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UN MONDE FABULEUX
UN MONDE FABULEUX
UN MONDE FABULEUX
Livre électronique587 pages5 heures

UN MONDE FABULEUX

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À propos de ce livre électronique

Un monde fabuleux est un recueil de 101 fables. Un genre littéraire malheureusement trop peu exploité de nos jours. Un exercice d’écriture où tout est permis et qui demande certes une imagination sans contrainte où nulle barrière n’existe. C’est ce que l’auteur vous propose ici, dans ce recueil de fables inédites. Il explore tout autant le côté fictif qui s’y prête à merveille que celui bien réel qui, comme vous pourrez le constater, fait référence à notre quotidien.
LangueFrançais
Date de sortie3 nov. 2023
ISBN9782897758479
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    Aperçu du livre

    UN MONDE FABULEUX - Marc-André Routhier

    Un monde fabuleux

    Recueil de 101 Fables Inédites

    Marc-André Routhier

    Conception de la page couverture : © Les Éditions de l’Apothéose

    Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite

    sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur.

    Distributeur : Distribulivre  

    www.distribulivre.com  

    Tél. : 1-450-887-2182

    Télécopieur : 1-450-915-2224

    © Les Éditions de l’Apothéose

    Lanoraie (Québec)  J0K 1E0

    Canada

    apotheose@bell.net

    www.leseditionsdelapotheose.com

    Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2022

    Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2022

    ISBN EPUB : 978-2-89775-847-9

    Imprimé au Canada

    Être papi est un extraordinaire privilège qui n'est pas donné à tout le monde.

    Aussi j'aimerais dédier ce recueil de fables à mes très chers petits-enfants,

    Bianca, Donovan, Hayden, Katia, Olivier, Auriane, Camille et Èva que,

    malgré la distance qui nous sépare, j'affectionne de tout mon cœur.

    L'amour que je vous porte est indéfectible.

    Un mot de l’auteur

    Si j’ai choisi le chiffre 101, c’est pour faire ici un petit clin d’œil à la loi 101 et pour lui manifester mon appui total et inconditionnel. Ceux qui nient que notre belle langue soit en danger et qui s’offusquent que l’on veuille la protéger sont de toute évidence motivés par des intérêts personnels et l’histoire nous en apportera sans doute la preuve. Mais une chose est certaine, tant et aussi longtemps que je vivrai, je la défendrai corps et âme.

    Je sais que ma cause est noble et que d’autres reprendront le flambeau après moi. Et, même si ma contribution peut s’avérer modeste dans ce combat qui a plus que jamais sa raison d’être quand on voit les attaques que doivent subir ceux qui la défendent, j’ose croire que chaque petit geste posé puisse nous mener un jour à la victoire finale.

    Ce texte se veut une opinion personnelle de l’auteur et il n’implique que ce dernier et n’engage d’aucune manière l’éditeur.

