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Code Mortel (Un thriller FBI Remi Laurent – Livre 1)
Code Mortel (Un thriller FBI Remi Laurent – Livre 1)
Code Mortel (Un thriller FBI Remi Laurent – Livre 1)
Livre électronique298 pages3 heures

Code Mortel (Un thriller FBI Remi Laurent – Livre 1)

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À propos de ce livre électronique

CODE MORTEL (Un thriller FBI Remi Laurent – livre 1) est le premier roman d'une nouvelle série de l'auteure de mystère et de suspense Ava Strong.

Un tueur en série cible ses victimes dans des lieux historiques obscurs - les cloîtres de New York, le Glencairn de Philadelphie. Quel est le lien ? Ces meurtres recèlent-ils un message ?

L'agent spécial du FBI Daniel Walker, 40 ans, connu pour sa capacité à chasser les tueurs, sa débrouillardise et sa désobéissance, est repéré par l'unité d'analyse comportementale et affecté à la nouvelle unité des antiquités du FBI. Formée pour traquer des reliques inestimables dans le monde des antiquités, cette unité n'a aucune idée de la manière d’entrer dans l'esprit d'un meurtrier.

Remi Laurent, 34 ans, brillante professeure d'histoire à Georgetown, est la plus grande experte mondiale en matière d'objets historiques obscurs. Choquée que FBI lui demande son aide pour trouver un meurtrier, elle se retrouve à contrecœur associée à ce grossier agent du FBI. L'agent spécial Walker et Remi Laurent forment un duo improbable, lui avec sa capacité à entrer dans l'esprit des tueurs et elle avec son érudition hors pair. La seule chose qu'ils ont en commun, c’est leur détermination à décoder les indices et à arrêter le tueur.

Thriller policier captivant mettant en scène un partenariat improbable entre un agent du FBI blasé et une brillante historienne, la série REMI LAURENT est un mystère fascinant, ancré dans l'histoire, plein de suspense et de révélations qui vous laisseront sans cesse sous le choc et vous feront tourner les pages jusque tard dans la nuit.

Les livres n°2 et n°3 de la série – LE CODE MEURTRE et LE CODE MALVEILLANCE - sont également disponibles.
LangueFrançais
ÉditeurAva Strong
Date de sortie5 nov. 2021
ISBN9781094347875
Code Mortel (Un thriller FBI Remi Laurent – Livre 1)

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    Aperçu du livre

    Code Mortel (Un thriller FBI Remi Laurent – Livre 1) - Ava Strong

    cover.jpg

    code mortel

    un thriller fbi remi laurent – livre 1

    ava strong

    traduit de l’anglais par jean-pierre geets

    Ava Strong

    Ava Strong est l'auteure de la série policière REMI LAURENT, qui comprend trois livres (et ce n'est pas fini). Ava aimerait avoir de vos nouvelles, alors visitez www.avastrongauthor.com pour recevoir des ebooks gratuits, connaître les dernières nouvelles et rester en contact.

    Copyright © 2021 par Ava Strong. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright Chingfoto, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES PAR AVA STRONG

    UN THRILLER FBI REMI LAURENT

    CODE MORTEL (Livre #1)

    SOMMAIRE

    PROLOGUE

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    ÉPILOGUE

    PROLOGUE

    Musée Glencairn, Bryn Athyn, Pennsylvanie

    Minuit

    Ted Peterson marchait dans le Grand Hall, le bruit de ses pas résonnait dans l'obscurité tandis qu'il déplaçait le faisceau de sa lampe torche. Vingt ans de travail le mois prochain et il n'arrivait toujours pas à se faire à la beauté des lieux.

    Le Grand Hall avait été construit à l’image d’une salle de banquet palatiale de l'Europe médiévale. Le rayon lumineux caressa les splendides statues de saints, puis fit sortir de l’ombre quelques meubles séculaires mêlant l’acajou et le velours. Ted dirigea sa lampe vers le balcon, le long du mur où menaçaient d’antiques armes d’hast. Il connaissait le nom de chacune d'entre elles. Hallebarde. Glaive. Spetum. La lumière glissa vers le plafond du vaste espace et disparu presque dans l'ombre des arcs gothiques hors d’atteinte et des poutres en bois.

    Elle reparut vers le bas, longeant le tranchant d'une épée allemande Zweihander presque aussi longue que le mètre quatre-vingt de Ted, avant de se diriger vers les gracieux vitraux tripartites.

    Ted s'arrêta avant d’atteindre ceux-ci et laissa échapper un soupir. Quand la lumière du jour les traversait, les saints de verre brillaient d'une couleur à couper le souffle et le sol était tapissé d'un véritable arc-en-ciel.

