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Noémie et Maxime en France: Vaison-la-Romaine
Noémie et Maxime en France: Vaison-la-Romaine
Noémie et Maxime en France: Vaison-la-Romaine
Livre électronique172 pages2 heures

Noémie et Maxime en France: Vaison-la-Romaine

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À propos de ce livre électronique

Dans ce septième roman de cette collection, les jumeaux Noémie et Maxime ainsi que leurs parents séjournent en France, à Vaison-la-Romaine, une ville chargée d’histoire. Au cours d’une visite du théâtre romain, les adolescents découvrent le cadavre d’un jeune homme nommé Étienne Moulin. Les soupçons se portent sur Maxime qui, au moment du meurtre marchait seul dans la ville. Sa vive discussion avec le garçon décédé, quelques heures avant la mort de celui-ci, joue également contre lui. Sa famille, ses amis et l’avocat Mathis Ménard réussiront-ils à le sortir du pétrin ?
LangueFrançais
Date de sortie10 févr. 2024
ISBN9782924785393
Noémie et Maxime en France: Vaison-la-Romaine
Auteur

Suzie Pelletier

Native de Sherbrooke, Suzie Pelletier habite Kirkland, dans l’ouest de l’île de Montréal, depuis plus de 25 ans. Elle écrit des nouvelles depuis l'adolescence. Elle est également une conférencière inspirée, une animatrice scolaire d'expérience et un coach en écriture.

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    Aperçu du livre

    Noémie et Maxime en France - Suzie Pelletier

    Chapitre 1

    Vaison-la-Romaine, France, 31 janvier, 17 h

    Simon Turcotte ralentit la voiture pour l’engager de façon sécuritaire sur la route Orange, afin de se rendre à l’auberge où il habitera avec sa famille pendant quelques jours. Noémie ouvre ­aussitôt les paupières. La jeune fille de quatorze ans a sommeillé durant une partie du trajet entre Paris et Vaison-la-Romaine. Maxime lève les yeux de sa tablette. Isabelle Fournier, la mère des jumeaux, lâche un soupir de soulagement.

    — On est arrivés? demande Noémie en bâillant.

    — Oui, ma chouette, répond Isabelle. As-tu bien dormi?

    — Ça m’a redonné de l’énergie, je crois, affirme l’adolescente en vérifiant sa montre. Wow! Déjà dix-sept heures! Ça a pris huit heures pour descendre de Paris!

    — Incluant quelques arrêts pour manger, faire le plein d’essence et changer de chauffeur, précise Simon.

    Assis à côté de sa jumelle, Maxime ferme sa tablette et affiche un regard satisfait.

    — J’ai terminé la lecture du premier tome de la série Le cycle de Dune. Le roman date des années soixante, mais l’univers complètement inventé rend le récit intemporel. J’ai hâte d’entamer le deuxième!

    — Je suis content de t’avoir recommandé les livres de l’auteur américain Frank Herbert, indique Simon. Je me doutais que tu aimerais ce genre de science-fiction plutôt imaginatif.

    — Hum! Savez-vous que le cinéaste québécois Denis Villeneuve est en train d’en faire un film? émet Isabelle. Ça devrait arriver sur nos écrans d’ici un an ou deux. En 2020 ou 2021.

    — Cool! se réjouit Maxime. Nous serons de retour à Montréal avant ça! J’inviterai Mathilde au cinéma pour le voir. Elle sera ravie.

    Simon navigue lentement dans les petites artères de Vaison-la-Romaine pour se rendre à l’Auberge Guyot, au sud de la rivière Ouvèze. Il suit les instructions verbales du GPS. Il emprunte une ruelle pour stationner le véhicule à l’arrière de la bâtisse. Les Fournier-Turcotte sortent paresseusement de la camionnette. Chacun étire ses muscles pour chasser l’inconfort causé par le long trajet depuis la capitale de la France, où ils ont habité pendant une quinzaine de jours.

    Personne ne se plaint. Les Fournier-Turcotte se considèrent très chanceux de pouvoir voyager en Europe durant toute une année. Les déplacements s’avèrent nécessaires pour explorer autant de lieux. Ils sont partis de Montréal le 30 juin dernier. Depuis, ils ont visité plusieurs pays dont l’Irlande, l’Écosse, le pays de Galles, l’Angleterre, les ­Pays-Bas, la Suisse et maintenant la France.

    Certaines parties de leur circuit européen leur paraissent plus exigeantes. À titre d’exemple, ils ont quitté la ville d’Interlaken en Suisse le 4 ­janvier pour commencer une étape à réaliser en deux semaines. L’itinéraire complexe leur a fait ratisser le nord de la France, les amenant à ­parcourir plus de 2 000 kilomètres. Ils ont exploré des cités anciennes fort intéressantes dont Strasbourg, Metz, Lille, Le Havre, Caen, Saint-Malo, Brest et Renne, avant de s’arrêter à Paris. Les Fournier-Turcotte ont habilement jonglé avec les heures de classe des adolescents, les visites de sites touristiques et les déplacements. Malgré tout, ça les a fatigués.