    Ce recueil est un hommage à notre belle langue française

    Qui trop souvent est malmenée par ses dénigreurs

    Dont le but inavoué est d’en éteindre les braises

    Et j’espère que mes mots sauront vous toucher le cœur

    De l’auteur

    Le jeune paysan et la belle captive

    V

    ous avez tous dû entendre parler

    De rêves que l’on dit prémonitoires

    Qui se réalisent la plupart du temps

    Alors que plusieurs n’y croient pas

    Et que d’autres préfèrent les ignorer

    Disant qu’il vaut mieux ne pas savoir

    Ce qui dans le futur nous attend

    Et que c’est préférable comme ça

    Pourtant ces rêves sont bien réels

    Ils arrivent qu’on le veuille ou non

    Et semblent étranges à première vue

    C’est pourquoi souvent on les oublie

    Ce qui est une chose bien naturelle

    Puisque toutes les nuits nous rêvons

    Et qu’au réveil on ne s’en souvient plus

    C’est souvent comme ça aujourd’hui

    Mais il fut un temps où au contraire

    On accordait une grande importance

    Aux songes et à ce genre de rêves

    Que l’on prenait le temps d’analyser

    Voici donc une histoire qui va plaire

    À ceux qui aux rêves font confiance

    Et qui tous les matins se lèvent

    En espérant qu’ils vont se réaliser

    C’est l’histoire d’un jeune paysan

    Qui depuis des ans avait des songes

    Qu’il fallait prendre très au sérieux

    Puisqu’ils se réalisaient chaque fois

    Bien que certains soient insignifiants

    D’autres exigeaient qu’on s’y plonge

    Car ils étaient vraiment mystérieux

    Et que l’on s’y intéresse allait de soi

    Or le songe qu’il eut cette nuit-là

    Lui laissa une étrange prémonition

    Car dans celui-ci une jeune fille

    Était prisonnière dans un château

    Ce qui évidemment le perturba

    Car on avait signalé la disparition

    D’une jeune fille dans une autre ville

    Et cela allait faire six mois bientôt

    Habitué d’être à ses rêves confronté

    Le jeune paysan chercha conseil

    Auprès d’un sage de son village

    Qu’il avait consulté précédemment

    Ce songe était d’une telle réalité

    Qu’il le tracassait depuis son réveil

    Et il y voyait un mauvais présage

    S’il ne s’en occupait pas sérieusement

    Se peut-il qu’il s’agisse de cette fille

    Qui sans laisser de traces a disparu

    Et que son père recherche depuis

    Alors que sa mère se meurt de chagrin

    Les recherches se sont avérées stériles

    Et chaque jour l’espoir s’atténue

    Je dois faire quelque chose avait-il dit

    Pour l’arracher à ce cruel destin

    Le sage ayant réfléchi longuement

    Lui fit alors remarquer que sa quête

    Allait s’avérer être plutôt ardue

    S’il espérait pouvoir la retrouver

    Mais je ne peux pas faire autrement

    Cette fille ne me sort pas de la tête

    Je sais que de force elle est retenue

    Dit le garçon et je dois la libérer

    Tu sais que ce pays est très vaste

    Que les châteaux y sont nombreux

    Et que tous hélas se ressemblent

    Ce qui ne va pas faciliter les choses

    Et même si tu retrouvais sa trace

    N’y entre pas facilement qui veut

    Alors comment vas-tu t’y prendre

    Car à de grands dangers tu t’exposes

    Lui dit le sage qui manifestement

    Savait qu’il n’abandonnerait pas

    Avant d’avoir retrouvé cette fille

    Et de l’avoir libérée de son donjon

    Je ne saurais le dire pour le moment

    Mais je trouverai bien une fois là

    Et je la ramènerai dans sa famille

    Lui répondit avec fougue le garçon

    Alors tu devras être très prudent

    Et ne pas poser trop de questions

    Fie-toi seulement à ce que tu vois

    Et par ton instinct laisse-toi guider

    Ne t’attarde surtout pas inutilement

    Ça ne ferait qu’éveiller les soupçons

    Il se peut que tu n’aies pas le choix

    Dit le sage et qu’il te faille user

    D’un subterfuge pour la sauver alors

    Car celui qui la retient prisonnière

    Doit se douter qu’on la recherche

    Et il doit certes être sur ses gardes

    C’est entre tes mains qu’est son sort

    Et tu devras trouver une manière

    De l’en sortir sans vendre la mèche

    Sur tes intentions par mégarde

    J’ai un plan qui devrait me permettre

    De faire très facilement diversion

    En me laissant les coudées franches

    Dit le garçon et couvrant mes arrières

    Il me suffira de le suivre à la lettre