    Il fit jouer la lumière sur les effigies, n’obtenant qu’un pâle reflet de ce qu'il verrait le lendemain à l’aube, et sourit. Il s'assurait toujours d'être à cet endroit précis au lever du soleil.

    L'agent de sécurité se dirigea vers la sortie du Grand Hall, poursuivant sa ronde. Il s'arrêta devant un ivoire ottonien dans sa vitrine. C'était la couverture d'un livre du 10ème siècle, le volume lui-même ayant disparu depuis longtemps, ne laissant que sa glorieuse parure. Une crucifixion délicatement sculptée était encadrée d'une bordure d'émail teinté et de filigranes d'or, un chef-d'œuvre de l'art médiéval. Le faisceau de la lampe torche rendait l'ivoire séculaire presque translucide, réveillait l'émail coloré et faisait briller l'or.

    Et ils appellent ça l'âge des ténèbres ?

    Ted sourit. Parmi les plus de 8000 objets du musée, celui-ci était l'un de ses préférés. Tant de détails ! Tant de travail et de savoir-faire lui avaient été consacrés !

    Il aurait pu donner une conférence d'une heure sur cette seule pièce. En fait, il aurait pu faire de même avec la plupart des objets rassemblés ici, grâce à des années de lecture enthousiaste et aux trop rares voyages consentis par son maigre salaire.

    Oui, ce travail était plutôt mal payé. Mais il n'avait ni femme ni enfants à charge. Et ici, au moins, il pouvait abondamment nourrir ses yeux et son esprit.

    Comment ne l’aurait-il pu dans cet endroit ?

    Si seulement ils en faisaient un guide. Il était plus que qualifié, malgré son seul diplôme d'études secondaires. Mais le conseil d'administration ne s'intéressait qu'au morceau de papier, pas à la personne qui est derrière.

    Et, à vrai dire, il n’était pas très doué avec les gens. Il ne savait jamais quoi dire, et quand il disait quelque chose, c'était toujours de travers. Ted Peterson se sentait plus à l'aise dans les musées que dans les bars, plus à l'aise dans la lecture que dans les relations sociales. En fait, il doutait de pouvoir retenir un public, même intéressé.

    Il ne serait jamais rien de plus qu'un gardien.

    Ted soupira. Oh, bien. Au moins, il pouvait travailler dans un endroit magnifique et plein d’histoire.

    Un bruit lointain le fit se retourner et son cœur s’emballa soudain. On aurait dit que ça venait de l'escalier est. Il se précipita dans cette direction, dans une montée d'adrénaline. Durant toutes ses années de service, il n'avait eu affaire à des intrus qu'une seule fois, lorsque des jeunes du lycée étaient rentrés par effraction à la suite d’un pari. Ils étaient si effrayés quand il les avait coincés qu'il avait dû passer dix bonnes minutes à les rassurer avant l’arrivée de la police.

    Encore un pari stupide ? Ou un vrai cambrioleur cette fois ? La peur était là, mais aussi la détermination. Si c'était un voleur, il devrait affronter Ted Peterson.

    Le cœur battant la chamade, il traversa la salle de la Renaissance italienne, sa lumière zigzaguant sur les bronzes classiques raffinés et les délicates peintures de la Vierge Marie, jusqu'à ce qu'il atteigne l'escalier.

    Il s’arrêta.

    Personne en vue.

    Au sommet de l'escalier se trouvait un piédestal ordinairement surmonté d’un buste en plâtre d’Edward Gibbon. Le grand historien était maintenant éparpillé sur le sol en marbre, brisé en une douzaine de morceaux.

    Ted tendit l’oreille un moment. Pas un bruit.

    Le mouvement circulaire de sa lampe torche ne révéla aucune présence. Il fixa les morceaux épars du buste. Quelque chose attira son attention. Il s’approcha, se pencha plus près, clignant des yeux avec étonnement.

    Le buste était creux. Il pouvait le voir, sur une partie du sommet de la tête et sur un gros morceau d'un côté. Il y avait un espace à l'intérieur, de la taille d'un livre de poche.

    — Vous en avez mis du temps.

    Le doux murmure le glaça de frayeur. D’où provenait-il ? De la salle de la Renaissance italienne ? Tout résonnait ici. Il se retourna, fit quelques pas hésitants en avant et fit briller sa lampe torche tout autour de la pièce qu'il venait de traverser. Personne, et aucun endroit où se cacher. Personne quand il était passé quelques secondes plus tôt, personne maintenant.

    Mais il avait bien entendu une voix.

    Et il y avait quelque chose d'étrange dans cette voix. Elle ressemblait à celle d'un enfant, d'un jeune garçon.

