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Kinoko legend : la légende du dieu champignon: Kinoko legend, #1
Kinoko legend : la légende du dieu champignon: Kinoko legend, #1
Kinoko legend : la légende du dieu champignon: Kinoko legend, #1
Livre électronique570 pages7 heures

Kinoko legend : la légende du dieu champignon: Kinoko legend, #1

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À propos de ce livre électronique

Un monde lointain et étrange créé par une source divine peu ordinaire : le Kinoko, un champignon sacré... Paix rime avec harmonie, jusqu'au jour où une éclipse de lune engendre le chaos ! 
Dès lors, c'est la panique : créatures fantastiques et légendes d'antan sont ranimées... Pire encore : les six diamants divins, nécessaires à la survie de l'humanité, se retrouvent éparpillés dans le monde...

Ciruela, une adolescente au cœur pur, part en quête afin de les retrouver. Mais pour ce faire, elle n'aura que deux mois et pas un jour de plus. Passé ce délai, le mal prendra le dessus sur le monde à jamais...

Accompagnée de Kilou, un petit koala que le chaos a doté de la parole, puis de Fégor, un cheval métamorphosé en dragon, notre héroïne tentera de mener sa quête à bien.

Aventures, énigmes, rencontres et émotions sont au rendez-vous...

LangueFrançais
Date de sortie21 févr. 2017
ISBN9781478371700
Kinoko legend : la légende du dieu champignon: Kinoko legend, #1
Auteur

Nanny Silvestre

Originaire de La Provence dans le sud de la France, Nanny Silvestre, née le 05 Mai 1979, a décidé de quitter amis et famille pour s'établir définitivement au Canada, dans la province de Québec, où elle trouve toute l'inspiration nécessaire pour sa carrière d'artiste.   Elle est aujourd'hui franco-canadienne. Dotée d'une imagination sans limite, elle continue de développer sa bibliographie au fil des ans. De caractère persévérante et fonceuse mais solitaire, elle écrit depuis l'âge de dix-sept ans  et s'est également mise en affaires dès sa sortie du lycée.  Après avoir effectué une réorientation de carrière et obtenu un nouveau diplôme en 2013, elle est aujourd'hui transcriptrice juridique et médicale de profession et travaille à partir de son domicile, ce qui lui procure tout le temps nécessaire pour poursuivre sa carrière d'artiste en parallèle. En 2016, elle crée la bannière Sylwest Production qui englobe à la fois tous ses romans et des applications ou jeux Smartphone. Nanny Silvestre, dotée de multiples talents, réalise tout elle-même : la programmation de ses jeux (à l'aide de logiciels pré-établis) les scénarios, le design, la publication ; et concernant ses romans, elle s'est également occupé de la mise en page, de l'histoire, de l'édition, des illustrations, des couvertures, etc). Et bien sûr, son site web au complet et le côté marketing, publicités, ventes, etc.  ​ Aujourd'hui en 2017, elle souhaiterait passer un peu le relai et recherche un agent ou un éditeur qui voudrait bien la prendre en charge, elle et toutes ses créations. 

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    Aperçu du livre

    Kinoko legend - Nanny Silvestre

    Remerciements

    ––––––––

    Je remercie mes parents, amis et toute ma famille pour leur soutien dans mon travail d’écriture depuis mes débuts.

    ––––––––

    TABLE DE MATIERES

    ––––––––

    Kinoko legend : la légende du dieu champignon

    1 . L’éclipse

    2 . Premières conséquences du chaos

    3 . Un précieux guide

    4 . La forêt et ses dangers

    5 . Des ruines mystérieuses

    6 . Un nouveau compagnon

    7 . Une voix énigmatique

    8 . Révélations

    9 . Ciruela est en danger

    10 . Peut-on sauver Ciruela ?

