
— Avis de lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Extrêmement bien écrit, vaut la peine d’être acheté et lu. Impatiente de
LangueFrançais
ÉditeurKate Bold
Date de sortie7 sept. 2023
ISBN9781094365244
Brouillard Mortel (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 5)

Auteurs associés

Lié à Brouillard Mortel (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 5)

Titres dans cette série (4)

Voir plus

Livres électroniques liés

Mystère pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Brouillard Mortel (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 5)

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Brouillard Mortel (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 5) - Kate Bold

    cover.jpg

    BROUILLARD MORTEL

    (Un Thriller d’Alexa Chase — Tome 5)

    K a t e   B o l d

    Kate Bold

    L’écrivain à succès Kate Bold, auteur des THRILLERS à SUSPENSE ALEXA CHASE, six tomes (à suivre); THRILLER à SUSPENSE ASHLEY HOPE, six tomes (à suivre); THRILLER à SUSPENSE CAMILLE GRACE du FBI, huit tomes (à suivre); THRILLER à SUSPENSE HARLEY COLE du FBI, sept tomes (à suivre); THRILLER à SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE KAYLIE BROOKS, cinq tomes (à suivre) et THRILLER à SUSPENSE EVE HOPE du FBI, cinq tomes (à suivre)

    Lectrice passionnée, fan de thrillers et romans à suspense depuis son plus jeune âge, Kate adore lire vos commentaires, rendez-vous sur www.kateboldauthor.com pour en savoir plus et rester en contact.

    Copyright © 2022 par Kate Bold. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright photobeps, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES PAR KATE BOLD

    UN THRILLER EVE HOPE

    DANS SON SANG (Livre #1)

    DANS SON VISEUR (Livre #2)

    À SA PORTÉE (Livre #3)

    UN SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE KAYLIE BROOKS

    DERNIER SOUPIR (Livre #1)

    DERNIÈRE CHANCE (Livre #2)

    UN THRILLER À SUSPENSE HARLEY COLE DU FBI

    NULLE PART EN SÉCURITÉ (Livre #1)

    NULLE PART OÙ RESTER (Livre #2)

    NULLE PART OÙ FUIR (Livre #3)

    UN THRILLER À SUSPENSE DE L’AGENT DU FBI CAMILLE GRACE

    PAS MOI (Livre #1)

    PAS MAINTENANT (Livre #2)

    PAS BIEN (Livre #3)

    UN THRILLER ASHLEY HOPE

    LAISSE-MOI PARTIR (Livre #1)

    LAISSE-MOI SORTIR (Livre #2)

    LAISSE-MOI VIVRE (Livre #3)

    LAISSE-MOI RESPIRER (Livre #4)

    UN THRILLER D'ALEXA CHASE

    JEU DE MASSACRE (Livre #1)

    MEURTRE EN EAU TROUBLE (Livre #2)

    L'HEURE DU CRIME (Livre #3)

    L’INSTANT FATAL (Livre #4)

    BROUILLARD MORTEL (Livre #5)

    TABLE DES MATIÈRES

    PROLOGUE

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT ET UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    ÉPILOGUE

    PROLOGUE

    Golden Greens Country Club, Phoenix, Arizona

    23:30

    Celeste Feinstein était légèrement ivre, quelque peu agacée et s'ennuyait mortellement. Elle adressa un sourire à un serveur qui passait non loin afin qu'il lui apporte une autre coupe de champagne — la troisième, Papa lui rappelait toujours de bien les compter — et hocha la tête à l'adresse du vieil avocat qui radotait au sujet d'une ancienne affaire, les yeux fixés sur le décolleté plongeant de sa robe de soirée rouge.

    Ce dernier, arrivé à ce qu'il prenait pour le point culminant de son histoire, fit un grand geste triomphant, les yeux levés au plafond pour marquer son enthousiasme. Celeste en profita pour parcourir la salle du regard, à la recherche d'un interlocuteur plus intéressant.

    Les personnalités les plus en vue des professions juridiques d'Arizona centrale emplissaient la salle de bal du country-club. Papa se tenait au sein d'un cercle d'associés principaux aux cheveux gris, qui étaient tous pendus à ses lèvres. D'autres groupes d'avocats, pour la plupart masculins, étaient également plongés en pleine conversation, plus ou moins bruyants selon leur taux d'alcoolémie. Papa n'élevait jamais la voix. Il disait que si l'on parlait doucement, cela forçait les gens à écouter et qu'ils prêtaient ainsi plus d'attention aux paroles que l'on prononçait.

