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Six
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Livre électronique334 pages4 heures

Six

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À propos de ce livre électronique

Six est une collection d'histoires fascinantes où l'inattendu règne en maître.

Une histoire en camping : Quoi de mieux que de se raconter des histoires de peur autour d’un feu en camping ? Imaginez si, en plus, le campement se trouvait sur une petite île isolée ! En espérant que tout se passe bien pour nos campeurs…

Bill : Denis est complètement obsédé par les écureuils qui détruisent sa cour. Il va prendre les grands moyens pour s’en débarrasser.

Et si… : Nous sommes témoins de la lutte interne d’un homme souffrant d’un trouble obsessif compulsif extrême qui se rend à une partie de golf avec ses amis. 

Rififi le clown : C’est le combat psychologique entre un tueur en série et la femme particulièrement résiliente qu’il vient de capturer. 

Un long voyage : Des avancées technologiques sans précédent permettent à l’agence spatiale d’envoyer des astronautes vers Saturne. C’est un long voyage qui n’est pas sans danger.

La mine : Survivre à l’effondrement d’une mine est une chose. Remonter à la surface en est une autre.
LangueFrançais
Date de sortie7 févr. 2024
ISBN9782897758912
Six
Auteur

Daniel Touchette

Daniel Touchette est né et a grandi à Montréal dans le quartier Hochelaga Maisonneuve. À l’âge de 20 ans, il a débuté sa carrière de policier pour le SPVM. Au fil de ses 30 ans de carrière, il a occupé de multiples fonctions allant de patrouilleur, agent d’infiltration, superviseur au centre-ville de Montréal, chef de poste de quartier, jusqu’au poste d’assistant-directeur où il a terminé sa carrière en avril 2018 à titre de responsable de la planification stratégique. Il est maintenant retraité et se concentre sur sa passion, l’écriture. Léa est son premier roman.

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    Aperçu du livre

    Six - Daniel Touchette

    Une histoire

    en camping

    — S’il te plaît Tristan, raconte-nous une autre histoire.

    Tristan regarde les deux jumelles avec un grand sourire. Il prend un petit moment avant de leur répondre.

    Il insère une guimauve sur son petit bâton et le place en haut du feu qu’ils ont prudemment fait à une dizaine de mètres de la tente pour éviter que des tisons ne brûlent la toile.

    — Vous ne mangez plus de guimauves, les filles ?

    — Non, on n’a plus faim. On veut une autre histoire !

    Dire qu’il était nerveux à l’idée de rencontrer les filles de Geneviève.

    Il s’était préparé une panoplie de répliques du genre : Je ne suis pas là pour remplacer votre père. J’aime beaucoup votre maman ou encore, vous allez voir, je suis plutôt gentil.

    Enfin bref, il s’était préparé au pire. Mais voilà, ses craintes se sont révélées complètement sans fondement.

    Les filles sont tout simplement adorables.

    Elles l’ont accueilli gentiment et elles sont d’une grande politesse.

    Tristan jette un coup d’œil vers Geneviève qui lui fait un beau sourire.

    Cela fait maintenant trois mois qu’il la fréquente et il est complètement amoureux d’elle.

    Geneviève l’avait prévenu dès leur premier rendez-vous qu’elle avait deux filles jumelles de 10 ans et, que son mari était décédé dans un accident alors que les filles n’avaient que 6 ans.

    Il lui avait alors répondu qu’il n’avait aucun problème avec les enfants et qu’il aimerait beaucoup continuer à la fréquenter.

    Tristan savait dès le moment où il l’avait rencontrée que Geneviève était la femme de ses rêves.

    Belle, intelligente et, qui plus est, médecin en pédiatrie.

    Lors des trois derniers mois, il a demandé à Geneviève, à plusieurs reprises, à quel moment il pourrait rencontrer les jumelles.

    Geneviève avait toujours la même réponse : plus tard. Elle ne voulait pas présenter un homme à ses filles avant d’être certaine que la relation était réellement sérieuse.

    Finalement, la semaine passée, Geneviève lui a proposé de rencontrer les jumelles lors de leur prochain voyage de camping.

    Il lui a alors mentionné qu’il serait probablement préférable d’y aller plus graduellement. Peut-être qu’un souper au restaurant serait plus approprié pour la première rencontre ?

    Geneviève lui a fait un grand sourire et lui a dit de ne pas s’inquiéter, que le voyage de camping était un événement annuel entre elle et ses filles. Selon Geneviève, c’était l’occasion idéale pour apprendre à connaître les jumelles.

