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Crying Star, Partie 3
Crying Star, Partie 3
Crying Star, Partie 3
Livre électronique138 pages2 heures

Crying Star, Partie 3

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À propos de ce livre électronique

« L’esprit porte ses propres chaines : son égoïsme et son amour. La seule question est de savoir si ces chaines sont entre vos mains, ou autour de votre cou. »
Alphonse Requet, 1260 PGS.

Dans cette troisième et dernière partie, l'heure de faire face aux conséquences de ses choix approche, et c'est l'humanité même de Persée qui va être mise à l'épreuve.

LangueFrançais
ÉditeurKane Banway
Date de sortie1 mars 2016
ISBN9781311322630
Crying Star, Partie 3
Auteur

Kane Banway

Né à Paris le 3 avril 1980, son père décide pour ses 12 ans de balancer sa collection de BD pour les remplacer par l'intégrale de Sherlock Holmes, ainsi qu'un curieux livre contant les aventures d'un nabot aux pieds velu nommé Bilbo. De ce jour est né un grand amour pour l'imaginaire, l'évasion, le fantastique et les causes perdues(retrouver ses BD). Verne, Tolkien, Doyle, Zelazny sont rapidement devenu ses compagnons, bien plus que ses pauvres livres scolaires délaissés. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, un grand nombre de mondes sont restés emprisonnés, derrière les barreaux de ses multiples boulots liés à l'informatique. Jusqu'au jour où la nécessité de laisser sortir ses prisonniers s'imposa...

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    Aperçu du livre

    Crying Star, Partie 3 - Kane Banway

    1. Condamnation

    « Une idée ne meurt jamais en prison. Elle souffre. Elle saigne, elle pleure, se nourrit de son sang et se transforme éventuellement en monstre. Mais elle ne meurt pas. »

    Merlin Beaumont, « la Résistance sur Centauri » 1265 PGS

    Persée dodelina de la tête pour tenter de se repérer. Les vagues de lumières qui éblouissaient son visage endolori lui indiquaient qu’il était trainé dans un couloir. On le fit asseoir brutalement sur une chaise devant un bureau de métal. Il crut être en salle de briefing, sur le Vulcain.

    Il n’y était pas.

    Ce n’était pas Athéna derrière le bureau. C’était un homme en uniforme bleu d’Europa. Crâne dégarni, petits yeux porcins, il parlait. Il tenait une tablette dans la main. Mais ses mots n’avaient aucun sens. Ses oreilles résonnaient d’un bourdonnement continu, et son esprit ne cessait de vagabonder, s’éloignant de son corps meurtri. Persée baissa les yeux vers le sol. Il vit ses jambes, toujours vêtues de sa combinaison de vol. Des gouttes écarlates tombaient sur ses cuisses. Il porta ses mains menottées à son visage et sentit sa peau gonflée, humide, douloureuse. Il regarda ses doigts sales et tachés de son sang, écorchés par endroits. Il ne se souvenait de rien. On le souleva à nouveau. Peu importait ce que l’homme avait dit, il était emmené ailleurs. Quelque chose le frappa à la tête, et le monde s’obscurcit. Pas d’un seul coup, non. Lentement, suffisamment pour qu’il s’interroge sur cette sensation de soulagement qu’il ressentait à l’idée de perdre conscience.

    Il se réveilla, sanglé à l’arrière d’un transporteur. Par la verrière, il vit une lune rouge brillante, semblable à Kazra, mais sans anneau orbital. La radio crachota quelque chose qu’il put comprendre. Le Pénitencier d’Erioch interrogeait le transporteur. Son cerveau mis un temps avant d’associer ce nom à un souvenir.

    N’avait-il pas escorté deux transporteurs vers ce pénitencier ? Son esprit fit barrage avec une salve de questions. Pourquoi allait-il vers une prison de la Coalition ? L’homme en costume d’Europa l’avait-il libéré et envoyé sur le pénitencier pour y être récupéré ? Pourquoi était-il encore menotté ? Et comment s’était-il retrouvé là ?

    À l’atterrissage, certaines questions reçurent leurs réponses.

    Des hommes de la Coalition étaient là.