    Impossible de se comporter ainsi avec ce fanfaron, néanmoins. Il se croyait si intéressant qu'il ne la laissait même pas placer un mot. Peu lui importait qu'elle ait été la meilleure de sa classe de droit à Harvard, ni qu'elle soit la plus jeune associée adjointe de l'état, à trente et un ans, ni qu'elle ait refusé un poste dans l'étude de Papa, afin de gravir toute seule les échelons. Peu lui importait qu'elle ait tout juste gagné une affaire capitale.

    Non. La majorité de ces types, trop, bien trop d'entre eux, était incapable de voir autre chose que ses cheveux blonds, sa silhouette séduisante et sa jeunesse. Ils se montraient condescendants, ou se contentaient de parler d'eux-mêmes.

    Celeste observa la pièce somptueuse dans laquelle elle se trouvait, à la recherche d'une issue. Il y avait là un magnifique chandelier en cristal, un tapis rouge et des photos de joueurs de golf célèbres accrochées au mur. Comment faire ? Rejoindre Papa ? Non, il monopoliserait la conversation. Aller parler aux gars d'Anderson et Cohen ? Non plus. Un joueur de golf connu localement avait été invité, juste parce qu'il était professeur dans le club et discourait à propos du jeu le plus ennuyeux au monde. Se joindre aux autres associés adjoints et aux futures étoiles du barreau ? Ç’aurait été une bonne stratégie si elle y avait pensé plus tôt dans la soirée, avant qu'ils ne soient tous saouls.

    Elle décida qu'elle n'avait pas besoin d'un stratagème. Celeste attendit donc que l'avocat devant elle reprenne sa respiration, lui adressa un sourire éclatant afin qu'il cesse de s'intéresser un instant à ses seins, et déclara :

    — Vraiment, George, vous vous êtes surpassé, cette fois-ci. Bravo !

    Le vieil homme rougit de fierté, ou bien était-ce à cause du vin. Peut-être des deux. Il ouvrit la bouche pour continuer sur sa lancée, mais Celeste l'interrompit.

    — Je suis désolée, mais je dois aller m'entretenir avec quelqu'un d'autre. Une nouvelle affaire.

    — Vous travaillez vraiment dur, Celeste, il faut vous détendre un peu.

    Il employa le même ton condescendant qu'elle entendait toujours, comme si elle avait trop d'ambition. Qui n'en avait pas, dans cette pièce ? Évidemment, il était bien vu d'être ambitieux pour un homme, mais pour une femme ? Non, elle devait « se détendre un peu ».

    Ce qu'il lui fallait, c'était une bouffée d'air frais.

    Elle fendit la foule, adressant au passage des sourires aux gens importants et des hochements de tête à ses collègues. Elle leva son verre pour féliciter un associé adjoint d'une étude concurrente qui venait de gagner au tribunal. Papa lui avait toujours conseillé d'être gentille avec tout le monde, on ne savait jamais quand on pouvait avoir besoin d'un service. Papa était adorable. Certes, il ignorait ce qu'on ressentait quand on était une femme qui travaillait dans un milieu dominé par des hommes, mais il l'avait toujours encouragée et lui avait prodigué de nombreux conseils, issus de ses nombreuses années d'expérience. Il avait fait tout son possible pour qu'elle ait du succès.

    — Le reste ne dépend que de toi, lui avait-il dit le jour de sa remise de diplôme.

    Et elle s'était bien débrouillée. Elle l'avait prouvé à tous, en gagnant procès après procès. Même les vieillards guindés commençaient à lui témoigner un peu de respect.

    Rien qu'un peu, n'exagérons pas.

    Elle franchit une porte vitrée ouverte et inspira une grande goulée d'air nocturne.

    Les jardins du country-club étaient célèbres. Sur cinq hectares, s'étendait une pelouse verdoyante, des fontaines en marbre et des topiaires amusants. Le club avait fait venir l'équipe de paysagistes chargée de l'entretien des jardins de Versailles pour créer ce qu'un magazine local avait surnommé « un joyau en plein désert ».

    À cette heure-ci, le jardin était désert, ce qui constituait son principal attrait pour Celeste. Hormis quelques fumeurs près de la porte, elle n'aperçut personne d'autre.

    Elle décida donc de marcher un peu. Pas très loin, il lui faudrait bientôt retourner à l'intérieur, mais elle avait besoin de s'éclaircir l'esprit.

