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Sceptique à Salem : Un épisode de crime (Un roman policier ensorcelé – Livre 2)
Sceptique à Salem : Un épisode de crime (Un roman policier ensorcelé – Livre 2)
Sceptique à Salem : Un épisode de crime (Un roman policier ensorcelé – Livre 2)
Livre électronique325 pages15 heures

Sceptique à Salem : Un épisode de crime (Un roman policier ensorcelé – Livre 2)

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À propos de ce livre électronique

« Très divertissant. Hautement recommandé pour la bibliothèque de tout lecteur qui apprécie un mystère bien écrit, avec des rebondissements et une intrigue intelligente. Vous ne serez pas déçu. Excellente façon de passer un week-end au chaud ! »
--Books and Movie Reviews (pour Meurtre au manoir)

SCEPTIQUE À SALEM : UN ÉPISODE DE CRIME est la première histoire d’une charmante nouvelle série de cosy mystery par Fiona Grace, l’auteure à succès de Meurtre au manoir, un best-seller avec plus de 100 avis 5 étoiles (en téléchargement gratuit) !

Quand Mia Bold, 30 ans, apprend que l’entreprise pharmaceutique qui l’emploie ne s’intéresse qu’au profit, elle démissionne sur-le-champ, abandonnant une carrière de haut niveau – ainsi que son petit ami de longue date, qui a rompu avec elle.

Alors que le podcast prend son envol et que couve une histoire d’amour, Mia et son équipe filment le premier épisode de leur nouvelle série télé, dans la maison hantée d’une des premières sorcières de Salem. Mia travaille dur pour démystifier les événements inexpliqués – quand soudain, quelqu’un meurt inopinément.

Pire encore, la suspicion s’abat sur elle.

Son avenir, sa carrière et sa réputation étant en jeu, Mia n’a pas d’autre choix que de résoudre ce crime inexpliqué. La cause pourrait-elle être surnaturelle ?

Envoûtant, rempli d’intrigues, de mystères, de romance, d’animaux, de bons repas et surtout de surnaturel, SCEPTIQUE À SALEM est un cosy mystery plein de rebondissements que vous chérirez tout autant que son personnage principal, et qui vous captivera (et vous fera rire) jusque tard dans la nuit.

« Ce livre a du cœur et toute l’histoire se déroule de manière harmonieuse, sans sacrifier l’intrigue ni la personnalité. J’ai adoré les personnages – tous ces personnages géniaux ! J’ai hâte de lire les prochains romans de Fiona Grace ! »
--Commentaire sur Amazon (pour Meurtre au manoir)

« Wow, ce livre décolle et ne s’arrête jamais ! Je n’ai pas pu le lâcher ! Chaudement recommandé pour ceux qui aiment un grand mystère avec des rebondissements, des tournants, de la romance et un membre de la famille perdu depuis longtemps ! J’attaque le prochain livre tout de suite ! »
--Commentaire sur Amazon (pour Meurtre au manoir)

« Ce livre se lit assez vite. Il a le bon mélange de personnages, de lieux et d’émotions. C’était difficile de le lâcher et j’espère lire le prochain livre de la série ».
--Commentaire sur Amazon (pour Meurtre au manoir)

Le livre 3 de la série – UN ÉPISODE DE MORT – est également disponible !
LangueFrançais
ÉditeurFiona Grace
Date de sortie12 mai 2021
ISBN9781094344645
Sceptique à Salem : Un épisode de crime (Un roman policier ensorcelé – Livre 2)

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    Aperçu du livre

    Sceptique à Salem - Fiona Grace

    cover.jpg

    UNE SCEPTIQUE À SALEM :

    UN ÉPISODE DE CRIME

    (Un Roman Policier Ensorcelé – Livre Deux)

    FIONA GRACE

    Fiona Grace

    L’auteure débutante Fiona Grace est l’auteure de la série LES HISTOIRES À SUSPENSE DE LACEY DOYLE, qui comporte neuf tomes (pour l’instant), de la série des ROMANS À SUSPENSE EN VIGNOBLE TOSCAN, qui comporte sept tomes (pour l’instant), de la série des ROMAN POLICIER ENSORCELÉ, qui comporte trois tomes (pour l’instant) et de la série des ROMANS À SUSPENSE DE LA BOULANGERIE DE LA PLAGE, qui comporte six tomes (pour l’instant).

