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Code Malsain (Un thriller FBI Remi Laurent – Livre 3)
Code Malsain (Un thriller FBI Remi Laurent – Livre 3)
Code Malsain (Un thriller FBI Remi Laurent – Livre 3)
Livre électronique290 pages3 heures

Code Malsain (Un thriller FBI Remi Laurent – Livre 3)

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À propos de ce livre électronique

CODE MALSAIN (un thriller FBI Remi Laurent – livre 3) est le troisième roman d’une nouvelle série de l’auteure de mystère et de suspense Ava Strong, qui a démarré avec CODE MORTEL (livre 1).

L’agent spécial du FBI Daniel Walker, 40 ans, connu pour sa capacité à chasser les tueurs, sa débrouillardise et sa désobéissance, est repéré par l’unité d’analyse comportementale et affecté à la nouvelle unité des antiquités du FBI. Formée pour traquer des reliques inestimables dans le monde des antiquités, cette unité n’a aucune idée de la manière d’entrer dans l’esprit d’un meurtrier.

Remi Laurent, 34 ans, brillante professeure d’histoire à Georgetown, est la plus grande experte mondiale en matière d’objets historiques obscurs. Choquée que FBI lui demande son aide pour trouver un meurtrier, elle se retrouve à contrecœur associée à ce grossier agent du FBI. L’agent spécial Walker et Remi Laurent forment un duo improbable, lui avec sa capacité à entrer dans l’esprit des tueurs et elle avec son érudition hors pair. La seule chose qu’ils ont en commun, c’est leur détermination à décoder les indices et à arrêter le tueur.

Lorsqu’un Américain est retrouvé assassiné en Italie, victime d’un potentiel tueur en série obsédé par les reliques d’églises anciennes, l’unité des Antiquités du FBI est appelée à l’aide. L’agent spécial Walker sait qu’il a besoin l’érudition de Remi pour décoder l’énigme indéchiffrable qui les mène dans une course effrénée à travers l’Italie, des secrets du Vatican aux églises oubliées de Toscane.

Ensemble, ils doivent traquer les indices, décortiquer les couches de l’histoire et résoudre l’énigme avant que le tueur ne frappe à nouveau.

Mais sera-t-il trop tard ?

Thriller policier captivant mettant en scène un partenariat improbable entre un agent du FBI blasé et une brillante historienne, la série REMI LAURENT est un mystère fascinant, ancré dans l’histoire, plein de suspense et de révélations qui vous laisseront sans cesse sous le choc et vous feront tourner les pages jusque tard dans la nuit.

D’autres livres dans cette série seront bientôt disponibles.
LangueFrançais
ÉditeurAva Strong
Date de sortie16 juin 2022
ISBN9781094347899
Code Malsain (Un thriller FBI Remi Laurent – Livre 3)

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    Aperçu du livre

    Code Malsain (Un thriller FBI Remi Laurent – Livre 3) - Ava Strong

    cover.jpg

    code malsain

    un thriller fbi remi laurent – livre 3

    a v a   s t r o n g

    Ava Strong

    Ava Strong, qui fait ses débuts littéraires en tant qu'écrivain, est l'auteur de la série policière REMI LAURENT, comprenant six volumes (pour l'instant) ; de la série policière ILSE BECK, comprenant sept volumes (pour l'instant) ; et de la série thriller suspense psychologique STELLA FALL, comprenant six volumes (pour l'instant). 

    Lectrice passionnée et fan depuis toujours des séries policières et thriller, Ava adorerait avoir de vos nouvelles. Alors n'hésitez pas à consulter son site www.avastrongauthor.com pour en apprendre davantage et rester informé.