    Une fois que je serai à destination

    Et alors avec un peu de chance

    Il se peut très bien que je la libère

    Va mon garçon car noble est ta quête

    Lui dit le sage et ton cœur est pur

    Je suis convaincu que tu vas réussir

    À l’arracher des griffes de ce vilain

    Mais garde toujours ceci en tête

    La ruse triomphe toujours à l’usure

    Et elle peut certainement te servir

    Lorsque tu n’as d’arme que tes mains

    C’est ainsi que notre jeune paysan

    La tête remplie de précieux conseils

    Prit la route pour secourir la belle

    Qui s’était immiscée dans ses rêves

    Et l’accompagnait le jour dorénavant

    Comme la nuit dans son sommeil

    Son cœur ne battait plus que pour elle

    Et pour la trouver il n’aurait de trêve

    Ainsi toute la campagne il parcourut

    S’arrêtant bien sûr à chaque château

    Qui se retrouvait sur son chemin

    Où il demandait asile pour la nuit

    Et en repartait aussitôt le jour venu

    Parcourant par monts et par vaux

    Le fouillant jusque dans ses confins

    Il ratissa au grand complet le pays

    Mais au bout de plusieurs semaines

    Ses recherches étant infructueuses

    Le jeune paysan commençait à douter

    De la véracité du rêve qu’il avait fait

    Ses attentes s’étaient avérées vaines

    Aucune trace de la malheureuse

    Il n’avait jusqu’à ce jour pu la trouver

    Pourtant dans ses rêves elle l’appelait

    Or voilà que contre toute attente

    Sur une route empruntée par hasard

    Se dessina un château à l’horizon

    Qui comprit-il n’était pas répertorié

    Ce doit être une construction récente

    Puisque celui-ci ne figure nulle part

    Je crois bien que cette fois c’est le bon

    Se dit-il après s’en être approché

    Cela ne fait plus l’ombre d’un doute

    C’est exactement celui dans mon rêve

    Et la tour qui culmine tout au fond

    Est l’endroit où ma belle est captive

    Je l’en sortirai quoi qu’il m’en coûte

    Et avant même que la nuit ne s’achève

    S’il le faut j’escaladerai son donjon

    Car sans elle je ne saurais plus vivre

    Mais la partie était loin d’être gagnée

    Il allait devoir pour cela user de ruse

    Car ces terres étant celles d’un Seigneur

    Ce dernier y régnait en roi et maître

    Le jeune paysan s’était donc présenté

    En se servant d’un habile subterfuge

    Et s’il ne voulait pas subir sa fureur

    De son plan rien ne devait transparaître

    Après une journée passée au champ

    Le Seigneur semblait être très satisfait

    En voyant tout le travail accompli

    Eh bien tu ne ménages pas tes efforts

    Dit-il en s’adressant au jeune paysan

    Tu es vaillant et c’est ce qui me plaît

    Demain tu vas t’occuper des écuries

    Je verrai ce que tu vaux vraiment alors

    Je crois que vous ne serez pas déçu

    Parce que les chevaux ça me connaît

    Je suis le meilleur pour le dressage

    Dit le jeune paysan bombant le torse

    Ce soir-là sur sa paillasse étendu

    À la belle de ses rêves il repensait

    Il l’avait aperçue au dernier étage

    Et il allait devoir se servir de sa force

    Car pour la sortir de cette prison

    Dont toutes les issues étaient barrées

    Et sans doute gardées de l’intérieur

    D’après ce qu’il avait cru entrevoir

    Il ne voyait qu’une seule solution

    Escalader la tour à la nuit tombée

    Pour en extirper l’élue de son cœur

    Et de s’enfuir avec elle dans le noir

    Son plan était certes assez audacieux

    Et il n’aurait pas une seconde chance

    Il lui fallait une longue corde solide

    Qu’il trouverait facilement à l’écurie

    Pour lui le reste ne serait qu’un jeu

    Grimper une paroi de cette importance

    N’est rien pour un jeune intrépide

    Et à ce jeu il était bien sûr aguerri

    Le lendemain il passa donc la journée

    À tout mettre en place pour leur fuite

    Et à peaufiner son plan d’évasion

    Il choisit les deux meilleurs chevaux

    Qu’il conduisit dans un pré à proximité

    Mit les autres dans un à part ensuite

    Pour ne pas attirer sur eux l’attention

    Puis il se concentra sur ses travaux

    Car il devait satisfaire le Seigneur

    S’il ne voulait pas être renvoyé

    Avant d’avoir pu réaliser son plan

    Qui n’attendait que vienne la nuit

    Jamais il n’avait mis autant d’ardeur