    Comme Fiona aimerait communiquer avec vous, allez sur www.fionagraceauthor.com et vous aurez droit à des livres électroniques gratuits, vous apprendrez les dernières nouvelles et vous resterez en contact avec elle.

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    Copyright © 2021 par Fiona Grace. Tous droits réservés. Sauf exception édictée par la loi américaine sur les droits d’auteurs de 1976, aucune partie de la présente publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise dans toute forme ou par tout moyen, ou conservée dans une base de données ou système de reproduction, sans l’accord préalable de l’auteur. Le présent livre numérique vous est accordé sous licence, pour votre plaisir personnel uniquement. Ledit livre numérique ne saurait être revendu ou donné à d’autres personnes. Dans le cas où vous souhaiteriez partager le présent livre avec une autre personne, veuillez vous procurer un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre mais que vous ne l’avez pas acheté, ou qu’il n’a pas été acheté pour votre usage personnel, veuillez le retourner et acheter votre propre exemplaire. Nous vous remercions de respecter le dur labeur de l’auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, endroits, événements ou incident sont soit le fruit de l’imagination de l’auteur, soit utilisés à des fins de fiction. Toute ressemblance à des personnes réelles, qu’elles soient vivantes ou décédées n’est que fortuite. Image de couverture Copyright ilansik, utilisée sous licence depuis Shutterstock.com.

    PAR FIONA GRACE

    UN COZY MYSTERY ENTRE CHATS ET CHIENS

    UNE VILLA EN SICILE : MEURTRE ET HUILE D’OLIVE (Tome 1)

    UNE VILLA EN SICILE : DES FIGUES ET UN CADAVRE (Tome 2)

    SÉRIE POLICIÈRE COSY LA BOULANGERIE DE LA PLAGE

    UN CUPCAKE FATAL (Tome 1)

    UN MACARON MEURTRIER (Tome 2)

    UN ROMAN POLICIER ENSORCELÉ

    SCEPTIQUE À SALEM : UN ÉPISODE DE MEURTRE (Tome 1)

    SCEPTIQUE À SALEM : UN ÉPISODE DE CRIME (Tome 2)

    LES ROMANS POLICIERS DE LACEY DOYLE

    MEURTRE AU MANOIR (Tome 1)

    LA MORT ET LE CHIEN (Tome 2)

    CRIME AU CAFÉ (Tome 3)

    UNE VISITE CONTRARIANTE (Tome 4)

    TUÉ PAR UN BAISER (Tome 5)

    RUINE PAR UNE PEINTURE (Tome 6)

    RÉDUIT AU SILENCE PAR UN SORT (Tome 7)

    ROMAN À SUSPENSE EN VIGNOBLE TOSCAN

    MÛR POUR LE MEURTRE (Tome 1)

    MÛR POUR LA MORT (Tome 2)

    MÛR POUR LA PAGAILLE (Tome 3)

    MÛR POUR LA SÉDUCTION (Tome 4)

    MÛR POUR LA VENGEANCE (Tome 5)

    TABLE DES MATIÈRES

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE-ET-UN

    CHAPITRE TRENTE-DEUX

    CHAPITRE TRENTE-TROIS

    ÉPILOGUE

    CHAPITRE UN

    Mia Bold aperçut quelque chose d’étrange du coin de l’œil. Elle regarda par la fenêtre inclinée. Y avait-il vraiment un gobelin vert géant en train de se promener dans la rue ? Elle observa la créature vaciller sur le trottoir pendant un instant. Oh, c’est un artiste de rue sur échasses, réalisa-t-elle, alors qu’il disparaissait au coin de la rue.

