Le bois de la discorde
4 RÉSUMÉ : Raymond, alias Monmon, vient de rentrer chez les Boiscolas. Il s’agit du fils d’un lointain cousin de Jean, dont la mère est morte en couches. Très vite, le garçon, qui présente une légère déficience mentale, est devenu le souffre-douleur de son père. Un jour qu’il leur rendait visite quinze ans plus tôt, Jeanjean a décidé de l’emmener avec lui pour le sauver des coups. C’est Aurore la première qui a réussi à communiquer avec lui. Petit à petit, il a trouvé sa place dans la famille. Reconnaissant et plein d’affection pour Jean, Raymond l’appelle «papa». (Voir Veillées nos 3446 et suivants.)
Soucieux de s’intéresser à la vie de « son » village, Monmon pressa Jeanjean de questions sur le chemin du retour. Mais ce dernier, content d’habitude de discuter avec son protégé, qui trouvait toujours le moyen de le faire rire au détour d’une phrase, ne répondit que par monosyllabes. Le pauvre garçon, croyant avoir dit ou fait quelque chose de mal, hocha compulsivement la tête jusqu’à la maison. La table était déjà mise et les deux femmes s’impatientaient.
– Dis donc, Boiscolas, il s’agirait de prévenir quand tu vas au bistrot ! Tant pis pour toi, les tofailles sont trop cuites, dit Jeanine en les voyant descendre le chemin.
Ce qui ne contribua pas à rendre sa bonne humeur à son mari. Il raffolait de ce plat de pommes de terre, de lard et d’oignons mêlés qu’on faisait toujours quand Aurore venait. Le repas fut silencieux. Monmon restait le nez dans son assiette, persuadé d’avoir contrarié son papa chéri. Il ne retrouva son enthousiasme que lorsque Aurore apporta sur la table une magnifique tarte. Pour ranimer un peu l’ambiance, la jeune fille crut bon de dire qu’elle avait vu passer, sur la route qui surplombait la maison, la voiture de Stéphane Grandperrin.
– C’est le bruit du moteur qui a attiré mon attention, il devait aller sacrément vite.
Jeanjean pensa que c’était de la folie, au vu des virages, parfois en épingle à cheveux, qui rendaient la voie dangereuse à
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