    Dans un travail et il fut récompensé

    Car le châtelain fut ravi en voyant

    L’état dans lequel était son écurie

    Les chevaux sont tous à l’extérieur

    Je n’ai pas eu le temps de les rentrer

    Mais une nuit dehors leur fera du bien

    Dit le garçon et je veillerai sur eux

    Tu es le meilleur il n’y a pas d’erreur

    Et je t’engage comme palefrenier

    Veille à ce qu’ils ne manquent de rien

    Dit le Seigneur car ils me sont précieux

    Dormez en paix répondit le garçon

    Car ils sont entre de bonnes mains

    Je retourne auprès d’eux de ce pas

    J’aime bien à la belle étoile dormir

    Le Seigneur n’y vit comme de raison

    Qu’une preuve d’un intérêt certain

    Pour son travail et il l’en félicita

    Car de sa venue il pouvait se réjouir

    Cette nuit-là en était une sans lune

    Et le ciel était d’un noir d’encre

    Après s’être assuré au préalable

    Que tout le monde était endormi

    Grâce à sa force peu commune

    Et prenant appui dans les fentes

    Le garçon au désir inébranlable

    Se hissa en haut de la tour sans bruit

    Et par la fenêtre il s’y introduisit

    Alors de la jeune fille il s’approcha

    Et il posa sur sa bouche une main

    Tu n’as rien à craindre de moi dit-il

    C’est pour te libérer que je suis ici

    Je vais retirer ma main mais ne crie pas

    Car on m’attraperait c’est certain

    Et toute tentative de fuite serait inutile

    Comment as-tu fait pour me trouver

    Lui demanda alors la belle captive

    Je te cherche depuis plusieurs mois

    Dit-il pour te ramener auprès des tiens

    Mais il est impossible de s’échapper

    J’ai essayé bien avant que tu n’arrives

    Dit-elle et j’ai échoué chaque fois

    Vouloir s’enfuir d’ici ne sert à rien

    Pourtant je suis bien là dit le garçon

    Et tu vas devoir me faire confiance

    Car nous allons devoir redescendre

    Par le même chemin où je suis monté

    Il n’y a je le crains pas d’autre façon

    Es-tu prête à prendre cette chance

    Car nous ne pouvons plus attendre

    Si nous ne voulons pas être rattrapés

    Je suis prête à tout pour sortir d’ici

    Répondit-elle et revoir mes parents

    Alors tu devras t’agripper à moi

    Et suivre à la lettre mes instructions

    D’abord aide-moi à déplacer ton lit

    J’y attacherai cette corde solidement

    Ensuite je l’enroulerai autour de toi

    Et puis ensemble nous descendrons

    Est-ce que tu crois en être capable

    Lui demanda alors le jeune paysan

    Je suis certaine que j’y arriverai

    Je te le répète je suis prête à tout

    Risquer ma vie me semble préférable

    Que de la passer en le regrettant

    Aussi les yeux fermés je te suivrai

    Si c’est la liberté qui m’attend au bout

    Alors allons-y maintenant dit-elle

    En enjambant le rebord de la fenêtre

    Nous avons perdu assez de temps

    Et l’heure n’est plus aux doutes

    Alors prenant sur son dos la belle

    Qui avait été la raison de sa quête

    Et dont la vie dépendait de lui à présent

    Sans plus tarder il se mit en route

    Bien que la descente fut périlleuse

    Elle se passa néanmoins sans heurt

    Et lorsque le sol ils eurent enfin touché

    Le jeune garçon la guida aussitôt

    Vers le pré où dans la nuit silencieuse

    Se confondant dans la noirceur

    Où les y ayant menés dans la journée

    Les attendaient les deux chevaux

    Il y a une chose que j’aimerais savoir

    Dit la belle visiblement intriguée

    Personne ne savait où je me trouvais

    Ni que dans ce château j’étais détenue

    J’ai eu un songe qui tous les soirs

    Dans mes rêves revenait me hanter

    Et dans lequel chaque fois je te voyais

    Dans une tour contre ton gré retenue

    Et comme il m’arrive à l’occasion

    De faire des rêves prémonitoires

    Je ne pouvais pas ignorer celui-ci

    Parce qu’il se faisait trop insistant

    Alors j’ai voulu en connaître la raison

    Et en cherchant j’ai fini par savoir

    Que tu étais disparue et j’ai compris

    Ce que je devais faire à cet instant

    Or dans mes rêves je voyais un château

    Je me suis donc concentré sur ça

    Et je t’y ai cherchée dans tout le pays

    Jusqu’à ce que je tombe sur le bon

    À présent partons il fera jour bientôt

    Il ne faudrait pas qu’on nous trouve là

    Dit le garçon alors profitons de la nuit

    Car demain à nos trousses ils seront

