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Livre électronique362 pages5 heures

L' ULTIMATUM

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À propos de ce livre électronique

Vingt-cinq ans après sa mystérieuse disparition, un scientifique réapparaît porteur d’un ultimatum à remettre à son petit-fils, Steve Hunter, actuellement commandant de bord de la station spatiale en orbite terrestre. Comment réagiront les hommes en apprenant qu’ils ne sont pas les seuls habitants de l’espace ? Sont-ils prêts à être confrontés à cette réalité ? Et, surtout, à constater qu’ils
ne sont peut-être pas aussi évolués qu’ils le croyaient. Une telle découverte aura inévitablement de graves répercussions, un peu partout sur la planète. Et bien que la NASA et le gouvernement américain tentent de garder la chose secrète, pour éviter que la panique ne s’empare de la population, le sort en aura décidé autrement. Kenneth Dawson, journaliste réputé, sera témoin de l’arrivée des visiteurs. Lui et son confrère et ami, Derek Anderson, envoyés en mission de reconnaissance, dans une zone de guerre, seront plongés dans une aventure d’où ils risquent de ne jamais revenir. Mais quel journaliste tournerait le dos à une pareille opportunité ?
LangueFrançais
Date de sortie1 déc. 2023
ISBN9782897758745
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    Aperçu du livre

    L' ULTIMATUM - Marc-André Routhier

    L’ULTIMATUM

    Marc-André Routhier

    Conception de la page couverture : © Les Éditions de l’Apothéose

    Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur.

    Distributeur : Distribulivre 

    www.distribulivre.com 

    Tél. : 1-450-887-2182

    Télécopieur : 1-450-915-2224

    © Les Éditions de l’Apothéose

    Lanoraie (Québec)  J0K 1E0

    Canada

    apotheose@bell.net

    www.leseditionsdelapotheose.com

    Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2023

    Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2023

    ISBN EPUB : 978-2-89775-874-5

    Imprimé au Canada

    Si nous n’étions pas seuls dans l’univers

    Que la vie se soit développée ailleurs

    Et qu’elle soit plus évoluée que sur terre

    À leur contact serions-nous meilleurs

    Du même auteur

    Série polar :

    Les décideurs

    ISBN : 978-2-89775-236-1, publié aux Éditions de l’Apothéose, 2019.

    Version numérique, ISBN : 978-2-89775-757-1, 2023.

    Nuit d’horreur à Cabarete

    ISBN : 978-2-89775-321-4, publié aux Éditions de l’Apothéose, 2020.

    Version numérique, ISBN : 978-2-89775-802-8, 2023.

    Vengeance de l’au-delà

    ISBN : 978-2-89775-322-1, publié aux Éditions le l’Apothéose, 2020. Version numérique, ISBN : 978-2-89775-805-9, 2023.

    On ne meurt pas deux fois

    ISBN : 978-2-89775-323-8, publié aux Éditions de l’Apothéose, 2020. Version numérique, ISBN : 978-2-89775-813-4, 2023.

    En première ligne

    ISBN : 978-2-89775-543-0, publié aux Éditions de l’Apothéose, 2022.

    Version numérique, ISBN : 978-2-89775-835-6, 2023.

    Série jeunesse :

    Un monde fabuleux

    ISBN : 978-2-89775-580-5, publié aux Éditions de l’Apothéose, 2022.

    MOT DE L'AUTEUR

    On se questionne souvent sur l’agenda caché de nos dirigeants ainsi que sur les motivations qui les guident. Car on a parfois l’impression qu’ils n’apprendront jamais de leurs erreurs. Il suffit de constater avec quel entêtement, pour ne pas dire aveuglement, certains refusent obstinément de voir la dégradation de notre belle planète.

    Alors, quand vous aurez terminé la lecture de ce roman fictif, demandez-vous ce qui arriverait si par malheur un tel ultimatum nous était lancé alors que les Poutine, Trump, Xi Jinping ou Kim Jong Un de ce monde seraient encore au pouvoir. N’étant pas particulièrement reconnus pour leur grande écoute, quelle serait leur réaction ?