    Copyright © 2021 par Ava Strong. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright Zipi Trin, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES PAR AVA STRONG

    UN THRILLER PSYCHOLOGIQUE STELLA FALL

    SON AUTRE FEMME (Livre #1)

    SON AUTRE MENSONGE (Livre #2)

    SON AUTRE SECRET (Livre #3)

    UN THRILLER DU FBI ILSE BECK

    PAS COMME NOUS (Livre #1)

    PAS COMME IL SEMBLAIT (Livre #2)

    UN THRILLER FBI REMI LAURENT

    CODE MORTEL (Livre #1)

    CODE MEURTRIER (Livre #2)

    CODE MALSAIN (Livre #3)

    TABLE DES MATIÈRES

    PROLOGUE

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    PROLOGUE

    Église Saint-Augustin, Rome

    19 h 45

    Gareth Jaxx se considérait comme un chasseur.

    Même si beaucoup d’hommes moins âgés riraient d’entendre un quinquagénaire grassouillet à lunettes se qualifier de tel, Gareth trouvait la comparaison appropriée. Pourtant, il n’avait jamais traqué de gibier, ni tenu de fusil.

    Ce n’étaient pas les animaux qu’il chassait mais la connaissance. Il était l’un des meilleurs dans son domaine et seul le gros gibier l’intéressait.

    Gareth avait parcouru le monde, s’était plongé dans des livres anciens et des sources de savoir cachées. Des monastères coptes médiévaux d'Égypte aux grandes universités d'Europe, de la Bibliothèque du Congrès aux collections de manuscrits familiaux de Tombouctou, Gareth Jaxx avait étudié les écrits les plus obscurs et compliqués pour acquérir des connaissances rares.

    Mais en cet instant, il devait admettre qu’il se trouvait dans une impasse.

    La bibliothèque de l’église possédait certains des essais les plus rares de théologie médiévale du monde. Puisque l’église de Saint-Augustin remontait au 8ᵉ siècle et faisait partie des plus anciennes de Rome, elle était tenue par l’ordre des bénédictins. Celui-ci avait jalousement conservé son ancienne bibliothèque à l’écart de celle du Vatican. Il y avait ici des livres impossibles à trouver ailleurs.

    Mais pour l’instant, ça ne changeait rien.

    Gareth s’installait tous les jours dans la salle de lecture voûtée à l'extrémité du sous-sol de la chapelle depuis maintenant deux semaines. Il s’était fatigué les yeux à déchiffrer l’écriture latine à moitié effacée d’un scribe décédé depuis bien longtemps dans l’espoir de trouver ce qu’il était venu chercher.

    Ce ne fut pas le cas.

    Pendant quatorze jours, alors que les dizaines de milliers de touristes au-dessus de lui parcouraient les rues de Rome en prenant des photos et en mangeant des glaces, il était resté assis dans le sous-sol glacial à faire ses recherches. Au départ, il était impatient de lire les sermons du 6ᵉ et 7ᵉ siècle contre les hérésies d’une Église catholique qui cherchait encore à former son idéologie et à trouver sa voie.

    Il avait travaillé avec patience et rigueur, traquant la moindre référence obscure ou le moindre indice crypté avec l’espoir de trouver une référence à ce qu’il cherchait.

    Rien. Du moins rien de concret. Certains mentionnaient le livre mais puisqu’il avait déjà été qualifié d’hérésie, aucun texte ne parlait de son contenu, ni de la préservation d’une quelconque copie.

    C’était plutôt l’inverse. Quelques scribes avaient décrit comment des reproductions cachées du livre avaient servi à allumer les bûchers de leur propriétaire.

    Dans un manuscrit de 681, un écrivain déclarait : « Grâce à Dieu tout puissant, toutes les copies de ce texte maudit ont été jetées au feu. Aucune n’a été découverte dans les mains d’un hérétique depuis plus d’une génération. »

    Gareth n’y croyait pas. Il était impensable qu’un livre aussi important et révolutionnaire puisse être perdu à tout jamais. Il avait retrouvé trop de textes soi-disant perdus pour abandonner, maintenant qu’il avait commencé sa chasse.