    Mais ce que le jeune paysan ignorait

    C’est qu’elle était la fille d’un Seigneur

    Et que ce dernier la cherchait toujours

    Qu’il se trouvait alors dans les parages

    Et que leurs routes se croiseraient

    Or voilà que depuis plus d’une heure

    Ayant réalisé leur absence au petit jour

    L’autre étant devenu fou de rage

    S’était alors lancé à leur poursuite

    Et il se rapprochait dangereusement

    Alors que s’effritait leur avance

    Et qu’ils ignoraient être en danger

    Ne s’étant pas douté que leur fuite

    Serait découverte aussi rapidement

    Ce qui réduisait d’autant leurs chances

    Qu’ils parviennent à lui échapper

    Heureusement lorsqu’il les rattrapa

    Croyant pouvoir assouvir sa colère

    Et faire payer au jeune paysan

    Pour l’avoir aussi facilement dupé

    C’est face à son père qu’il se retrouva

    Et avec qui il dut croiser le fer

    Or ce dernier était un fier combattant

    Et il le lui fit chèrement payer

    C’est ce garçon qui par son courage

    Des mains de cet homme m’a délivrée

    En risquant sa vie pour le faire

    Dit-elle et je lui en suis reconnaissante

    Mon garçon dit le père tu es très brave

    Car pour faire cela sans être armé

    Il faut être vraiment téméraire

    Or grâce à toi ma fille est vivante

    Et je te serai éternellement redevable

    Pour l’avoir courageusement secourue

    Et arrachée des mains de ce tyran

    Alors ce soir tu me feras le plaisir

    De bien vouloir t’asseoir à ma table

    Chez moi tu es désormais le bienvenu

    Et auprès de ma fille tout autant

    Car je crois que c’est son plus cher désir

    Fin

    Une image contenant oiseau Description générée automatiquement

    La belette et la linotte

    D

    e l’une on dit qu’elle est trop curieuse

    De l’autre qu’elle est écervelée

    Et si la première se veut audacieuse

    La deuxième serait plutôt à l’opposé

    Si la belette est parfois téméraire

    C’est que la nature l’a faite ainsi

    Et si la linotte tournoie dans les airs

    Il est normal qu’elle soit étourdie

    Certains y verront de grandes qualités

    Pour d’autres ce ne sont là que défauts

    Mais pour y voir clair on est mieux placé

    Quand on regarde les choses d’en haut

    C’est ainsi que ce jour-là la belette

    Fut attirée par un bruit inhabituel

    Elle sortit aussitôt de sa cachette

    Car pour elle la chose est naturelle

    Elle jeta un coup d’œil aux alentours

    Où elle avait établi son domaine

    Qu’elle parcourait à tous les jours

    De la rivière jusqu’à la plaine

    Mais elle ne put dire exactement

    Quelle était la cause de ce brouhaha

    Qui planait sur son environnement

    Et vers lequel bien sûr elle se dirigea

    Vous l’aurez deviné sans réfléchir

    Trop pressée qu’elle était de savoir

    Car c’était il faut bien le dire

    À sa curiosité le seul exutoire

    S’élançant donc dans les herbes hautes

    Qui tout autour recouvraient les champs

    Elle fonça aveuglément telle une taupe

    Vers l’endroit d’où lui parvenait ce boucan

    Et pendant ce temps dans le ciel

    La linotte elle aussi alertée

    Ayant senti une menace éventuelle

    S’était à tire d’ailes envolée

    Et d’où décrivant de grands cercles

    Elle put à son aise de là-haut

    Mieux concentrer ses recherches

    Vers ce bruit dont lui parvenait l’écho

    C’est ainsi qu’elle put observer

    Un homme au bord de la rivière

    Semblant occupé à installer

    Des pièges en bordure de la clairière

    Encore un de ces vilains trappeurs

    Se dit la linotte en l’apercevant

    Sachant qu’avec lui vient le malheur

    Pourquoi l’homme est-il si méchant

    Se demanda-t-elle avec indignation

    Sentant monter en elle la rage

    En le voyant cacher dans les buissons

    Ce qu’elle comprit être des cages

    Où seraient emprisonnés tôt ou tard

    Des animaux de différentes espèces

    Venant à passer par là par hasard

    Il est temps que tout cela cesse

    Et pour cela il n’en tient qu’à moi

    Car si personne n’en prend l’initiative

    Plusieurs périront encore cette fois

    En essayant d’atteindre la rive

    C’est alors qu’émergeant des hautes herbes

    Elle vit venir par-là la belette

    Attirée par tant d’agitation sur la berge

    Mais ignorant le danger qui la guette