    Dehors, la zone piétonne de la rue Essex grouillait de touristes. Sous sa fenêtre, les cloches de l’Emporium Hatter tintaient à chaque passage de clients. Ils venaient se procurer des bibelots et des souvenirs de leur séjour à Salem, ville hantée du Massachusetts, où ils étaient venus se faire peur. Mia remarqua que les arbres avaient commencé à changer de couleur. L’automne approchait à grands pas et l’air commençait à se rafraîchir. Selon les habitants, cette saison était la période de l’année la plus chargée.

    Mia venait tout juste d’emménager à Salem. On la considérait encore comme une nouvelle résidente, mais elle commençait à comprendre les gens et la ville. Elle avait finalement trouvé le temps de déballer toutes les affaires emportées lors de son récent déménagement depuis Fishtown, une banlieue de Philadelphie. Son appartement commençait à prendre forme et à avoir l’air confortable et vivant. Mia avait aménagé un petit espace près de la fenêtre pour installer son bureau. Elle s’était procuré des œuvres d’art colorées chez des artistes locaux, avait acheté une table d’appoint qu’elle avait mise à côté du canapé bordeaux, quelques coussins décoratifs jaune vif et un tapis fantaisiste imprimé zèbre. Le tout donnait un peu de vie à la pièce, car l’appartement était plutôt sombre. L’ensemble du mobilier était d’après-guerre, un style bizarrement revenu à la mode. Mia s’était fait plaisir en chinant dans les boutiques de Salem. Elle avait acheté quelques livres rares sur le paranormal et la sorcellerie, quelques vieilles cartes et deux bocaux de sels parfumés en verre blanc opaque, exposés sur son étagère.

    Soudain, une notification s’afficha sur son ordinateur.

    Rappel !

    Réunion des acteurs et de l’équipe

    Cloche, Livre et Bougie : pilote de l’émission concept

    Heure de la réunion : 15 h 00

    Lieu : la Maison de la Sorcière des mers - rue Derby

    Mia fixa nerveusement la feuille de service. Ollie Cooper, l’un des producteurs, envoyait un rappel, juste pour être sûr. D’ici quelques heures, l’équipe de Cloche, Livre et Bougie se réunirait dans un lieu hanté sur le front de mer. Pour la toute première fois, ils allaient filmer un épisode. Et puisque Mia était la coprésentatrice, elle serait à l’écran à chaque instant. Il s’agissait d’une nouvelle expérience pour Mia, elle ressentait un trac énorme. Johnny Astor, le coprésentateur de l’émission et star d’Internet au charme dévastateur, avait affirmé que ce serait un jeu d’enfants. Il lui avait même donné plusieurs conseils : Ne bouge pas trop vite, n’oublie pas que la caméra rajoute cinq kilos, ne regarde pas directement dans l’objectif. Mais rien de tout cela n’aidait vraiment. Surtout l’histoire des cinq kilos en plus. La réalité était qu’elle allait devoir se jeter à l’eau.

    Mia essaya de compter jusqu’à dix et de souffler lentement pour relâcher la pression. Tandy, son chien bâtard aux yeux marrons très expressifs, la regarda avec inquiétude. Il avait la capacité extraordinaire de lire dans ses pensées et il semblait inquiet. Rose, en revanche, la petite chatonne, était trop occupée à chasser des papillons imaginaires sur le tapis. Mia l’observa jouer, remarquant qu’elle grandissait très vite et serait bientôt adulte. De légères rayures tigre argenté apparaissaient sous sa douce fourrure blanche et sur sa queue, des ébauches d’anneaux. À Salem, les chats blancs étaient censés porter malchance, mais Mia adorait Rose et elle ne prêtait aucune attention à ce genre de croyance surnaturelle. Il ne lui restait que peu de temps, alors elle se replongea dans le travail, en faisant des recherches sur l’apparition sur laquelle l’émission s’apprêtait à enquêter. Non seulement elle aimait être préparée, mais travailler était une excellente façon de calmer son stress.

