Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Noémie et Maxime en Irlande, l'île d'Achill
Noémie et Maxime en Irlande, l'île d'Achill
Noémie et Maxime en Irlande, l'île d'Achill
Livre électronique172 pages2 heures

Noémie et Maxime en Irlande, l'île d'Achill

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Noémie et Maxime, des jumeaux âgés de quatorze ans, voyagent avec leurs parents en Europe pour une année. Leur mère doit participer à un projet de recherche sur l’architecture verte. Simon, leur père, qui enseigne l’histoire au cégep, a pris une année sabbatique afin de leur faire la classe.

Leur première destination, l’île d’Achill, se situe dans l’ouest de l’Irlande, un pays de légendes. Dès son arrivée, Noémie sent qu’on l’épie. Elle est la seule à voir ce petit bonhomme habillé en vert qui la suit partout, mais qui disparaît sans laisser de traces aussitôt qu’elle tente de l’attraper. Bien sûr, ses parents refusent de la croire, et elle subit les railleries de son frère.

La situation se complique quand on l’accuse d’avoir subtilisé les chaussures de son frère et le châle de sa mère. Sans compter les autres vols commis dans le village ! Incomprise même par sa meilleure amie restée au Québec, l’adolescente se mure dans un silence inquiétant. Et si elle devait agir seule pour démasquer cette créature mystérieuse ?
LangueFrançais
Date de sortie28 avr. 2021
ISBN9782924785072
Noémie et Maxime en Irlande, l'île d'Achill
Auteur

Suzie Pelletier

Native de Sherbrooke, Suzie Pelletier habite Kirkland, dans l’ouest de l’île de Montréal, depuis plus de 25 ans. Elle écrit des nouvelles depuis l'adolescence. Elle est également une conférencière inspirée, une animatrice scolaire d'expérience et un coach en écriture.

En savoir plus sur Suzie Pelletier

Auteurs associés

Lié à Noémie et Maxime en Irlande, l'île d'Achill

Livres électroniques liés

Contes de fées et folklore pour enfants pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Noémie et Maxime en Irlande, l'île d'Achill

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Noémie et Maxime en Irlande, l'île d'Achill - Suzie Pelletier

    www.editionsdudefi-sp.ca

    Chapitre 1

    Montréal, 16 mars

    Simon vérifie le devoir qu’il vient de corriger. L’étudiante de sa classe d’histoire médiévale du Cégep André-Laurendeau a bien progressé au cours de la session et ça le rend fier. Ne l’a-t-il pas grandement encouragée à poursuivre ses efforts malgré ses craintes? Il se concentre pour ne rien oublier. Ça y est! Il a terminé de noter le dernier texte pour aujourd’hui. Satisfait, il s’empresse de mettre le document dans sa valise de travail. Il regarde l’horloge grand-père de la salle à manger qui sonne la demie. Seize heures trente. Un peu plus tard, il devra préparer le souper.

    Ça lui donne le temps de relaxer à la suite d’une semaine fort mouvementée. Par bonheur, il a obtenu ce qu’il espérait. Assis à la table de la salle à manger, il souffle doucement. Il doit s’armer de patience. La discussion avec les enfants devra attendre que sa femme Isabelle puisse y participer. Une pareille annonce implique la présence des deux parents. Le meilleur moment sera le lendemain matin, au déjeuner. Il le sait, mais il a hâte que le chat soit sorti du sac. L’homme frotte ses mains l’une contre l’autre pour chasser la nervosité qui s’installe à l’anticipation de la réaction des jumeaux…

    Il retire ses lunettes pour mieux regarder les deux adolescents de treize ans. Sa fille se trouve à sa gauche, son fils a pris place en face de lui. Comme tous les vendredis soir, en arrivant de l’école, ils s’affairent à leurs devoirs pour libérer leur fin de semaine. Cette habitude, mise en place dès leur première année, persiste même au troisième secondaire. Les jeunes ont besoin de refaire régulièrement le plein d’énergie. Le weekend sert à ça, non?