    Il aurait parié toute sa fortune personnelle qu’un exemplaire existait dans la librairie secrète du Vatican, là où l’église conservait ses documents les plus controversés. Mais elle aurait tout aussi bien pu être utilisée pour brûler un hérétique médiéval. Cette collection était aussi impossible à atteindre que la Lune. Même la majorité des cardinaux et archevêques n’étaient pas autorisés à y entrer.

    Étant donné son histoire et ses fréquentations, Gareth Jaxx ne pouvait même pas pénétrer dans la zone touristique du Vatican sans une fausse pièce d’identité. L’église ne laisserait jamais quelqu'un avec ses connaissances franchir la porte du Vatican. Au moins, les bénédictins étaient assez compréhensifs pour lui permettre d’utiliser leur bibliothèque. L’Opus Dei et certaines autres factions conservatrices n’avaient même pas daigné répondre à ses mails.

    Gareth remonta la manche de son bras gauche et se gratta le poignet. Un « P » y était tatoué en style gothique. C’était une sorte d’habitude lorsqu’il était perdu dans ses pensées. Mais seulement quand il était seul.

    Des pas discrets résonnèrent dans la cave froide et il baissa rapidement sa manche avant de se retourner. Frère Lucco allumait des chandelles devant les effigies de la Vierge Marie, Saint-Bénédicte et Saint-Augustin de l’autre côté de la pièce. Sa robe bleu foncé s’accordait avec les teintes sombres utilisées par les peintres sur les effigies.

    — Il se fait tard, Signore Jaxx, dit le moine en italien en voyant qu’il l’observait.

    Gareth frotta ses yeux fatigués.

    — Oui, soupira-t-il.

    Soudain, il se rendit compte qu’il avait faim. Et mal au dos. Et au cou. Douze heures penché sur des manuscrits médiévaux pouvaient avoir un effet désastreux sur le corps. Surtout sur les yeux.

    Un bon plat de pâtes et une carafe de vin feraient l’affaire avant de rentrer se détendre dans sa chambre d’hôtel en écoutant du Beethoven. Il se coucherait tôt et serait prêt le lendemain à la première heure pour reprendre sa traque.

    Gareth se leva, s’étira et rangea ses notes dans sa sacoche en cuir. Il ne les prenait pas sur ordinateur. Ces derniers pouvaient être piratés. À l’autre bout de la pièce, frère Lucco priait devant des effigies.

    — Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez, Signore Jaxx ? demanda le moine lorsque le chercheur passa devant lui.

    — J’ai déniché pas mal d’informations intéressantes, Frère Lucco, répondit aimablement Jaxx avant de s’en aller.

    Les bénédictins étaient un groupe sympathique et Frère Lucco était assez amical, mais il valait mieux être prudent.

    L’église avait des yeux et des oreilles partout.

    Gareth franchit le petit portail menant à un escalier aux voûtes basses.

    Après avoir gravi les marches abîmées, il arriva dans l’église. Seules quelques chandelles brillaient. Leur lueur atteignait à peine le haut plafond. Pourtant, l’église de Saint-Augustin était plus petite que la plupart des autres lieux de culte de la ville. Gareth passa devant les effigies et l’autel sans un regard, malgré leur intérêt pour n’importe quel étudiant sur le début du Moyen Âge. Ils n’offraient pas ce qu’il cherchait. Aucune église n’était assez courageuse.

    Il entendait le frère Lucco le suivre pour fermer derrière lui. Il n’y avait personne d’autre. Gareth ne se retourna pas. Il n’avait pas envie de discuter.

    — Bonne nuit, frère Lucco, lança-t-il une fois arrivé au portail.

    Il dut user de sa force pour ouvrir l’imposante pièce de bois entourée de métal.

    — Bonne nuit, Signore Jaxx.

