Conseiller de la Russie auprès de l’ONU à Genève, Boris Bondarev a démissionné en mai, après vingt ans au ministère des Affaires étrangères. Il explique pourquoi.
Pendant trois ans, mes journées de travail ont commencé de la même façon. A 7 h 30, je me réveillais, je regardais les informations, et je me rendais à la mission russe du bureau des Nations unies, à Genève. La routine était facile et prévisible, deux des marques de fabrique de la vie d’un diplomate russe.
Le 24 février a été différent. Lorsque j’ai regardé mon téléphone, j’ai vu des informations surprenantes et mortifiantes : l’armée de l’air russe bombardait l’Ukraine. Kharkiv, Kiev et Odessa étaient attaquées. Les troupes russes, partant de la Crimée, se dirigeaient vers Kherson, dans le sud du pays. Les missiles russes avaient réduit des bâtiments en ruine et fait fuir leurs habitants. J’ai regardé les vidéos