    À genou, main derrière le crâne, ils étaient alignés sur deux rangs. Il vit un soldat d’Europa marcher lentement au milieu des prisonniers. Il s’immobilisa derrière l’un d’eux, et dégaina un pistolet. Il braqua l’arme sur l’arrière du crâne d’un des hommes agenouillés. Le claquement sec fit sursauter le jeune pilote. Il vit les chairs du prisonnier se fendre comme du papier.

    Comme un chasseur traversé par des projectiles.

    Si fragile. Si frêle.

    Persée détourna son regard vers les transporteurs alignés dans le hangar. Ils étaient tous aux couleurs d’Europa. L’un d’eux ouvrit sa trappe et déversa son lot de prisonniers, des soldats de la Coalition. Il réalisa que ce pénitencier n’était sans doute jamais resté longtemps dans le giron Coalisé. L’homme derrière lui le bouscula, réveillant brutalement de multiples douleurs dans son dos et, quand il grimaça, son visage.

    On le traina loin des docks et de sa plateforme d’exécution. Un homme se planta devant lui, et le frappa au visage. Le choc sec et brutal le secoua, en même temps que la douleur qui envahit sa joue droite. Il eut un haut-le-cœur en goutant son sang dans sa bouche. Puis l’homme prit quelque chose derrière lui qu’il fixa autour du cou du pilote.

    Il se sentit brutalement tiré sur un côté. Persée se tourna lentement pour regarder un autre garde qui tenait une chainette de métal dans son poing fermé. Il suivit du regard cette chainette et comprit que son cou était orné maintenant d’un collier. Semblable à un chien qu’on promène, l’homme tira dessus pour le faire sortir de la plateforme.

    Il ne put se retenir de refuser d’être trainé comme un animal. Il raidit sa nuque et recula. L’homme s’arrêta, et se tourna vers Persée avec un air agacé.

    Ce dernier le défia du regard, l’homme en réponse, eu un sourire et sorti lentement de sa ceinture une matraque. Il fit passer la petite sangle dans sa main avec une lenteur calculée, tout en regardant le jeune pilote qui serra les dents, mais ne bougea pas plus. La matraque vola vers sa tempe. Il tenta de l’esquiver, mais le coup porta quand même sur le haut de son crâne. Il tituba. L’homme en profita pour lui asséner un coup dans le ventre, le forçant à se plier en deux quand la douleur irradia ses membres. Mais l’homme ne s’arrêta pas, il frappa sa tête directement. Persée s’effondra. Le garde en profita pour le frapper au sol à coup de pied. Le jeune homme tenta de se recroqueviller pour se protéger, mais le garde frappa immédiatement les mains de Persée dès qu’il les leva en barrière devant son visage.

    Quand les coups cessèrent, Persée entraperçut que des hommes les regardaient. Certains avaient l’air fatigués, d’autre haineux. D’autres le contemplaient avec un regard effrayant d’indifférence. Puis son garde penché au-dessus de lui tira sur sa chaine, l’étranglant lentement. Il se releva avec un hoquet de souffrance, se tenant le côté, meurtri par les coups, pour pouvoir respirer. Il s’agrippa à son collier des deux mains pour tenter de tirer dessus, sans trouver de boucle ou de système d’ouverture. La surface était lisse, comme une seule pièce de métal hormis la boucle où était fixée la chaine. Le garde tira violemment dessus, le faisant chuter à genou. Persée se releva vivement pour éviter de tomber la tête la première sur le sol métallique. Le garde agita sa matraque et il n’eut d’autre choix que de suivre, trébuchant, serrant les dents de souffrance à chaque fois qu’il perdait l’équilibre.

    Certains hommes crachaient sur son passage. Parfois à côté, souvent sur lui. Deux portes métalliques s’ouvrirent, menant à un ascenseur dans lequel son gardien le poussa sans ménagement, avant d’y pénétrer lui-même. L’homme montra les portes ouvertes d’un doigt, et prononça quelques mots sur un ton bas. Persée mit quelques secondes avant de parvenir à extirper un sens aux mots dans son esprit engourdi et bloqué par la douleur. Les portes n’avaient pas de sécurité. Si quelqu’un se trouvait au milieu au moment de leur fermeture, il était écrasé. Le garde avait donné cette information avec un très léger sourire qui fit serrer les dents à Persée.