    Que lieu magnifique pour se changer les idées ! Celeste longea des buissons taillés en cerfs bondissants et en singes dansants et eut l'impression de se trouver dans une vaste propriété européenne, alors qu'elle était au beau milieu de la plus grande ville du Sud-Ouest. Seules les lumières de la ville qui voilaient les étoiles lui rappelaient que plus d'un million et demi de personnes vivaient ici. Ça, et le buisson sculpté en forme de golfeur. On n'aurait jamais vu ce genre de chose à Versailles.

    Celeste aurait aimé pouvoir passer plus de temps dans la nature, mais pour une avocate qui gravissait les échelons, Phoenix était le bon endroit où habiter. Une fois qu'elle se serait fait un nom, il lui serait encore plus difficile de partir. Il lui faudrait se contenter de la demeure familiale nichée en pleine forêt, près de Flagstaff et de voyages occasionnels dans les campagnes françaises et italiennes.

    Elle n'avait pas franchement matière à se plaindre...

    — Vous aussi, vous en avez eu marre de cette soirée ?

    La voix la fit sursauter ; quelques gouttes de champagne vinrent lui éclabousser le poignet.

    — Oh, désolé de vous avoir effrayée. Je croyais que vous m'aviez vu.

    Un homme séduisant sortit de l'ombre, il arrivait du sentier qui menait au bassin des carpes koï.

    — Ce n'est pas grave, répondit Celeste.

    Elle s'efforça de maîtriser son rythme cardiaque.

    Elle jeta un nouveau regard à celui qui l'avait surprise, et son cœur se remit à battre la chamade.

    Elle avait devant elle un homme à la silhouette sportive, avec des cheveux blonds et une mâchoire carrée. Il semblait avoir environ le même âge qu'elle et portait un costume qui soulignait sa musculature.

    Sa tenue n'était pas aussi onéreuse que celles des autres convives, remarqua Celeste, mais il dégageait une telle assurance qu'il paraissait tout à fait à sa place ici.

    — Je ne crois pas avoir eu le plaisir de vous rencontrer, reprit-il en lui tendant la main. Je m'appelle Brent Richter.

    — Celeste Feinstein.

    Il avait une poignée de main ferme, et brève, contrairement à certains des invités qui s'accrochaient à ses doigts comme des sangsues.

    — Pour qui travaillez-vous ? demanda Brent.

    — Je suis une associée adjointe chez Taylor et Hatchfield. Et vous ?

    Celeste fut quelque peu vexée qu'il n'ait pas entendu parler d'elle.

    — Je viens juste d'arriver en ville. Je lance mon cabinet privé en droit des contrats.

    — C'est une bonne idée, c'est un domaine en plein essor. Avec la situation économique actuelle, de nombreuses personnes cherchent à ruser afin de ne pas honorer leurs contrats.

    — Je compte là-dessus, en effet, acquiesça Brent.

    Il lui offrit un grand sourire qui dévoila des dents blanches et bien alignées. Il esquissa un geste de la tête en direction du bâtiment derrière eux, d'où leur parvenait le murmure des conversations.

    — J'en avais un peu marre de ces bavardages, ceci dit.

    — Ne m'en parlez pas, je déteste ces soirées.

    — Elles sont malheureusement nécessaires pour notre travail. Je m'en passerais bien. Pourquoi la société ne nous laisse-t-elle pas exister en paix ?

    Bonne question, songea Celeste. Elle commençait à apprécier son interlocuteur.

    — J'ai bien peur que ce ne soit pareil dans de nombreuses professions. Venez, allons admirer les carpes koï. Ils éclairent le bassin, la nuit.

    Ils se dirigèrent donc vers la grande marre artificielle agrémentée de pierres au formes irrégulière et de fougères. Des spots tamisés immergés illuminaient l'eau où nageaient de nombreux poissons aux motifs rouge et blanc hypnotiques.

    — Wow ! C'est magnifique ! s'extasia Brent. Merci de m'avoir amené ici.

    — Je croyais que vous arriviez de ce sentier ? s'étonna Celeste.

    — Oui, mais je n'avais pas admiré le bassin. J'avais la tête ailleurs. Pour revenir à ce que vous disiez auparavant, vous avez raison. Les autres professions ne sont guère différentes. C'est un vrai problème de société. Vous voyez, pour fonctionner, une société a besoin d'établir certaines règles pour contrôler les comportements. Il faut sacrifier une partie de libertés individuelles pour le bien commun.

    Brent, je suis avocate, rit Celeste. Je sais tout cela.

    Il hocha la tête.

    — Effectivement. Mais ces lois causent du tort à la société, or peu de gens s'en rendent compte. Les meilleurs exemples d'humanité vivent en marge. Il n'y a que là qu'on trouve de vrais génies.