    Quand des hommes aux egos surdimensionnés, connus pour leur total manque d’empathie envers leurs semblables et leur désir de contrôle absolu sur leur population, ne reculent devant aucun moyen afin d’asseoir leur pouvoir et d’éliminer tout opposant se retrouvant sur leur chemin, on peut s’attendre à une confrontation dans un tel contexte

    On ne peut qu’espérer que, si des êtres assez évolués pour voyager d’une galaxie à une autre vivent quelque part dans l’univers, ils auront la sagesse d’attendre encore un peu avant de se manifester à nous. Car je ne suis pas du tout certain que nous sommes prêts à entendre ce qu’ils ont à nous dire, surtout pas s’il s’agit d’un ultimatum.

    PROLOGUE

    La puissante armada intergalactique, venue de la planète blanche, avait pris place sur la face cachée de la lune, après un très long voyage, durant lequel elle s’était maintenue volontairement dans l’axe du satellite de la Terre pour ne pas attirer l’attention lors de son approche. Il leur fallait être prudents, car ils ignoraient encore quelle serait la réaction des terriens quand ils découvriraient qu’ils ne sont pas les seuls habitants de l’univers. Mais surtout qu’ils ne sont pas, comme ils le croyaient, les plus évolués.

    Étaient-ils prêts à affronter cette réalité ? C’était là la question que se posait Axel, le commandant en chef de l’armada, et que la suite des événements allait mettre en lumière. L’enjeu en était un de taille et les consignes étaient claires. Il n’y avait pas de place à l’erreur.

    Sa mission sur terre consistait à prendre contact avec les gouvernements en place, afin d’y instaurer une nouvelle forme de gouvernance qui assurerait un meilleur contrôle de la planète, et à y implanter un gouvernement représentatif qui serait supervisé par la fédération céleste.

    Les nombreux gouvernements en place, sur notre planète, n’ayant pas trouvé d’autres solutions que de se faire la guerre pour régler leurs différends, avaient fini par exacerber la patience de ceux qui les observaient de loin et qui voyaient, dans leurs agissements et leur mauvaise foi, un risque croissant pour l’équilibre de la galaxie.

    Bien qu’à la base il s’agissait d’une mission de paix, dépendant de l’accueil qui leur serait réservé, les ordres étaient très clairs. Ils devaient neutraliser définitivement ceux qui s’opposeraient à leur projet.

    Ils devaient aussi s’assurer du désarmement des groupes terroristes, afin de mettre un terme aux risques que ceux-ci font courir à toute la galaxie, de même qu’à celles avoisinantes, avec leurs guerres sans fin.

    Advenant un échec, lors des négociations, un ultimatum leur serait alors donné. La destruction massive des humains sur terre ne devait être envisagée qu’en tout dernier recours.

    En cas de riposte militaire ou d’un refus de collaborer et de se conformer, dans le délai prescrit, aux exigences de la fédération céleste, ils n’auraient alors pas d’autre alternative que de mettre leurs menaces à exécution.

    Parmi eux se trouvait un spectateur très attentif, qu’ils avaient mandaté pour servir d’intermédiaire entre la délégation de la fédération céleste et les dirigeants des pays qu’ils croyaient susceptibles d’avoir une certaine influence au niveau international.

    De lui allait dépendre l’échec ou la réussite de cette épopée et, en ce moment même, il était dans un état de fébrilité tel, à l’idée de revoir les siens, qu’il en oubliait par moment le poids énorme qui reposait sur ses épaules.

    Comme c’était bon d’être là. Si près. Comme il était heureux d’avoir été choisi pour cette délicate mission. Et voilà que, dans quelques heures, il allait réapparaître après toutes ces années. Il ne put s’empêcher alors d’éprouver une certaine appréhension, à cette idée qu’il chassa aussitôt.

    Il n’allait pas gâcher un pareil moment en se morfondant avec de stupides scénarios. Il était inévitable que le choc serait grand pour ceux qui le croyaient mort, mais, une fois la surprise passée, il ne doutait pas un instant qu’ils seraient tous contents de le savoir en vie.