    Gareth surgit dans l’agréable soirée printanière. Le ciel était d’un bleu profond, caractéristique des derniers instants du crépuscule. Quelques étoiles brillaient, en constante compétition avec les lampadaires de cette allée mal entretenue.

    Le chercheur s’arrêta devant l’église pour retirer son pull. Il faisait au moins quinze degrés de plus dehors que dans la cave. Gareth glissa le vêtement sous son bras, prit une profonde inspiration et sourit en descendant la rue. Il connaissait un petit restaurant non loin d’ici. S’il tournait à gauche, il rejoindrait vite la rue principale et arriverait à destination en cinq minutes.

    Mais il emprunta un autre chemin à travers les étroites allées que la foule évitait. À cette heure de la soirée, les touristes et les habitants étaient de sortie. Ils envahissaient les rues avec leurs lumières, leurs bars et leurs restaurants. Trop de bruit. Trop de gens. Gareth aimait le silence et la solitude. Les ruelles reculées bordées de bâtiments datant du dix-neuvième ou du dix-huitième siècle reprenaient le tracé des routes remontant à la création de l’église de Saint-Augustin. Ce détour lui ferait perdre quelques minutes mais gagner beaucoup de tranquillité.

    Il avança, la frustration de la journée retombant maintenant qu’il était à l’air libre. Il était seul. Mais soudain, le bruit d’un ballon de foot derrière lui le fit se retourner.

    Il ne vit personne dans la ruelle sombre.

    Gareth haussa les épaules. Sûrement un habitant qui rentrait chez lui ou qui allait dîner comme lui.

    Une minute plus tard, il passa devant un vieil homme qui promenait son chien. Le bruit des pas de l’homme se dissipa. Gareth bifurqua à l’angle de la rue. Soudain, le chien se mit à aboyer. Son propriétaire, irrité, lui ordonna de se taire en italien.

    Gareth continua d’avancer. Une jeune femme arrivait en face de lui. Elle marchait vite, son sac fermement collé contre sa hanche, ses talons claquant sur les pavés.

    Le chercheur détourna le regard. Il avait toujours été mal à l’aise avec les femmes, surtout dans ce genre de situations. Elle était visiblement nerveuse quant au fait de marcher seule la nuit. Devrait-il traverser pour la rassurer ? Non, ça pourrait paraître étrange et la rendre encore plus anxieuse. Mais rester du même côté qu’elle signifiait qu’ils allaient se croiser.

    Il se tendit, détournant un peu plus le regard tandis qu’elle se rapprochait. Peut-être ferait-il mieux de sortir une feuille de son sac et de la lire ? Un voyou ne ferait jamais une chose pareille. Mais s’il ouvrait sa sacoche, elle pourrait imaginer qu’il cherchait une arme.

    Oh, c’était tellement compliqué. Il préférait largement le latin médiéval !

    Avant que Gareth ne prenne sa décision, la femme le dépassa, laissant derrière elle un nuage de parfum. Gareth inspira l’odeur. Il apprécierait de partager son travail avec quelqu’un, pensa-t-il. Peut-être avec une spécialiste en grec ancien pour contrebalancer son intérêt pour le latin. Jolie, bien sûr. Avenante. Quelqu'un qui savait s’amuser. Quelqu'un qui pourrait l’aider à mieux s’intégrer dans la société.

    Gareth sourit tristement. Ça n’arriverait jamais.

    La femme accéléra le pas. L’avait-il effrayé ?

    Leur son s’estompa et tout redevint silencieux. La dernière intersection qu’il devait prendre était éclairée par la grande rue à une centaine de mètres plus loin. Un bon plat de pâtes et une carafe de vin lui rendraient la bonne humeur.

    C’est à ce moment-là que Gareth entendit des pas rapides approcher derrière lui.

    Il fit volte-face, soudain effrayé. Mais l’homme se jeta si rapidement sur lui qu’il ne put distinguer ses traits.