    Celeste gloussa à nouveau.

    — Je m'occupe de droit pénal et je peux vous assurer que la plupart de mes clients n'ont rien de génies.

    — C'est parce que vous ne travaillez pas avec le bon échantillon de population : vous n'avez affaire qu'à ceux qui se sont fait attraper.

    Elle but une gorgée de champagne, les yeux toujours fixés sur les magnifiques carpes colorées.

    — Vous tenez là un bon argument, j'imagine.

    — C'est l'argument primordial, insista Brent, qui s'échauffait. La société est dirigée par ceux qui vivent en marge. Regardez les milliardaires des nouvelles technologies. Ce sont tous des geeks que tout le monde ignorait au lycée. Ils étaient traités en parias et n'avaient pas de compagnons. Et voilà qu'ils dirigent à présent le monde. Et les peintres et les sculpteurs méconnus qui ont lancé de nouvelles tendances artistiques ? Ceux dont on se moquait à l'époque et qui sont désormais célèbres dans le monde entier. Sans oublier ceux qui se sont fait connaître par la violence : Gengis Khan, Tamerlan, Lizzie Borden et Jack l’Éventreur.

    — Vous choisissez des exemples pour le moins... intéressants, fit remarquer Celeste.

    En parlant de geek...

    Elle réfléchissait déjà à la façon dont elle allait s'extirper de cette conversation et lança un coup d’œil à son interlocuteur. La lumière du bassin l'éclairait par en dessous et créait des zones d'ombres sous ses yeux et autour de sa mâchoire. Celeste remarqua alors que ses chaussures en cuir étaient sales et abîmées et que la jambe gauche de son pantalon était déchirée.

    — Vous vous êtes battu avec un cactus ? plaisanta-t-elle en les désignant.

    — Oh, ça ? Non, c'est parce que j'ai escaladé la clôture. Elle s'est avérée plus élevée que je ne l'avais cru, et j'ai atterri dans un parterre de fleurs en la franchissant.

    — Quoi ?

    Brent se tourna alors vers elle.

    — Vous voyez, pour qu'un homme soit réellement libre, il lui faut ignorer les règles de la société, avancer tout seul. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il peut faire progresser ses contemporains en leur montrant l'exemple.

    — Vous êtes passé par-dessus la clôture ?

    — Et la société a besoin de ces exemples resplendissants, plus que jamais.

    Celeste recula jusqu'au sentier qui la ramènerait au country-club.

    — Tout ceci est très intéressant, mais on m'attend à l'intérieur. Le travail... vous savez comment ça se passe.

    — Ah, mais... laissez-moi vous donner ma carte, au moins, Celeste.

    — Bien sûr.

    Voilà qui finirait directement dans la poubelle de recyclage, tordu.

    Brent plongea la main dans la poche de son costume et en tira un étrange objet. Elle aperçut un manche en bois et métal un peu plus long que sa main. Elle cligna des yeux, étonnée.

    Ce ne fut que lorsqu'il appuya sur un bouton et qu'une petite lame en jaillit qu'elle comprit : un couteau à cran d'arrêt !

    — J'aime procéder à l'ancienne, dit Brent en se jetant sur elle.

    Celeste eut à peine le temps de crier, mais son hurlement fut étouffé par un éclat de rire qui provenait de la salle de bal. Papa avait sans doute raconté une de ses fameuses blagues.

    Brent la bâillonna de sa main et Celeste sentit la brûlure de la lame qui plongeait dans son ventre.

    Elle lâcha sa flûte de champagne, qui tomba sans bruit dans la pelouse. Elle lutta, mais le couteau la transperça, encore et encore.

    C'était si rapide... il la poignardait si rapidement. Son visage rougeaud s'était tordu en une grimace de joie, qui s'accentua lorsque les genoux de Celeste cédèrent. Elle s'écroula à terre et il s'agenouilla à côté d'elle. Le monde s'obscurcit, la douleur s'estompa, il continua à plonger cette petite lame en elle.

    Encore, et encore, et encore.

    CHAPITRE UN

    Alexa Chase, U.S Marshal adjointe, roulait le long de la route plongée dans l'obscurité, en plein désert, et s'efforçait d'examiner les alentours autant que la lumière de ses phares le lui permettait. Elle criait de temps en temps par la fenêtre :

    — Stacy !

    Quand elle n'appelait sa jeune voisine de treize ans, elle jurait copieusement à voix haute.