    Il se dirigea vers le grand hublot et il fixa son regard sur un petit point lumineux, tout au loin, à des centaines de milliers de kilomètres de là. La station spatiale, en orbite autour de la Terre.

    C’est avec les hommes qui y travaillent que le tout premier contact allait se faire. De ce contact allait dépendre la suite des choses. Et, parmi ces hommes, il y en avait un qu’il avait particulièrement hâte de rencontrer.

    — J’arrive, dit-il pour lui-même.

    1

    Après trois décennies de troubles internes dans l'administration, de réformes parfois rétrogrades, imposées par décrets, et de fausses nouvelles relayées par les réseaux sociaux, une purge à grande échelle s'était finalement faite, à plusieurs niveaux du gouvernement, sous la gouverne de Margareth Ryan, la première femme élue à la présidence des États-Unis d'Amérique en l'an deux-mille-trente-deux et réélue quatre ans plus tard avec une écrasante majorité.

    Femme d'une intégrité à toute épreuve et aux idées innovantes, elle avait apporté un vent de fraicheur en politique internationale et renoué des ententes, avec les dirigeants des grandes puissances, qui avaient été rompues par ses prédécesseurs qu'elle qualifiait de va-t-en-guerre sans vergogne. Avec son approche franche et directe, elle avait su rétablir le dialogue avec ses homologues des pays de l'est qui avaient, eux aussi, succédé à des hommes à la morale souvent douteuse.

    En ce début de second mandat, confortée par une popularité sans précédent, elle se sentait en parfait contrôle, ayant fait élire une majorité de candidats, tant au Sénat qu'à la chambre des représentants, et elle était prête pour de nouveaux défis. Et parmi ceux-ci, tout en haut de la liste, se trouvait la conquête de l'espace, qu'elle avait relancée et à laquelle elle avait octroyé un budget sans précédent. Mais jusqu'à quel point était-elle préparée pour ce qu'elle allait devoir affronter?

    Le colonel Steve Hunter travaille comme astronaute pour la NASA depuis six ans et il occupe la fonction de commandant de bord pour la durée de sa mission. D’origine canadienne, il est en poste sur la station spatiale depuis plus de trois mois. Son retour sur terre est prévu dans soixante-treize jours exactement. Les travaux d’installation de la nouvelle section de la station se déroulant avec une légère avance sur l’échéancier prévu, il espère pouvoir être de retour dans sa famille, à temps, pour fêter Noël.

    En attendant, il occupe ses temps libres en observant la voûte céleste, à l’aide d’un puissant télescope arrivé avec la dernière navette et tout récemment installé par deux de ses collègues français. Le reste de l’équipage étant composé de deux Américains, de deux Russes et d’un Allemand.

    Steve nota, dans son journal de bord, ce qui lui avait paru être une pluie de météorites venus s’écraser sur la face cachée de la lune, en date du seize octobre deux mille trente-sept, à vingt-trois heures précise. Il éteignit tout et regagna ses quartiers pour la nuit. Et c’est en pensant à sa femme Martine qu’il s’endormit. Comme il avait hâte de la serrer dans ses bras.

    — Bientôt ! murmura-t-il pour lui-même, en fermant les yeux.

    Il était à peine six heures, le lendemain matin, quand le major Antoine Dutronc, de l’équipe française, frappa à sa porte.

    — Colonel Hunter, mon frère m’envoie vous demander, si vous pouvez descendre à la salle de contrôle immédiatement. Il semble que nous avons un grave problème avec nos écrans.

    — J’arrive dans deux minutes, dit Steve en s’extirpant de sa couchette.

    Le lieutenant-colonel Étienne Dutronc, l’aîné des deux frères, que le reste de l’équipage avait baptisés Dupont et Dupond, à cause de leur ressemblance frappante, était debout devant la rangée d’écrans qui affichaient tous le même message.

    — Que se passe-t-il ici ? demanda le colonel Hunter en entrant dans la salle de contrôle.