    L’ascenseur amorça immédiatement une longue descente. La mémoire commençait à lui revenir lentement. Mais il la garda à distance. Se battant pour ne penser à rien. Rester vide. Il savait que c’était mieux. Tellement mieux que l’autre alternative.

    Dans un sifflement hydraulique bruyant, les portes s’ouvrirent à nouveau et Persée fut trainé dans un couloir d’acier alterné de roche apparente. L’homme donna sa laisse de métal à un autre garde.

    Persée regarda son nouveau propriétaire. Il portait un uniforme boutonné jusqu’en haut, couvrant son cou entier. Il avait dû être bleu un jour. Mais aujourd’hui, il était gris, effacé. L’homme avait un regard inexpressif, la peau laiteuse de celui qui n’a pas vu le soleil depuis des années, et une couronne de cheveux noirs qui tranchaient avec la teinte cireuse de son visage. Comme le précèdent garde, l’homme tira sur la chaine sans ménagement, manquant de le faire chuter. Persée se redressa et tira légèrement dans l’autre sens. À peine un instant.

    Huit secondes plus tard, il gisait par terre, recroquevillé, tendu et tordu de douleurs, écarlate à force de se retenir de hurler sa haine et sa souffrance. Le garde essuya méticuleusement sa matraque. Puis, il tira sur la chaine à nouveau. Persée obéit lentement et difficilement, non sans lever des yeux chargés de haine sur l’homme. Il vit son visage froid, implacable. Il le vit faire « non » de la tête pendant que sa matraque décrivit une élégante courbe avant de s’écraser brutalement sur sa mâchoire. Il retourna par terre, aveuglé par l’onde de souffrance qui irradiait maintenant tout son crâne. Son corps n’était plus qu’une plaie sanguinolente. L’homme recommença : il tira sur la chaine. Lentement.

    Lentement, Persée se redressa. Sans lever les yeux cette fois. Il entendit un mot unique qui le fit frissonner au fond de lui. De haine et de honte, l’un pour couvrir l’autre.

    — Bien.

    Il fut trainé dans un dédale de longs couloirs. La pierre, le métal, tout semblait d’un rouge fade. La lumière elle-même semblait aussi se composer de teintes orangées. Lentement, un épais sas s’ouvrit devant eux, dans un mélange de grincement de rouages grippés et de grésillement d’antiques circuits. L’homme qui le tenait salua un autre garde dans une cage en verre. Lui aussi, son uniforme était boutonné jusqu’en haut, couvrant son cou.

    Il découvrit le puits numéro six. Une large fosse d’une vingtaine de mètres de profondeur. Dans les parois, creusées à même la roche, une succession de cellules à barreaux et de cachots aveugles dessinaient une spirale qui déroulait ses anneaux de portes métalliques jusqu’au sol. Les niveaux étaient desservis par des passerelles et des escaliers de métal rouillé et branlant. L’homme tira sur la chaine, l’entraînant sur les marches grinçantes. Le prisonnier jeta un œil par-dessus la rambarde au métal orangé. En bas, un espace circulaire muni de tables et de chaises scellées à même le sol, une plaque de ciment poussiéreuse. Il leva les yeux vers le « ciel » de cet endroit. Dominant le tout, suspendu au plafond rocheux, un dôme fournissait l’unique luminosité des lieux, inondant le puits d’une lumière jaunâtre. Il descendit d’un niveau, puis l’homme qui tirait sur sa chainette ouvrit une petite porte métallique sans barreaux, dévoilant un carré d’obscurité. Il poussa le jeune homme dedans, qui dû se plier en deux pour franchir le seuil. L’homme jeta son extrémité de la chainette dans le trou et referma la porte, sans un mot. Le métal claqua sur la pierre.

    Persée était dans le noir. Total. Absolu. Il leva ses mains devant lui, et retrouva la porte, et son métal froid, rugueux. Il fit le tour de sa cellule en tâtonnant devant lui prudemment. C’était un cercueil de pierre et de métal.

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