    Tristan a souri et répondu à Geneviève qu’il était d’accord.

    Geneviève lui a alors pris la main et lui a dit qu’il allait adorer l’endroit. Une petite île majestueuse où ils seraient seuls, car le site lui appartenait. Aucun autre campeur ne serait présent pour déranger la nature d’une beauté irréelle.

    Évidemment, Geneviève avait eu raison sur tout.

    Cela a demandé un peu de logistique, car l’endroit est uniquement accessible en canot. Mais il réalise maintenant que l’effort a valu la peine. Ils vivent une immersion réelle dans la nature.

    Et les jumelles, Élodie et Mélodie, sont d’une gentillesse incroyable.

    Tristan a véritablement adoré ce séjour. Sa relation avec Geneviève se solidifie. Il a d’ailleurs l’intention de lui proposer d’emménager avec elle et ses filles, que ce soit dans sa maison ou dans celle de Geneviève. Peu importe, l’important c’est qu’ils soient ensemble.

    Malheureusement, après deux jours de camping, ils en sont déjà à leur dernière nuit. Bon sang que le temps passe vite quand on est heureux.

    —  « You ouuuu », la Terre appelle Tristan. On veut une autre histoire.

    Sorti de ses pensées, Tristan regarde Élodie avec un grand sourire.

    — Excuse-moi Élodie, j’étais dans la lune.

    Il regarde sa montre. Il est presque 22 h. Cela fait maintenant deux heures qu’ils sont autour du feu à se raconter des histoires.

    — Je ne sais pas si on a le temps, les filles. Il se fait tard, c’est bientôt l’heure du dodo.

    Mélodie se tourne vers sa mère.

    — Allez maman, dis à Tristan que c’est correct. Après tout, on a presque 11 ans, on peut se coucher pas mal plus tard que ça !

    Geneviève sourit et hoche positivement la tête.

    Les jumelles s’exclament avec joie à l’unisson.

    —  « Yééé ! », Allez Tristan, une autre histoire.

    Mélodie regarde sa sœur, lui fait un clin d’œil puis se tourne vers lui.

    — Mais cette fois-ci, on veut entendre une histoire de peur.

    — Oui, t’as raison Mélodie, une histoire vraiment épeurante.

    — Oh, les filles… Je ne sais pas, je ne voudrais pas vous occasionner des cauchemars cette nuit.

    Les jumelles se roulent les yeux vers le ciel en même temps.

    — Franchement Tristan, on n’est pas si jeunes que ça. On écoute déjà des films de peur à la télé.

    Tristan regarde Geneviève.

    — C’est beau Tristan, je doute que tu réussisses à leur faire peur.

    — Ouais, bien dit maman ! Et…

    Élodie se penche vers l’oreille de sa sœur et lui chuchote quelque chose. Les deux filles acquiescent puis se tournent vers lui.

    — Élodie et moi sommes d’accord, si tu réussis à nous faire peur avec ton histoire, nous allons te raconter une histoire à notre tour.

    Tristan sourit.

    — Ah, un genre de petit pari. C’est bon les filles, j’accepte, mais je vous préviens, mon histoire est vraiment épeurante.

    Les deux filles gigotent, puis le regardent, attendant impatiemment son histoire.

    Une chance qu’il a une bonne imagination de raconteur, les jumelles sont friandes d’histoires.

    Maintenant, quoi raconter ?

    Ah oui, l’histoire du fantôme de Hubbard Rigaud. Il a toujours eu du succès avec ce récit.

    — Les filles, l’histoire que je vais vous raconter s’est véritablement passée il y a trente ans.

    — Wow, pour vrai ?

    — Oui, pour vrai.

    Tristan prend discrètement sa lampe de poche pour le « punch » de son histoire, puis débute.

    — Il y a trente ans, un homme nommé Hubbard Rigaud vivait seul dans un petit village qui est d’ailleurs tout près d’ici.

    — Dis Tristan… est-ce que c’est le petit village où nous avons stationné l’auto avant d’embarquer dans le canot ?

    — Effectivement Élodie, c’est dans ce petit village qu’Hubbard vivait. Le problème avec Hubbard, c’est qu’il n’aimait personne. En fait, Hubbard vivait en ermite. Vous savez ce qu’est un ermite, les filles ?

    Mélodie hoche la tête.

    — Oui, c’est quelqu’un qui vit en isolement, tout seul.

