Pourquoi avoir choisi cette période de notre histoire ?
Je suis un enfant de l’après-guerre, né dans un monde en paix, magnifique, en Bretagne, où tout était beau et souriant. Pourtant, je n’arrêtais pas d’entendre parler des Allemands, de l’Occupation ; on me montrait les blockhaus dans les dunes. La guerre est devenue une sorte de fantasme entretenu par mes parents et les autres adultes. J’ai eu besoin de faire ce saut dans le temps, de revenir quelques années avant ma naissance, dans ce monde de la guerre dont j’étais extrêmement proche sans l’avoir réellement connu.
Maud, votre personnage, se trouve brutalement confrontée à la réalité de la guerre…
Oui, elle a grandi dans la montagne, au cœur d’un véritable paradis naturel. Mais quand elle tombe amoureuse de Samuel et le rejoint dans la ville du Vigan, elle découvre la guerre, les occupants et que son amoureux est un fils à papa et un résistant. C’est aussi une caractéristique de l’amour, pour moi : ce n’est pas parce que l’on se rencontre que l’on se connaît. Je n’ai pas moi-même toutes les clés pour