Partout où il fait escale, Alessandro Michele se met en quête d’une maison, d’un lieu où se projeter, nourrir en son for intérieur des visions romantiques. Son goût le porte vers les beautés fanées, les lieux décrépits, chargés d’histoire, de grandeur perdue. C’est ce qui l’a conduit à se lancer dans une entreprise follement romanesque, la rénovation de l’un des bâtiments les plus mystérieux de Rome: le Palazzo Scapucci.
Adolescent solitaire au début des années 1990, Alessandro arpente sans relâche la Ville éternelle. Avec sa crête vert pétard, il est le seul gamin punk aux alentours. Il fréquente un lycée conservateur dans le quartier bourgeois de Trieste, où il se lie d’amitié avec une bande de copains anars. Rome est la toile de fond de leurs aventures, de leurs virées au Babylonia et au Dakota, deux lieux alternatifs, aujourd’hui disparus. Une techno assourdissante y résonne sans cesse, on y achète des Converse ou des Palladium barbouillées de peinture, des foulards indiens, des bijoux heavy metal, des tops en résille ou des fringues punk indus. Les marginaux de Rome s’y donnent rendez-vous pour écouter du son et échanger des idées.
À l’époque, l’oncle d’Alessandro