    11 . Une pluie peu ordinaire

    12 . Entre la vie et la mort

    13 . La tempête

    14 . Une demeure accueillante

    15 . Drakkùnia

    16 . La cité de glace

    17 . De curieux événements

    18 . Humeur glaciale

    19 . L’Océan

    20 . Des îles bien étranges

    21 . Une vengeance amère

    22 . Les sirènes

    23 . A la rescousse de Néya

    24. Un cœur empli de chagrin

    25 . Le désert

    26 . Le mystérieux inconnu

    27 . La pyramide

    28 . De surprises en surprises

    29 . Vers de nouveaux horizons

    30 . Un monde étrange

    31 . Des coutumes de plus en plus inquiétantes

    32 . La racine continue de monter

    33 . La plate-forme

    34 . Des tests plutôt dangereux

    35 . Des voleurs bien espiègles

    36 . Des aveux inattendus

    37 . Fégor tombe malade

    38 . En route vers le volcan

    39 . Un cœur pur

    40 . Epilogue

    CARTE DU MONDE

    A propos de l’auteur

    Bibliographie

    1 . L’éclipse

    ––––––––

    Planète Fidji – An 1000. Le soleil se levait lentement à l’horizon et annonçait un temps magnifique en ce deuxième jour d’automne. Ciruela ouvrit un à un les volets de sa petite chaumière dans laquelle elle vivait avec son grand-père.

    Ce dernier l’avait élevé comme s’il s’était agi de sa propre fille. En effet, lorsque Ciruela n’avait que deux ans, ses parents étaient partis en expédition dans un pays lointain et n’étaient jamais revenus. Notre héroïne avait donc pris l’habitude de vivre avec le vieil homme et de s’occuper de sa maison en vraie fée du logis. Aujourd’hui, elle avait quinze ans et s’épanouissait de jour en jour ; les gens ne se lassaient pas de la regarder tant elle était belle. Il fallait dire qu’elle avait une taille fine et élancée qui lui aurait valu de remporter plusieurs concours de beauté ; sans parler de sa longue chevelure châtain qui ondulait le long de son dos. Quant à son regard, il exprimait une douceur véritable, et ses yeux verts de jade en laissaient plus d’un bouche bée.

    Ciruela sortit de sa chambre et descendit les escaliers afin de préparer le petit déjeuner. Comme d’accoutumée de ces heures-ci, son grand-père était dehors en train de couper du bois. Ciruela aimait l’observer à travers la fenêtre de la cuisine tout en s’affairant : la pénible besogne de l’octogénaire ne semblait pas affecter son moral car il sifflotait en travaillant. C’était un homme fort et gaillard pour son âge avancé, même si parfois des douleurs musculaires se manifestaient pour lui rappeler qu’il n’était plus aussi souple qu’autrefois. D’ailleurs, la plupart du temps, il se tenait légèrement voûté vers l’avant, faute du nombre d’années qu’il avait vues défiler devant ses yeux. Quant à sa tête, elle était entièrement chauve et seule une barbiche courte et grisonnante protégeait son menton du froid. Enfin, il avait des yeux rieurs qui étaient dissimulés sous des sourcils blancs et broussailleux.

    Ciruela l’interpella par l’entrebâillement de la porte et l’invita à venir déjeuner. Le vieillard posa sa hache à terre, s’essuya le front, puis rentra dans sa maison pour prendre place à table. Tous deux assis face à face, ils commencèrent à discuter :

    – Hmm...Tu es toujours une excellente cuisinière, félicita-t-il d’un air satisfait. A propos, enchaîna-t-il soudain, ce matin, j’ai rencontré un villageois qui m’a appris qu’une éclipse de lune aurait lieu cette nuit même.

    – Ha, vraiment ? Fit Ciruela intéressée. Je ne le savais pas.

    – Mais le plus étrange, poursuivit le vieil homme, est que toutes les planètes de notre système solaire vont également s’aligner, en même temps que cette éclipse. Ce qui est d’autant plus rare, ajouta-t-il d’un air soucieux.