    Il sentit un pas léger derrière lui.

    Avant qu'il puisse faire face, un bras puissant enserra les siens, et il sentit une lame glacée et acérée contre sa gorge.

    — Les sons peuvent être trompeurs, lui dit une voix éraillée à l'oreille.

    Ted trembla, plus à cause de la voix que du bras ou même du couteau. Il y avait de la folie dans cette voix.

    — S'il vous plaît, balbutia Ted. Je n'ai pas vu votre visage. Je ne peux pas vous identifier.

    — Personne ne le peut.

    — Laissez-moi. S'il vous plaît. J'ai une famille.

    C’était faux bien sûr. Pas de femme. Pas d'enfants. Une sœur dans un autre État à qui il parlait à peine. Il n'avait même pas d'amis. Il avait toujours été un peu reclus. C'était pour ça qu’il s'était porté volontaire pour l'équipe de nuit. Pour être seul. Tranquille. Mais c’était peut-être une erreur. Peut-être aurait-il dû voir plus grand. S'ouvrir davantage.

    — Que ta volonté soit faite, entonna la voix dans un croassement rauque.

    Ted Peterson sentit une étrange douleur froide lorsque le couteau pénétra son cou. Du sang chaud jaillit de la plaie béante. Il s’étouffait, appelant l’air qui ne venait pas. Son effort désespéré provoqua un bruit de succion atroce à travers l'ouverture de sa gorge. Ses poumons se remplissaient de sang. Ted se noyait.

    Ses jambes flanchèrent. L'homme relâcha son emprise et Ted s’écroula sur le sol. Il n’était plus que douleur et regret.

    L'avant-dernière chose que Ted Peterson vit dans la lueur de la lampe torche tombée près de lui fut une paire de bottines noires couvertes de boue rouge vif. Qu'est-ce qui brillait dans la tache de boue ? Quelque chose de brillant, comme des éclats d'or.

    Puis ses yeux alourdis se baissèrent, et il ne vit plus que la flaque de son propre sang qui s'étendait.

    CHAPITRE UN

    Quantico, Virginie

    Le lendemain matin

    L'agent Daniel Walker se hâtait de monter les marches du bâtiment administratif du siège du FBI, ignorant la belle journée de printemps et le salut du collègue qui était en train de les descendre. Il avait de nouveau des problèmes, il le savait. Il avait déconné. Malmener ce foutu témoin était un mauvais plan.

    Mais comment choper Finger Man, l’homme au doigt, si les gens ne coopéraient pas ?

    Et puis quoi ? Ce mec n’était qu’un dealer de kétamine. Il n’avait eu que ce qu’il méritait de toute façon.

    Walker était sûrement mis en examen. C'était la seule explication de cette réunion impromptue avec le directeur adjoint.

    Et pour ne rien arranger, il était en retard.

    Vérifiant sa montre, il passa au détecteur de métaux et s'enregistra auprès de l'agent de sécurité de l'accueil. Trop de monde devant l'ascenseur. Il monta l’escalier quatre à quatre jusqu'au bureau du directeur adjoint trois étages plus haut. Dans le couloir, il se donna le temps de resserrer sa cravate et d’ajuster son costume. Il n’aurait pas dû être aussi essoufflé. Il n'avait que 40 ans, mais son goût pour la bière et le fast-food, ainsi que son aversion pour la salle de sport, avaient commencé à faire leur œuvre.

    Raidissant les épaules, il franchit la porte marquée Directeur adjoint Burton.

    — Vous êtes en retard, bien sûr, dit l'assistante personnelle du directeur adjoint. Flora Whitaker était une femme froide et professionnelle, proche de l'âge de la retraite, qui avait vu défiler de nombreuses administrations. Son visage s’affaissait, soutenu par trop de maquillage, mais elle avait un regard vif qui saisissait tout. Invulnérable dans sa position, elle avait l'habitude de dire toutes les choses que les autres taisaient par politesse ou politique.

    — Désolé, j'ai une nouvelle piste dans l'affaire.

    Pour Daniel, le bureau du directeur adjoint Burton, avec son ficus, sa photo du président et son assistante personnelle au regard acéré derrière son vaste bureau, ressemblait au fleuve Styx. Et Flora Whitaker était le passeur Charon.

    Elle plissa les yeux dans son expression classique « N'essayez pas ça avec moi » qui avait brisé plus d'un agent et fit un signe de tête vers la porte de la salle de réunion.

    — Allez-y. Ils se sont probablement endormis maintenant.

    Ils ?

