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Survivras-tu à la nuit de l'horreur?
Survivras-tu à la nuit de l'horreur?
Survivras-tu à la nuit de l'horreur?
Livre électronique185 pages2 heures

Survivras-tu à la nuit de l'horreur?

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À propos de ce livre électronique

Survivras-tu, c'est une série de romans d'horreur avec des choix narratifs. C'est toi qui prends les plus grandes décisions... et c'est toi qui en subiras les conséquences!

Lors de la nuit de l’horreur, des participants à la recherche d’émotions fortes choisissent d’expérimenter la terreur à différents degrés d’intensité. Pendant toute la nuit, dans une forêt de la Mauricie, des comédiens tentent de les effrayer selon divers scénarios, du sursaut à l’enterrement vivant. Cristina et ses amis y vont pour s’amuser. Ils ont hâte d’explorer l’hôpital abandonné, de se divertir à la fête foraine et de visiter le village hanté. Cependant, tous ignorent qu’un père éploré et des esprits en quête de justice profiteront de cette nuit bien spéciale pour exercer leur vengeance.

Quand les scénarios déraillent, ce sont autant les participants que les comédiens qui sont en danger.Cristina et ses amis sortiront-ils de la forêt sains et saufs?

Survivras-tu à la nuit de l’horreur?
LangueFrançais
Date de sortie1 avr. 2022
ISBN9782897658311
Survivras-tu à la nuit de l'horreur?
Auteur

Mathieu Fortin

Mathieu Fortin est un auteur québécois. Après une courte carrière dans l’enseignement, il consacre désormais son temps à l’écriture et à sa famille, en plus de faire de l’animation dans un musée. Son premier roman, Le loup du sanatorium, publié sous forme de Novella, s’est mérité une mention d’honneur au Prix Cécile-Gagnon en 2008. Il a reçu plusieurs distinctions pour ses ouvrages dans le domaine du fantastique et de la science-fiction. Mathieu a signé plusieurs romans fantastiques, notamment deux titres dans la collection Clowns Vengeurs. Il a presque une vingtaine de romans à son actif.

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    Aperçu du livre

    Survivras-tu à la nuit de l'horreur? - Mathieu Fortin

    Prologue

    Antoine Marseau passe une main dans ses cheveux clairsemés en regardant la photo posée sur son étagère. On l’y voit, fier, près de son fils Charles, lors de la remise de diplôme de 2019. Ce dernier avait réussi sa maîtrise en finances avec brio.

    Le jeune homme avait ensuite commencé à travailler dans une grande firme d’investissement et s’en tirait bien. Tout était sous contrôle, jusqu’en octobre 2019.

    Cette année-là, avec ses amis, Charles avait participé à une activité d’Halloween en forêt. L’entreprise qui organisait la nuit de l’horreur avait été négligente sur la sécurité. Charles s’était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

    Il n’était pas ressorti vivant de cet événement.

    Pendant des mois, Antoine avait tout tenté pour faire condamner Immersion Extrême, la compagnie responsable de l’activité.

    Sans succès.

    L’enquête avait conclu que Charles n’avait pas respecté les règlements de la soirée. L’entreprise s’en tirait indemne.

    Antoine n’était pas d’accord. Quelqu’un devait payer pour la mort de son fils.

    Depuis ce moment, une soif de vengeance brûle en lui.

    Et ce soir, l’événement 2021 a enfin lieu.

    Antoine a convaincu les anciens amis de Charles de l’aider à perturber l’événement de cette année pour nuire à la compagnie et même l’obliger à fermer ses portes. Les responsables de la mort de Charles seraient punis, cette fois-ci.

    Antoine a encore des contacts dans l’armée, du temps où il était soldat. Il a pu obtenir des brouilleurs d’ondes pour déranger les communications et le repérage des participants. Les copains de Charles, eux, s’occuperaient de distribuer des stimulants très puissants à certains jeunes un peu partout sur le terrain. Des dérapages s’ensuivront certainement.