    — Regardez ceci, mon colonel, répondit l’autre en lui désignant les écrans où se répétait le même message qui disait : « Nous souhaitons nous entretenir avec vous, c’est urgent ! »

    — J’espère que ce n’est pas un de ces petits génies de l’informatique qui a réussi à entrer dans notre système et qui nous menace de tout bousiller si nous refusons de lui payer une rançon, dit Steve qui avait eu vent d’une récente tentative d’intrusion de la part d’un groupe de hackers qui n’en étaient pas à leurs premières attaques du genre.

    — Je ne crois pas, répondit Étienne Dutronc.

    — Et pourquoi pas ? demanda le colonel Hunter.

    — Eh bien, cela me semble impossible, reprit l’officier, puisque le signal ne vient pas de la terre.

    — C’est ridicule, dit le colonel, si une navette était en route pour nous rejoindre, nous en aurions été informés.

    — Le signal ne vient pas d’une de nos navettes, mon colonel. Tout semble indiquer qu’il est en provenance de la lune, répondit l’autre.

    — Mais nous n’avons aucune excursion lunaire en cours. Vous savez pertinemment bien que la NASA a mis toute son énergie sur l’installation de notre station orbitale et que, par conséquent, tous les autres programmes ou missions ont été interrompus pour le moment.

    — Mais regardez vous-même, mon colonel. Les appareils sont formels. Ce message nous parvient bel et bien de la lune, répliqua l’autre.

    — Où sommes-nous actuellement ? demanda Steve.

    — Nous survolons le nord-ouest du Québec, répondit l’officier russe responsable de la navigation.

    — Y a-t-il un satellite entre nous et la lune, en ce moment, qui pourrait servir d’antenne pour nous atteindre et donner ainsi l’impression que le signal vient de la lune ? s’informa le colonel.

    — Négatif, mon colonel, répondit l’autre. J’ai déjà fait toutes les vérifications en ce sens. J’ai aussi demandé à ce que nos appareils soient vérifiés et, là aussi, tout fonctionne normalement.

    — Alors mettez-moi en contact avec Houston immédiatement. Je veux qu’ils effectuent des recherches à partir d’en bas, dit Steve.

    — Vous avez Houston en ligne, mon colonel, dit le cadet des deux frères Dutronc.

    — Bonjour messieurs, dit Steve, je sais que chez vous il fait encore pleine nuit, et je m’en excuse, mais nous éprouvons quelques difficultés avec notre système de communications. Il semble qu’un petit malin s’amuse à nos dépens. Pouvez-vous retracer la provenance de ce message ?

    — Colonel Hunter, ici Houston ! Nous avons bien pris note de votre demande. Nous allons maintenant prendre en charge votre réseau de communications afin d’effectuer les recherches demandées et nous vous ferons part des résultats aussitôt que nous serons en mesure d’en identifier la provenance.

    — Bien compris Houston ! Attendons confirmation, répondit Steve.

    — Nous vous tiendrons au courant de toute nouvelle tentative d’intrusion, dit son interlocuteur.

    — Merci Houston, dit Steve, et encore une fois toutes mes excuses pour avoir troublé votre sommeil.

    — Ce sont les aléas du métier, mon colonel. En attendant, je vous suggère de refaire les vérifications d’usage sur tous vos appareils. On ne sait jamais, répondit l’autre.

    — Bien reçu Houston ! Nous attendons votre rapport, dit Steve avant de rompre la communication.

    Dans l’heure qui suivit, tous les tests furent repris, un à un, mais ils ne purent que se rendre à l’évidence. Il n’y avait aucune défaillance dans leur système, et puisque tout semblait être rentré dans l’ordre, ils reprirent donc leurs tâches habituelles et le reste de la matinée s’écoula sans nouvel incident.

    Il était deux heures de l’après-midi, lorsqu’un appel prioritaire leur parvint de leur base de Houston pour le colonel Hunter.

    — Colonel Hunter, ici Houston, nous avons reçu un autre message.

