Dans le grenier

Simon, venu aider ses grands-parents à vider la maison de banlieue de la tante Constance qui venait de rendre l’âme à l’âge vénérable de 100 ans, éternua quand un nuage de poussière lui chatouilla les narines alors qu’il soulevait une couverture.

C était comme ça chaque fois qu il déplaçait un objet, et des objets – de toutes les époques ! – il y en avait dans ce grenier. On aurait pu ouvrir une brocante. Il y avait même de magnifiques robes des Années folles et des tas de chapeaux tous plus excentriques les uns que les autres. Constance avait toujours été une élégante. Son métier avait voulu cela puisqu’elle avait travaillé dès l’âge de 16 ans dans une grande maison de couture parisienne.

– Qu’est-ce que… Un tableau ! s’enthousiasma Simon.

Lucien et Edith arrivèrent derrière lui. Simon, absorbé par ses fouilles, ne les avait même pas entendus monter l’escalier.

Le jeune homme frotta délicatement la toile de la paume de la main et s’approcha de la lucarne pour l’observer à la lumière du jour. C’était un nu magnifique, une femme en perruque blonde, étendue sur un sofa, son joli minois tourné vers le peintre, une jambe étendue et l’autre repliée légèrement, le pied reposant sur un accoudoir.

– Vous croyez qu’il a de la valeur ? demanda-t-il.

– Constance le prétendait, fit Lucien. En tout cas, ce tableau est la preuve que cette femme était une vraie blonde, ajouta-t-il, l’œil coquin, en désignant la légère toison du pubis.

Edith se pencha à son tour sur la toile, elle la caressa du bout des doigts et eut un petit sourire satisfait.

– Mon garçon, je te présente Adélaïde Mansard. Ainsi, Constance n’a pas vendu ce tableau. Elle m’avait pourtant dit, quelques mois avant sa mort, qu’elle avait un acheteur, un descendant du frère d’Adélaïde. Elle a dû renoncer à la dernière minute, elle était très attachée à cette toile. Pour elle, c’était un véritable trésor. Je pense qu’elle s’identifiait à Adélaïde. Simon regarda attentivement la toile : elle n’était