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L'anticonte
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Livre électronique210 pages3 heures

L'anticonte

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À propos de ce livre électronique

L’anticonte : un conte différent. Par Oscar Rodrigo

Une nouvelle fantastique dans laquelle vous découvrirez les personnages de contes traditionnels enrôlés dans une grande aventure en plein 21ème siècle. Haute dose d’humour noir.

L’anticonte est une aventure trépidante dans laquelle les personnages de contes de notre enfance se convertissent en personnages irrévérencieux du 21ème siècle. Ils devront mettre leur vie en jeu pour sauver des enfants innocents séquestrés par le joueur de flûte de Hamlin. Une œuvre de XXX pages d’un rythme endiablé, avec beaucoup de dialogues et d’humour noir. Très visuelle et dynamique.

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie28 mai 2018
ISBN9781547530625
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    Aperçu du livre

    L'anticonte - Oscar Rodrigo

    L’anticonte

    Óscar Rodrigo

    PERSONNAGES

    CHAPITRE 1

    L’appel

    Quelque part à Chinatown, New York City. 9:30 AM.

    NEW YORK TIMES, 4 novembre 2018. « Dans la nuit d’hier 3 novembre 2018, cent cinquante mineurs de la commune de Hamlin, comté de Monroe, NY, ont disparu. Personne ne connaît encore les raisons de la mystérieuse disparition de la totalité des enfants de moins de cinq ans. On soupçonne les agissements d’une organisation criminelle spécialisée dans l’enlèvement de mineurs. Les motifs restent néanmoins toujours inconnus. La police du comté, avec le renfort d’une équipe spéciale de recherche de la ville de New York a ouvert une enquête concernant ce mystérieux et inquiétant évènement. »

    Blanca terminait son café macchiato dans une cafétéria à la mode. Elle jeta à la poubelle son exemplaire du New York Times avec un mouvement répété de dénégation de la tête. Elle ne pouvait pas y croire. Après tout ce temps, elle allait devoir se réunir de nouveau avec la « bande », comme elle aimait à appeler le reste de ses camarades.

    Cette sensation alarmante était sans équivoque. Une forte migraine dans la tempe gauche allait finir par avoir raison d’elle. Mais avant de se rendre au lieu indiqué de la « réunion », elle allait devoir s’acquitter d’un certain nombre de choses.

    Elle se débarrassa du reste de son macchiato qui décidément n’avait de café que le nom tant il était dilué et se mit en route pour le laboratoire.

    Elle ouvrit les portes de l’énorme semi sous-sol comme si elle était la reine des lieux... ce qu’elle était en fait. Tous les regards se posèrent sur elle : chevelure noire coupée à la garçonne, de grands yeux verts et une démarche ferme et assurée ; un chemisier rouge sang et un pantalon noir, avec des talons hauts, comme elle aimait. Elle parcourut du regard les éprouvettes et les récipients remplis de différents alcaloïdes et autre acide sulfurique.

    ―Salut les gars. Alors ? Comment va la première mouture Angie ? ―s’intéressa Blanca.

    ―Eh bien, tout roule comme prévu. Dans deux jours on pourra la mettre sur le marché. On a une bien meilleure équipe que l’année dernière. Quel désastre ce Ling Pao. On a failli tous finir au trou.

    ―Chuuuuut, mais qu’est-ce que tu racontes, t’es folle ! Parle moins fort, ils vont prendre peur ! Et avec le mal qu’on a à trouver une bonne équipe. Aïe !

    ―Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Ça va ? Tu es toute pâle.

    ―Oui, c’est juste une migraine, mais cette fois elle est particulièrement forte. Ça fait des siècles que ça ne m’était plus arrivé ―expliqua Blanca.

    ―Prends toi deux jours de vacances. Tout est sous contrôle. Tu sais bien qu’il nous reste encore deux jours de production et en attendant, tu n’as pas grand-chose à faire ici et... et puis quoi, c’est toi le chef après tout ! Vas-y, je m’occupe de tout. Mais tu te mets au lit et tu te soignes. Hors de question d’aller vadrouiller au casino, je te connais, hein ! ―disait Angie en agitant son index devant Blanca, comme si elle grondait sa petite sœur.

    ―D’accord, d’accooord... je suppose que tu as raison. Je vais me prendre ces deux jours de repos à me morfondre dans mon lit ―se plaignit la patronne en regardant par terre.