    — Bravo Mélodie. Effectivement, Hubbard s’était bâti un petit abri dans le boisé qui est juste à l’extrémité du village. Les autres habitants du village considéraient Hubbard comme un excentrique et le laissaient donc tranquille.

    — Cela devait faire l’affaire d’Hubbard ?

    Tristan acquiesce.

    — Oui Élodie, Hubbard était heureux seul dans son boisé. Il vivait simplement. Il avait un petit jardin pour ses légumes et chassait son gibier pour se nourrir. Il faut dire qu’à cette époque, il y avait beaucoup moins de monde et les animaux étaient beaucoup plus présents dans ces boisés.

    — Et qu’est-ce qui s’est passé ?

    Tristan sourit.

    — Patience, Élodie, j’y arrive. Bon, le problème est qu’il y avait une rumeur au village.

    — Quelle rumeur ?

    — Certains villageois disaient qu’Hubbard avait beaucoup d’argent caché dans son abri. Qu’il avait vendu tous ses biens et, comme il ne dépensait rien, eh bien, il devait forcément cacher un gros magot dans son abri.

    — Oh, oh, ils vont aller lui voler son argent.

    — Bien deviné Mélodie, quatre villageois sans scrupule ont décidé d’aller voler Hubbard, et ce, même s’ils devaient le torturer pour savoir où il cachait son petit trésor.

    — Ce n’est pas très gentil ça.

    — Effectivement, ce n’était pas très gentil. Où en étais-je ? Ah oui. Donc, par une nuit orageuse du mois de juin, les quatre voleurs se sont rendus dans le boisé où se trouvait l’abri d’Hubbard.

    — Qu’est-ce qui s’est passé ?

    — C’est ça le mystère les filles, personne ne sait !

    — Comment ça, personne ne sait ?

    Tristan prend un air sérieux.

    — Au petit matin, les quatre voleurs ont été retrouvés morts. Ils avaient été attachés à des arbres près de l’abri d’Hubbard et tués à coup de couteau.

    — C’est Hubbard qui les a tués ?

    — C’est ce que tout le monde pense. Le problème, c’est qu’Hubbard a disparu sans laisser de traces.

    — Ils ne l’ont pas trouvé ?

    — Non les filles, personne n’a jamais trouvé Hubbard Rigaud, et savez-vous quoi ?

    — Non, quoi ?

    — Parfois, et c’est très rare, mais parfois des gens disparaissent dans la forêt où nous nous trouvons.

    — Non, tu blagues Tristan ?

    — Non, sérieux, les filles. Les gens pensent qu’Hubbard est encore en vie, caché dans les bois qui nous entourent et qu’il fait disparaître quiconque a le malheur de tomber sur lui.

    Les deux filles regardent incertaines autour d’elles.

    Tristan sourit, c’est bientôt le temps du punch final de son histoire.

    — Ne vous inquiétez pas les filles. Tout ce que je vous raconte n’a jamais été prouvé. Depuis tout ce temps, Hubbard doit être mort dans le bois, probablement blessé par les voleurs. C’est juste bizarre que son corps n’ait jamais été trouvé.

    Tristan tourne subitement la tête vers sa droite.

    — Vous avez entendu les filles ?

    — Non, quoi ?

    — Un bruit dans le bois. Et toi, Geneviève, tu as entendu ?

    Geneviève qui a de la difficulté à ne pas partir en fou rire embarque dans le jeu.

    — Maintenant que tu en parles, oui… je pense que j’ai entendu un bruit là-bas.

    Geneviève pointe un endroit dans le bois à leur droite.

    Tristan se lève tranquillement.

    — Je vais aller voir.

    — Sois prudent Tristan.

    Il se tourne vers les jumelles qui semblent réellement inquiètes.

    — Ne vous inquiétez pas, je vais faire attention.

    Il marche tranquillement vers le bois.

    Les jumelles sont très nerveuses. C’est le moment.

    Tristan se retourne rapidement vers elles en éclairant son visage avec la lampe de poche et il lâche un cri perçant.

    Les jumelles crient de peur et Tristan part à rire.

    — Ah, ah, je vous ai bien eues.

    Les jumelles partent également à rire.

    — C’est bon Tristan, tu nous as eues ! Elle n’était pas vraie ton histoire ?

    — Eh non, les filles, elle n’est pas vraie. J’ai tout inventé.

    Tristan s’assoit de nouveau devant le feu. Il regarde Geneviève qui lui fait un beau sourire.