    Antoine est conscient qu’il y aura des blessés. C’est pour lui acceptable si cela permet de faire payer ceux qui lui ont enlevé son fils.

    Tous les soirs, Antoine se recueille dans la chambre de Charles en espérant qu’il ait trouvé le repos.

    Il ignore que l’esprit de Charles attend, lui aussi, cette soirée.

    L’âme du jeune homme a trouvé une porte qu’elle pourrait emprunter pour faire payer les responsables de sa mort. Il suffit que la bonne adolescente se trouve assez près des bonnes personnes pour qu’il puisse passer du monde des morts à celui des vivants.

    Pendant la nuit de l’horreur, le père et le fils espèrent assouvir leur vengeance.

    Et ils ne sont pas les seuls.

    1

    Bien calée dans son fauteuil préféré, Cristina défile des vidéos sur son cellulaire sans vraiment y porter attention. Elle est trop nerveuse pour se concentrer. Sa mère, Joanne, s’avance vers l’adolescente d’un pas lent. Cristina lève le regard vers elle et ne peut s’empêcher de remarquer sa peau pâle où se creusent deux cernes violets. Le sourire de Joanne, si éclatant auparavant, n’est plus qu’une ombre esquissée par deux lèvres minces.

    — Ça va, ma grande ? dit la femme de sa voix éraillée.

    — Je suis stressée, répond Cristina en soupirant.

    — Tu auras du plaisir, ma chérie. Va t’amuser avec tes amis.

    — Mais maman…

    — Ne te sens pas mal de me laisser seule. Je suis bien aujourd’hui. Tu peux en profiter.

    Cristina hausse les épaules. Depuis que sa mère est malade, l’adolescente a l’impression que leur vie est sur pause. Elle doit souvent rester à la maison pour aider Joanne, car cette dernière souffre beaucoup. Le cancer s’est logé dans une glande de la poitrine, le thymus. L’ablation en étant impossible, ce sont des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie que la femme doit endurer pour lui permettre de prolonger sa vie de quelques années. Cristina en est venue à détester les hôpitaux et même à craindre d’y entrer.

    — Tu es certaine que tu seras OK si je pars ?

    Joanne hoche la tête pour rassurer Cristina.

    — Bien sûr, ma grande. On dirait que tu n’as pas envie d’y aller.

    — Je ne sais pas. J’aurais préféré une soirée cinéma. Les trucs de peur, ce n’est pas tant mon genre.

    Joanne sourit.

    — Tu as toujours été peureuse. Je me souviens, quand tu étais petite, tu faisais des terreurs nocturnes très puissantes. Tu te réveillais souvent en hurlant que tu voyais des ombres te parler. Et tu as refusé de regarder des films d’horreur avant d’avoir 13 ans.

    — C’est pour ça que j’ai choisi le plus bas niveau d’intensité. Je sais que je fais des cauchemars à rien. Ça me tente de sortir avec mes amis, mais j’aurais préféré une autre activité.

    — Ça te fera du bien de prendre l’air, l’encourage sa mère. En plus, la lune est presque pleine, il y aura beaucoup de lumière. Tes amis ont été très gentils de payer ton inscription. Ce serait nul que tu leur fasses faux bond. Tu ne sors pas beaucoup, ça m’inquiète.

    Cristina ne répond pas, car elle sait que sa mère réfère aux événements qui se sont produits quelques mois avant son diagnostic.

    Avant, Cristina jouait au volley-ball à l’école, deux soirs par semaine. Cependant, depuis l’automne 2019, elle a arrêté.

    Elle remonte ses jambes sur son fauteuil et entoure ses genoux de ses bras en se remémorant la soirée où tout a changé pour elle. Elle marchait pour revenir à la maison, après une pratique de volley. D’habitude, la mère de Paula la transportait, mais cette fois-là, Cristina avait envie de prendre l’air. Le coach avait été exigeant et l’avait rabrouée. L’adolescente avait besoin de décanter avant d’arriver à la maison.