    Maxime observe l’écran de son ordinateur, tape sur des touches et regarde à nouveau. La satisfaction s’inscrit sur son visage, et ses yeux bleus deviennent brillants. Sa frimousse ressemble à celle d’Isabelle. L’adolescent utilise son crayon pour écrire quelques lignes dans un cahier, des références sans doute. Il appuie encore sur quelques boutons de son clavier et, un instant plus tard, l’imprimante installée dans une autre pièce se fait entendre. Du bout du doigt, il repousse la mèche blonde et rebelle qui retombe constamment sur son front. La concentration qui l’habite lui donne un air sérieux. «Tellement comme sa mère!» pense Simon.

    D’un pas décidé, Maxime se dirige vers le bureau aménagé pour Isabelle, au fond du corridor, afin de récupérer l’information qu’il a dénichée sur le Net. Puis il revient à la table de la salle à manger et poursuit sa recherche.

    Simon tourne la tête vers Noémie, qui vient de soupirer bruyamment. Elle est très différente de son frère jumeau. Si elle tient sa silhouette effilée de sa mère, l’adolescente a hérité de son propre teint pâle. Il la trouve mignonne avec ses taches de son sur le bout du nez. Il sourit quand Noémie glisse sa main dans sa lourde chevelure rousse et que ses longs doigts se bloquent dans une mèche emmêlée. «C’est pour ça que je porte mes boucles très courtes», se rappelle Simon.

    Une grimace brise le fin profil de la jeune fille, et ses yeux verts se remplissent d’eau. Si Simon demeure incapable de déchiffrer les sentiments de son fils, plus cartésien, il interprète rapidement les expressions qui s’installent sur les traits de Noémie. Quelque chose la tracasse… Il remarque le cahier de mathématique ouvert devant elle.

    — Ma chouette, est-ce ton examen de lundi qui te dérange autant?

    — Mmmm… oui… peut-être.

    Maxime fait claquer sa langue. Il sait très bien ce qui angoisse sa sœur. Les jumeaux échangent un regard qui en dit long. Ils ont discuté de la situation cette semaine et croyaient que leur mère refuserait ce travail qui l’obligera à voyager toute une année en Europe, loin de sa famille. Puis Isabelle s’est mise à envisager ce périple avec un enthousiasme débordant. De plus, leur père semblait heureux de cette décision! C’est à n’y rien comprendre! Leurs parents sourient chaque fois qu’ils parlent de cette rupture!

    — Je ne veux pas qu’ils se séparent! a éclaté Noémie, aujourd’hui, sur l’heure du dîner. C’est trop bad!

    — Ben quoi? lui a répondu Maxime. Comment expliques-tu cette situation? Je ne veux pas qu’ils divorcent non plus, mais je ne vois rien d’autre!

    — DIVORCER? Non! Au moins, s’ils ne faisaient que se séparer, nous pourrions envisager une manière de les réconcilier!

    — Eille! Noémie! On n’a rien à faire là-dedans! Nous devons juste accepter l’inévitable! C’est tout!

    Noémie a finalement jeté son lunch dans la poubelle la plus proche et s’est éloignée.

    Maxime sait que sa sœur gère difficilement les changements, ou les nouveautés par ailleurs. Elle a tendance à refuser de voir l’évidence qui crève les yeux. Il a donc énoncé clairement ses craintes, pour qu’elle se sorte la tête des nuages. Les jumeaux n’en ont pas reparlé depuis, mais Maxime connaît suffisamment Noémie pour saisir que le trouble qui l’empêche de terminer ses devoirs est associé à tout cela.

    Simon préfère ignorer l’intervention de Maxime ainsi que le langage presque subliminal si habituel entre le frère et la sœur. Il n’essaie même plus de le décoder. Il tente plutôt de comprendre la réaction de sa fille.