    – Oui, en effet, ce n’est pas courant... Dit Ciruela pensive. Ça risque d’apporter des effets néfastes sur l’environnement de notre planète...

    – Eh bien, oui, c’est un peu ce que je crains, admit le grand-père.

    – Mais il n’y aura pas de soucis à se faire tant que notre bon vieux champignon veillera sur nous, n’est-ce pas ?

    – C’est ce que mes ancêtres m’ont toujours dit, répondit posément le vieil homme. Mais même un dieu peut avoir des difficultés, parfois. C’est pourquoi mieux vaut toujours rester sur nos gardes.

    (Ciruela acquiesça d’un signe de tête, tout en engloutissant une pleine cuillérée de céréales.)

    – Bien, fit-elle. Cette nuit, je regarderai cette éclipse à travers ma lucarne. De là-haut, j’aurai une vue sur toute la vallée et sur les effets d’ombre que produira l’éclipse sur la nature environnante !

    Le grand-père acquiesça à cette idée et termina rapidement son petit-déjeuner afin de retourner à son travail. Ciruela se leva de table à son tour et s’empressa de terminer au plus vite ses tâches quotidiennes de manière à être libre le restant de la matinée. Une fois chose faite, elle sortit et entama une longue balade dans la nature, un de ses passe-temps favori.

    Tout en marchant, elle se mit à repenser à la légende du Champignon que son grand-père lui avait souvent conté. D’après ce dernier, il s’agissait d’un Dieu auquel on avait donné le nom de Kinoko ; un Dieu qui avait créé toutes les créatures vivantes de cette planète et leur avait insufflé la vie. Personne n’avait eu l’occasion de le voir de ses propres yeux. Mais d’après la légende, ce Kinoko était de la même forme et de la même matière qu’un véritable champignon ; à l’exception près qu’il possédait six diamants incrustés en sa chair. Ces derniers représentaient une forme d’élément de la vie sur la planète, tel que l’eau, le vent ou le feu, et contrôlaient la nature et l’évolution logique de toute vie.

     C’est vrai, pensa Ciruela, le champignon veille sur les habitants de Fidji. Mais malgré cela, il n’a pas su protéger mes parents...

    Tout à coup, un bruit se fit entendre dans un buisson. Le cœur battant, notre héroïne s’en approcha et vit quelque chose bouger dans les branches. Anxieuse, elle recula d’un pas, lorsque soudain, un animal bondit sur elle sans crier gare.

    – Ha ! S’écria-t-elle apeurée, tout en chutant à la renverse.

    Mais un petit gémissement qui lui était familier la rassura aussitôt et lui fit rouvrir les yeux. Avec un grand soulagement, elle reconnut son ami de toujours.

    – Kilou... Soupira-t-elle. Idiot, tu m’as fait peur !

    Ce petit koala qu’elle avait sauvé des griffes d’un ours lorsqu’il était bébé était devenu son seul et unique ami. Depuis le premier jour de leur rencontre, ils étaient devenus inséparables et jouaient très souvent ensemble.

    Ciruela prit son petit animal favori dans ses bras et poursuivit sa promenade. Elle se rendit dans les bois voisins dans l’intention d’effectuer son entraînement quotidien. En effet, notre héroïne pratiquait les arts martiaux depuis de nombreuses années et les exécutait avec une adresse exemplaire. Ainsi, sous le regard curieux mais passionné de Kilou, elle s’exerçait au combat rapproché, en assénant de violents coups de poings et de pieds aux arbres alentours ; malgré son profond amour de la nature. Puis elle s’adonnait ensuite à exécuter des acrobaties aériennes que le petit koala s’amusait à suivre du regard avec fascination. Toutes les matinées de notre héroïne s’écoulaient de cette façon, sans qu’elle n’ait le temps de voir défiler les heures sous ses yeux. Quant à ses après-midi, elle les occupait au jardinage et assistait souvent son grand-père pour les besognes les plus difficiles.

