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La fuite d'Emma: Une enquête des pirates du Web
La fuite d'Emma: Une enquête des pirates du Web
La fuite d'Emma: Une enquête des pirates du Web
Livre électronique114 pages1 heure

La fuite d'Emma: Une enquête des pirates du Web

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À propos de ce livre électronique

Depuis l’incarcération de son père, Julien se retrouve à la tête d’une formidable fortune, celle des Entreprises Martineau. Mais l’homme le plus riche du Canada veut plus. Il cherche à faire assassiner sa mère, Florence, et sa sœur, Nancy, pour s’approprier leurs fortunes respectives. Est-ce que notre équipe de valeureux pirates du Web, sous la direction d’Ethan et d’Amélie, arrivera à faire échouer les projets de Julien ? Comment réagira Nancy à l’annonce du lourd secret entourant sa naissance ?

De l’Équateur au Québec, celle-ci devra faire face à son destin pour échapper aux tueurs engagés par son frère. Sa mère et elle trouveront-elles enfin la liberté ?
LangueFrançais
Date de sortie19 oct. 2021
ISBN9782924785034
La fuite d'Emma: Une enquête des pirates du Web
Auteur

Suzie Pelletier

Native de Sherbrooke, Suzie Pelletier habite Kirkland, dans l’ouest de l’île de Montréal, depuis plus de 25 ans. Elle écrit des nouvelles depuis l'adolescence. Elle est également une conférencière inspirée, une animatrice scolaire d'expérience et un coach en écriture.

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    Aperçu du livre

    La fuite d'Emma - Suzie Pelletier

    Chapitre 1

    Emma

    Décembre apporte son humidité froide sur le Québec. Pourtant, Emma sue abondamment. À 52 ans, elle s’apprête à accomplir l’exploit de sa vie. Elle en mourra peut-être, mais c’est un risque à prendre. Elle refuse de continuer à vivre une existence remplie de mensonges et de douleurs.

    À la naissance de Julien, son premier enfant, elle s’était dit qu’elle l’éduquerait jusqu’au bout avant de quitter son mari, Henri Martineau, un magnat de la finance internationale. Elle a dû reporter son projet quand Nancy est née, dix ans plus tard, en 1996. Sa petite dernière volant maintenant de ses propres ailes, Emma peut enfin fuir. Aujourd’hui…

    A-t-elle suffisamment planifié cette défilade vers la liberté? Sa décision de s’éloigner de cet homme égoïste et violent lui serre soudainement l’estomac. Elle respire lentement pour réduire les battements de son cœur et se donner du courage. «Je vais réussir! Non! Je DOIS réussir! Sinon…»

    Elle frotte son visage avec ses mains pour chasser son appréhension, puis elle retourne dans la salle à manger, où son mari l’attend. Elle lui apporte l’expresso qu’il lui a commandé d’un ton sec. Ce tête-à-tête obligatoire à l’heure du déjeuner, une habitude vieille de 31 ans, constitue aujourd’hui une phase déterminante de son plan. Henri ne doit pas se douter de ce qu’elle prépare, et elle se méfie. L’homme possède un sixième sens exceptionnel quand il s’agit de deviner les états d’âme d’Emma, peu importe la situation.

    La femme marche lentement et, en passant devant le grand miroir collé au mur à l’entrée de la pièce, replace doucement une mèche rebelle qui a glissé sur son front. Du bout du doigt, elle essuie une goutte de sueur qui chatouille son sourcil droit.

    Henri la regarde agir et sourit de satisfaction. Avant, les cheveux d’Emma étaient naturellement bruns et frisés, mais il a toujours préféré les tignasses blondes et lustrées. Sa femme s’est soumise à sa volonté dès le début de leur union en teignant sa chevelure et en la lissant, et il en éprouve beaucoup de fierté. Elle le fait pour son plaisir à lui! Ressentant un immense orgueil, Henri soulève le menton et redresse les épaules. Soudain, il remarque quelques gouttes de sueur sur le front de son épouse. Son tempérament méfiant lui indique que quelque chose cloche. Il plisse les yeux.

    — Emma, pourquoi transpires-tu autant, ce matin? Qu’est-ce qui te rend si nerveuse? Que manigances-tu encore?

    La femme réalise que l’anxiété lui joue un mauvais tour en déclenchant cette moiteur excessive. Elle pince les lèvres et retient la réponse vive qui lui vient de plus en plus souvent à l’esprit, ces temps-ci, pour défier son mari. La rebelle se sent prête à confondre Henri. Elle se prépare à livrer la comédie de sa vie. Ne devrait-elle pas parler de drame? Elle respire lentement pour se calmer, puis s’accroche à son personnage de femme soumise. Elle s’assoit à droite de son mari, puis elle prend sa tasse de café à deux mains, boit une gorgée du liquide presque brûlant et ferme les yeux pour la savourer. Tout cela sous le regard courroucé d’Henri, qui attend impatiemment qu’elle parle. Elle inspire profondément. Ensuite, seulement, elle relève la tête et lui répond.

    — Je suis désolée, Henri. Je sais que tu préfères me voir quand je suis au sommet de ma forme. Par contre, j’ai peu de contrôle sur ces suées. Je te l’ai expliqué lorsque je suis revenue de ma visite chez le médecin. C’est une réaction de mon corps à la ménopause qui commence. Est-ce que tu me pardonnes?

