Le bois de la discorde
8 RÉSUMÉ : Après avoir réussi à persuader son ami André Thouvenot de se représenter à la mairie, Jeanjean se prépare. Quelques achats de vêtements en ville avec Jeanine et une bonne coupe de cheveux, c’est un nouvel homme qui se présente devant le fils Grandperrin. Mais fusent les sarcasmes. Et quand Jeanjean vient lui dire sa colère après avoir vu les pancartes de sa parcelle corrigées, Stéphane Grandperrin le renvoie dans les cordes. Les fêtes de Noël approchent et Aurore est là. Elle a trouvé un travail à Xainpois. Ses parents sont ravis, mais Jean supporte mal l’intervention du fils Grandperrin dans cette histoire. La tension monte. (Voir Veillées nos 3446 et suivants.)
Les préparatifs pour la sortie au restaurant n’allèrent pas sans mal et le branle-bas de combat fut donné de bonne heure par Aurore, au grand dam de Jeanjean qui aurait bien aimé roupiller un peu plus. La jeune fille fut prête la première, dès onze heures, petite robe noire et talons hauts. Comment allait-elle arriver à marcher perchée sur ces échasses ? se demanda Jeanjean quand il vit sa fille arpenter la maison et cogner du pied ainsi chaussée. En plus, ça cassait les oreilles, ce trottinement perpétuel ! Quant à la pauvre Jeanine, toute chamboulée, elle opta pour ce qu’elle trouva de plus « potable », selon ses dires, dans son armoire, à savoir une robe d’été sans manches sur laquelle elle passerait un gilet. Elle demanda à sa fille de la coiffer et exhuma pour l’occasion d’un placard de la cuisine une vieille bombe de laque. Puis, fourrageant sous sa robe, elle rajusta une dernière fois ses bas, qui tirebouchonnaient toujours sur ses chevilles, au désespoir de sa fille. Pour Jeanjean, cela tombait bien, il mettrait les vêtements récemment achetés.
Celui qui posa problème fut Monmon. Il accepta, à reculons, de mettre la chemise offerte par Aurore, mais à condition d’en fermer le col jusqu’au dernier bouton, par crainte des courants d’air sur sa gorge. Aurore eut beau lui dire qu’il allait se sentir étranglé et qu’on ne fermait son col complètement que
