Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

La Vie Intelligente - Livre I : Le Projet Renaissance
La Vie Intelligente - Livre I : Le Projet Renaissance
La Vie Intelligente - Livre I : Le Projet Renaissance
Livre électronique197 pages2 heures

La Vie Intelligente - Livre I : Le Projet Renaissance

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

2039 : la troisième guerre mondiale éclate sur Terre. L'hiver nucléaire se profile à l'horizon, et l'humanité se trouve menacée d'extinction. Les puissances toujours debout joignent leurs ressources pour expédier un vaisseau à destination d'une exoplanète, Virgo, dont l’environnement parait semblable à celui de notre planète. Objectif de l'expédition : préserver la vie intelligente. A destination, les humains font face à une menace d’un genre inconnu. Le livre relate le quotidien d'un vétéran de la troisième guerre, embarqué dans le Projet Renaissance sur Virgo, sur fond de luttes fratricides pour le pouvoir et d’affrontements avec les extra-terrestres.
LangueFrançais
ÉditeurLes Éditions du Net
Date de sortie1 déc. 2014
ISBN9782312032160
La Vie Intelligente - Livre I : Le Projet Renaissance

Auteurs associés

Lié à La Vie Intelligente - Livre I

Livres électroniques liés

Science-fiction pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur La Vie Intelligente - Livre I

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    La Vie Intelligente - Livre I - M. J. Neisil

    cover.jpg

    La Vie Intelligente

    M. J. Neisil

    La Vie Intelligente

    Livre I : Le Projet Renaissance

    LES ÉDITIONS DU NET

    22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2014

    ISBN : 978-2-312-03216-0

    L’humanité est païenne. Jamais aucune religion ne l’a pénétrée. Le pouvoir de croire à la survie de l’âme n’est même pas dans l’âme de l’homme ordinaire. L’homme est un animal qui s’éveille sans savoir ni où ni pourquoi.

    Fernando Pessõa

    Car sur Terre, c’était l’Apocalypse…

    C’était un océan aux eaux troubles, inconnues, aux profondeurs insondables, et dont on ignorait encore si elles abritaient, ou non, la vie. Le vaisseau, complètement immergé, voguait sans faire de rides, le traversait de part en part sans en troubler la sérénité multimillénaire. Il se mouvait dans le silence oppressant, tranquillement, suivant sa trajectoire programmée.

    Evitant les astéroïdes sans moduler sa vitesse, frôlant les étoiles, transperçant des systèmes solaires jusque là méconnus, le vaisseau ne laissait qu’une faible traînée de lumière rougeâtre dans son sillage, deux petites stries timides ayant tôt fait de s’effacer, aussi rapidement qu’aurait pu le faire le souvenir d’une vie d’homme perdu dans le flot de l’histoire de l’humanité.

    Le vaisseau fantôme s’enfonçait lentement dans l’obscurité, indifférent à l’immensité - plus loin, toujours plus loin, sans un bruit.

    Sans un bruit ; car sans atmosphère, il ne peut y avoir le moindre son.

    Il aurait pourtant suffi d’une erreur de calcul – la plus infime, la plus ridicule – et l’Artefact se serait abîmé sans un son dans un trou noir, se serait fracassé sans bruit sur une comète, se serait retrouvé pulvérisé à la surface d’une planète glacée sans que personne, jamais, n’en sache rien. Et il n’y aurait alors pas eu un seul passager pour pousser le moindre cri d’effroi ; personne ne tenait la barre : l’ordinateur de bord du vaisseau tenait le cap seul, à partir des données qui lui avaient été transmises avant le décollage.

    Personne ne surveillait le vol, et cela était plutôt bien, car c’était la première fois que des humains s’aventuraient hors du système solaire, et la vitesse délirante à laquelle le vaisseau se mouvait aurait eu de quoi rendre fou l’homme le plus solide.

    C’était une des raisons qui avaient conduit l’équipage à se placer en état de stase peu avant de quitter la Terre ; d’autant qu’il aurait été certainement plus que difficile de convoyer quelques quarante mille personnes d’un bout à l’autre de l’univers durant toute une année sans qu’elles ne finissent par se sauter à la gorge, après avoir perdu la raison du fait d’une trop grande promiscuité, ou tout simplement du fait des privations nées du manque de nourriture, inévitable – embarquer un an de vivres pour une si grande population se serait avéré une véritable gageure.

    Il n’y avait donc personne pour contrôler les chiffres régulièrement, surveiller la trajectoire, ou même entretenir le vaisseau. L’ensemble de l’équipage, inconscient, avait lié son destin à celui de ce vaisseau. De même, les grands de ce monde, les décideurs, sur Terre, avaient lié la survie de l’humanité à la réussite de la mission extraordinaire qui avait été confiée à l’équipage de l’Artefact.

