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Noémie et Maxime au pays de Galles
Noémie et Maxime au pays de Galles
Noémie et Maxime au pays de Galles
Livre électronique174 pages2 heures

Noémie et Maxime au pays de Galles

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À propos de ce livre électronique

Dans ce cinquième livre de la collection, Noémie et Maxime, les jumeaux de quatorze ans, se retrouvent sur l’île d’Anglesey avec leurs parents. Attirés par la culture celte, ils se préparent à participer à la fête de la Samain, prévue le 31 octobre, avec les habitants de la ville de Llangefni.

Maxime et Noémie vivent chacun de vives émotions : le premier voit des zombies tandis que sa sœur soupçonne des inconnus de suivre sa famille.

Les évènements se précipitent quand, au cours des festivités, ils perdent le contact avec leurs parents. Où sont-ils passés ? Est-ce qu’un danger les menace ?
LangueFrançais
Date de sortie20 avr. 2022
ISBN9782924785317
Noémie et Maxime au pays de Galles
Auteur

Suzie Pelletier

Native de Sherbrooke, Suzie Pelletier habite Kirkland, dans l’ouest de l’île de Montréal, depuis plus de 25 ans. Elle écrit des nouvelles depuis l'adolescence. Elle est également une conférencière inspirée, une animatrice scolaire d'expérience et un coach en écriture.

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    Aperçu du livre

    Noémie et Maxime au pays de Galles - Suzie Pelletier

    Chapitre 1

    Aberporth Beach, 27 octobre, 13 h 30

    Isabelle Fournier ferme les yeux et laisse le vent d’automne jouer dans ses cheveux blonds. Elle adore vivre en nature. Ici, l’air salin et le bruit des vagues l’aident à retrouver l’ambiance des voyages et des vacances. Ça lui fait du bien. Ses dernières semaines de travail se sont avérées si intenses! Elle expire lentement.

    À leur départ du parc national du Pembrokeshire, situé dans le sud-ouest du pays de Galles, Isabelle et sa famille ont pris la route vers leur prochaine destination: l’île d’Anglesey, à 250 kilomètres plus au nord. La région montagneuse qu’ils traversent, morcelée pendant des millions d’années par l’érosion et quelques glaciations, se laisse fouetter par les vents de la mer d’Irlande.

    L’automne a sonné sur ce coin de la planète comme ailleurs dans le monde. Pourtant, le soleil brille et invite les randonneurs à porter leurs verres fumés.

    Isabelle inspire profondément. Ses enfants, Noémie et Maxime, ont eu raison de suggérer cet arrêt à Aberporth, sur le bord de la baie de Cardigan. Alors que les jumeaux se dégourdissent les jambes en marchant sur le sable doré, elle s’assoit sur un banc de parc installé sur une butte, face à l’océan. Son mari, Simon, est parti à la recherche de café.

    Isabelle observe cette petite baie encastrée entre deux immenses rocs foncés. Elle savoure particulièrement cet instant de détente. Elle sent que la tension accumulée dans son corps à cause de l’intensité de son travail commence enfin à baisser. Le vent qui siffle à ses oreilles la revigore. Elle appuie son dos confortablement sur le bois du banc qu’elle occupe, étire ses jambes devant elle et croise ses chevilles. Elle porte sa réflexion sur le boulot qu’elle accomplit en Europe.

    L’architecte vient de terminer une phase importante de ses recherches. Elle et sa famille se trouvaient à Cardiff, la capitale du pays de Galles, depuis quelques semaines. Le quotidien d’Isabelle se résumait à de nombreuses rencontres avec des maîtres constructeurs, des représentants de compagnies de fabrication et des spécialistes en urbanisme. Elle a travaillé près de douze heures par jour, discutant avec des membres de la Faculté des sciences appliquées de Cardiff, mais aussi avec d’autres experts ailleurs en Europe, par vidéoconférence. Pour avancer plus vite, elle n’a pris aucun congé.

    S’est ajoutée une demande de son directeur de projet de l’Université Laval, à Québec. Isabelle a dû préparer une présentation de deux heures qui s’intitulait «Les énergies vertes et l’architecture». Le souvenir de l’évènement qui a eu lieu la veille la fait sourire. Elle s’attendait à s’adresser à quelques collègues québécois. Quand elle s’est connectée à distance, elle s’est retrouvée devant un groupe d’au moins soixante personnes qui se trouvait dans un auditorium.

