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Noémie et Maxime en Irlande, Dublin
Noémie et Maxime en Irlande, Dublin
Noémie et Maxime en Irlande, Dublin
Livre électronique176 pages2 heures

Noémie et Maxime en Irlande, Dublin

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À propos de ce livre électronique

Les jumeaux Noémie et Maxime poursuivent leur voyage d’une année en Europe avec leurs parents. En cette fin d’août, ils se trouvent à Dublin, la capitale de l’Irlande.

Dans le quartier Kilmainham, ils visitent le manoir O’Shaughnessy, maintenant transformé en musée, et disparaissent malencontreusement par une porte secrète. Alors que leurs parents et les policiers de la Garda se mettent à leur recherche, les jumeaux doivent parcourir les égouts de Dublin pour trouver une issue.

Pourquoi ont-ils l’impression qu’on leur veut du mal ? Qui est ce personnage étrange qui leur vient en aide ? Comment nos héros se sortiront-ils de ce mauvais pas ?
LangueFrançais
Date de sortie28 avr. 2021
ISBN9782924785225
Noémie et Maxime en Irlande, Dublin
Auteur

Suzie Pelletier

Native de Sherbrooke, Suzie Pelletier habite Kirkland, dans l’ouest de l’île de Montréal, depuis plus de 25 ans. Elle écrit des nouvelles depuis l'adolescence. Elle est également une conférencière inspirée, une animatrice scolaire d'expérience et un coach en écriture.

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    Aperçu du livre

    Noémie et Maxime en Irlande, Dublin - Suzie Pelletier

    Chapitre 1

    Dublin, Temple Bar, 11 août

    Isabelle Fournier lève les yeux vers le plafond pour exprimer sa frustration. Pourquoi n’arrive-t-elle pas à écrire aujourd’hui? Pourtant, elle profite d’un certain confort. Une table de travail et une chaise capitonnée ont été installées dans le salon de l’appartement qu’elle habite avec sa famille, dans le quartier historique de Temple Bar à Dublin. Normalement, elle s’y sent à l’aise.

    Depuis le matin, elle tente d’achever le rapport de ses recherches en Irlande. D’habitude, elle aborde cette phase avec enthousiasme, mais là, son clavier la boude. Son ordinateur portatif est ouvert devant elle, ses notes accumulées depuis son arrivée en Europe tapissent la surface plane, mais ses idées ne s’organisent pas pour former un texte cohérent.

    Les cris de vacanciers qui circulent dans la rue piétonnière, sous la fenêtre du salon, brisent sa réflexion. Du bout de l’index, elle lance les chansons rythmées du groupe irlandais The Chieftains sur son téléphone.

    Isabelle frotte son visage avec sa main. Pourquoi n’arrive-t-elle pas à se concentrer? Un rire narquois s’échappe de sa bouche. Elle connaît si bien la réponse! En ce moment, elle voudrait visiter le site de Newgrange, dans le comté de Meath, au nord de Dublin, avec sa famille. «Je pourrais les rejoindre en une heure…» songe-t-elle.

    Elle soupire devant le dilemme. Pendant que Simon et les jumeaux explorent l’un des plus célèbres sites archéologiques d’Irlande, elle doit travailler. En effet, elle a accepté un contrat de recherche qui l’amène à rencontrer des universitaires et des spécialistes en architecture partout en Europe. Sa famille l’accompagne. Leur passage en Irlande n’est que la première étape. Isabelle souffle bruyamment. Simon, Noémie et Maxime sont en vacances, eux. En somme, elle doit bosser afin que les autres en profitent! Ça la frustre!

    Depuis début juillet, Isabelle analyse les méthodes de construction utilisées en Irlande pour valoriser le développement durable et la protection de l’environnement. À son retour au Canada, elle poursuivra ses travaux pour intégrer ce qu’elle aura appris dans les procédés québécois. Et, pour y arriver, elle doit terminer ce rapport.

    Isabelle appuie ses coudes sur la table et relève ses mains pour y déposer son menton. Fermant les yeux, elle plonge dans ses souvenirs. Elle a failli rejeter cette offre de recherche en Europe pourtant stimulante. En fait, elle refusait de vivre loin de sa famille pendant une longue année. Finalement, son conjoint Simon, enseignant en histoire médiévale au cégep André-Laurendeau, a pris un congé sabbatique pour l’accompagner avec leurs jumeaux de quatorze ans, Noémie et Maxime.

    Soudain, une douce consolation réchauffe le cœur d’Isabelle et la fait sourire. Dans quelques jours, la famille retrouvera un quotidien plus normal. La prochaine année scolaire va s’amorcer. Noémie et Maxime profiteront des leçons de leur père pendant qu’elle-même accomplira ses tâches. Les visites seront réservées pour le week-end, et elle y participera.

    Isabelle relève brusquement la tête, et ses yeux s’arrondissent d’effroi. Sa respiration s’accélère. Si les jumeaux disparaissaient à Newgrange, Simon devrait les chercher seul. Elle secoue la tête pour chasser son anxiété. «Quelle idée saugrenue! Je ne dois surtout pas penser à ça!» s’encourage-t-elle intérieurement. Elle ravale sa salive pour se calmer.

