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Son autre mensonge (Un thriller psychologique Stella Fall – Livre 2)
Son autre mensonge (Un thriller psychologique Stella Fall – Livre 2)
Son autre mensonge (Un thriller psychologique Stella Fall – Livre 2)
Livre électronique299 pages4 heures

Son autre mensonge (Un thriller psychologique Stella Fall – Livre 2)

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À propos de ce livre électronique

SON AUTRE MENSONGE est le deuxième tome d’une nouvelle série de suspense psychologique de la nouvelle auteure Ava Strong, qui débute avec SON AUTRE FEMME (tome 1).

Stella Fall, encore sous le choc du traumatisme causé par son fiancé trompeur et ses fiançailles ratées, a décidé de poursuivre ses rêves, de suivre les traces de son père et de s’engager dans la police. Après avoir obtenu son diplôme de l’académie du FBI, elle est affectée au bureau local du FBI dans le Connecticut. Il ne faut pas longtemps pour que, par pur hasard, elle se voie confier l’affaire de sa vie – et est renvoyée dans un monde qu’elle espérait ne jamais revoir : celui des couples, des liaisons et de la banlieue chic.

Une jeune mariée est retrouvée assassinée dans son lit, dans sa nouvelle maison, dans la ville où elle vient d’emménager avec son mari. Pour Stella, tout semble trop parfait dans cette ville, avec ses maisons immaculées, ses épouses souriantes, l’étalage de sa richesse et l’obsession des apparences. Elle réalise bientôt que tout n’est pas ce qu’il paraît être.

Qui voulait la mort de cette nouvelle venue, appréciée en ville ? Quel était le jeu de cartes populaire auquel elle participait ? Quel secret cachent toutes ces épouses ?

L’affaire devient personnelle pour Stella, les souvenirs la touchent de trop près. Remuant ses traumatismes passés, elle se bat pour tenir bon jusqu’à ce qu’elle puisse résoudre la première grosse affaire de sa nouvelle carrière. Les enjeux ne pourraient pas être plus élevés. Et le tueur est toujours dans la nature.

La nouvelle agente spéciale du FBI Stella Fall saura-t-elle exploiter son brillant esprit et découvrir ce que cache cette ville ?

Un thriller psychologique au rythme effréné, avec des personnages inoubliables et un suspense haletant, SON AUTRE MENSONGE est le tome deux d’une nouvelle série fascinante qui vous fera tourner les pages jusque tard dans la nuit.

Le livre 3 de la série – SON AUTRE SECRET – est également disponible.
LangueFrançais
ÉditeurAva Strong
Date de sortie1 févr. 2022
ISBN9781094354286
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    Son autre mensonge (Un thriller psychologique Stella Fall – Livre 2) - Ava Strong

    cover.jpg

    s o n   a u t r e   m e n s o n g e

    (un thriller psychologique Stella Fall — tome 2)

    a v a   s t r o n g

    Ava Strong

    Ava Strong, qui fait ses débuts littéraires en tant qu'écrivain, est l'auteur de la série policière REMI LAURENT, comprenant trois volumes (pour l'instant) ; de la série policière ILSE BECK, comprenant quatre volumes (pour l'instant) ; et de la série thriller suspense psychologique STELLA FALL, comprenant trois volumes (pour l'instant). 

    Lectrice passionnée et fan depuis toujours des séries policières et thriller, Ava adorerait avoir de vos nouvelles. Alors n'hésitez pas à consulter son site www.avastrongauthor.com pour en apprendre davantage et rester informé.