    Jetant un coup d'œil au bureau de Burton et se demandant pourquoi ce n’était pas là qu’on l’attendait, il se dirigea vers la porte de la salle de réunion, frappa et fut invité à entrer.

    Il ouvrit la porte et se figea.

    Le directeur adjoint Burton était assis au bout d'une longue table noire, quelques dossiers posés devant lui. C'était un homme de soixante-dix ans, droit et robuste, qui avait gardé la coupe de cheveux qu'il portait au Vietnam. À ses côtés se trouvait le directeur du personnel, voûté et bedonnant, le patron direct de Daniel Walker. Il y avait aussi le directeur adjoint de l'unité d'analyse comportementale, une réplique de Burton en plus jeune, et… quelqu'un d'autre.

    Je ne l'ai pas noyé, ce dealer, quand même !

    L'autre personne, une femme séduisante d'une quarantaine d'années qui avait l'air japonaise mais parlait avec un accent texan plutôt déroutant, le salua :

    — Agent Walker, c'est gentil de vous joindre à nous. Veuillez vous asseoir.

    Merde. Elle n'est sans doute même pas du FBI. Une espèce d’avocate ou un truc du genre qui va m'accuser d'agression. Et le directeur du personnel ? Ça y est, on me vire.

    Daniel s’assit prudemment au bout de la table, à trois bons mètres des personnages importants regroupés à l'autre bout. Signe non verbal de domination, diraient les psychologues. Prélude à toutes les engueulades, disait toujours Daniel.

    Le directeur adjoint Burton fit un geste vers la femme américano-japonaise.

    — Voici Keiko Ochiai, directrice adjointe de la division des antiquités.

    Daniel fit un signe de tête à la femme, confus.

    — Enchanté de vous rencontrer, professeur Ochiai. Dans quelle université enseignez-vous ?

    La femme sourit.

    — Je ne suis pas professeur, je suis du FBI, tout comme vous. Je peux comprendre votre confusion. La division des antiquités est une nouvelle branche du FBI, créée la semaine dernière.

    — Ah…

    — Le Bureau a décidé d'ouvrir le département des antiquités en raison d'une forte augmentation de la contrebande d'antiquités illégales. Comme vous le savez certainement, de nombreux groupes terroristes tels que Daech et Al-Qaïda pillent des sites archéologiques et vendent les objets qu'ils trouvent sur le marché illégal des antiquités. Ils utilisent l'argent pour acheter des armes. Bien que de nombreuses autres agences couvrent déjà ce domaine, le Bureau a estimé qu'il serait bon d'avoir son propre département, car ce problème n'était pas suffisamment pris en compte au niveau national. On considère qu'il s'agit d'un problème international, mais un grand nombre d'acheteurs et de revendeurs se trouvent ici même aux États-Unis. Malheureusement, il en va de même pour certaines des cellules terroristes.

    — On dirait que c'est nécessaire, dit Daniel, ne sachant toujours pas où elle voulait en venir. Je vous souhaite bonne chance.

    La directrice adjointe Ochiai sourit.

    — Je n'aurai pas besoin de chance avec un agent qualifié comme vous pour m'aider.

    Daniel cligna des yeux.

    — Je ne vous suis pas.

    Un dossier glissa sur la table, parcourant toute sa longueur. C'était un des trucs préférés du directeur adjoint Burton. La table était lisse, fraîchement cirée chaque matin, et il était interdit, sous ses ordres, d’y poser le moindre pichet d'eau ou la plus petite tasse. Seuls les documents de travail étaient autorisés. La piste devait rester libre.

    Le dossier atterrit entre les mains de Daniel. Un trombone le maintenait fermé. Que vaudrait le petit tour de Burton si les papiers volaient en tous sens ?

    Chaque fois que Burton faisait glisser un dossier sur la table lors d'une réunion, c'est-à-dire à chaque réunion, Daniel avait envie de crier « GRENADE !!! » pour voir si le directeur adjoint aurait un flash-back du Vietnam.

    Il n'avait jamais osé. Bien que plus âgé de trente ans, Burton aurait probablement pu lui botter le cul facilement.

    — Un gardien de nuit du musée Glencairn en Pennsylvanie a été assassiné la nuit dernière par un intrus, déclara Burton. Il y a eu un peu de casse, mais rien n'a été volé.

    Daniel ouvrit le dossier. Il y avait la photo du badge d'employé d’un certain Ted Peterson. Un homme souriant et plutôt quelconque d'une quarantaine ou d'une cinquantaine d'années.