    La manœuvre avait fonctionné : mélanger un peu de vrai au faux pour s’en sortir, tout en omettant ses véritables intentions. Blanca avait une sacrée migraine, c’est vrai, mais elle n’avait absolument pas besoin de se reposer. Elle prendrait les deux jours pour aller à cette maison de Woodstock, au nord de New York, afin d’assister à la convocation du groupe. Pas besoin de plus d’explications. Et comme l’avait bien dit sa grande copine Angie : « C’est moi la patronne après tout ! »

    A à peine un mile de là, en plein Manhattan, se trouvait la préfecture de police numéro 17. Et dans ses locaux, l’inspecteur Danny Yeo : un new yorkais d’origine asiatique de trente-quatre ans, bien de sa personne, musclé et expressif. Sa grand-mère disait toujours de lui qu’il aurait dû être acteur, qu’il était beaucoup plus beau que ce Keanu Reeves.

    ―Voyons si j’ai bien compris, Mike. C’est moi qui reprends l’enquête sur la disparition des enfants de Hamlin il y a deux jours, c’est ça ?

    ―Exactement, Danny. Et il n’est pas utile de te dire que ça pourrait être un pas décisif vers une promotion.

    ―Mais si en deux jours ils ont à peine eu le temps de commencer l’enquête là-bas ! Il se trame quelque chose de grave et tu ne veux pas me le dire.

    ―L’ordre vient d’en haut. Je n’y suis pour rien gamin ―lui lâcha Mike O’Really, le replet capitaine de police. Un rouquin amateur de bière brune et au visage débonnaire qui faisait cependant régner l’ordre d’une main de fer de ce côté de l’île. Il avait pris le brave Danny sous son aile... ce qui avait autant d’avantages que d’inconvénients pour son jeune protégé.

    ―Bref, j’ai l’impression que tu ne vas pas me donner beaucoup plus d’information. C’est le rapport ? ―demanda Danny en prenant un dossier sur la table ―. Qui est mon contact dans cet idyllique village dans les terres ?

    ―Tout est là-dedans, petit. Allez, ne sois pas fainéant et lis-le cette fois au lieu de débarquer là-bas comme un touriste égaré.

    ―Oui c’est bon, j’ai compris ! Allez, j’y vais. Bonne chance ce soir avec les Celtics. C’est pas gagné contre San Antonio ―dit Danny avec un clin d’œil.

    ―Sors de mon bureau ! ―Danny obtempéra en souriant à l’irlandais.

    A peine entré dans son superbe loft, récemment hérité, Danny se délesta de son Smith and Wesson 44 Remington et de ses Nike puis s’envoya une Guiness... Mike l’y avait initié. « Quoi de plus extravagant que de voir un asiatique boire cette bière brune typiquement irlandaise », avait-il l’habitude de lui dire. Il ouvrit le rapport au hasard :

    « Village de Hamlin dans le Comté de Monroe, New York » y lisait-on. « Cent cinquante enfants disparus, d’âge compris entre un et cinq ans. Aucune piste de l’auteur de ce multiple enlèvement. Une organisation internationale de traite des blanches est soupçonnée ».  Traite des blanches alors qu’il s’agit d’enfants en bas âge ? Personne ne va croire ça. Aucune rançon n’a été demandée... bla, bla, bla... Ils étaient tous plus perdus que Justin Bieber dans une plantation de marijuana.

    Cette affaire n’allait pas être simple. Il devait y avoir quelque chose de plus derrière. Son instinct de flic l’en avertissait mais il n’avait pas le début du commencement d’une réponse. Demain matin il se rendrait sur les lieux.

    A plus de cent miles de là, à Woodstock, la jeune Sara préparait la cabane pour les invités si particuliers qui devaient arriver le lendemain. Soudain, elle se cogna le gros orteil sur le pied du lit qu’elle terminait de border...

    ―Aïe, putain de bordel de merde, sa mère ! ―s’écria la jeune femme. Le chat Flynn regarda blasé sa maîtresse en train de crier.

    Au même moment, au Venetian Resort Hotel de Las Vegas :

    ―Allez, ma belle. Juste un. Qu’est-ce que ça te coûte ? Je ne comprends pas, t’es capable de faire tous ces trucs mais un bisou sur la bouche te semble excessif. C’est à n’y rien comprendre. Mais tu es si délicieuse que je payerai avec plaisir le prix qu’il faudra ―dit le client à la prostituée de luxe.

    ―Monsieur Tanner, je vous l’ai déjà dit il y a deux heures, avant le dîner. Embrasser ne fait pas partie de la prestation.