    — Avez-vous pu en retracer sa provenance ? demanda Steve.

    — Il nous a fallu vérifier auprès de tous les autres gouvernements des pays engagés dans la conquête de l’espace, afin de savoir si l’un d’eux n’aurait pas réussi à placer un satellite en orbite de la lune à notre insu. C’est ce qui explique ce délai, répondit son interlocuteur.

    — Alors c’est bien de là que nous parviennent ces messages ? questionna Steve de plus en plus perplexe.

    — Pas exactement, mon colonel, répondit l’autre. Il est retransmis par un satellite, que nous n’avons pas encore réussi à identifier, qui gravite dans l’orbite de la lune depuis peu de temps. Nous ignorons toujours son pays d’origine, et depuis quand il est entré en orbite lunaire, mais ça ne saurait plus tarder.

    — Et puis-je savoir ce que disait le second message ? demanda Steve.

    — Attendons votre réponse à notre précédent message, sur votre fréquence habituelle. Le temps presse, nous devons nous rencontrer dans les plus brefs délais. Voilà ce qu’il disait, lui répondit son interlocuteur de Houston.

    — J’ai peut-être une idée, reprit Steve.

    — Je vous écoute, colonel Hunter, répondit l’autre.

    — Si je lui répondais et que je réussissais à établir une communication assez longue, reprit Steve, cela pourrait vous permettre de trouver d’où vient ce relais satellite.

    — Cela me semble une excellente idée, colonel Hunter.

    — On n’a rien à perdre à tenter le coup, dit Steve. Le pire qui puisse arriver c’est qu’il devine notre petite supercherie.

    — Laissez-nous une heure pour nous coordonner, et ensuite vous avez le feu vert pour lui répondre, dit son interlocuteur.

    — Merci Houston ! Il est présentement deux heures quinze minutes, heure de Houston. Dans une heure, nous lancerons notre réponse sur la fréquence habituelle.

    À trois heures quinze minutes précise, tel qu’il avait été convenu, Steve lança le message suivant :

    « Qui que vous soyez, identifiez-vous ou cessez immédiatement d’émettre sur cette fréquence. Je suis le colonel Steve Hunter, de la NASA, et ce petit jeu pourrait vous coûter très cher. En agissant de la sorte, vous mettez en péril la sécurité nationale et ceci est un crime très grave qui est passible de peines sévères, au même titre que l’espionnage. Et notre gouvernement ne rigole pas avec ce genre de chose. »

    — Voilà qui devrait le forcer à réagir ou, à tout le moins, lui donner matière à réfléchir, dit Steve.

    — Espérons qu’il a compris le message, dit le major Dutronc.

    — Avec tous ces jeunes écervelés qui s’amusent sur les réseaux sociaux, de nos jours, on ne sait jamais à qui on a affaire et, malheureusement, ils ne réalisent pas toujours la portée de leurs gestes, dit le lieutenant russe Igor Levine.

    — Eh bien, celui-là risque de l’apprendre à ses dépens, s’il se fait attraper, répondit Steve.

    L’instant d’après, son écran s’illumina et un nouveau message se mit à défiler.

    « Vous êtes bien le colonel Steve Hunter, de nationalité canadienne, né à Ottawa, d’un père anglophone et de mère francophone. Votre père se nomme Philippe Hunter, capitaine dans les forces armées, et votre mère se nomme Jocelyne Boisvert et elle travaille comme attachée de presse au cabinet du ministre de la Justice à Ottawa. Vous en êtes présentement à votre deuxième commandement sur cette station orbitale et ce message s’adresse à vous. C’est avec vous et vous seul que nous voulons discuter. »

    « Je ne sais pas qui vous êtes, tapa Steve, ni comment vous avez eu accès à ces informations qui, soit dit en passant, sont désuètes et auraient besoin d’une sérieuse mise à jour, mais je vous préviens, qui que vous soyez, vous risquez de graves sanctions, si vous ne mettez pas fin rapidement à ce petit jeu qui n’amuse personne. J’espère que je me fais bien comprendre. »

    À nouveau, l’écran clignota et un autre message apparut.