    — L'intrus était un pro, poursuivit Burton. Il a désactivé un système d'alarme sophistiqué et a crocheté la serrure de l'entrée de service. Une fois à l'intérieur, il a désactivé les caméras de sécurité. Nous pensons que le gardien de nuit l'a pris sur le fait ou qu'il a été alerté par le bruit d'un buste en plâtre qui se brisait, le seul objet qui a été touché.

    Daniel feuilleta les pages, intrigué comme il l'était à chaque fois qu'il entendait parler d'une nouvelle affaire. Même le meurtre le plus simple avait toujours un rebondissement, un élément inhabituel. Il semblait n’y avoir aucune limite au caractère mortel des drames humains.

    Il examina plusieurs images de la vidéo de sécurité, agrandies et améliorées numériquement. Elles étaient classées par ordre chronologique et montraient un homme masqué, portant des bottines épaisses et habillé tout en noir. Il était arrivé par le côté du bâtiment où une courte volée de marches menait à la porte métallique de l'entrée de service. Quelques gros plans le montraient en train de manipuler l'électronique du système d'alarme avant de crocheter la serrure. Un dernier plan le montrait juste à l'intérieur de l'entrée de service bricolant le boîtier de contrôle des caméras de sécurité.

    — Homme à la peau claire, forte carrure, un mètre quatre-vingt, droitier, dit Daniel.

    — Un bon œil comme toujours, agent Walker, apprécia Burton.

    Encouragé par ce compliment, Daniel feuilleta d'autres pages du dossier, légèrement intrigué.

    — Les systèmes d'alarme et de vidéo surveillance sont de première qualité, poursuivit-il. Les horodateurs révèlent qu'il les a désactivés et a déverrouillé la porte en moins de cinq minutes. Votre homme sait ce qu'il fait.

    — Votre homme, agent Walker, dit le directeur adjoint.

    Daniel leva les yeux.

    — Mon homme ? Je suis spécialisé dans les tueurs en série.

    Donc je n'aurai pas de problème pour avoir foutu la tête d'un dealer dans les toilettes et tiré la chasse ?

    — Ça pourrait en être un.

    Burton fit glisser un autre dossier sur la table. Daniel le réceptionna, enleva le trombone et examina les papiers à l'intérieur.

    — Avant-hier soir, un agent de sécurité a été tué aux Cloîtres de New York. C'est un bâtiment religieux médiéval importé de France, reprit Burton.

    — En fait quatre bâtiments différents, dit Daniel distraitement en regardant les documents qui comprenaient des images de caméras de sécurité et un rapport de la police de New York. Même mode opératoire pour ce qui semblait être le même auteur. Il avait désactivé l'alarme et les caméras, crocheté la serrure d'une porte arrière et était entré. Le gardien avait été retrouvé mort, la gorge tranchée, à côté d'une figurine en ivoire brisée.

    Daniel tapota pensivement la table avec son pouce. Intéressant. Un tueur très motivé et compétent qui avait des cibles très spécifiques. Sans doute pas trop difficile à traquer. Mais sûrement fascinant à interroger. Il se promit de demander à voir l'enregistrement du gars une fois que l'équipe d'Ochiai l’aurait attrapé.

    — Nous pensons que c'est le même homme, dit Ochiai.

    — Ça l'est, dit Daniel avec un hochement de tête. Mais ce n'est pas un tueur en série. Trop de préparation, et pas de trophée. Rien n'a été volé et il n'a pas mutilé les corps. Les tueurs en série s'attaquent généralement aux personnes vulnérables. Entrer par effraction dans des bâtiments sécurisés, ce n’est pas leur truc. Ça demande trop de planification pour leurs émotions en dents de scie. Et je ne vois aucun aspect rituel. Ce n’est pas comme pour Finger Man.

    — Finger Man ? demanda Ochiai.

    — C'est ainsi que ma partenaire l'agent Nomellini et moi appelons le tueur en série que nous traquons. Il assassine de jeunes hommes blonds et athlétiques à la sortie des salles de sport tard dans la nuit. Il enlève toujours le majeur de la main droite. Donc on l'appelle Finger Man.

    Tout en parlant, Daniel scrutait les réactions d’Ochiai. Rien.

    Au moins, tu en as vu d’autres. Pas comme certains de ces gratte-papiers. On dirait que le directeur du personnel va vomir son bagel du matin.

    — Votre partenaire devra se débrouiller sans vous, dit Ochiai. À partir de maintenant, vous travaillerez sous mes ordres, avec effet immédiat.

    — Attendez. Quoi ? Finger Man a tué huit jeunes hommes jusqu'à présent. Nous commençons tout juste à nous rapprocher de lui. Si je quitte l'affaire maintenant…

    — L'agent Nomellini est parfaitement capable, dit le directeur adjoint. C'est l'une des meilleures

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