    Il regarde les jumelles.

    — Bon eh bien, j’ai gagné mon pari. Vous me devez une histoire, les filles.

    Les jumelles chuchotent quelques instants puis Élodie se tourne vers lui.

    — C’est bon, on va te raconter une histoire, mais on te prévient, elle est très, très épeurante.

    — Allez-y, les filles. Je doute que vous réussissiez à me faire peur.

    Les deux jumelles le regardent avec un petit sourire espiègle puis se tournent vers leur mère.

    — On va raconter l’histoire qui est presque vraie.

    — Vous êtes certaines que vous voulez raconter cette histoire, les filles ?

    — Oui maman, on est certaines.

    Geneviève le regarde avec un petit sourire.

    — Méfie-toi Tristan, elles sont particulièrement bonnes pour raconter cette histoire.

    — Ah bon, eh bien, allez-y les filles. J’ai hâte d’entendre votre histoire.

    Élodie sourit puis débute l’histoire.

    — Comme je disais, c’est une histoire presque vraie.

    Tristan qui est assis sur une bûche près du feu se penche un peu vers Élodie.

    — Donc ce n’est pas une histoire totalement vraie ?

    Les jumelles poussent un léger soupir. Tristan se retient pour ne pas rire, elles sont réellement mignonnes.

    — Non Tristan, comme on vient de dire, c’est une histoire « presque vraie ». Bon… C’est l’histoire d’une famille de vampires. Il y a la maman vampire et ses deux petites filles vampires.

    Tristan voit immédiatement où l’histoire va aller. C’est réellement prévisible, les jumelles vont tenter de lui faire croire qu’elles sont des vampires.

    — Et où est le papa vampire ?

    Élodie hoche la tête.

    — Le papa n’était pas un vampire.

    — Je ne comprends pas.

    — En fait Tristan, depuis très, très longtemps, les femmes de génération en génération de cette famille sont affligées d’une malédiction. Elles sont des vampires.

    Tristan se gratte la tête. Ouf, plus compliqué qu’il le pensait.

    — OK, donc qu’est-ce qui est arrivé au papa de cette famille ?

    — Eh bien, la maman espérait vraiment que ses filles soient épargnées de la malédiction. Elle aimait beaucoup le papa. Mais quand les filles, à l’âge de 6 ans, se sont également transformées en vampires. Eh bien la maman n’a pas eu le choix, elle a dû tuer le papa pour garder leur secret.

    Tristan voit une petite faille dans l’histoire, il va tester un peu les filles.

    — Mais comment se fait-il que le papa ne se soit pas rendu compte que sa femme était un vampire ? Quand même, il aurait dû voir qu’elle ne sortait pas le jour, qu’elle ne mangeait pas et… qu’elle suçait du sang !

    Élodie roule les yeux.

    — Ce n’est pas comme dans les films, Tristan. La maman est capable de se contrôler quand elle devient vampire. Elle mange normalement, le soleil ne l’affecte pas et elle se nourrit de sang juste quand elle décide de se transformer en vampire.

    Tristan sourit, elles sont bonnes. Elles ont rapidement trouvé une réponse à la faille qu’il avait décelée.

    — Et les filles, elles, elles peuvent aussi se transformer à volonté ?

    — Non, et c’est ça le problème. Elles sont très gentilles et elles veulent se contrôler, mais elles n’y arrivent pas encore.

    — Et alors j’imagine qu’elles se transforment en vampires ?

    — Oui, c’est à cause de la malédiction, tu vois. Le jour de leur anniversaire, elles se transforment, qu’elles le veuillent ou non, et se nourrissent de sang humain.

    Leur histoire est géniale. Les jumelles profitent du fait que c’est justement le jour de leur anniversaire. Geneviève n’avait pas menti, elles sont réellement douées pour raconter cette histoire.

    — Ah bon, et comment la maman arrive-t-elle à les nourrir ?

    — Ce n’est pas le but de la maman, elle veut que ses filles arrivent à se contrôler, mais elle n’a pas le choix. Chaque année elle amène un homme ou une femme avec eux en voyage de camping. Elle amène quelqu’un que les filles vont aimer dans l’espoir qu’elles arrivent à se contrôler et qu’elles ne se transforment pas en vampires.

    — Pauvre gars ! Je n’aimerais pas être à sa place. Et… où est-ce que ces voyages de camping ont lieu ?

    Les jumelles se regardent puis Élodie se tourne vers lui.