    ―Faudrait quand même pas déconner ! Tu parles comme une commerciale de boîte internationale alors que tu n’es qu’une simple pu... ―Il ne termina pas sa phrase. Mademoiselle Pronrouge venait de lui donner une baffe qui lui fit ravaler ses mots, au sens propre comme au figuré.

    ―Maintenant, comportez-vous comme un gentleman et servez-moi un verre.

    Monsieur Tanner, un quinqua originaire de Dallas bien que résident à Manhattan, présentement en voyage d’affaires, n’y réfléchit pas à deux fois et obéit comme un gentil garçon. Il servit sa coupe de champagne à la jeune blonde. Le rôle d’homme soumis semblait lui aller comme un gant avec Tischa.

    ―Arggh... non, mon Dieu ! ―gémit-elle soudain.

    ―Qu’est-ce qui t’arrive ma belle ? Tu ne te sens pas bien ? ―se préoccupa le texan.

    ―Non... non ! ―la sensuelle Tisha commençait à comprendre. Cette migraine si forte, cela faisait des années qu’elle ne l’avait pas ressentie et cela ne pouvait signifier qu’une seule chose : il allait falloir se réunir avec « la bande » ; il y avait urgence, quelque chose de grave s’était passé.

    ―Au fait, c’est quoi ce nom, Tisha ?

    ―C’est roumain ―dit-elle alors qu’elle prenait son sac en se tenant le front de l’autre main.

    ―Mais où crois-tu que tu vas comme ça ma grande ? Et moi alors ?

    ―Reprenez votre argent, je dois m’en aller. C’est une urgence.

    ―Mais tu te prends pour qui ? Ça ne marche pas comme ça ! Personne ne se débarrasse de Tadeus Tanner de cette façon ―assura le gaillard en agrippant avec force l’avant-bras de Tischa.

    ―Lâchez-moi, vous êtes fou ! Je vous préviens... ―fit la belle.

    ―Ou alors qu...? ―à peine Tanner avait-il terminé sa phrase que Tischa lui décochait un coup de poing qui le fit littéralement décoller pour aller se fracasser bruyamment sur le tapis, inconscient.

    Mademoiselle Pronrouge sortit d’un pas résolu par la porte de l’hôtel en direction de son appartement afin de préparer son nécessaire de voyage et partir à la rencontre de la bande dans la cabane de Woodstock,  comté de New York.

    Dans cette même ville de New York, dans son bureau d’une compagnie d’assurances de Lexington, la manager recevait un appel téléphonique en provenance du nord de l’état.

    ―Comment ça va ? J’ai vu que tu avais remis ça. Après tout ce temps. Tu as du mérite ―reconnut madame Witch à son interlocuteur.

    ―Merci. J’ai gardé tout mon charme semble-t-il ―lui répondit une voix d’homme.

    ―Toujours aussi discret et sérieux. Tu sais qu’aucun d’eux n’a pu retrouver ta piste depuis toutes ces années ? C’est incroyable.

    ―Oui, Bana. Ils n’ont pas l’air bien finauds. Sans vouloir sous-estimer mon talent, bien sûr.

    ―Un peu de modestie, monsieur Duhamel. Mais je reconnais qu’il faut un certain courage pour perpétrer le même forfait qu’en 1284, qui plus est dans un lieu portant le même nom et ce en plein vingt-et-unième siècle. Surtout en ayant la bande dans les parages ―admit Bana Witch.

    ―Oui bon, n’en jetez plus. Je ne vis pas de compliments. Et pas de nom par téléphone. Dans cette fichue ville, on ne sait jamais qui nous écoute. Nous parlerons un autre jour.

    ―Très bien Piper, prends soin de toi et... embrasse les enfants de ma part... haha..., tous... De mon côté je vais me mettre en contact avec Wolff.

    Piper Duhamel raccrocha le téléphone avec une furieuse envie de le lui écraser sur sa face de sorcière. Elle avait réussi à citer son nom en à peine cinq minutes de conversation téléphonique. Et pour comble, elle s'apprêtait à appeler ce vieux fossile au bout du rouleau et complètement dégénéré de Wolff. Comment allait-il bien pouvoir les aider ce vieux débris ! En sept-cent-cinquante-sept ans, il n’avait jamais vu un type aussi calamiteux.

    Au même instant quelque part dans le Bronx.