    Copyright © 2021 par Ava Strong. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright Volodymyr TVERDOKHLIB, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES PAR AVA STRONG

    UN THRILLER PSYCHOLOGIQUE STELLA FALL

    SON AUTRE FEMME (Livre #1)

    SON AUTRE MENSONGE (Livre #2)

    UN THRILLER DU FBI ILSE BECK

    PAS COMME NOUS (Livre #1)

    PAS COMME IL SEMBLAIT (Livre #2)

    UN THRILLER FBI REMI LAURENT

    CODE MORTEL (Livre #1)

    TABLE DES MATIÈRES

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE-ET-UN

    CHAPITRE UN

    Stella Fall leva son pistolet d’une main tremblante. La sensation de la crosse de l’arme dans sa paume lui paraissait étrange. La cible à silhouette humaine, placée à une distance de dix mètres dans le stand de tir, semblait impossible à atteindre, même en la fixant de ses yeux bleu métallique plissés.

    Une peur paralysante la submergea à l’idée de ce qu’elle s’apprêtait à faire. Son inscription au programme de formation des nouveaux agents de l’Académie du FBI avait été une folle décision. Il s’agissait aujourd’hui de sa première séance d’entraînement aux armes à feu depuis son arrivée à Quantico il y a deux jours. Elle avait l’impression que cela dépassait complètement son champ d’expertise et qu’elle ne serait jamais à l’aise avec ça. Elle n’aimait pas les pistolets et en avait peur. Ils lui rappelaient des souvenirs qu’elle ne voulait pas revivre. En ce moment même, la voix moqueuse de sa mère résonnait dans sa tête.

    « Tu n’arriveras jamais à rien. Mets-toi ça dans la tête. Tu es comme ton père, et regarde ce qui lui est arrivé. »

    Elle se souvenait de son père qui rentrait du travail, puis enlevait sa veste et posait sa ceinture de pistolet avec un soupir fatigué avant de mettre l’arme sous clé. Lorsque sa mère commençait à lui crier dessus plus tard dans la soirée au cours d’une de leurs disputes inévitables, Stella se recroquevillait dans son lit et fermait les yeux en priant pour que Rhonda Fall ne trouve jamais la clé de ce placard.

    Son père avait-il fini par retourner sa fidèle arme de service contre lui-même ? Avait-il pris la voiture pour se rendre à un endroit où il savait qu’on ne le retrouverait jamais pour mettre fin à ses jours ? Était-ce la raison pour laquelle il avait disparu ?

    Il s’agissait de la plus grosse angoisse de Stella, celle qui l’amenait à faire de terribles cauchemars, et la raison pour laquelle elle ne s’était jamais intéressée aux pistolets. C’était aussi probablement la raison qui l’avait poussée vers le domaine de la psychologie, où les mots pouvaient avoir plus d’influence sur le dénouement d’une situation qu’un morceau de plomb lancé à pleine vitesse.

    Elle sentit le regard de Carrie sur elle et entendit l’agent stagiaire émettre un rire moqueur. Carrie faisait partie du groupe des nouveaux admis au programme et était arrivée à l’académie en même temps qu’elle. Lorsque Stella était entrée dans le dortoir avec ses bagages, Carrie était assise dans le petit salon à bavarder avec trois hommes.

    — Je suppose que vous serez obligés de tolérer la présence d’une fille dans votre classe, avait-elle dit en plaisantant d’une voix pleine d’assurance au moment où Stella avait franchi la porte.

    Puis Carrie avait lancé un regard en coin et, en voyant Stella, elle avait plissé les yeux.

    — Ou celle de deux filles, peut-être ? avait ajouté l’un des hommes d’un ton également amusé.

    — Tiens donc ! s’était exclamé Carrie, comme si son sens de l’humour avait complètement disparu.

    Celle-ci s’était imaginée qu’elle était la seule femme parmi le nouveau groupe, réalisa Stella. Au lieu de considérer Stella comme une alliée, elle la voyait comme une menace.

    Maintenant, Carrie venait de finir sa première séance de tir d’entraînement. Elle connaissait bien les armes à feu, tout comme les quatre autres hommes stagiaires qui faisaient partie de la petite classe. Stella était la seule qui ne les avait jamais maniés avant, si bien qu’elle avait pris du retard par rapport aux autres quand il lui avait fallu se débrouiller pour exécuter les exercices consistant à charger, décharger, ranger et dégainer un pistolet. Tout le monde avait fini et la regardait, ce qui n'avait fait qu’augmenter la pression.