    Elle que la curiosité rend vulnérable

    Fonçait tout droit vers ce piège

    Et la linotte se sentant responsable

    Voulut mettre fin à ce manège

    Qui selon elle avait trop duré

    Et se dit qu'elle devait y voir

    Amorçant alors un rapide piqué

    Sur le trappeur elle se laissa choir

    Celui-ci sous l’effet de la surprise

    Bien entendu vivement sursauta

    Mais d’un geste vif d’une grande maîtrise

    La pauvre linotte il attrapa

    Elle qui dans sa grande témérité

    Avait voulu changer les choses

    À bien trop gros s’était attaquée

    Ce qui de sa perte fut la cause

    Pendant que la belette témoin muet

    Du triste sort de son allié l’oiseau

    S’étant approchée un peu trop près

    Crut sa fin venue pour bientôt

    Cherchant alors une porte de sortie

    Elle voulut faire marche arrière

    Et fonçant tout droit dans les orties

    Se jeta dans une cage tête première

    La morale que l’on doit en tirer

    Est qu’il faut bien sûr avant d’agir

    Par curiosité ou par témérité

    Prendre le temps d’y bien réfléchir

    Fin

    La belle et le facteur

    D

    ans une lointaine et grande ville

    Vivait une très jolie demoiselle

    Qui passait des jours tranquilles

    Dans une attente perpétuelle

    Appuyée au rebord de sa fenêtre

    Elle guettait la venue du facteur

    Car la belle attendait une lettre

    De celui qui avait pris son cœur

    Et qui après lui avoir fait la cour

    Était à la fin parvenu à la séduire

    Lui jurant son éternel amour

    Et lui promettant de lui écrire

    Car il habitait un tout petit village

    Qui se trouvait à des lieux de là

    C’était lors de son dernier passage

    Qu’elle s’était abandonnée dans ses bras

    Hélas depuis ce jour-là la belle

    Espérait à longueur de journée

    Mais toujours était sans nouvelle

    De celui qui occupait ses pensées

    Peut-être a-t-il perdu mon adresse

    Ou bien qu’il a eu un accident

    Se répétait la belle avec tristesse

    Il ne pouvait pas en être autrement

    Des raisons elle s’en trouva mille

    Refusant de voir la réalité cruelle

    Elle n’était pas la première fille

    À s’être laissée prendre dans ses ficelles

    Ce sera pour demain peut-être

    Lui répétait chaque fois le facteur

    Et s’y accrochant de tout son être

    Elle peinait à refouler ses pleurs

    Ce dernier s’était au fil des jours

    Épris d’elle mais n’osait pas le lui dire

    Car la belle se mourait d’amour

    Pour un autre c’était bien ça le pire

    Qui n’avait même pas le courage

    De lui écrire qu’il ne l’aimait pas

    Ce n’est qu’un lâche de bas étage

    Et j’espère qu’un jour elle comprendra

    Que s’il ne lui donne pas de nouvelle

    C’est qu’il l’a tout simplement oubliée

    Car s’il était en amour avec elle

    Il se serait à ce jour manifesté

    Pourquoi lui avoir fait une promesse

    En la sachant fausse à ce moment

    Comment peut-il ignorer la détresse

    Dans laquelle l’a plongée ce serment

    C’est alors que le facteur eut une idée

    Je ne supporte plus de la voir si triste

    Elle mérite mieux que cet écervelé

    Qui d’elle de toute évidence se fiche

    Puisqu’il n’y porte aucune attention

    Et qu’il n’en est pas du tout amoureux

    Ce n’est rien de plus qu’un poltron

    Et c’est donc à moi de lui ouvrir les yeux

    En espérant qu’alors elle comprendra

    Que c’est par amour que je l’ai fait

    Et qu’ainsi en retour elle m’aimera

    Voilà ce que le facteur se disait

    Lorsque ce soir-là à son bureau

    Il décida de lui écrire une lettre

    Dont soigneusement il choisit les mots

    Qui à sa belle sauraient plaire certes

    Précieusement il scella l’enveloppe

    Après l’avoir lue à plusieurs reprises

    Demain je lui remettrai en main propre

    Cette fois-ci ma décision est prise

    Il faut qu’elle sache que je l’aime

    Et que d’elle je rêve chaque nuit

    Que de la voir se languir me peine

    Et que pour elle je donnerais ma vie

    C’est pourquoi j’ose venir lui avouer

    Avant que son amour ne se tarisse

    Ou que son cœur soit à jamais fermé

    Et qu’elle en garde de profondes cicatrices

    Je ne vois pas de meilleure façon

    Même si le réveil doit être douloureux

    Alors si à mon amour elle répond

    Elle fera de moi l’homme le plus heureux