    Lorsque son directeur a commencé son introduction, Isabelle a constaté qu’il utilisait un micro pour que tous les participants l’entendent bien. Elle a vite compris que trois professeurs de l’Université d’Illinois, deux architectes de la Californie et d’autres à Toronto, Halifax et Vancouver s’étaient greffés à l’évènement en vidéoconférence. Tous avaient lu le rapport préliminaire qu’elle avait produit le mois précédent et voulaient absolument en parler avec elle.

    Elle en a conclu que le sujet de sa recherche intéressait autant les professionnels de l’Amérique du Nord que ceux de l’Europe. La discussion a finalement duré plus de quatre heures. Comme Isabelle affichait des signes de fatigue, son tuteur a terminé l’appel à dix-sept heures, heure de Montréal, soit vingt-trois heures à Cardiff. Il a invité les participants à acheminer leurs questions et leurs suggestions directement à Isabelle.

    Assise sur le banc, elle regarde la splendeur de la mer illuminée par le soleil d’automne. Une rafale la secoue soudainement. Elle ferme les yeux un instant pour éviter que des grains de sable s’y logent, puis elle les rouvre pour s’assurer que ses enfants sont toujours dans son champ de vision. Satisfaite, elle retourne à sa réflexion.

    La veille, avant de se coucher, elle a dû désactiver le signal sonore de son téléphone qui l’avise de la réception de messages. Depuis la fin de sa conférence, ceux-ci rentrent à raison d’une dizaine à l’heure! Certains comprennent plusieurs pages. Isabelle est étonnée de l’effet de sa recherche sur les universitaires, les professionnels en architecture et les spécialistes en protection de l’environnement. Toutefois, elle se sent très fière d’avoir accepté cette étude si importante.

    Elle se souvient de sa réaction quand elle a réalisé que cet emploi lui ferait passer une année en Europe et qu’elle ne verrait sa famille qu’une semaine tous les deux ou trois mois. Elle a failli refuser. Heureusement, son mari Simon lui a présenté une solution fort intéressante. Le professeur d’histoire au cégep a proposé de prendre une année sabbatique pour voyager avec elle et leurs enfants. En contrepartie, il est devenu l’enseignant des adolescents dès septembre dernier pour leur permettre de terminer leur troisième année de secondaire au cours du périple.

    Isabelle frotte ses bras avec ses mains. En ce 27 octobre, au pays de Galles, le thermomètre grimpe à peine au-delà de dix degrés Celsius. Cette température s’avère assez régulière ici, d’une année à l’autre. Ça ne ressemble pas à la météo du Québec, qui peut varier beaucoup à l’approche du 1er novembre. D’ailleurs, on peut passer l’Halloween sous la pluie battante ou dans la chaleur de l’été indien. À quelques occasions, Noémie et Maxime ont dû enfiler leurs vêtements d’hiver sous leur costume, tant il faisait froid. Ces souvenirs lui font apprécier la douceur que la nature galloise lui offre aujourd’hui.

    Elle regarde ses jumeaux de quatorze ans marcher côte à côte sur la plage longue d’une cinquantaine de mètres. Ils sont habillés chaudement pour résister aux rafales qui viennent du large. Noémie a attaché sa crinière rousse et frisée qu’elle a héritée de son père. Maxime quant à lui garde ses cheveux blonds courts. La jeune fille avance lentement, les deux mains dans les poches de son manteau. Celui de son jumeau est ouvert et flotte au vent. Isabelle le sait moins frileux que sa sœur.

    Alors qu’ils poursuivent leur marche, le gros rocher qui se trouve à quelques mètres d’Isabelle lui bloque la vue. Aussitôt, elle se lève, effectue un pas vers la plage et vérifie où sont rendus Noémie et Maxime. Puis elle s’assoit à nouveau sur le banc.

    Pourquoi s’inquiète-t-elle toujours quand ses adolescents de quatorze ans s’éloignent d’elle ou de Simon? Ne lui montrent-ils pas chaque jour à quel point ils deviennent responsables? Elle soupire. La réponse est plus qu’évidente! Elle voyage avec sa famille depuis début juillet, et les jumeaux ont réussi à se placer quatre fois en situation dangereuse.

    Elle se rappelle douloureusement les trois disparitions de Noémie et Maxime en Irlande. D’abord, ils sont restés captifs dans une grotte à cause de la marée montante, sur l’île d’Achill, dans l’ouest du comté de Mayo. Moins d’une semaine après, Maxime s’est fait kidnapper par la Confrérie des pirates modernes, dans le Connemara. Quelque temps plus tard, les adolescents ont franchi la porte secrète d’un musée et se sont retrouvés prisonniers des égouts de Dublin¹.