    Un bras d’une force incroyable le poussa sous un perron, à l’écart. Sa tête frappa contre le chambranle de la porte, l’étourdissant momentanément.

    Avant qu’il ne comprenne ce qu’il se passait, on enroula une corde autour de son cou, lui coupant la respiration. Un genou appuyé contre le creux de son dos écrasait douloureusement sa colonne vertébrale et augmentait la pression sur sa gorge. Gareth laissa tomber sa sacoche et son pull. Il attrapa la corde qui l’étranglait.

    La pression du garrot diminua légèrement. Gareth inspira difficilement.

    — Mon portefeuille est dans mon…

    — Je me moque de votre argent. Où est votre tatouage ? demanda une voix sèche.

    — Mon…

    Oh non. Pas après tout ce temps.

    Son assaillant tira sur la corde, l’obligeant à lever la tête.

    — Où est-il ?

    — Mon portefeuille est dans mon…

    L'agresseur tira un peu plus.

    — Vous savez de quoi je parle. Où est-il ?

    — Poignet gauche.

    — Montrez-moi.

    D’une main tremblante, Gareth releva sa manche pour dévoiler le « P » gothique suivi d’un point.

    — S'il vous plaît, je…

    Ce furent les derniers mots qu’il put prononcer. Le genou s’enfonça de nouveau dans son dos et le garrot dans son cou, lui coupant le souffle et faisant couler une goutte de sang. Gareth se débattit à coups de coudes et de pieds mais il savait que c’était trop tard.

    Lorsqu’ils s’en prenaient à vous, ils ne rataient jamais leur cible.

    Tandis qu’il sombrait dans l'obscurité éternelle, Gareth Jaxx ne pensa pas aux nombreux livres qu’il avait écrits, ni aux nombreux secrets qu’il avait tirés des manuscrits médiévaux. Il ne pensa pas aux récompenses gagnées face à ses semblables.

    Il ne pensa qu’à l’odeur de ce parfum humé quelques instants plus tôt.

    Après que Gareth se fut écroulé devant la porte, son tueur retira le garrot. Il vérifia des deux côtés pour s’assurer qu’il n’y avait personne en vue. Puis, il sortit une lame de rasoir. Après avoir remonté la manche de sa victime, il commença à couper.

    CHAPITRE UN

    Université de Georgetown, le lendemain

    Remi Laurent, professeure d'histoire invitée à l'université de Georgetown, avait une discussion difficile devant elle : demander au chef de son département de la faire remplacer pour ses cours de l’après-midi. Elle avait une réunion au FBI.

    Encore une fois.

    Jusqu’ici, l’université avait été très accommodante et lui avait octroyé des jours de repos pour collaborer avec les autorités. Le doyen avait adoré l’idée et avait soutiré quelques présentations gratuites d’agents du FBI pour le département de Justice Criminelle. Il appréciait aussi « la main tendue pour réduire l’écart entre le monde universitaire et le gouvernement fédéral. » Littéralement, cela signifiait qu’il espérait avoir un budget plus conséquent de la part de l’État fédéral pour le semestre prochain.

    Le directeur du département d’histoire était bien moins enthousiaste.

    Cyril Mullen n’était pas seulement son supérieur direct, c’était aussi son compagnon.

    Et il n’était pas très heureux de sa nouvelle occupation.

    Elle frappa à la porte du bureau de Cyril, le cœur battant la chamade. Leur relation venait de traverser une mauvaise passe et ils ne s’en étaient pas encore entièrement remis. Pourtant, voilà qu’elle revenait créer des problèmes.

    — Entrez, s’écria Cyril d’un ton brusque.

    Cette intonation signifiait qu’il était occupé. Lorsqu’elle ouvrit la porte, il découvrit qui avait frappé et son agacement disparut immédiatement.

    — Remi, lança-t-il avec un sourire en se levant pour l’accueillir. Entre.