    L’épisode de ce soir s’intitulait « La Maison de la Sorcière des mers ». C’était le surnom de la vieille maison tristement célèbre du front de mer. Au cours du siècle dernier, de nombreux témoins avaient signalé des phénomènes inquiétants : points froids, objets se déplaçant tous seuls et apparition d’une mystérieuse silhouette dans la chambre principale. Des boîtes et d’autres objets tombaient d’eux-mêmes dans les escaliers. Quelqu’un y avait même fait une chute mortelle. Sur Internet, Mia avait trouvé une vidéo qui montrait le phénomène des escaliers hantés.

    Il y aurait des invités à interviewer, dont l’historien local qui avait découvert que la maison était de la « première période » de Salem, ce qui n’était pas rien. Salem avait été fondée en 1626, et la Maison de la Sorcière des mers était restée cachée sous un revêtement d’aluminium ces trente dernières années. De plus, l’historien affirmait qu’il s’agissait de la maison d’une sorcière de Salem, ce qui n’était pas rien non plus. Alice Parker, l’une des dernières femmes condamnées lors du procès des sorcières de Salem, avait été pendue le 22 septembre 1692 sur le rebord de Proctor. Son mari, John Parker, un marin, avait également vécu dans cette même maison.

    Selon Mia, l’apparition était une absurdité totale et elle avait bien l’intention de le prouver. Ce soir, elle effectuerait une série de tests pour déterminer si l’endroit était soumis à une forte activité électromagnétique ou à des infrasons. Ces deux phénomènes étaient connus pour provoquer des troubles physiques et des hallucinations. Elle avait déjà étudié les cartes de la région à la recherche de caractéristiques géologiques telles que faille tectonique, dépôts de cristaux de quartz ou rivières souterraines. Mais jusqu’à présent, à part le fait que la maison se trouvait en face d’une centrale électrique, elle n’avait rien trouvé d’intéressant.

    Peut-être s’agissait-il simplement de l’imagination débridée des habitants de Salem, une ville qui semblait vivre dans un fantasme permanent. Des gobelins de trois mètres de haut se promènent dans la rue pour l’amour du ciel. S’il existait un endroit sur terre où l’imagination des gens n’avait aucune limite, c’était bien Salem. La ville tout entière tournait autour du surnaturel : fantômes, gobelins, sorcières, apparitions, sociétés secrètes. Salem cochait toutes les cases.

    Le scepticisme de Mia faisait d’elle une éternelle étrangère. Selon elle, cette étrange petite ville avait besoin de quelqu’un qui remette en question les phénomènes surnaturels, même si son point de vue était unique.

    Le téléphone de Mia retentit, la tirant de ses pensées. Elle regarda qui essayait de l’appeler. C’était Brynn, sa grande sœur, en appel vidéo.

    — Mimi ? Comment vas-tu ? dit Brynn, arborant un maquillage discret parfaitement appliqué et une coupe nette joliment mise en valeur.

    — Ça va, nous tournons en fin d’après-midi, répondit Mia, se sentant négligée en comparaison.

    — Super, dit-elle, puis elle sembla hésiter. Écoute, je t’appelle pour te prévenir.

    Quoi encore ? se dit Mia. Depuis qu’elle avait emménagé à Salem, les membres de sa famille avaient été dans tous leurs états. Ce qui n’était pas surprenant, puisqu’elle avait brusquement quitté son ancienne vie, après avoir perdu son travail et son fiancé le même jour.

    — Me prévenir ? De quoi ? demanda Mia.

    — Maman et papa sont sur le pied de guerre. Ils veulent que tu reviennes ici pour Thanksgiving.

    — Thanksgiving ? dit Mia, en grimaçant rien qu’à l’idée de retourner à Philadelphie pour les vacances.

    Daniel, son beau-père, insisterait pour manger des plats de cette époque et lire les témoignages de l’événement original.

    — Je ne sais pas, Brynn. J’avais pensé rester ici avec mes amis.

    — Tu sais à quel point ils aiment les fêtes historiques, Mimi. Ils préparent un pèlerinage pour Thanksgiving. Ce sera dans un champ avec du chevreuil et du dindon sauvage. Vu ce que tu leur as fait subir, je pense que tu devrais faire un effort.