    — Ma chouette, tu ne m’as pas donné une réponse très claire… Est-ce que tu peux expliciter ta pensée?

    — Expliciter! Ex-pli-ci-ter! C’est le mot que t’as montré à tes élèves aujourd’hui, c’est ça?

    — Hum! Je n’aime pas ce ton, jeune fille! D’abord, j’enseigne l’histoire et non le français. J’ai choisi ce mot, sachant que tu l’as appris la semaine dernière dans tes lectures obligatoires. Allez! Explique-moi ce qui se passe!

    L’adolescente prend un air si triste que Simon se lève et, traînant sa chaise, s’assoit plus près d’elle. Il entoure son corps tremblotant de ses longs bras. Noémie appuie sa tête contre l’épaule confortable de son père. Du coup, Maxime cesse de taper sur le clavier de son ordinateur portable pour mieux écouter ce que sa sœur va raconter. Elle l’agace souvent avec ses peurs et ses états d’âme, mais il l’aime tout de même.

    Noémie soupire et laisse couler quelques larmes sur ses joues. Elle ferme les yeux, puis les ouvre à nouveau. Elle hésite à se confier à son père. Peut-être devrait-elle attendre le retour de sa mère… C’est sûr que… Ben…

    — Noémie, ma chérie, tu m’inquiètes, là! Explique-moi ce qui ne va pas…

    — C’est à cause de maman! hurle presque Noémie. Je ne veux pas qu’elle accepte ce travail en Europe! Un an! Tu y penses? C’est trop long!

    — Ha! fait Simon, soulagé.

    Les jumeaux échangent un regard rempli de frustration, mais de colère aussi.

    — Voyons, papa! Ce n’est pas une réponse, ça! réplique Noémie. Ça ne te fait rien, à toi, que ta femme te quitte pour un an, pour voyager au loin?

    — C’est vrai, ajoute Maxime, tu as l’air trop heureux. Tu n’as pas trouvé une maîtresse au moins?

    Les deux adolescents se lèvent, Noémie se libérant de l’étreinte de Simon. Ils se tiennent côte à côte, les bras croisés sur leur poitrine, pour mieux confronter la réponse de leur père. Leurs parents vont divorcer. C’est sûr! L’expression qui s’affiche sur leurs visages identiques, à l’exception de la couleur de leurs cheveux et de leurs iris, indique la colère associée à leur conclusion.

    Simon adore les voir faire front commun ainsi! Surtout lorsqu’ils contestent une décision qu’Isabelle ou lui-même a prise. Il aime quand leurs yeux brillent d’intelligence et que leurs traits se marquent d’une grande intensité. Le père constate que Noémie tape du pied et que Maxime se balance d’avant en arrière comme s’il avait les pieds ronds. Leurs visages deviennent merveilleusement lumineux chaque fois qu’ils se choquent de la sorte.

    Simon souhaiterait rire de la situation, mais il cherche plutôt à comprendre d’où vient cette question pour le moins inattendue. Pourquoi cette réaction soudaine et rebelle?

    — Arrêtez ça, les enfants! Je n’ai pas de maîtresse, je vous assure, affirme-t-il en soulevant les bras, mains ouvertes, de chaque côté de son corps.

    Les adolescents réalisent que leur père a envie de tourner toute l’affaire à la blague. Aussitôt, leur façon si particulière de compléter la phrase de l’autre s’installe, comme un tandem verbal qui leur permet de mieux gérer leurs émotions.

    — Papa! s’indigne Noémie. La discussion est sérieuse…

    — … et tu te bidonnes! Nous ne voulons pas…

    — … que maman parte en Europe! Nous allons…

    — … trop nous ennuyer!

    Simon les regarde à tour de rôle avant de répondre, en essayant de calmer leur inquiétude évidente:

    — Ma chouette, mon fiston, je saisis très bien…

    — Eille! Tu ne comprends rien à rien! réplique Maxime. Nous avons tout deviné! Vous allez divorcer, vivre vos vies chacun de votre côté!