    « Steve ! Je sais que cela va te paraître impossible, mais, au nom de ta mère et de l’humanité, je te demande d’écouter ce que j’ai à te dire. »

    « Qu’est-ce que ma mère vient faire dans cette histoire ? Bon Dieu, quelqu’un peut-il me dire à quoi l’on joue ici ? » demanda Steve dont la patience commençait à être sérieusement mise à rude épreuve.

    « Ce n’est pas un jeu, loin de là, mon garçon. C’est trop grave et sans lendemain, si vous prenez cette offre à la légère. Aussi je vais te demander de m’écouter sans m’interrompre et, si tu veux me voir quand j’aurai terminé, je pourrai alors te donner toutes les preuves de ce que j’ai à te dire. »

    « Très bien alors ! Il semble que je n’aie pas vraiment d’autre choix que de me soumettre à votre demande. Et puisque c’est la seule manière d’en finir avec ça, une bonne fois pour toutes, je vous écoute. Mais, après cela, vous ferez mieux de ne plus vous aviser à recommencer votre petit jeu. »

    À peine Steve eut-il envoyé son message, en espérant avoir gagné suffisamment de temps pour permettre à Houston de retracer l’endroit d’où provenait le signal, qu’un autre apparut à l’écran.

    « Steve, je veux te parler de ton grand-père qui a disparu lors d’une expédition, au Pérou, il y a maintenant vingt-cinq ans de cela. Tu n’avais que dix ans, à ce moment-là, mais tu dois certainement te souvenir combien il était passionné par ses recherches sur les civilisations disparues. Tu partageais d’ailleurs la même passion, si ma mémoire est bonne, et ce que j’ai à te dire va t’ébranler, mais il est impératif que tu l’entendes. Mon garçon, ton grand-père n’est pas mort comme vous l’avez tous cru. Il a été enlevé et a été retenu dans un lieu beaucoup trop éloigné pour qu’il puisse revenir par ses propres moyens. Ton grand-père était un grand scientifique et un érudit en écritures anciennes. C’est précisément pour ces raisons qu’il a été choisi. Je peux te jurer qu’il n’a jamais été maltraité et, avec le temps, c’est de son propre chef et pour l’avancement de la science qu’il a décidé de rester là-bas. Aujourd’hui, c’est à cause de lui que tu as été choisi pour voir ce qui va suivre. »

    « Ça ne tient pas debout votre histoire, écrivit Steve. Mon grand-père est bel et bien mort et, si ça vous amuse de prétendre le contraire, laissez-moi vous dire que je ne vous trouve pas drôle du tout. Alors vous feriez bien d’en venir aux faits, le plus rapidement possible, parce que vous me faites perdre mon temps et que je n’ai pas que cela à faire. »

    « Je sais très bien que ça peut te paraître farfelu, mais, si tu es d’accord et que tu me promets de m’écouter jusqu’à la fin, nous allons passer en mode visuel pour la suite. »

    « Farfelu ! Le mot est faible. Vous semblez être très bien renseigné sur ma famille, tapa Steve. Mais qui êtes-vous ? Et si vous connaissez mon grand-père, comme vous le prétendez, alors dites-moi où il se trouve. »

    « Est-ce que j’ai ta parole, Steve ? »

    « Oui, vous l’avez, écrivit Steve qui commençait sérieusement à être agacé par la familiarité que lui manifestait cet inconnu, mais finissons-en avec tous ces mystères. Nous avons une mission à remplir, ici. »

    L’écran clignota et le texte disparut. Quelques secondes plus tard, le visage souriant de son grand-père apparut à l’écran.

    — Je suis heureux de te revoir, mon garçon. Cela fait des années que j’attends ce moment, dit l’homme.

    — C’est impossible ! s’exclama Steve. Certes, vous lui ressemblez, mais mon grand-père aurait aujourd’hui dans les soixante-dix ans passés et vous paraissez…

    — Soixante-dix-sept ans et trois mois exactement et je parais en avoir à peine cinquante, l’interrompit l’homme, avec en prime la forme physique d’un homme de trente ans.