    La survie de l’espèce humaine, de son savoir, ses cultures, ses langues, de tout ce qui était bon en ce monde. Il s’agissait de sauver la vie ; car la vie – évoluée, s’entend - pouvait-elle seulement exister ailleurs que sur Terre ? Il ne pouvait décemment exister ailleurs dans l’univers d’autre créature faite à l’image de Dieu. La résurgence des questions spirituelles avait été foudroyante, et avant que les européens désillusionnés ne mesurent l’importance du problème auquel ils devaient faire face, la guerre des religions avait déjà éclaté entre l’Union Sud Américaine, fraîchement rebaptisée « Empire de la Croix du Sud » et le Royaume de Dieu, agrégat de nations africaines rassemblées sous une bannière panislamique. Le conflit avait rapidement dégénéré, on s’était disputé les faveurs de Dieu, on avait revendiqué de tous côtés détenir la Vérité.

    Mais la vérité ne peut jamais éclater – ce qui n’est pas le cas des têtes nucléaires que détenaient les fous de dieu des deux camps. Les Etats-Unis d’Amérique avaient été les premiers à partir en fumée ; sûrs de leur puissance et de leur assise sur ce monde qui les haïssait depuis tant d’années, ils ne purent échapper à la frappe de la Corée du nord, dont on connaissait pourtant depuis longtemps les ambitions nucléaires, et les velléités dominatrices. Le sort de la Corée du nord avait été réglé par les Israéliens dans la minute qui avait suivi ; mais le mal était fait : sans son allié traditionnel, Israël ne put tenir longtemps face au front des pays musulmans qui cernaient l’Etat Juif. Israël succomba à leurs assauts répétés et conjugués le 21 décembre 2039, littéralement submergé après des mois d’un siège atroce. Sans cet ennemi séculaire qui avait forgé leur identité, les palestiniens, peuple désormais sans cause devenu aussi inutile qu’encombrant, furent traqués et exterminés partout où ils cherchèrent refuge - Syrie, Egypte, Jordanie, Irak…

    Autant de pays qui sombrèrent dans l’anarchie dans le courant de l’année, dans le sillage du Royaume de Dieu, lequel s’avéra vite incapable de maintenir son unité et de sublimer la haine que se vouaient ses peuples depuis des temps immémoriaux ; ployant devant le chaos d’un peuple mondial redevenu animal, dont l’instinct prédateur s’était enfin réveillé après des siècles d’efforts pour le sublimer, le Royaume de Dieu se disloqua violemment, laissant l’Empire de la Croix du Sud déguster sa fausse victoire, sans saveur, et assister, amer, à sa propre dégénérescence. Affaibli par une guerre qui avait duré bien trop d’années, saigné, il finit par sombrer, lui aussi, dans le chaos le plus total.

    Touche finale à ce tableau désolant, les eaux avaient englouti 22% des terres continentales à travers le monde, conséquence directe du réchauffement climatique et des effets collatéraux à la guerre nucléaire. La Terre, planète vieillissante berceau d’une vie ingrate, était devenue un bourbier salé, mais restant pudique, elle cherchait à masquer ses charniers sous ses eaux montantes.

    C’est donc sans l’ombre d’un regret que nous, l’élite de l’humanité, élus parmi les élus, privilégiés parmi les privilégiés, avions quitté cette planète moribonde, abandonnant nos femmes, laissant nos enfants, nous détournant de nos vieux, livrant les rues à la racaille. Nous étions partis, laissant le monde mourir, et les fous s’entretuer. Et qu’ils aillent tous au diable.

    Oui, nous étions la crème de l’humanité… mais pas nécessairement les plus méritants des hommes ; il n’y a jamais rien eu de vertueux dans la fuite, jamais rien eu de moral dans la guerre. La fuite comme la guerre sont inscrites en nous, font partie intégrante de notre instinct. Dominer ou fuir, voilà bien deux des élans les plus naturels à l’homme, au même titre que respirer, ou uriner ; sauf que cette fois-ci, nous avions vaincu et fui, tout à la fois. Nous avions obéi presque simultanément à ces deux injonctions instinctives. Et pour quoi ?

    Pour survivre.

    Non, nous n’étions pas les plus méritants des hommes. Nous étions des survivants, simplement. Un patchwork bigarré d’une humanité mutilée.

    Ni plus, ni moins.

    Et voilà à quoi nous en étions réduits, nous, l’élite de l’humanité. Exilé dans l’espace infini, l’équipage filait à toute vitesse dans l’espace depuis presque un an jour pour jour, et son voyage arrivait à terme. Dans quelques secondes, l’Artefact pénètrerait dans le système solaire sur lequel l’espèce humaine avait jeté son dévolu. Une heure plus tard, le vaisseau serait en orbite de la planète Virgo, qui avait eu le privilège, l’honneur insigne de pouvoir recueillir les maîtres de l’univers, de leur donner un second foyer, ceux-ci ayant dévasté celui qui les avait vu naître.

    La Terre était toujours en un seul morceau - de ce que nous en savions, du moins ; c’est ainsi que nous l’avions quittée. Amers, certains lui avaient jeté un dernier regard désolé – de planète bleue, elle n’avait plus que le nom, désormais inusité ; grisâtre, une mélasse vaporeuse verdâtre l’enveloppait et semblait asphyxier lentement les Terriens piégés au sol ; tous, sauf les quarante mille membres de l’équipage triés sur le volet, qui avaient pu fuir ce bourbier promis à la ruine.