    Leur séjour à Paris devait leur permettre de se reposer un peu. La capitale française se montre si riche en culture et en histoire que les Fournier-Turcotte ont plutôt traversé plusieurs fois la ville, en tous sens, afin de ne rien manquer.

    Simon, devenu le professeur de Noémie et Maxime durant le voyage, s’évertue à composer un horaire flexible pour leurs études. Les adolescents doivent terminer l’année scolaire en même temps que les autres élèves du Québec. Le fait que des contrôles écrits soient programmés au cours de la prochaine semaine ajoute du stress aux jumeaux et à leur enseignant. Pour cette raison, la famille a prévu rester quelque temps à Vaison-la-Romaine. Le père-professeur ajustera les visites des sites touristiques, dont Noémie et Maxime raffolent, aux heures de révision et d’examen pour ne pas trop charger leur séjour.

    Simon observe autour de lui. Les rayons obliques du soleil jouent sur les murs en pierres des maisons pour les irradier de couleurs chatoyantes. Comme au Québec, l’astre se couche tôt en hiver. Par contre, les conditions environnementales de la France sont beaucoup plus clémentes en cette fin janvier. Paris leur a présenté un climat plutôt humide, mais la température n’a pas descendu sous zéro. Il lève le nez pour sentir la brise.

    — L’air est chaud, note-t-il.

    Maxime prend son téléphone et cherche l’application de la météo.

    — Tu as raison. Il fait encore huit degrés Celsius. Ça ne baissera pas sous la barre des deux degrés au cours de la nuit.

    L’adolescent suit ses parents et sa sœur à l’intérieur de l’Auberge Guyot, où une femme d’environ soixante-dix ans les accueille. Son air jovial et ses yeux rieurs lui donnent une allure sympathique. Elle note que les Fournier-Turcotte ne portent pas de manteaux, mais plutôt des chandails en laine.

    — Ah! Je croyais que vous arriviez de Paris, affirme-t-elle. Vous venez sûrement du sud pour être si peu habillés! J’espère que vous avez apporté des vêtements plus chauds. Il fait froid, ici.

    — Comment ça? lâche Maxime avec étonnement. À Montréal, en ce moment, le thermomètre marque moins vingt degrés. Ça baissera sous les moins trente au cours de la nuit. Disons que dans le Vaucluse, ça reste agréable.

    — Si glacial que ça, vraiment? répond la dame en fronçant les sourcils. C’est pire qu’en Norvège…

    Simon ressent soudainement la fatigue du voyage. Il coupe court à la conversation qui, connaissant Maxime, pourrait s’étirer sur des aspects techniques de la météo locale et dévier vers le réchauffement de la planète.

    — Bonsoir! Je me nomme Simon Turcotte. Je vous présente ma femme, Isabelle Fournier, et nos deux adolescents, Noémie et Maxime.

    La dame examine son registre et attrape une clé, sur le grand tableau derrière elle, qu’elle remet à Simon.

    — Voilà. Nous avons préparé le studio 103. Vous y avez accès par une porte privée à l’extérieur de l’auberge. Votre forfait comprend les petits-déj’. Nous les servons dans le bar juste derrière vous.

    Elle appuie ses coudes sur le comptoir et dévisage Noémie et Maxime:

    — J’ai quelque chose pour vous, les gosses. J’achète chaque année du sirop d’érable du Québec pour les crêpes. Il m’en reste de l’an dernier. Vous aurez l’impression de vous retrouver chez vous.

    Maxime lui retourne un large sourire. L’idée du repas sucré au goût de chez lui prend le dessus sur sa fatigue et réveille sa faim.

    L’hôtelière se redresse pour continuer sa conversation avec les parents:

    — Je suis madame Guyot, la propriétaire. Vous pouvez m’appeler Michelle. Je vous souhaite un bon séjour à Vaison-la-Romaine.

    — Merci, Michelle, répond Isabelle. Nous profiterons de votre offre de petit-déjeuner dès demain. Au revoir.

    En se tournant un peu vivement, l’aubergiste accroche un pot de fleurs qui tombe sur le sol et éclate en mille morceaux. L’eau qu’il contenait s’éparpille sur le plancher.

    — Nom d’une pipe! Quelle manchote je fais! Jeune homme, apporte-moi la serpillère, là, ordonne Michelle en pointant du doigt le coin gauche de la pièce.

    Maxime fronce les sourcils et observe le lieu désigné par la dame pour tenter de répondre à sa demande. Qu’est-ce qu’une serpillère? Il voit que ses parents ne saisissent pas non plus. Sa sœur tapote sur son cellulaire. Elle utilise probablement l’application «dictionnaire» pour chercher le mot.

    — Dépêche-toi, l’eau coule déjà sous le comptoir! insiste l’aubergiste.