    — Quand tu veux, Fall, énonça tout haut Marc, l’instructeur, sur un ton impatient. La précision n’a pas d’importance la première fois. Souviens-toi simplement de ce que tu as appris et applique la procédure. Ta capacité à viser juste et ta mémoire musculaire s’amélioreront avec le temps.

    À travers son casque anti-bruit, elle arrivait à entendre plus de ricanements de la part de Carrie et de l’un des hommes. Ils se moquaient d’elle. Stella n’avait pas imaginé que ses premiers jours ici ressembleraient à ça.

    Elle prit une profonde inspiration et rassembla ses pensées. Elle s’efforça d’oublier ses craintes afin de se rappeler plutôt l’approche pragmatique et raisonnable de son père. Il avait toujours dit qu’un pistolet n’avait rien de spécial. Il s’agissait simplement d’un des outils du métier. À ne jamais utiliser comme solution première, mais pas non plus en dernier recours. On ne devait s’en servir qu’en cas de besoin, dans une situation dangereuse.

    Elle expira. Ses mains avaient arrêté de trembler et semblaient désormais plus calmes que jamais. Contre toute attente, elle ressentit une grande sérénité l’envahir.

    En se souvenant des étapes qu’elle devait suivre, elle pointa son arme, identifia la cible, puis appuya délicatement sur la détente.

    L’explosion du coup de feu fut étouffée par son casque anti-bruit. Encore une fois, elle dirigea l’arme en visant la cible, puis appuya sur la gâchette, de manière calme et assurée. En plein dans le centre de masse — le thorax. Puis un tir à la tête. Et un autre dans le centre de masse. Et un de plus à la tête. Enfin, un dernier au thorax.

    Stella baissa son pistolet en respirant fortement, essoufflée, avant d’écarter une longue mèche de ses cheveux noirs qui s’était échappée de sa queue de cheval.

    En examinant la cible de plus près, elle écarquilla les yeux de surprise.

    Six tirs assez précis. Le premier coup de feu à la tête avait raté le centre de cinq centimètres. Mais les tirs suivants étaient tous en plein dans le mille.

    — Tu es sûre que tu n’as jamais tiré au pistolet avant ? demanda Marc, incrédule.

    La surprise dans sa voix remplit Stella de fierté, mais elle aperçut des regards aigris de la part des hommes du groupe, surtout ceux qui avaient raté des tirs au premier round.

    Stella secoua la tête.

    — Jamais. Mais mon père était un véritable champion. Il avait l’habitude de remporter la médaille d’or dans les compétitions locales à chaque fois qu’il s’y inscrivait.

    — Visiblement, tu as hérité de son don. C’est un premier effort plutôt impressionnant. À vrai dire, je n’ai jamais vu un stagiaire débutant tirer aussi bien. Tu n’aimes peut-être pas les armes à feu. Je vois ça et je comprends. Mais quand tu auras besoin d’en utiliser une, le calme et la précision peuvent te sauver la vie.

    — Merci, dit Stella qui rayonna en entendant l’éloge.

    Elle se tourna et sourit à Carrie, espérant que cette nouvelle aptitude qu’elle venait de se découvrir lui permettrait de repartir sur une base plus saine et amicale avec la brune élancée, mais Carrie avait l’air furieuse.

    Stella réalisa qu’elle avait ridiculisé Carrie en tirant au pistolet mieux qu’elle. Au lieu de gagner son amitié, elle était désormais devenue une véritable ennemie.

    — Tout le monde dehors. C’est l’heure du parcours d’obstacles, annonça Marc.

    Ils suivirent le formateur trapu et musclé hors du stand de tir pour s’engouffrer dans le soleil de l’après-midi. En ce début de juin, l’air était pur à cause de la pluie récente et chaud avec la promesse de l’été.