    Sous une pluie battante, un homme la cinquantaine bien avancée se protégeait tant bien que mal des intempéries sous sa gabardine sentant le Jack Daniels. Il comptait les billets d’un portefeuille qu’il venait tout juste de dérober couteau à la main. A l’ancienne. Andrew Wolff aimait à fantasmer qu’il était un gentleman distingué, avec ses longues moustaches à la prussienne tellement à la mode à son époque. Maintenant tout était différent. Une gamine d’à peine dix-huit ans l’avait même giflé alors qu’il tentait de lui soustraire son iphone. Elle l’avait traité de tous les noms, laissant le délinquant sénile pantois alors qu’elle récupérait sa « pomme croquée électronique ». L’honorable labeur de voleur de grands chemins n’était plus ce qu’il était. Le monde n’était plus qu’une lointaine parodie de ce qu’il avait connu dans ses jeunes années... Bien sûr, c’était il y a bien longtemps. Il ne brisait même plus le cou de ses victimes dans sa mâchoire. Lui-même n’était plus que le spectre de ce qu’il fut. Mais cette forte migraine qui l’avait fait chanceler tandis qu’il comptait l’argent lui redonna espoir. Il allait enfin pouvoir redevenir ce qu’il était, la bande s’était réunie, cela ne faisait aucun doute.

    CHAPITRE 2

    La réunion

    ––––––––

    Cette pluie n’était pas normale... Danny l’interpréta comme un terrible présage de ce qui allait se produire. C’est ce qu’aurait pensé sa chère grand-mère aussi. Il ne parvenait pas à s’ôter cette affaire de la tête. Comme d’habitude, ça allait devenir une obsession telle, qu’elle exacerberait tous ses sens de fin limier, au-delà même de ce que ses collègues estimaient être « l’intuition normale » d’un enquêteur. Beaucoup trop d’enfants disparus dans un même endroit au même moment. Il y avait là quelque chose d’inhabituel. Quelque chose au-delà de la compréhension humaine, que quasiment personne ne parvenait à concevoir. Cet enlèvement en masse était matériellement impossible. Et sans témoin ! Un frisson lui parcourut le corps. Le picotement avait commencé... il était émotionnellement impliqué... un état d’esprit  peu recommandé pour un enquêteur.

    ―Hep, taxi ! ―lança Danny à l'attention du chauffeur Über qui l’attendait plus loin.  Il préférait ne pas conduire cinq heures d’affilée jusqu’à cette localité de Hamlin, surtout par ce temps. Une fois sur place il louerait une voiture.

    ―Monsieur Yeo ? Allez-y, montez.

    ―Oui, merci. Excusez-moi, vous ne pourriez pas ouvrir le coffre pour que j’y mette ma valise ―demanda Danny.

    ―Ecoutez, à part le fait qu’il fasse un froid de canard et qu’il tombe des cordes, j’ai un rhume qui couve. Vous ne voudriez quand même pas que je conduise malade pendant cinq heures, pas vrai ? Cela pourrait être dangereux ―répondit le chauffeur avec un clin d’œil. Danny en conclut que ce malotru ne bougerait pas ni le petit doigt. Il ressortit de la Toyota Camry et rangea sa valise, trempé jusqu’à l’os.

    ―Merci, merci beaucoup de vous inquiéter pour ma sécurité monsieur... ―dit Danny non sans sarcasme.

    ―Advocaat, Cat Advocaat. Au service de Dieu et au vôtre ―fit le chauffeur en lui souriant. Il laissa apparaître une canine en or plus longue que la normale.

    Danny fut choqué que ce type s’appelât « Cat ». Mais à vrai dire, il avait un visage félin avec cette moustache allongée et il pouvait presque l’entendre ronronner au volant.

    ―Au fait, jolies bottes... Elles sont en serpent ? ―voulut savoir Danny.

    ―Crocodile, mon bon monsieur. Merci. Je les ai depuis longtemps, elles font partie de moi. Arghhmmiaou !

    ―Eh... Ça va ? ―demanda Danny. La voiture venait de faire une embardée sur la droite mais Cat avait repris le contrôle. Le gars avait miaulé ? Danny ne savait trop quoi penser. Son chauffeur se tenait la tempe gauche.

    ―Argh ! C’est... oui, oui... ne vous inquiétez pas, c’est juste une forte migraine. Ça faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivé ―dit le chauffeur de taxi d’origine hollandaise avec les yeux exorbités. Il semblait ailleurs...

    Deux heures

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