    Maxime évalue que la moppe qui se trouve dans un seau est le seul outil disponible pour éponger le liquide. Il l’attrape et commence à essuyer le sol. Sa mère s’approche et enlève les fleurs tombées sur le plancher pendant que son père collecte les fragments de la poterie.

    Une fois les dégâts ramassés, les Fournier-Turcotte retournent à leur voiture pour transférer les bagages vers leur appartement. Simon note que Maxime demeure si songeur qu’il s’enfarge sur la petite marche de ciment qui marque la fin du stationnement. Il touche le bras de son fils pour attirer son attention.

    — Que se passe-t-il, Max? Tu as la tête dans les nuages. Si tu continues ainsi, tu vas finir par te blesser.

    — Hein? Désolé, papa! Je suis perplexe par rapport à la langue, c’est tout.

    — Moi aussi. Je croyais qu’en visitant ce pays francophone, nous n’aurions plus les difficultés de compréhension vécues en Irlande et au Royaume-Uni.

    — Ici, ils coupent les mots, comme «petit-déj’». Parfois, leur vocabulaire ne ressemble pas du tout au nôtre. Nous devons nous adapter tous les jours. Je trouve ça fatigant.

    — Ça surprend, bien sûr. Rappelle-toi ma réaction dans un restaurant à Lille, il y a quelques semaines. Le serveur m’a demandé ce que ma meuf voulait manger. Je me suis fâché. Je croyais à une insulte.

    — Je m’en souviens! Heureusement, Émile, notre ami marseillais, utilise l’expression pour parler de sa blonde. Nous avons pu t’expliquer que ce mot se définit comme «femme» ou «fille».

    — Hé! les gars! Vous jasez de quoi, là? lance Noémie en imitant l’accent parisien. Bordel! J’attends les bagages, moi! Magnez-vous le train! Maxime, tu dois avoir faim, non?

    Simon et Maxime éclatent de rire. Noémie est vraiment drôle quand elle tente d’imiter l’accent français. Ils attrapent des valises et les transportent jusqu’à l’appartement.

    ❖ ❖ ❖

    Une heure plus tard, les Québécois sont bien installés dans leur logis, qu’ils trouvent très confortable. Maxime est heureux de constater que la télévision et Internet fonctionnent à merveille.

    Ils ont vidé les valises et rangé leurs effets personnels dans les tiroirs et les placards des deux chambres. Ça les fait se sentir un peu plus à la maison. L’odeur de la sauce à spaghetti piquante à la viande, à la tomate et aux légumes, qui mijote sous la surveillance de Maxime et Isabelle, embaume déjà la cuisine. De leur côté, Noémie et Simon installent le matériel pour les cours dans un coin de la salle à manger.

    — Papa, est-ce qu’on pourrait prendre congé, demain? demande Noémie d’un ton las.

    Simon observe sa fille. Professeur au cégep, il sait que la période scolaire couvrant janvier et février est difficile pour la plupart des élèves. Les spécialistes l’expliquent par l’absence de lumière due à la saison hivernale, la météo plus froide qui sape le moral, ou tout simplement par l’épuisement accumulé au cours des longs mois de classe. D’ailleurs, les écoles, les collèges et les universités proposent une semaine de relâche au début du mois de mars pour permettre aux étudiants de se reposer.

    Cette année, il enseigne à ses enfants à la maison, ou plutôt en voyage. Noémie et Maxime semblent très fatigués, et les nombreux déplacements des derniers mois y sont sans doute pour quelque chose. Malheureusement, le congé scolaire n’arrivera que dans quelques semaines. Noémie bâille longuement. Incapable de résister, Simon l’imite avant de répondre:

    — Nous avons opté pour une séance d’une heure, peut-être deux, demain matin. Par la suite, nous commencerons la visite des sites romains de Vaison-la-Romaine. Ça te va?

    De la cuisine, Maxime intervient dans la conver­sation:

    — Je me souviens du plan de cours de la semaine prochaine: lundi, nous avons programmé des sessions d’étude en vue des examens qui auront lieu en même temps que ceux de nos amis du Québec, du mardi au jeudi.

    — Ouais! Le vendredi suivant est un congé pédagogique pour les élèves au Québec, réplique Noémie sur un ton plus enjoué. Ça va faire du bien.

    — Papa, tu seras le seul à travailler! taquine Maxime. Je ne t’envie pas les vidéoconférences que t’imposera notre tuteur académique, monsieur Marcil.

    — Je prends aussi une pause ce jour-là! lance Isabelle. J’ai tellement hâte à notre escapade mère-ado pendant que votre père sera très occupé.

    Simon sourit. D’habitude, Isabelle travaille si fort qu’elle profite peu des sorties avec les jumeaux. Ça lui plaît de pouvoir passer une journée seule avec eux.

    Maxime brasse la sauce. Il vérifie la cuisson des pâtes pendant

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