    Henri examine sa femme sans vergogne. Une expression de dégoût déforme les traits de son visage. Emma y lit quelque chose comme: «Elle n’est plus bonne à rien, celle-là…» Le mari hautain fixe son épouse directement dans les yeux pour l’intimider et, ainsi, découvrir la vérité. Il est convaincu que sa femme ne pourra lui mentir sous cette pression. Il la questionne:

    — N’es-tu pas un peu jeune pour cette ménopause? Je vais parler à Paul, ton médecin. Tu as sûrement mal compris. Ou peut-être qu’il se trompe.

    Emma soutient le regard sadique d’Henri. Elle se force à afficher un air déçu.

    — Appelle-le, cher. Paul te confirmera la situation. J’ai 52 ans et je suis dans la moyenne d’âge pourle début de cette étape naturelle chez la femme. Il m’a recommandé l’hormonothérapie pour réduire les effets. Malheureusement, ils ne disparaissent pas tous.

    — Hum…

    Henri termine son déjeuner en lisant son journal, comme tous les matins depuis trente-et-un ans. À neuf heures, il se prépare à quitter la maison pour se rendre à son bureau.

    — Emma, affirme-t-il sèchement, n’oublie pas le souper aux fruits de mer que j’ai promis à mes convives ce soir. Je tiens vraiment à les épater. C’est très important pour l’avancement de mes affaires.

    — Oui, Henri. J’ai tout préparé. J’ai déjà réservé Steve, qui agira comme maître d’hôtel pour le service. Ne t’inquiète pas.

    Henri examine à nouveau sa femme. Emma paraît calme. Ses joues rosées s’accordent avec ses sueurs… et cette foutue ménopause! Pourquoi a-t-il l’impression qu’elle lui cache quelque chose? Bon! Il verra cela avec son chef de la sécurité.

    — Oh! annonce soudainement Emma, qui joue toujours son rôle de femme soumise. Je te rappelle que je dois aller chez l’antiquaire de la rue Saint-Paul, cet après-midi. Je dois m’y rendre pour récupérer le petit meuble en coin qu’il a finalement accepté de nous vendre. Nous l’aurons dans la salle de réception ce soir! Je suis très fière de cette affaire.

    — Aujourd’hui? Pourquoi n’envoies-tu pas quelqu’un le chercher à ta place?

    — L’homme est très suspicieux. Il ne donnera ce meuble à personne d’autre qu’à moi. Il s’agit d’une antiquité qui appartient à sa famille depuis le début de la colonie française. Il s’en débarrasse uniquement en raison de ses problèmes financiers. Je dois vraiment m’y présenter moi-même.

    — Hum… Il a intérêt à être magnifique, ce meuble. Ne coûte-t-il pas 4000 dollars?

    — Oui. Tu le verras ce soir. J’ai déjà trouvé la petite nappe écrue en dentelle que j’y déposerai. Le vase que Julien nous a rapporté de Chine y paraîtra très bien. Ce sera superbe! D’ailleurs, je te remercie de m’avoir confié cette somme en argent comptant pour respecter l’exigence de l’antiquaire.

    Quelques minutes plus tard, alors qu’Emma a rejoint sa cuisine, elle entend claquer la porte de l’entrée principale de la résidence. Henri quitte enfin la maison pour se rendre à son bureau. Elle sait qu’il ne reviendra que vers dix-huit heures, à temps pour prendre une douche, enfiler son smoking et recevoir ses invités de marque pour le magnifique souper qu’Emma est censée préparer au cours de la journée. Mais celle-ci a une autre idée en tête.

    Sa fuite.

    Consternée par la méfiance de son conjoint lors de leur conversation au déjeuner, Emma essaie tant bien que mal de maîtriser l’anxiété causée par ce qu’elle s’apprête à accomplir. Elle doit rester calme et suivre la routine qu’elle a établie depuis des mois. Elle connaît l’importance d’endormir ceux qui épient ses allées et venues à l’aide des caméras de surveillance installées ici et là dans la résidence. L’étape demeure cruciale pour la réussite de son plan.

    D’abord, elle procède au ménage de la maison, une activité qu’elle accomplit quotidiennement. Puis, elle se dirige vers la salle de réception pour retirer la petite table moderne et le vase posé dessus. Elle crée l’illusion qu’elle reviendra en fin d’après-midi en préparant le coin où, selon ce qu’elle a dit à Henri, le nouveau meuble antique sera installé. Bien sûr, si sa stratégie fonctionne, cela n’arrivera pas.

    Emma jette un coup d’œil à sa montre, puis se dirige vers la cuisine. Elle ne regarde pas la caméra miniature, bien qu’elle sache exactement où elle se trouve. Elle tient à maintenir l’illusion d’une journée normale pendant que les employés de son mari, qu’elle s’amuse à nommer «ses voyeurs», examinent tous ses gestes. Elle garde sa démarche naturelle et chantonne l’air de Sur le pont d’Avignon, comme elle le fait souvent pour se réconforter.

    À onze heures trente minutes, elle se prépare un sandwich et se réfugie dans la chambre de Nancy, à l’étage. Sa fille la fait vérifier par son ami policier chaque fois qu’elle vient passer

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