    Elle avançait d’un bon pas quand elle avait entendu, par-dessus sa musique, du raffut dans une ruelle. Sans se douter que ce moment allait changer sa vie, Cristina avait ralenti pour jeter un coup d’œil à ce qui se passait.

    Elle avait vu un homme au crâne rasé orné d’un tatouage de serpent qui rabrouait une femme. Elle était grande et très maquillée, avec de longs cheveux blonds cascadant en boucles savamment coiffées. Sa minijupe était courte et sa veste de jeans couvrait à peine ses épaules et sa poitrine. Elle avait regardé Cristina d’un air implorant.

    L’adolescente avait hésité à intervenir. Elle aurait pu tenter quelque chose : entrer dans la ruelle, appeler la police, crier à l’aide… Mais l’homme avait lui aussi tourné la tête vers elle. Leurs regards s’étaient croisés, et Cristina avait eu peur. Une angoisse viscérale l’avait saisie, et elle avait détourné les yeux et continué son chemin, malgré la demande d’aide muette de la victime de violence.

    La vibration de son téléphone dans sa main la tire de ses rêveries. Elle a reçu un texto d’Alex.

    On sera là dans 10 minutes. Es-tu prête ?

    — Vas-y, ma grande. Je n’ai pas envie d’être un fardeau pour toi. Tu mérites de t’amuser un peu. Depuis que je suis malade, tu ne fais plus aucune activité.

    — OK, tu m’as convaincue. Je suis pas certaine que je vais aimer ça, mais bon… Les gars disent que c’est plus le fun qu’effrayant.

    — Promets-moi quand même d’être prudente. Je ne voudrais pas que tu te blesses ou pire encore, comme ce garçon, dans le même événement, en 2019…

    — Je me doutais bien que tu avais fait quelques recherches avant de me permettre d’y aller, sourit Cristina. Promis, je suis prudente et je ne consomme rien.

    Sa mère lui fait signe de s’en aller. L’adolescente pianote sur son cellulaire en se rendant à sa chambre pour se changer.

    Parfait.

    Elle enfile un legging sport. Elle en ajoute un deuxième : celui qu’elle porte pour jogger quand il fait froid. Elle complète avec des bas de laine, une camisole, un t-shirt et un gros chandail kangourou. Elle amènera aussi un coupe-vent. Sur place, elle recevra un autre t-shirt dont la couleur indiquera jusqu’où peuvent aller les comédiens dans leurs interactions avec elle.

    Elle ouvre le dernier courriel reçu, pour s’assurer de ne rien oublier :

    La nuit de l’horreur

    Vous n’aurez jamais eu aussi peur !

    Un parcours nocturne en forêt pour les amateurs d’adrénaline.

    5000 $ à gagner parmi les survivants !

    Heure d’arrivée : 21 h 30

    Lieu : Base plein air Bourdon

    Matériel requis : souliers fermés, pantalons, chandail chaud

    Interdit : Tout objet coupant, briquets, alcool, drogue, armes à feu.

    Objets électroniques proscrits.

    Couleur de votre chandail : BLEU (immersion légère)

    P.-S. : Passeport vaccinal obligatoire pour tous les

    participants, masque optionnel.

    Sa carte d’assurance-maladie se trouve dans son étui à cellulaire et son passeport vaccinal est à jour, donc tout va bien. Elle essaie de ne pas penser à la somme d’argent, car ses chances de gagner ce tirage sont minces. La cagnotte n’est pas très élevée, et pourtant… Comme sa mère ne travaille presque plus depuis son diagnostic, ce montant les aiderait grandement.

    De retour dans le salon pour enfiler ses bottes de marche, elle aperçoit une manchette éclair pendant les annonces publicitaires à la télé.

    Coup de théâtre au procès de Rouge-Gorge

    Bonsoir à tous.