    Alexa se rendait compte que sa réaction était disproportionnée, mais elle ne savait que faire d'autre. Stacy avait fini par mettre sa menace à exécution. Elle disait qu'elle voulait quitter cet endroit depuis un an, et elle l'avait fait. Elle avait fini par s'enfuir de chez elle.

    Malade d'angoisse, Alexa vérifia son portable. Elle ne cessait de le consulter depuis qu'elle avait appris que Stacy avait disparu. Stuart Barrett, son partenaire, avait mis en place une unité de recherche et elle recevait des mises à jour régulières. Des personnes avaient été envoyées dans les gares routières, les cinémas, le long des routes principales qui conduisaient à Phoenix ou en partaient et dans les quartiers mal famés de la métropole.

    À l'idée de ce qui pouvait arriver à une adolescente de treize ans dans les rues de la ville, Alexa frissonna.

    Elle n'était même pas sûre que Stacy soit allée à Phoenix. C'était certes la destination qui paraissait la plus évidente, et celle que la gamine connaissait le mieux, mais elle avait très bien pu sauter dans un bus, ou faire du stop pour aller ailleurs.

    Alexa avait donc choisi de sillonner les routes qui s'étendaient autour de la caravane où habitait Stacy, dans la campagne au nord de Phoenix. Elle allait peut-être tomber sur Stacy, pouce levé.

    Ou sur son cadavre, balancé le long de la route.

    Les larmes lui montèrent aux yeux. Alexa les essuya rapidement afin de pouvoir distinguer la piste devant elle. Elle travaillait dans les forces de l'ordre depuis longtemps. Elle ne savait que trop bien quels dangers rôdaient non loin. Un millier de scénarios, tous plus horribles les uns que les autres, envahit son esprit.

    — Où se trouve cette gamine, bordel ?

    La culpabilité la submergea. C'était sa faute.

    Alexa arriva à une intersection entre deux routes rurales, qui plongeaient dans le sombre désert. Elle enfonça la pédale de frein et sa Jeep vint s'immobiliser au milieu de la route en crissant des pneus.

    Elle ne savait pas où aller.

    Elle saisit son portable et appela le père de Stacy.

    La ligne sonna dans le vide.

    — Allez, merde !

    M. Carpenter décrocha.

    — Ouais ? grogna-t-il.

    — Est-elle de retour ? s'enquit Alexa.

    — Quoi ? Ah, vous parlez de Stacy ?

    Elle dut résister à l'envie de jeter son téléphone contre le tableau de bord. Son voisin avait l'air saoul, comme d'habitude. Pas étonnant que Stacy ait voulu s'enfuir.

    — Oui, je parle de Stacy, réussit-elle à répondre sans l'injurier.

    — Vous avez vérifié chez Billy ?

    Billy était un élève plus âgé de son école. Il avait dix-sept ans, et Alexa l'avait coincé alors qu'il essayait de traîner de nuit avec Stacy. Sous le coup de la colère, Alexa avait alors puni la gamine, ce qui n'était jamais arrivé depuis qu'elle la connaissait. Elle lui avait dit qu'elle ne pourrait désormais plus venir chez elle n'importe quand.

    Ç’avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. La rage avait poussé Alexa à priver Stacy du seul endroit où elle se sentait en sécurité.

    Quelle idiote, j'ai été si bête !

    — Oui. Ainsi que je vous l'ai déjà dit, nous l'avons appelé et ses parents la guettent. Ce sont des gens très bien et ils nous informeront si elle va chez eux.

    — S'ils étaient si bien que ça, leur fils ne ferait pas le mur avec une fille qui a quatre ans de moins que lui.

    Dégoûtée, Alexa retroussa sa lèvre. Comme si lui et sa femme inutile avaient le droit de critiquer les autres parents !

    — Est-ce que vous avez la moindre idée de l'endroit où elle aurait pu aller ?

    Elle lui avait bien sûr déjà posé cette question, et il ne lui avait parlé que d'endroits évidents que Stuart avait déjà vérifiés.

    — Non.

    — Est-ce que vous avez cherché dans le désert autour de votre caravane ?

    Alexa s'escrimait à essayer de distinguer quoi que ce soit dans l'obscurité autour d'elle. Elle aperçut des phares qui approchaient à sa gauche et recula afin de laisser passer le véhicule.

    — Je vous l'ai dit, elle est juste partie se défouler. Elle va revenir dans quelques heures. Je faisais pareil, quand je m'engueulais avec mon père.

    Ouais, et on voit bien où cela vous a mené.

    — M. Carpenter, elle est en danger,

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1