    — C’est ici Tristan. Toute cette île appartient à la maman. Elle a acheté l’endroit parce que c’est complètement isolé .Tu vois le gros arbre là-bas, eh bien, les carcasses des hommes et des femmes que la famille de vampires a dévorées sont enterrées là.

    Tristan décide de jouer le jeu. Il se tourne rapidement vers l’arbre.

    — Non ! Vous n’êtes pas sérieuses, les filles ?

    Pendant qu’il a le dos tourné, les filles se sont levées et se sont approchées de lui.

    Tristan sourit.

    — Dites-moi les filles, vous n’êtes pas en train de me dire que c’est vous la famille de vampires ?

    Les deux filles ont un regard froid. Elles hochent la tête puis… ouvrent la bouche.

    Sur le coup, Tristan n’arrive pas à croire ce qu’il voit. La peur prend immédiatement le dessus.

    Les dents des filles sont complètement déformées. Elles ont maintenant d’énormes crocs qui leur sortent de la bouche.

    Instinctivement, il place ses mains devant lui et tombe à la renverse sur le dos.

    Il commence à reculer sur les coudes puis… il entend des éclats de rire.

    Tristan lève la tête. Geneviève rit tellement fort qu’elle en tousse. Les deux filles dansent devant lui en riant et surtout… en lui montrant les fausses dents de vampire qu’elles viennent de retirer de leur bouche.

    Merde, il a eu tellement peur qu’il a failli pisser dans ses pantalons.

    Tristan commence tranquillement à sourire. Comment a-t-il pu se laisser prendre aussi facilement ? Les filles ont profité du moment où il avait le dos tourné vers l’arbre pour mettre leurs fausses dents de vampire.

    — On t’a eu, on t’a eu.

    — Je sais les filles, vous m’avez franchement foutu la trouille.

    Tristan se tourne vers Geneviève qui a finalement arrêté de rire.

    — Je t’avais prévenu Tristan, les filles sont réellement douées pour raconter cette histoire.

    Il se relève et va se rasseoir sur sa bûche.

    — Ouf, les filles, vous êtes vraiment bonnes. Pendant un moment, j’ai vraiment cru que vous étiez des vampires.

    Les jumelles vont également se rasseoir sur leur bûche devant le feu. Elles ont arrêté de rire et sont redevenues sérieuses.

    Une question lui vient en tête.

    — Dites les filles, pourquoi avez-vous débuté votre histoire en disant qu’elle était « presque vraie » ?

    Élodie le regarde sérieusement.

    — Parce qu’on n’est pas une famille de vampires. On est une famille de loups-garous.

    Tristan sourit de nouveau. C’est vraiment génial, un double « punch ».

    —  « Come on » les filles, vous ne me prendrez pas une deuxième… qu’est-ce que tu as Mélodie ?

    Mélodie tremble et met ses mains devant son visage.

    Il tourne son attention vers Élodie, une larme coule sur sa joue.

    — Je suis désolée Tristan. Si on t’a raconté l’histoire, c’est qu’on pensait réellement être capables de nous contrôler.

    Élodie regarde maintenant sa mère et pleure sans retenue.

    — Maman, la journée était presque terminée. Il restait juste deux heures avant minuit.

    — Je sais ma cocotte, ce n’est pas grave. Je suis certaine que vous allez y arriver l’an prochain.

    Tristan regarde tour à tour Geneviève et les filles. OK, leur histoire commence à être un peu trop intense.

    — OK les filles, c’est fini pour l’histoire. C’est beau, vous avez réussi à me faire peur.

    Il se tourne vers Geneviève qui fait visiblement partie du narratif de la deuxième partie de l’histoire.

    — C’est beau Geneviève, vous pouvez arrêter.

    Elle le regarde avec un regard rempli de tristesse.

    — Je suis désolée, Tristan.

    Un bruit de craquement attire son attention. Il regarde les jumelles. Elles sont maintenant couchées sur le sol.

    Elles tremblent et, bon dieu, le bruit vient du craquement de leurs os. Elles sont en train de se transformer devant lui.

    Tout en tremblant, Élodie lève la tête vers lui et son sang se glace dans ses veines.

    Le visage d’Élodie est maintenant couvert de poils. Sa bouche se déforme devant lui et ses yeux… ses yeux sont maintenant noirs.

    Un autre bruit, celui de leurs pyjamas qui sont en train de se déchirer.

    Abasourdi, il tourne tranquillement le regard vers Geneviève et… incroyable, elle est en train de retirer ses vêtements.