    Jordan « Rouge-Gorge » Gauthier, actuellement en procès pour meurtre, a été retrouvé mort dans sa cellule du pénitencier de Donnacona où il se trouvait en isolement préventif dans l’aile réservée aux Pistol Heads pour quelques semaines. Le motard, qui n’en est pas à ses premiers déboires avec la justice, était accusé du meurtre de Stéphanie Huard, une femme ayant tenté de fuir le réseau de prostitution dirigé par

    Cristina n’entend pas la suite de l’intervention. C’est lui, l’homme de la ruelle contre qui elle a témoigné. Selon le procureur, elle est la témoin qui « fera pencher la balance ».

    Et maintenant, il est mort dans sa cellule avant même que Cristina doive se présenter devant la cour !

    Pourtant, l’adolescente est secouée de voir la photo de la victime à l’écran. Cette femme, Stéphanie Huard, elle l’a revue plusieurs fois en rêve. Dans ses cauchemars, la femme assassinée l’accuse, elle, Cristina, de ne pas être intervenue ce soir-là. Chaque fois, l’adolescente se réveille en sueur, écrasée par un sentiment de culpabilité. Chaque fois, elle a l’impression que c’était réellement la victime qui lui apparaissait en jurant de lui faire payer son inaction. L’adolescente a même l’étrange sentiment de la voir à l’occasion, debout dans le coin de sa chambre, comme une ombre sombre au regard accusateur.

    Cristina s’en veut. Toutefois, elle sait qu’il est trop tard pour changer quoi que ce soit à ce qui s’est produit. Elle se rassure en se rappelant qu’au moins, le responsable de la mort de la femme a été arrêté.

    Et voilà qu’il est décédé.

    Le tintement de la sonnette d’entrée la sort de ses réflexions. D’un geste machinal, elle ouvre la porte et laisse entrer Marion, sa meilleure amie.

    — Ça va, Cris ? Tu es blême comme si tu avais vu un fantôme !

    2

    Cristina est assise entre Paula et Marion sur la banquette arrière de la petite voiture de Luis. Ils ont un peu plus d’une heure trente de route à faire pour se rendre à la base plein air Bourdon. En avant, Alex et Luis rigolent en jouant avec le son de la radio.

    Paula et Marion rient de leurs blagues, mais Cristina est plutôt amorphe.

    Après avoir fait un dernier câlin à sa mère, elle a accompagné Marion jusqu’à la voiture, perdue dans ses pensées. Avant d’embarquer dans le véhicule, Marion l’a saisie par les épaules pour lui demander ce qui n’allait pas. Cristina a rejeté le blâme de son humeur sur la maladie de sa mère. Même deux ans après les événements, elle est incapable de parler de la mort de Stéphanie Huard à son amie.

    Il n’y a que trois personnes à qui elle a confié ses sentiments par rapport à cette nuit-là.

    Sa mère, bien sûr, parce qu’en tant que mineure, Cristina avait eu besoin que Joanne accepte de laisser témoigner sa fille.

    Joanne l’avait amenée consulter une amie de la famille, Tanya, une adepte des médecines douces et traitements alternatifs. Elle disait qu’une ombre noire planait sur l’adolescente, qu’elle la voyait dans son aura. La copine de sa mère avait donné des herbes à Cristina en lui recommandant de les faire brûler dans sa chambre pour chasser ces mauvaises influences. Cristina n’avait pas donné suite, parce que ça lui semblait trop ridicule.

    C’était dans les mêmes semaines où le rhume persistant de Joanne avait mené à des investigations plus poussées de son médecin. Le diagnostic avait bouleversé leur vie. Cristina avait alors consulté une pédopsychiatre à qui elle avait parlé de Stéphanie Huard. La spécialiste avait tout fait pour déculpabiliser Cristina, mais cette dernière vivait constamment avec le sentiment que la victime était morte par sa faute.

    — Tu es

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