    Quand le lendemain à sa porte il sonna

    Il sentit soudain sa gorge qui se nouait

    La belle pour répondre se précipita

    Sans savoir bien sûr ce qui l’attendait

    Enfin dit-elle ce n’est pas trop tôt

    Et s’emparant vivement de la lettre

    Elle en brisa nerveusement le sceau

    Tous ses sens étaient en alerte

    Alors qu’elle refermait la porte

    En serrant sur son cœur la missive

    En la voyant fébrile de la sorte

    Le facteur comprit avoir fait une bêtise

    Je vois bien que c’est lui qu’elle aime

    Vraiment je me demande ce qui m’a pris

    Par ma faute elle aura de la peine

    Et qu’elle me pardonne je serais surpris

    Qu’est-ce qu’elle va penser de moi

    Comment ai-je pu être aussi bête

    Des abrutis je suis vraiment le roi

    À croire que je n’ai rien dans la tête

    C’est ce que se répétait le facteur

    En remontant tristement la rue

    Je lui ai sans doute brisé le cœur

    Mais ce n’est pas ce que j’ai voulu

    Il est sûrement trop tard à présent

    Pour auprès d’elle aller m’expliquer

    Il fallait être tout à fait inconscient

    Pour m’être ainsi sous ce jour montré

    Je ne pourrai plus la regarder en face

    Comment supporterais-je son regard

    Après un pareil manque de classe

    C’était vraiment indigne de ma part

    Que par ma faute elle ait souffert

    En lui portant un coup aussi vicieux

    Dès demain je demanderai un transfert

    Ce sera beaucoup mieux pour nous deux

    Ainsi donc comme il l’avait demandé

    Le lendemain il fut changé de secteur

    C’était certes là à n’en pas douter

    La solution s’avérant la meilleure

    Après avoir lu la lettre plusieurs fois

    La belle qui à cet aveu n’était pas prête

    Sentit alors en elle monter l’émoi

    Les mots se bousculaient dans sa tête

    Et venaient lui déchirer le cœur

    Bien plus encore qu’il ne l’avait cru

    Le lendemain donc à la première heure

    Elle s’installa pour guetter sa venue

    Car en y réfléchissant longuement

    Elle avait alors fini par réaliser

    Que de ses plus beaux sentiments

    L’autre garçon s’était bien moqué

    Voyant qu’un autre avait pris sa place

    Elle comprit la raison de son départ

    Et du facteur voulut retrouver la trace

    Avant qu’il ne soit pour eux trop tard

    Car à son cœur en s’étant ouvert

    Il lui avait du coup ouvert les yeux

    Et son amour il lui avait offert

    Dans l’un des plus touchants aveux

    Qu’à ce jour jamais elle n’eut imaginé

    Pouvoir y déceler autant de douceur

    Alors au facteur une lettre elle fit porter

    Dans laquelle elle lui offrit son cœur

    Fin

    La belle et le vagabond

    I

    l y a de cela bien longtemps

    Dans un pays très très éloigné

    Vivait une belle jeune fille

    Qui faisait la joie de son père

    Qu’elle chérissait évidemment

    Jamais n’avait-on vu telle beauté

    Étant la seule enfant de la famille

    Ses parents n’en étaient pas peu fiers

    Un des notables de son village

    Son père avait bonne réputation

    Et ne voulait que le meilleur pour elle

    Afin de lui offrir un bel avenir

    Enfant obéissante et très sage

    Elle peaufinait son éducation

    Sous la surveillance maternelle

    Et dans la bienséance il va sans dire

    En dehors de ses heures de cours

    Elle partageait ses temps libres

    Entre la musique et la lecture

    Et de longues promenades au jardin

    Où souvent à la tombée du jour

    Lorsque la chose était possible

    Elle se fondait dans la nature

    Échappant pour un temps à son destin

    C’est lors d’une de ces escapades

    Que sa vie allait soudain changer

    En faisant la rencontre d’un garçon

    Qui s’était caché dans le sous-bois

    S’étant endormi près de la cascade

    Où elle aimait venir se reposer

    Ce soir-là elle buta sur un vagabond

    Dont le regard la laissa sans voix

    Que fais-tu dehors à une heure pareille

    Lui demanda le garçon sans façon

    Ce n’est pas un endroit sécuritaire

    Pour une fille une fois la nuit tombée

    Je ne voulais pas troubler ton sommeil

    Mais c’est à moi de te poser la question

    Qu’est-ce qu’en ces lieux tu es venu faire

    Car tu es ici dans notre propriété

    Tu ne dois pas être de la région

    Car je ne t’ai jamais vu

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