    Isabelle frotte son visage avec ses mains pour chasser son inconfort. Les aventures de Noémie et Maxime en Irlande se sont bien terminées, c’est vrai, mais la frousse qu’elle a ressentie à ce moment-là semble encore présente en elle. Et ce n’est pas tout! À Inverness, en Écosse, les jumeaux et Simon ont décidé de s’impliquer dans une battue pour chercher deux enfants disparus. Isabelle ne pouvait pas y participer, car elle se trouvait à Édimbourg, à trois heures de route en allant vers le sud. Cette fois, c’est Simon qui s’est retrouvé en danger. Il s’est même fait tabasser par les kidnappeurs² !

    Isabelle entend des bruits de pas derrière elle. Elle tourne vivement la tête pour vérifier ce qui se passe. Elle sourit à Simon, qui revient les bras chargés de victuailles.

    — Hé! Je croyais que tu allais seulement chercher du café! lui dit-elle.

    — Ouais! Quand je suis arrivé au petit resto, le cuisinier sortait des gaufres du four. Ça sentait si bon. Il m’a proposé de les garnir à notre convenance. Je trouvais que ça allait bien avec nos boissons. J’étais obligé d’en acheter également pour les jumeaux, tu comprends. J’ai choisi des fruits et de la crème fouettée pour toi et Noémie, des noix et un coulis de caramel pour Maxime et moi. J’ai aussi demandé des chocolats chauds pour les enfants.

    Isabelle prend le contenant sur lequel un post-it jaune indique son nom.

    — Merci pour les gaufres. Elles sentent bon. Je remarque que tu as acheté de nouveaux gobelets de type thermos.

    — Il fait à peine dix degrés, aujourd’hui. Les boissons auraient refroidi le temps que je revienne ici. Tu as vu, les tasses portent un sigle celte. Je trouvais que ça allait bien avec le thème de notre périple au pays de Galles.

    — Tu as raison. En plus, nous avons usé celles que nous avons apportées de Montréal, répond Isabelle. Ça fait déjà quatre mois que nous sommes partis, quand même!

    Isabelle hume le parfum sucré des pâtisseries. Elle envoie un regard taquin à Simon.

    — Tu vas chercher les jumeaux ou nous mangeons les gaufres à nous deux?

    Simon éclate de rire et s’élance au pas de course dans le sentier en pente qui mène à la plage. Isabelle sourit en le voyant attraper ses enfants de chaque côté avec ses longs bras.

    Elle prend une grande bouffée d’air frais et ferme les yeux. Son geste laisse échapper un autre morceau de stress. Elle a besoin des prochains jours pour se détendre. Ils ont réservé des chambres pour une semaine à l’Auberge du Faisan, une bâtisse historique située dans le village de Llangefni, au cœur de l’île d’Anglesey. À cette époque de l’année, l’établissement sera presque inoccupé, car le tourisme diminue en automne. Sur son site Web, on promet un petit-déjeuner gallois qu’Isabelle a bien hâte de goûter.

    Elle regarde Simon et ses enfants s’approcher d’elle. La scène la fait sourire. Au moins, cette fois, elle passera les prochains jours avec eux… sans travailler! Elle s’assurera que les jumeaux et son mari n’embarqueront pas dans une aventure dangereuse.


    1. Voir les autres romans de la collection Noémie et Maxime en voyage à la fin du livre.

    2. 

    Pelletier, Suzie

    . Noémie et Maxime en Écosse, Inverness, Éditions du Défi, Kirkland, 2021.

    Chapitre 2

    Les membres de la famille Fournier-Turcotte s’assoient autour d’une table de piquenique pour déguster leur collation. Simon regarde le téléphone de sa femme. Bien qu’elle ait coupé le son des notifications, l’écran s’allume chaque fois qu’arrive un courriel.

    — Combien de demandes d’information as-tu reçues à la suite de ta conférence? questionne-t-il.

    Isabelle déverrouille son appareil et ouvre la messagerie.

    — Je ne les ai pas comptées. J’en ai reçu une dizaine dans la dernière demi-heure. Le soleil se lève à peine au Québec, mais le nombre de courriels augmente déjà rapidement. Certains universitaires m’en ont fait parvenir plus d’un. Pour l’instant, je les remercie seulement. Je devrai examiner leurs demandes en détail, probablement dans les prochains jours.

    — Maman, je n’arrive pas à savoir si ça te rend heureuse ou si ça te dérange, indique Noémie.

    — Je ressens un mélange des deux, répond Isabelle. Cette situation me forcera à travailler pendant nos vacances et ça m’irrite un peu. Par contre, je me sens flattée de toute cette attention. Mon projet de recherche intéresse beaucoup de gens à travers le monde. Ça montre l’importance

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