    Mia leva les yeux au ciel. En effet, son arrestation au cours de sa première semaine à Salem n’avait pas dû aider. L’évènement avait été plutôt sérieux et commenté publiquement. Elle avait eu beau essayer d’expliquer la situation à Madison, sa mère quelque peu collet monté, et à Daniel Middleton, son beau-père et antiquaire plutôt conservateur, ils n’avaient jamais vraiment accepté ce qu’il s’était passé. Elle décida de changer de sujet.

    — Je vais faire de mon mieux. Comment va Jeffrey ? demanda Mia poliment.

    Même s’il vivait à des kilomètres de là, à Philadelphie, le mari de Brynn, véritable fauteur de troubles, sabotait Mia sans relâche, utilisant ses choix peu conventionnels pour s’attirer les faveurs de Madison et de Daniel.

    — Il va bien, dit Brynn. Il dit que ton boulot est louche.

    — Louche ? En quoi être la coprésentatrice d’un podcast apprécié est louche ?

    — En fait, ce n’est pas vraiment le podcast, mais son sujet.

    — Tu veux dire le paranormal ?

    — Jeffy dit que c’est de la chasse aux fantômes. Si on résume, c’est bien ce que tu fais.

    — Je ne chasse pas les fantômes, je démystifie les fantômes. Grosse différence, Brynn !

    — Je veux juste être honnête avec toi, Mimi. Quand je suis allée voir papa l’autre jour, il a dit que tu gâchais ta vie.

    Quelqu’un toqua à la porte. Sauvée par le gong, pensa Mia.

    Par le judas, elle fut soulagée de voir Sylvie Payne, l’ingénieure du son du podcast. Sylvie vivait juste au bout du couloir et était sa meilleure amie et confidente. Mia ouvrit la porte et la fit entrer en faisant un geste qui indiquait que la personne au téléphone était un peu folle. Cette semaine, les cheveux de Sylvie était d’un bleu indigo intéressant qui contrebalançait sa tenue : un haut avec le célèbre logo des Rolling Stones, associé à une jupe à carreaux rouges, des collants noirs et des bottes Doc Martens qui lui arrivaient aux genoux. Son style contrastait fortement avec le style classique et sobre de Mia composé d’un simple jean et d’un t-shirt noir. Elle s’était contentée d’attacher ses boucles sombres et indisciplinées avec un élastique.

    — Écoute, Brynn, même si j’adorerais débattre avec toi de comment je gâche ma vie, je dois y aller.

    Mia réussit à raccrocher, soulagée de quitter cette conversation qui semblait tourner en rond comme la roue d’un hamster.

    — Tes vieux ? dit Sylvie, avec son fort accent du New Jersey.

    — Pas vraiment. C’était ma sœur parlant en leur nom à tous. Tu m’as sauvée, dit Mia.

    — Au moins, ils se soucient de toi. La dernière fois que j’ai parlé à ma mère, elle avait complètement oublié que j’avais déménagé à Salem.

    — Et moi qui pensais que ma famille était rude, dit Mia.

    Elle essayait toujours de se convaincre qu’elle n’avait pas besoin de l’approbation de sa famille, mais cela la dérangeait de savoir qu’elle n’était pas à la hauteur de leurs attentes.

    — On prend un petit-déjeuner, qu’en dis-tu ? proposa Sylvie. Je crève la dalle.

    Mia sourit. Malgré sa corpulence fine, Sylvie était un véritable estomac sur pattes et semblait avoir le métabolisme d’un colibri.

    — Est-ce qu’on va à notre nouvel endroit préféré ? demanda Sylvie.

    Mia rougit en pensant au Café Noir. La nourriture était délicieuse et ils acceptaient les animaux, mais il y avait une autre raison pour laquelle c’était son endroit favori : une raison secrète, belle et charmante d’un mètre quatre-vingts. Elle prit sa veste, mit Tandy en laisse et tous les trois se dirigèrent vers la porte.