    — C’est impossible, répéta Steve.

    — C’est ce que je me dis chaque matin en me regardant dans le miroir, dit l’homme. Mais, vois-tu, d’où je viens, personne n’est malade et, de plus, le processus de vieillissement est très lent. Il n’est pas rare de rencontrer des gens de cent cinquante ans et plus qui sont toujours très actifs.

    — Ça n’a aucun sens, répondit Steve.

    — Nous avons même répertorié un cas ayant atteint l’âge vénérable de deux cent un ans, reprit l’homme.

    — C’est complètement farfelu, répondit Steve. Jamais personne n’a vécu aussi longtemps sur terre. Cela se serait su !

    — Je ne t’ai jamais dit que cela s’est passé sur terre, mon garçon, reprit l’homme. Je t’ai parlé de là d’où je viens. Mais laisse-moi t’expliquer. Tout ce que je te demande c’est d’ouvrir ton esprit et d’écouter mon récit. Après, tu pourras te faire une idée, en toute connaissance de cause. Alors qu’en dis-tu ?

    — C’est bon, je vous écoute, répondit Steve, perplexe.

    — Tu es très bien placé pour savoir que nos gouvernements dépensent des fortunes, depuis des décennies, dans la recherche spatiale, dit l’homme.

    — En effet, vous ne nous apprenez rien de nouveau.

    — Mais t’es-tu seulement posé la question, à savoir, s’ils étaient prêts à entendre les réponses à leurs questions ? Et toi, mon garçon, l’es-tu ?

    — Nous sommes formés à toute éventualité.

    — C’est sans doute ce qu’on vous a appris, mais celle-ci ne fait sûrement pas partie de ce que l’on vous a enseigné. Les hommes sont-ils prêts à faire face à ce qui les attend, le jour où ils se retrouveront devant la dure réalité ? Vois-tu, mon garçon, l’homme par pure vanité a toujours cru qu’il était l’être le plus parfait dans tout l’univers.

    — Et vous allez me dire qu’il se trompe. C’est bien ça ?

    — C’est exactement ce qu’il en est, mon garçon. Il se trompe à un point qu’il ne peut même pas imaginer.

    — Et c’est pour m’annoncer cette grande découverte que vous avez orchestré tout ce numéro ?

    — Entre autres. Or, malgré toute sa bonne volonté, il n’a réussi, à ce jour, qu’à se rendre sur la lune et à lancer quelques sondes vers de lointaines planètes.

    — Avec des résultats fort prometteurs, je vous ferai remarquer.

    — Peut-être bien, mais ce n’est pas demain la veille qu’il réussira à se rendre dans un autre système solaire ou une autre galaxie. Pourtant, d’où je viens, c’est déjà une chose tout à fait normale. Eh oui, tu m’as très bien compris, mon garçon.

    « C’est cela, cette manie qu’il a de m’appeler mon garçon, c’était comme ça que mon grand-père m’appelait. Et c’est ça qui, depuis le début de cette histoire, me tape royalement sur les nerfs », pensa Steve.

    Puis s’arrachant à ses pensées, il dit :

    — Donc, vous arrivez tout droit d’une autre planète, si j’en crois ce que vous dites.

    — C’est exact, mon garçon. Il y a un peu plus de vingt-cinq ans, j’ai été enlevé par un vaisseau spatial. Oh, je ne suis pas le premier, ni le dernier, à qui c’est arrivé. Et je peux parfaitement comprendre ton scepticisme.

    — On le serait à moins. Vous ne pensez pas ?

    — Vois-tu, tous ceux qui ont choisi de revenir et qui ont raconté leur aventure ont passé pour des fous. Aussi, je me suis dit que j’avais bien plus à gagner en restant là-bas, qu’en me faisant ridiculiser ici.