    À l’arrière du groupe, Stella suivit les autres en traversant la pelouse bien tondue pour emprunter un sentier en gravier qui menait à une aire boisée. Là, ils rejoignirent un autre groupe qui avait probablement terminé sa séance d’entraînement aux armes à feu dans un autre stand de tir.

    Alors que les stagiaires couraient sur place, ou faisaient quelques pompes pour s’échauffer, Stella se rendit compte à quel point ils avaient tous l’air robuste et en bonne forme physique. Elle aurait aimé avoir passé plus de temps à faire de la musculation en salle de sport. La course à pied — son activité de prédilection — n’avait pas pu lui permettre de développer la force et la puissance qu’elle voyait ici.

    Carrie retira son pull bleu, et Stella remarqua la musculature puissante de ses bras. Tout le monde s’était entraîné avant d’arriver ici.

    Tout le monde, sauf elle, grâce à son inscription de dernière minute à ce programme exigeant d’une durée de quatre mois. Elle n’avait pas eu le temps de se préparer.

    — Ce sentier présente une course d’obstacles. Il y en a vingt sur une distance d’environ un kilomètre et demi, leur dit Marc. Ces obstacles mettront à l’épreuve votre force, votre agilité, votre coordination et votre vitesse. La force est l’un des éléments les plus importants que la plupart des nouveaux agents doivent améliorer. Les blessures physiques sont la raison la plus fréquente pour laquelle un stagiaire abandonne le programme. Voilà pourquoi nous disposons de salles de sport sur place que vous êtes encouragés à utiliser à votre gré.

    Carrie hocha la tête avec enthousiasme. Stella fut à nouveau remplie de doute au fur et à mesure que Marc continuait.

    — Être un agent du FBI signifie être doué physiquement et mentalement. Nous avons besoin de vos esprits, et nous avons besoin de vos qualifications utiles ; vous êtes tous des individus extrêmement intelligents. Mais vous devez aussi être capable de poursuivre et de tacler un suspect violent, et de vous défendre contre des attaques physiques. Ainsi, bien que vos cerveaux vous aient mené ici, c’est votre force et votre forme physique qui vous permettront de rester. Cette fois, nous allons inclure cette course d’obstacles dans votre première épreuve sportive. Pour être reçu au programme, vous devrez réussir au moins deux des trois épreuves. La première aura lieu maintenant, la deuxième au milieu du programme, et la dernière au cours de la dernière semaine de formation.

    Stella ravala son stress. Si elle ne réussissait pas cette fois-ci, son avenir ici serait déjà en péril.

    — Nous allons vous faire partir deux par deux, faites la queue. Les obstacles à gauche et à droite de la piste sont identiques, alors choisissez n’importe quelle file.

    Marc examina son chronomètre.

    Stella se mit en rang et se retrouva en dernier. Heureusement, Carrie était juste devant elle dans la même file. Stella l’avait déjà cataloguée comme quelqu’un à l’esprit de compétition féroce, et avait pensé qu’elle se serait placée dans le binôme de Stella dans l’intention de la battre à cette course d’obstacles pour compenser son échec au stand de tir.

    — Premier binôme, partez ! annonça tout haut Marc.

    Stella tendit le cou. Le sentier tournait à gauche, et le seul obstacle qu’elle arrivait à voir était une grande échelle en bois. Elle aperçut les stagiaires, deux hommes, se dépêcher de les monter, puis franchir le sommet et redescendre de l’autre côté. Ils l’avaient fait à une vitesse étonnante, et disparurent ensuite hors de la vue de tous.

    — Prochain binôme.

    Stella avait de plus en plus le trac, au fur et à mesure que les tandems étaient appelés à partir. Devant elle, Carrie sautillait d’un pied à l’autre en balançant ses bras pour s’échauffer avant son départ.

    — Prochain binôme ! cria Marc en brisant le silence.

    Cette fois, c’était au tour de Carrie. Elle et son partenaire filèrent à toute vitesse, laissant Stella seule en dernière position dans la file. Celle-ci regarda Carrie escalader l’échelle avec agilité, puis quasiment sauter par-dessus le sommet avant de redescendre en dévalant les barres.