    CHAPITRE DEUX

    Mia et Sylvie marchaient dans la zone piétonne de la rue Essex, pavée de briques rouges. Tandy reniflait l’air et tirait sur sa laisse avec excitation. Par la fenêtre de l’Emporium Hatter, elles aperçurent le jeune Will Proctor, affairé à s’occuper de clients. Will travaillait à temps partiel pour Tom Hatter après l’école et était également le stagiaire officiel de Cloche, Livre et Bougie. Il se chargeait de tout : aller chercher les fournitures et faire fonctionner le matériel. Mia comptait régulièrement sur ses services pour l’aider à s’occuper de Tandy et de Rose.

    Will les vit passer et il poussa la porte en grand, faisant tinter les cloches.

    — Hé, salut ! s’exclama Will, rayonnant d’une énergie juvénile. Vous avez hâte d’être à cet après-midi ?

    — Oh que oui, répondit Mia, en dissimulant sa nervosité derrière un sourire.

    — J’ai hâte de voir ce que je Graham mijote, dit Sylvie. S’il y a un moyen de faire foirer l’émission pour obtenir de bonnes audiences, il le trouvera.

    L’espace d’un instant, Will eut l’air inquiet, mais il avait de bonnes raisons. Graham, qui coproduisait Cloche, Livre et Bougie avec Ollie Cooper, avait tendance à s’écarter un peu trop du scénario quand il s’agissait de vendre l’émission.

    — Elle taquine, dit Mia. Tout ira bien. À plus tard.

    Elles continuèrent leur chemin. La température s’était rafraîchie, mais la rue était animée. Elles passèrent devant un marché aux puces vintage installé d’un côté de la rue. Les vendeurs y exposaient des vêtements datant du début du siècle. Il y avait des stands qui vendaient divers produits alimentaires, comme des beignets au cidre et des sucettes à l’effigie des personnages du Magicien d’Oz. Bien entendu, il ne pouvait pas manquer au tableau un nombre incalculable de voyants, à presque tous les coins de rue. Certains étaient astrologues, d’autres lisaient les cartes de tarot, d’autres encore se disaient clairvoyants. Mia sourit. Salem était une ville tellement bizarre et excentrique, mais toutes ces boutiques et ces hommages au côté mystérieux de la vie étaient tellement charmants. D’une certaine manière, cette petite ville partageait son intérêt pour le surnaturel et elle commençait à se sentir chez elle.

    — Qu’est-ce qui se passe là-bas ? dit Sylvie.

    Elle pointa du doigt un remue-ménage créé par des touristes attroupés devant une boutique à grande baie vitrée.

    — Je ne sais pas vraiment, dit Mia. Ce n’est pas l’endroit qui vient d’ouvrir ?

    Elles se rapprochèrent et jetèrent un œil à travers la foule. Récemment, une nouvelle affaire avait repris le seul magasin vide de la rue. Sur la vitrine, on pouvait lire : Circuits Charnel.

    Soudain, un homme sortit de la boutique, vêtu d’un gilet de soie, d’une veste queue-de-pie et d’un chapeau haut de forme. Il arborait un sourire sinistre, tandis qu’il faisait des gestes à la foule, laquelle se rassembla peu à peu en cercle autour de lui. Puis il fit retomber une canne noire surplombée d’un crâne argenté sur les pavés et d’une voix retentissante, il clama :

    — Approchez-vous, mes amis. La première visite de la journée est sur le point de commencer. Aujourd’hui, nous vous proposons le circuit de la « Méchante Sorcière » et qui de mieux pour vous servir de guide qu’un authentique sorcier !

    Tandy regarda l’homme étrange et émit un léger jappement tout en inclinant la tête avec curiosité. Mia lui ébouriffa les oreilles.

    — Tout à fait d’accord, dit-elle, interloquée. Un sorcier ?

    — Encore une agence touristique ? C’est officiel. Il y en a une à chaque coin de rue maintenant, dit Sylvie.

    — Toutes plus ridicules les unes que les autres, soupira Mia.

    Sylvie et Mia s’approchèrent de la fenêtre et regardèrent à l’intérieur.