    — Et l’historien français qui a disparu mystérieusement l’année dernière, dans les Hautes-Pyrénées, je suppose que ce sont aussi les extra-terrestres les coupables, ironisa Antoine Dutronc qui manifestement ne croyait rien à cette histoire.

    — Oui, monsieur, c’est exactement ce qui lui est arrivé. Vous parlez sans aucun doute du professeur Léopold Liotard, que j’ai eu le plaisir de visiter, encore tout récemment, sur la planète noire, et avec qui j’ai eu l’honneur d’échanger sur une théorie qui me chicotait l’esprit depuis un bon moment déjà. Et je dois vous dire que j’ai grandement apprécié l’interprétation qu’il m’en a faite. Mais bon, je m’égare, revenons à ce qui nous amène ici.

    — La planète noire, intervint l’autre Français, je n’ai jamais entendu parler de cette planète.

    — Elle se trouve dans une autre galaxie que la nôtre, et je dois vous dire que l’on retrouve quatre planètes habitées dans leur système solaire. Ce sont d’ailleurs nos plus proches voisins et, de surcroît, ce sont nos ancêtres.

    — Alors, si je vous comprends bien, nous venons tous de votre prétendue planète noire ? demanda l’autre Dutronc.

    — Pourquoi serions-nous partis de là, si la vie y est si bonne ? questionna l’Allemand qui n’avait pas encore dit un mot jusque-là, mais dont le visage reflétait un sérieux scepticisme.

    — Eh bien, partis n’est peut-être pas le terme qui convient le mieux, dans ce cas-ci. À vrai dire, ils n’ont pas vraiment eu le choix, puisqu’ils refusaient de se conformer aux directives de la fédération qui les enjoignait de mettre fin à toutes les guerres.

    — Vous voulez dire qu’ils ont été déportés et abandonnés ici ? Mais c’est inhumain, dit l’un des Américains.

    — Je vous ferai remarquer que nous sommes assez mal placés pour porter un jugement. Rappelez-vous ce que faisaient la France et l’Angleterre, avec leurs bagnards, au dix-septième siècle. Ils les déportaient pour peupler leurs colonies et c’est exactement ce qui est arrivé à nos ancêtres.

    — Mais, si nous sommes vraiment leurs descendants, pourquoi sommes-nous tellement en retard sur leur technologie ? demanda l’Allemand.

    — Parce que nous étions des guerriers, et non des penseurs. Et lorsque les quatre planètes s’unirent, pour que cessent les guerres, ils durent se débarrasser de ceux qui refusaient de se soumettre aux nouvelles lois.

    — Quatre planètes ! s’exclama l’Allemand, incrédule. Et elles seraient toutes habitées ?

    — Oui, et c’est pour pouvoir vivre en paix qu’ils nous abandonnèrent sur terre, en laissant leurs dissidents respectifs à leur propre sort, sur des continents différents. En mettant une grande distance entre chacun d’eux, pour qu’ils cessent de s’entre-tuer, ils pensaient qu’ainsi leurs chances de survivre seraient plus grandes.

    — Eh bien, ils se sont royalement trompés, dit Antoine Dutronc.

    — C’est du moins ce qu’ils croyaient alors, du fait qu’ils ne leur laissèrent aucun vaisseau pour voyager. En confinant chaque groupe sur un continent, ils les obligeaient, du fait même, à s’entraider et à se concentrer sur autre chose que la guerre, puisqu’ils n’avaient plus d’armes en leur possession.

    — Ça ne les a pas empêchés d’en fabriquer, à ce que je sache, dit Steve.

    — Ce n’était, bien entendu, qu’une question de temps, mais il n’y avait pas d’autre solution. C’est ainsi que les indésirables de la planète jaune furent déportés en Asie, ceux de la planète noire en Afrique, ceux de la planète blanche en Europe et ceux de la planète rouge en Amérique. Ensuite, avec le temps, les groupes se scindèrent, pour former des tribus, et ils partirent à la recherche de lieux propices où ils pourraient établir leur nation. Les jaunes, étant de par leur nature des nomades, errèrent ainsi pendant des siècles, sans jamais vraiment prendre

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