    Pourtant, avec Noémie et Maxime, tout est possible. La famille Fournier-Turcotte est arrivée en Irlande le premier juillet dernier. En quelques semaines, les jumeaux ont réussi à se placer deux fois dans des situations dangereuses. Isabelle effectue un rapide calcul mental. Ils résident à Dublin depuis sept jours et aucun incident ne s’est produit. Ah! La journée doit se terminer avant que ses craintes ne deviennent réalité!

    La mère de famille souffle lentement pour réduire la tension qui s’accumule dans son corps depuis le matin. Elle regarde sa montre. Onze heures! Elle doit retrouver sa concentration. Elle se lève et exécute quelques exercices pour chasser le stress qui s’est installé dans ses épaules. Elle laisse sortir une expiration profonde, puis elle se rassoit devant son clavier. Dès que ce sera fini, elle pourra profiter d’une semaine de vacances avec sa famille.

    Isabelle a hâte de visiter tous les coins de Dublin, une ville aux styles architecturaux très variés. Mais avant, elle doit rédiger ce compte rendu attendu par son superviseur de recherche. Elle sourit. Si Noémie, son adolescente rebelle, se trouvait dans la pièce, elle lui balancerait l’une de ses expressions préférées: «Grouille-toi!»

    Isabelle observe son ordinateur d’un regard contrarié. «Allez! Hop!» se répète-t-elle en se frottant les mains pour s’encourager. Elle place ses doigts sur le clavier et patiente quelques secondes. Rien. Blocage complet. Sa frustration s’intensifie. Elle se lève et se dirige vers le coin cuisine de l’appartement. Elle remplit la bouilloire et la connecte à la prise de courant, puis elle sort une tasse et la boîte de thé en sachets. La routine l’aide à se calmer.

    Pendant qu’elle attend, elle se remémore le passage de la famille à l’île d’Achill. Noémie a d’abord résisté face au voyage. Le périple aux étapes multiples lui faisait peur. Quitter sa ville et ses camarades semblait impossible pour l’adolescente. Puis elle a vu la magnifique plage de Keel dans un album photo de Mathilde, son amie d’enfance, qui avait déjà visité ce lieu enchanteur avec ses parents. Noémie a alors demandé à commencer le voyage par cette destination. Pour aider sa fille à mieux accepter leur long séjour en Europe, Isabelle a consenti à modifier son itinéraire.

    De son côté, Maxime a tout accepté avec enthousiasme, même le fait que son père devienne son professeur pour la prochaine année scolaire.

    À leur arrivée à l’île d’Achill, Noémie s’est plainte qu’un petit bonhomme habillé de vert la suivait partout. Personne d’autre ne l’apercevait. Incomprise, déterminée à prouver son point, Noémie a tenté de capturer le curieux personnage. Maxime a essayé de la raisonner, sans succès. Devant l’air résolu de sa sœur, il a dû se contenter de l’accompagner. Captifs d’une caverne en raison de la marée montante, puis arrêtés par la Garda¹, les jumeaux en ont fait voir de toutes les couleurs à leurs parents².

    Dans la cuisine, la bouilloire siffle. Isabelle verse de l’eau chaude sur le sachet de thé Darjeeling. En attendant les trois minutes que prend l’infusion, elle se rappelle leur séjour dans le Connemara. Cette fois, la Confrérie des pirates modernes a kidnappé Maxime parce qu’il s’était retrouvé involontairement en possession d’une information compromettante. Noémie et leur nouvel ami Dermot se sont lancés aux trousses des bandits pour secourir l’adolescent. Bien sûr, la mésaventure des jumeaux a donné des sueurs froides à Isabelle et Simon.

    Quand la minuterie lui indique que son thé est prêt, Isabelle retire le sachet puis, tenant la tasse à deux mains, elle y goûte. Perdue dans ses souvenirs, elle marche lentement jusqu’à sa table de travail. Les questions fusent. Leur séjour à Dublin se poursuivra-t-il dans la quiétude? Ou les jumeaux se feront-ils entraîner dans une autre aventure abracadabrante avant le départ de la famille pour l’Écosse, prévu le 19 août?

    La femme s’arrête au milieu du salon et ferme les yeux un moment. «Il suffit d’imaginer un futur positif pour que celui-ci se réalise», pense-t-elle. Le dicton rend la scientifique quelque peu perplexe. Avalant une gorgée de thé chaud, elle décide de laisser à demain ce qui appartient à demain.

    L’architecte s’assoit devant son ordinateur et dépose sa tasse à côté. Elle frotte ses mains l’une contre l’autre, puis place ses doigts sur le clavier. Ses idées s’organisent enfin, et elle arrive à mettre sous forme de rapport les apprentissages accumulés au cours de ses rencontres en Irlande.