    Un homme de petite taille ressemblant à un furet, au visage blême et aux doigts longs et effilés, se tenait derrière le comptoir. Sylvie et Mia observèrent la file d’attente avancer tandis qu’il encaissait les clients, par espèces ou par carte, et les inscrivait au circuit de leur choix. Sur un présentoir étaient disposés des squelettes, des pentagrammes et des panneaux sur lesquels étaient inscrits les différents choix de circuits : la Méchante Sorcière, le Fantôme Effrayant, les Cimetières Terrifiants, les Donjons Diaboliques et les Vampires Venimeux.

    — Si le podcast ne fonctionne pas, tu pourras toujours te reconvertir en guide touristique. Tu connais bien assez de choses sur cet endroit pour ça. Tu pourrais proposer le circuit « Rien que les Faits », dit Sylvie en riant.

    Plus loin devant, elles aperçurent l’auvent rayé noir et crème, unique en son genre, sur lequel était imprimé en blanc cassé : Café Noir. Sous l’enseigne, de grandes fenêtres ornées, biseautées et divisées par du plomb. Mia était affamée et le petit café qui proposait de la cuisine française authentique était son préféré.

    Il y avait une affluence inhabituelle au Café Noir. Dehors, toutes les tables et les chaises en fer forgé étaient occupées. Les clients se bousculaient pour s’asseoir et les serveurs s’agitaient dans leurs tabliers bien repassés, prenant et servant les commandes. Alors que Sylvie et Mia se faufilaient dans la foule avec Tandy à leur suite, Mia attira l’attention d’un groupe d’habitants qu’elle avait déjà croisés en ville. Certains d’entre eux lui lancèrent un regard étrange.

    Depuis la première émission, les acteurs et l’équipe de Cloche, Livre et Bougie étaient devenus des célébrités locales. Il n’était donc pas si étrange que quelques personnes remarquent Mia par hasard. Cependant, c’était la façon dont ils la regardaient qui la déconcerta. Le groupe chuchota lorsqu’elle passa devant.

    Suis-je paranoïaque ? se demanda Mia, essayant d’ignorer le sentiment désagréable d’être observée et le sujet d’une conversation. Je suppose que c’est le prix à payer quand on fait partie d’une émission qui marche.

    Ne trouvant aucune table de libre à l’extérieur, Sylvie et Mia entrèrent dans le café au bois marron chaud et à l’éclairage moderne. Les clients faisaient la queue pour une tasse de café fraîchement moulu. Deux baristas s’occupaient des grandes machines à expresso en cuivre, prenant les commandes et préparant les consommations. Des ficus verts et des Ficus elastica étaient disséminés de-ci de-là dans le café, donnant à l’endroit un aspect cosmopolite. Au comptoir, deux sièges étaient libres. Sylvie fonça droit sur eux.

    Mia resta figée sur place, le rouge aux joues. Derrière le comptoir se tenait Hugh Wolfe, le propriétaire du café. Ses manches étaient retroussées et le bronzage de ses bras bien musclés contrastait avec sa chemise d’un blanc immaculé. Des mèches de cheveux étaient retombées sur son front pendant qu’il était occupé à créer des motifs sur la mousse de lait de chaque cappuccino qu’il préparait. Sylvie, qui n’avait pas remarqué la réaction de Mia, s’avança vers le comptoir et se glissa sur un tabouret. Mia n’avait pas vu Hugh depuis son voyage d’affaires dans une ferme de truffes. Maintenant, en s’approchant du comptoir, elle avait des papillons à l’estomac. Dès qu’elle prit place et que Tandy s’installa tranquillement à ses pieds, Hugh leva les yeux vers elle et leurs regards se croisèrent. Un sourire chaleureux illumina son visage.

    — Mia Bold ? Que me vaut cet honneur ? dit-il gentiment.

    Cette fois, les joues de Mia prirent une teinte rouge vif. Sylvie tourna la tête et vit son amie rougir. Elle regarda Hugh Wolfe, puis à nouveau Mia. Elle venait de comprendre.

    Le secret était éventé.

    — Comment s’est passé ton voyage ? demanda Mia.

    — Très bien. J’ai passé un

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