    À cinquante ans, Cyril avait douze ans de plus qu’elle, même s’il paraissait avoir la quarantaine. Sa silhouette était élancée, musclée par les heures passées sur le terrain de squash. Seuls ses cheveux poivre et sel coiffés en arrière et les rides d’inquiétude provoqués par sa charge de directeur d’un département à l’université trahissaient son âge.

    Son sourire faiblit lorsque Remi laissa la porte ouverte, contrairement à son habitude. Sa visite avait un but professionnel. Elle n’était pas venue pour lui voler quelques baisers entre deux cours.

    — Qu’y a-t-il ? demanda-t-il d’une voix plus officielle, en se rasseyant.

    Seul son regard resta doux, s’attardant sur son visage avant de s’égarer sur son corps. Malgré son appréhension, Remi lui rendit son sourire. Pour un universitaire quinquagénaire, Cyril était un amant remarquablement viril.

    Remi marqua une pause. Elle observa les étagères remplies de livres sur la diplomatie américaine au dix-neuvième siècle dont il était pour la plupart l’auteur. Puis, elle décida de se lancer.

    — Le FBI m’a demandé d’assister à une réunion dans leurs bureaux cet après-midi.

    Le visage de Cyril s’assombrit.

    — Quelle gentillesse de te prévenir longtemps à l’avance.

    — Ce sera au bureau national, ici, à Washington. Je ne suis pas obligée de me rendre à Quantico comme la dernière fois. Ils s’y trouvaient car le directeur de la nouvelle division enseignait là-bas. Maintenant que la division sur les antiquités est sortie de sa phase expérimentale, les bureaux sont situés au siège, ici à Washington.

    — Je m’en réjouis pour eux, grommela Cyril.

    — Je ne raterais que le cours de quatorze heures. Et peut-être celui de seize heures.

    — Ainsi que plusieurs jours de cours quand tu iras Dieu-sait-où à la poursuite d’un dangereux criminel.

    — Nous n’en savons rien. Il s’agit peut-être simplement d’examiner des photos d’objets anciens volés, comme la semaine dernière. Cette tâche a dû me prendre trois heures en tout.

    C’était très décevant. J’avais espéré pouvoir partir une nouvelle fois à l’aventure. Au lieu de ça, j’étais de retour à mes cours et à mes copies en début d’après-midi.

    — Si c’était le cas, ils t’auraient envoyé un mail, fit remarquer Cyril.

    Bien vu.

    — Je suis désolée, Cyril, mais à en juger par le ton de la directrice adjointe, ça avait l’air important.

    — Alors ce ne sont pas des photos qui prendront trois heures, se résigna son compagnon en haussant les épaules.

    Remi resta silencieuse pour tenter de contrôler l’irritation qui montait. Elle comprenait le point de vue de Cyril. Avec les règles puritaines des universités américaines, ils avaient déjà suffisamment de mal à passer du temps ensemble. Ses absences ne faisaient qu’aggraver la situation.

    Mais tout de même, c’était sa vie à elle.

    Évidemment, il voulait que ce soit leur vie. Se marier mettrait un terme aux objections administratives et permettrait de résoudre le problème d’expiration de son visa à la fin de l’année scolaire.

    Voilà qui lui donnait une bonne raison de ne pas se rendre au siège du FBI. La perspective d’une autre mission, l’excitation de la traque, l’opportunité de véritablement aider les gens. Ces raisons-là la poussaient à y aller.

    Et elles l’emportèrent.

    — Peux-tu trouver quelqu'un pour me remplacer ? demanda Remi. Juste pour le cours de symbolisme de l’art. Germaine peut s’en charger. Elle a une magnifique présentation sur les icônes grecques orthodoxes déjà prête avec un PowerPoint tout fait. Elle l’a déjà présenté plusieurs fois et n’a besoin d’aucune préparation. Mon cours sur la politique pendant la Renaissance

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