    — Dernier binôme !

    Stella se rua vers l’échelle en courant. Stressée, elle grimpa les barreaux froids et glissants aussi vite que possible. Trop vite, même. Son pied glissa et elle fit de son mieux pour ne pas lâcher prise, terrifiée à l’idée de tomber de si haut alors que Marc la regardait.

    Elle réussit finalement à reprendre appui et arriva au sommet. La hauteur semblait vertigineuse et ses bras lui faisaient déjà mal. Elle se dépêcha maladroitement de franchir le haut de l’obstacle avant de redescendre de l’autre côté, en priant pour ne pas glisser une nouvelle fois.

    En arrivant au tournant le cœur battant, Stella réalisa qu’elle se trouvait déjà derrière le stagiaire blond qui était parti en même temps qu’elle. Cela voulait dire qu’elle arriverait en dernier. Tant pis, c’était mieux que d’échouer complètement à cette épreuve et d’en subir l’humiliation, pensait Stella en considérant l’obstacle suivant — un grand filet d’escalade tendu entre deux poteaux en bois solides. Celui-ci s’affaissait et oscillait à chaque fois qu’elle agrippait la corde rugueuse ; elle se hissa finalement au sommet et franchit la structure terriblement instable.

    Après avoir pris le virage suivant en courant le plus vite possible, Stella négocia une série de trois larges fossés, suivis d’une grimpe à la corde jusqu’au drapeau rouge au sommet.

    En réalisant que ses bras étaient sur le point de la lâcher, et frustrée de voir que le mouvement de balancier l’empêchait d’avoir une bonne prise, elle se servit de ses jambes pour venir à bout de cette épreuve, en calant ses pieds au niveau des nœuds de la corde.

    Puis, au tournant suivant, elle vit son pire cauchemar : une rangée d’anneaux suspendus à une poutre élevée. Elle avait également intérêt à réussir à franchir cet obstacle puisque l’obstacle était placé au-dessus d’un grand fossé boueux.

    Stella serra les dents et bondit pour attraper le premier anneau des deux mains ; les muscles de ses bras brûlèrent à cause de cet effort. Elle se balança d’avant en arrière pour prendre de l’élan, puis osa lâcher une main pour saisir à tout prix l’anneau suivant.

    Elle réussit à l’attraper. En s’accrochant de toutes ses forces, Stella recommença la même chose. Elle parvint à saisir le troisième anneau, et se démena pour arriver au quatrième.

    Mais, alors qu’elle se préparait à s’attaquer au cinquième, elle réalisa quelque chose de terrible.

    Le sixième anneau — l’avant-dernier de la série — n’était pas accessible. Il était enroulé par-dessus la poutre. Et il était humainement impossible de passer du cinquième au septième anneau sans tomber dans le fossé.

    Oh non, pensait Stella. Quel désastre. Comment les autres avaient-ils fait pour se débrouiller ? Elle n’en savait rien, puisqu’elle n’avait vu aucun d’entre eux revenir avant son départ. Ils avaient probablement tous chuté dans le fossé, mais ils n’étaient pas tous aussi à la traîne que Stella.

    Elle se dit qu’elle allait découvrir l’emplacement de la laverie automatique plus tôt que prévu. Ainsi, se tenant prête pour l’horrible dégringolade, Stella lâcha prise et se laissa tomber pour s’étaler dans le fossé boueux. La crasse recouvrit ses bras et ses jambes, et éclaboussa son visage. Il lui fallut un temps fou pour remonter les pentes glissantes du fossé.

    À son retour, elle fut accueillie par des ricanements désobligeants de la part de l’équipe en sueur qui patientait à la ligne d’arrivée.

    Stella s’attendait à les voir également couverts de boue. Mais aucun d’eux ne l’étaient. Comment avaient-ils évité de lâcher prise ? se demanda-t-elle en se sentant injustement prise à partie.