    Tristan réalise qu’elle ne veut pas détruire ses vêtements quand elle va se transformer !

    Il regarde de nouveau les jumelles. En fait, ce ne sont plus les jumelles. Elles ressemblent de plus en plus à des… oui, il doit se rendre à l’évidence, à des loups.

    C’en est trop. Tristan se lève et prend ses jambes à son cou.

    Il se précipite à toute vitesse vers le canot.

    Merde, le canot est attaché à l’arbre. Il veut détacher le nœud rapidement, mais ses mains tremblent.

    Le bruit de craquements d’os a terminé, il n’ose pas regarder vers Geneviève ou les jumelles. Il veut juste fuir le plus rapidement possible.

    Finalement, il arrive à défaire le nœud.

    Tristan place ses mains sur le canot pour le pousser à l’eau, mais quelque chose le frappe si fort qu’il est projeté par-dessus le canot. L’impact est tel que Tristan en a le souffle coupé.

    Il roule sur lui-même et lève la tête.

    Geneviève s’approche tranquillement de lui. La seule chose qui lui permet de savoir que c’est Geneviève est les yeux, car, contrairement aux filles, ses yeux sont demeurés identiques. Autrement, Tristan a devant lui une énorme bête.

    Un loup géant !

    Elle ne lui laisse aucune chance, ses crocs le saisissent directement à la gorge.

    Il a beau résister, c’est peine perdue.

    Geneviève le tire tranquillement vers le campement.

    Il tente de la saisir par la tête pour se défaire, mais elle resserre son emprise sur son cou.

    Tristan sent quelque chose déchirer dans son cou.

    Malgré l’emprise de Geneviève, il arrive à voir son sang qui gicle sur le visage du monstre qu’elle est devenue.

    Elle doit avoir coupé sa carotide !

    Tristan est en état de choc, il ne sent même pas la douleur, mais il sait. Il sait qu’il va mourir.

    Le loup Geneviève relâche son emprise. Tristan place ses mains sur son cou. Un geste inutile, il le sait.

    Il lève la tête.

    Les jumelles, ou plutôt, les loups-garous qu’elles sont devenues, sont devant lui.

    Tristan a juste le temps de se dire… merde !

    Avant que les deux petits loups-garous bondissent sur lui, l’une d’entre elles, Tristan ne peut plus les distinguer, le prend à la gorge. L’autre s’attaque à son bras.

    Par chance, Geneviève a sectionné sa carotide. Il n’a plus beaucoup de sang dans son corps.

    Il n’aura pas à subir cette horreur bien longtemps.

    Puis, finalement, Tristan se sent partir, tout devient noir.

    *

    Geneviève regarde les jumelles dans le rétroviseur de l’auto. Elles dorment profondément, c’est normal, la transformation d’humain à loup et de loup à humain demande beaucoup à leur petit corps d’enfant.

    Elle soupire et porte de nouveau son attention sur la route.

    Dommage pour Tristan, elle le trouvait plutôt sympathique. Mais bon, elle n’avait pas grand espoir de le voir survivre la nuit.

    Elle-même n’est arrivée à se contrôler qu’à l’âge de 16 ans. Ses filles n’ont que 11 ans maintenant.

    Il y aura d’autres voyages de camping à planifier. C’est inévitable.

    Une tache de sang sur la manche de son chandail attire son attention. Merde, elle avait pourtant fait attention en enterrant ce qui restait de Tristan. Mais bon, ce n’est pas grave, ça va certainement partir au lavage.

    Un bruit de klaxon attire son attention. Un camion est directement derrière elle, le conducteur lui fait des gestes d’impatience en klaxonnant.

    Espèce d’imbécile, il la suit de beaucoup trop près.

    Geneviève, qui n’aime pas conduire rapidement sur cette route de campagne, ralentit encore plus et lui fait signe de passer.

    L’homme baisse sa fenêtre en passant à côté d’elle et se met à crier.

    — Si t’es pas capable d’avancer avec ton char, achète-toi un bicycle à pédales, ostie de « bitch ».

    Geneviève se contente de lui faire un doigt d’honneur alors qu’il la dépasse.

    L’homme freine brusquement devant elle. Il sort de son camion et se dirige maintenant vers son auto.

    — Mon ostie de bitch, viens-tu juste de m’envoyer chier ?

    Geneviève regarde sur la banquette arrière. Les filles vont dormir pour encore un bon bout

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