    Nous avions ainsi pu échapper aux massacres, aux pillages, au spectacle désolant de ces populations pathétiques, redevenues bestiales, sauvages, ne survivant que pour s’entredéchirer, manger, déféquer et forniquer.

    Les seuls bastions de civilisation encore plus ou moins intacts – Empire de la Croix du Sud, Japon, Allemagne et rescapés européens, quelques américains et Israël avant sa destruction - avaient initié et appuyé ce programme, dans le but d’envoyer l’élite des civilisations occidentales encore debout dans l’espace, perpétuer l’espèce humaine sur une exoplanète sélectionnée à ces fins ; la planète Virgo.

    – C’était notre but ultime, Le « Projet Renaissance » ; un nouveau départ sur une planète vierge, la promesse d’un paradis dans les cieux, loin de la folie destructrice des hommes. Car sur Terre, c’était l’apocalypse.

    Et qui sait, avait plaisanté l’Empereur Sud Américain, peut-être finirions-nous par rencontrer Dieu en chemin.

    L’éveil de l’Artefact

    La brume commençait à peine à se dissiper. Je sentais confusément mon esprit émerger des limbes dans lesquelles on l’avait plongé artificiellement. Ils sont tous morts ! Je remuais prudemment les doigts et les orteils ; jusqu’ici, pas de problème, j’avais toute ma tête – ou presque – et mon corps semblait répondre parfaitement aux injonctions de mon cerveau certes encore un peu embrumé, mais, après tout, après un an d’inactivité allongé sur une couchette de deux mètres vingt sur un mètre dix, diable ! c’aurait pu être pire.

    A l’heure qu’il était, les autres membres devaient, tout comme moi, avoir la bouche pâteuse, et se tâter le corps pour vérifier la fiabilité de ce fichu programme de stimulation des muscles par impulsion électrique dont on nous avait tellement vanté les mérites avant le décollage.

    Je m’assis péniblement sur ma couchette et entrepris de me masser les mollets, les biceps, et les cuisses. Je fis jouer mes épaules, non sans contentement ; mes sensations revenaient, et il n’y avait visiblement pas signe d’atrophie musculaire : leur programme était au point. J’étais tout nu, je grelottais, mais j’étais en vie.

    Une sonnerie se fit entendre, précédant la diffusion d’un message sans doute préenregistré : une voix asexuée, mécanique, résonna dans ma cabine :

    « Réveil. Réveil. L’Artefact est en orbite, je répète, l’Artefact est en orbite. Les officiers, chefs d’escouades et de sections de combat sont attendus en salle de Communication pour prendre leurs ordres auprès de l’Amiral Höjksting. Le briefing de mission débutera dans vingt minutes. Les membres de l’équipage non concernés sont priés d’attendre leurs ordres dans leur cabine, et de se tenir prêts à répondre à l’appel de leur responsable hiérarchique. Réveil. Réveil… ».

    Je jetai un œil curieux à travers la cabine ; bigre, que c’était étroit : j’avais à peine la place de me tenir assis sur ma couchette.

    La paroi qui me faisait face était striée de trois lignes verticales qui pulsaient légèrement d’une douce couleur rougeâtre. Les souvenirs du briefing revenaient peu à peu ; il s’agissait en fait d’un système de stockage personnel dont je pourrais user à la manière d’une armoire, sauf que ladite armoire communiquait directement avec les réserves du vaisseau, par je ne sais quel moyen dont, de toutes façons, je me fichais royalement. L’avantage, c’est que par ce procédé, je n’aurai pas à aller me battre pour récupérer mes rations, ou mon équipement : tout atterrirait directement dans ce drôle de machin.

    Les parois, brunâtres, semblaient toutes luire, comme recouverte d’une substance humide et visqueuse. Brun sur rouge ; c’était étrange, visuellement, et pas tellement esthétique. Qu’importe, nous étions soldats avant tout, pas des paysagistes ou des foutus décorateurs d’intérieurs. C’est à ce moment-là, je crois, que j’ai commencé à m’inquiéter, cependant ; quand j’ai réalisé que ce n’était pas un effet d’optique, mais que les parois étaient bel et bien humides – et, plus perturbant encore, qu’elles pulsaient. Imaginer que j’avais passé un an –un an ! – dans ce qui me semblait plus proche d’un boyau de vache que d’un vaisseau me donna la nausée. Je déglutis avec peine et me recouchai, tâchant de reprendre mes esprits.

    Le briefing qui avait précédé le décollage me revint en tête, et je cherchai à tâtons la commande permettant la libération de spores euphorisant. Rien de tel qu’un petit fix tranquillisant quand on a passé un an dans les vapes pour se réveiller prisonnier d’un truc visqueux. D’autant que les spores en question n’altéraient en rien mes capacités motrices ou cérébrales de manière irréversible. Du moins c’est ce qu’ils nous avaient dit, au briefing. Pas d’accoutumance possible, non plus ; le pied total, la drogue parfaite. C’était presque trop beau pour être vrai. Le seul ennui, c’est que son utilisation était limitée dans le temps, les effets ne perduraient que quelques secondes, au mieux, après

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1