    Quelque temps plus tard, Isabelle envoie par courriel à son superviseur le document maintenant terminé. Notant l’heure, elle constate que le reste de la famille reviendra bientôt de sa visite. Elle décide de préparer un repas qui contentera les affamés.

    Quand son mari et les jumeaux se présentent finalement à l’appartement, des odeurs de poulet au curry titillent leurs narines et aiguisent leur appétit.

    — Miam! Ça sent bon ici! Quand est-ce qu’on mange? demande Maxime en frottant son ventre de ses mains.

    — Des mets indiens! Cool! ajoute Noémie.

    Simon s’approche et embrasse sa femme. Il note que le stress qui habitait Isabelle au matin a disparu.

    — À ce que je vois, tu as terminé ton rapport, en conclut-il. J’aime bien l’air de vacances qui s’affiche sur ton visage.

    — Tu as raison, je me sens mieux. Ne touchez pas à la bouffe, les enfants! Allez d’abord vous rafraîchir.

    Isabelle a tout organisé. La table pour quatre personnes est garnie d’une nappe blanche aux dessins floraux. Le montage des couverts suggère un repas de trois services. Une bouteille de vin Alsace Pinot gris, moelleux et liquoreux à souhait, attend les adultes. Un coca et un soda gingembre sont placés devant les assiettes de Maxime et Noémie. Les jumeaux notent avec étonnement l’ampleur du souper qui leur est offert.

    — Wow! Maman, qu’est-ce qu’on fête? demande Noémie.

    — Les vacances bien méritées de votre mère, peut-être? suggère Simon.

    — Vrai! répond Isabelle. De plus, nous avons réussi à passer une semaine sans que l’un de vous deux se retrouve dans une aventure périlleuse.

    Noémie et Maxime se regardent et grimacent. Ils s’installent côte à côte, croisent leurs bras sur leur poitrine et collent leurs épaules. Simon sourit, sachant très bien ce qui s’en vient. Il admire cette manière qu’ont les jumeaux de communiquer en formulant leurs phrases à deux.

    — Ce n’est quand même pas… commence Noémie.

    — … de notre faute! poursuit Maxime.

    — Comment pouvais-je comprendre…

    — … qui était le leprechaun…

    — … à l’île d’Achill, ajoute Noémie.

    — Et moi, je ne savais pas… explique Maxime.

    — … que la Confrérie des pirates modernes…

    — … allait m’enlever dans le Connemara!

    Les jumeaux attendent la réaction de leurs parents avec défi. Simon, admiratif, les regarde un instant avec amusement, puis il se tourne vers sa femme.

    — Je n’arrive pas à comprendre comment ils font pour discuter ainsi sans se tromper. Ils ne perdent jamais le fil de la conversation.

    — Ouais, ils ont de la pratique, note Isabelle. Ils ont commencé ça dès qu’ils ont appris à parler. Moi, je suis déjà contente de pouvoir décoder leur langage.

    — Bon! Mangeons avant de crever de faim! annoncent à l’unisson les jumeaux alors que les parents éclatent de rire.


    1. Garda Síochána na hÉireann (la Garda) signifie «gardien de l’Irlande». Il s’agit du corps policier non armé d’Irlande.

    2. Pelletier, Suzie. Noémie et Maxime en Irlande, L’île d’Achill, Éditions du Défi, Kirkland, 2018.

    Chapitre 2

    Temple Bar, 12 août

    Simon s’affaire à préparer le déjeuner pour sa famille. Du coin de l’œil, il note que la pluie torrentielle frappe toujours la fenêtre de la cuisine. La technologie moderne lui permettant de prévoir ces intempéries, il a planifié une journée de repos pour ce dimanche. Cette pause était de toute façon essentielle dans leur vie mouvementée de voyageurs. Ils en profiteront pour reprendre leur souffle.

    Aidé de Noémie et Maxime, Simon a organisé les visites de la dernière semaine en choisissant les lieux qui intéressent moins sa femme, puisqu’elle devait travailler. Il a donc piloté ses enfants de tous bords, tous côtés depuis leur arrivée à Dublin. Ainsi, la fatigue se fait sentir, pour lui autant que pour les jumeaux.

    Il soupire en se rappelant que ses vacances se termineront bientôt. Hier, il a reçu le matériel pour la rentrée scolaire. Il a prévu une vidéoconférence ce jeudi avec le directeur adjoint de l’école secondaire de Noémie et Maxime. Ce dernier lui donnera le soutien dont il a besoin au cours de l’année. Son métier d’enseignant au cégep l’aidant, Simon se sent à l’aise avec la tâche, mais il devra ajuster son rythme pour qu’il convienne à des adolescents de quatorze ans.

    Pour le moment, il veut profiter de cette journée de repos. Il met tous les boutons du poêle au point neutre et s’assure que les fruits et le fromage ont une place de choix sur la table. Un repas de roi pour nourrir ses affamés.

    — Noémie! Maxime! Le déjeuner est servi! annonce-t-il d’une voix forte.

    Personne ne lui répond. Il sait que sa femme dort à poings fermés. Même le sifflet agressif

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