    — Vous allez nous barouetter d’un bord pis de l’autre! poursuit Noémie dans le même souffle. Nous séparer, peut-être?

    Simon soupire. Il ne pensait pas avoir cette discussion avant le retour d’Isabelle…

    Chapitre 2

    Le visage de Noémie se déforme. Son teint soudain trop rouge fait disparaître les taches de rousseur. Ses yeux verts lancent des éclairs. Elle est sur le point d’exploser, sautillant pour diminuer son stress. De son côté, Maxime sue abondamment et sa peau a pâli de plusieurs tons. Il frappe ses cuisses du plat de ses mains à répétition pour tenter de contrôler ses émotions.

    Simon reste silencieux, stupéfait par la réaction de ses enfants. Jamais il n’aurait cru! Isabelle et lui ont décidé de garder leur plan confidentiel jusqu’à ce que le tout soit confirmé. De toute évidence, ils auraient dû tenir compte de la grande sensibilité des jumeaux. Ceux-ci réagissent vivement face à tout ce qui les entoure, y compris l’humeur de leurs parents. Ils auraient dû se douter de l’effet de leur silence sur Noémie et Maxime. Pourtant, ils n’ont rien vu venir.

    «Je dois leur parler, mais j’ai promis à Isabelle de l’attendre…», rumine Simon. Sa femme ne reviendra de Québec que tard en soirée. Il doit désamorcer la crise. Maintenant. Sinon, il subira les récriminations des jumeaux durant des heures. Que faire?

    Une idée lui vient en regardant l’ordinateur de Maxime. Il n’a qu’à utiliser la technologie! Du coup, sans prononcer un seul mot, il sort son téléphone intelligent, celui-là même qu’il garde silencieux à l’heure des repas. Durant les devoirs aussi. Il ouvre l’application pour les textos et tape sur le mini clavier.

    Simon@: Isa, nous devons informer les enfants tout de suite. Skype possible? Ordi de Max.

    Il sait qu’elle est en réunion, mais il espère qu’elle pourra se libérer quelques minutes. La réponse ne tarde pas.

    Isabelle@: OK. Donne-moi 5 minutes.

    Noémie lève les yeux au ciel et foudroie son père de ses prunelles.

    — Nous parlons sérieusement! Notre vie se trouve au bord de l’abime et toi, tu joues sur ton téléphone! Franchement! Bel exemple que tu nous offres!

    De son côté, Maxime fusille Simon d’un regard de feu. Pourquoi est-il aussi cool face au départ de leur mère? Son projet de recherche ne l’amènera-t-il pas à voyager en Europe pour une année complète? Il demeure convaincu que la gaieté de Simon ne s’explique que par le fait qu’il a trouvé une nouvelle blonde. Ses parents vont divorcer… et lui, son père, envoie des textos! Quel sans-cœur!

    Quand l’ordinateur de Maxime se met à sonner, les jumeaux, surpris, arrêtent de gesticuler.

    — Ah ben! C’est maman sur Skype! affirme l’adolescent avec étonnement.

    — Alors? demande Simon. Est-ce que tu prends l’appel ou pas?

    Pendant que le fils se rassoit devant l’écran et touche le clavier pour répondre, Simon et Noémie se placent derrière lui pour parler avec Isabelle.

    — Bonjour, mes petits choux! annonce aussitôt la mère de famille.

    — Bonjour à toi aussi, réplique Simon. Comment ça se passe à Québec?

    — Tu sais, moi et les réunions… Je rentrerai à Montréal ce soir comme prévu. Comment ça va à la m…

    — Maman! coupe Noémie avec impatience. Je ne veux pas que tu partes en Europe!

    — Je vois, répond Isabelle avec un sourire.

    — Eille! explose Maxime en se levant d’un bond, ce qui fait tomber sa chaise à la renverse. Pourquoi ça vous rend heureux, vous autres? C’est même pas drôle! Maman, c’est trop nul que

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1