    — On a eu du mal à passer les anneaux ? demanda Marc. J’ai bien peur que tu aies dépassé le temps imparti de dix petites secondes. Tu as raté cette épreuve. Les autres, vous l’avez réussi.

    — Il y avait un problème avec les anneaux, dit Stella pour tenter de s’expliquer.

    — Oui, j’ai remarqué, Fall, lança malicieusement Marc.

    Les autres éclatèrent de rire encore plus fort.

    Stella remarqua le sourire triomphant de Carrie. Celle-ci était en train de hurler de rire en se tenant les côtes.

    C’est à ce moment-là que Stella comprit.

    Carrie avait saboté l’obstacle. Stella était partie après elle et la dernière à parcourir le trajet de gauche. Carrie avait dû s’accrocher au dernier anneau, avant de se retourner et de lancer l’avant-dernier par-dessus la poutre, sachant que Stella ne réussirait pas à s’en sortir.

    Comment quelqu’un pouvait-il faire une chose pareille ? Stella n’arrivait pas à croire le caractère vindicatif de ce geste. Et cet acte de sabotage avait fonctionné à merveille pour Carrie, puisqu’il avait valu à Stella de perdre ces précieuses secondes qui avaient fait la différence entre l’échec et la réussite de cette épreuve.

    L'avenir de Stella ici était en péril. Un échec de plus, et elle serait renvoyée.

    Peut-être finirait-elle par ne pas être admise quoi qu’il arrive. Toutes ses craintes refirent surface. Elle était désespérée, détestée par les autres et resterait une bonne à rien.

    Mais bien qu’elle eût l’air complètement démoralisée, à cet instant, elle trouva une rage en elle et une force intérieure dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence.

    Qu’est-ce que cela pouvait bien faire, si elle était lente et s’était mise dans l’embarras devant tous ses camarades stagiaires ? Elle pouvait passer du temps à la salle de sport et s’entraîner. Qu’est-ce que cela pouvait bien faire, si les autres comptaient lui en faire voir de toutes les couleurs ? Elle n’était pas ici pour se faire des amis, et quoi qu’il arrive, le meilleur moyen de s’en faire serait de montrer qu’elle méritait qu’on la respecte et qu’elle avait le cran de retenter sa chance.

    Tu peux le faire, se dit-elle en tournant le dos à Carrie qui se moquait d’elle, puis elle s’éloigna tout en se débarrassant de la boue qu’elle avait sur les bras. Tiens bon. Même si tu te sens à nouveau mal, tu peux toujours revenir plus forte. Tu vas réussir ce programme haut la main, Stella Fall, mais surtout, tu vas réussir parmi les meilleurs de la classe.

    CHAPITRE DEUX

    Quatre mois plus tard.

    Cara Garcia marchait d’un pas rapide sur le trottoir. Elle était descendue du bus un arrêt plus tôt par erreur, comme elle l’avait fait la dernière fois pour son entretien en s’étant déplacée depuis le bureau de l’agence. Celui-ci se trouvait à Fairfield, l’une des plus jolies villes que Cara avait jamais vues. Elle adorait l’architecture pleine de caractère de la Nouvelle-Angleterre, avec ses toits raides et ses énormes cheminées rappelant l’époque coloniale de la région. Elle appréciait les devantures colorées des magasins et des restaurants, ainsi que la propreté des rues. Et les magnifiques arbres étaient parés de leurs riches couleurs d’automne.

    Cette fois, elle faisait le déplacement depuis son appartement, qui se trouvait à une heure d’ici et dans un quartier très différent. Les dix dernières minutes étaient en tout cas les plus agréables du trajet, puisqu’elle avait la chance d’emprunter une route longeant la mer. En jetant un œil à la plage dorée et aux vagues bleu ciel, le visage caressé par la brise fraîche, Cara avait bon espoir que son nouveau travail commencerait bien.

    Fairfield constituait un lieu de travail prestigieux, et ses nouveaux employeurs

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