    Le soir tant attendu par Ciruela arriva enfin. Après avoir partagé la table avec Kilou et son grand-père, notre héroïne monta dans sa chambre afin de pouvoir admirer l’éclipse de lune au mieux. Elle fit asseoir le petit koala sur le rebord de sa fenêtre puis s’y accouda. D’une humeur enjouée, elle fit un petit signe de la main à son grand-père. En effet, celui-ci avait préféré observer l’événement de l’extérieur et patientait, assis sur un banc de pierre du jardin.

    Tout était calme ; il n’y avait aucun bruit dans la vallée. Seule une légère brise de vent soufflait de temps à autre, et le ciel était suffisamment dégagé pour laisser apparaître les étoiles. Après quelques minutes qui parurent interminables à notre héroïne, une portion de lune vint enfin à disparaître.

    – Ha, ça y est ! Ça commence ! Fit-elle enjouée.

    Puis ce fut un quart qui fut obscurci et bientôt, la moitié de l’astre lunaire.

    – C’est vraiment magnifique ! S’extasia Ciruela. Je ne vois pas ce qu’il y avait d’inquiétant dans cet événement !

    Mais elle eut tord de se rassurer. Car l’ombre finit par recouvrir la totalité de la lune puis ne bougea plus du tout : l’astre de la nuit resta voilé, plongeant ainsi la vallée dans l’obscurité la plus totale. L’on eut dit que le temps s’était arrêté ! Au bout de trente minutes, le grand-père de Ciruela commença à s’alarmer.

    – Ce n’est pas normal... Dit-il soucieux.

    – Ha oui ? Tu crois ? Lui répondit Ciruela du haut de sa fenêtre.

    – Oui, répondit le vieil homme. Normalement, la durée d’une éclipse au stade de recouvrement total ne dure jamais si longtemps...

    Le temps passait, et la lune ne se découvrait toujours pas. Du haut de sa fenêtre, Ciruela s’aperçut que des lumières commençaient à s’agiter dans le village voisin qui se trouvait au bas de la colline. Visiblement, les villageois, eux aussi, pressentaient que quelque chose d’anormal était en train de se passer.

    Inquiète, notre héroïne finit par rejoindre son grand-père à l’extérieur.

    – Une heure ! Cela fait maintenant une heure qu’on est dans l’obscurité ! S’exclama-t-elle.

    Mais à peine eut-elle fini sa phrase que le sol se mit à trembler. Nos trois personnages furent déstabilisés et se retrouvèrent à terre. Puis des bruits effrayants, mêlant sifflements et grondements de tonnerre, résonnèrent dans la vallée. Ciruela eut soudain une sensation de vertige. Elle se sentit vaciller et perdit finalement connaissance...

    *

    – Ciruela... Ciruela... Résonna une voix dans sa tête.

    Notre héroïne ouvrit lentement les yeux. Lorsqu’elle constata qu’elle se trouvait en des lieux inconnus, elle regarda vivement tout autour d’elle d’un air alarmé. Puis elle s’aperçut, contre toute attente, qu’elle ne touchait plus pieds à terre. En effet, elle était en train de léviter au milieu d’un espace vide et sans fin où seuls quelques nuages de couleur rosé flottaient alentour. Elle se demanda alors si tout ceci n’était pas qu’un simple rêve, car l’atmosphère qui régnait en ces lieux était étonnamment douce et apaisante. Mais elle n’eut pas le temps de se pencher amplement sur la question, car une étrange silhouette se matérialisa soudain devant elle. Lorsqu’elle celle-ci prit définitivement forme, Ciruela resta coi devant tant de beauté : la créature fantastique qui se dressait à présent devant elle était un hybride mi-homme, mi-animal. Hormis un corps humanoïde à priori ordinaire, elle possédait une tête de renard et regardait notre héroïne avec bienveillance. Ses yeux étaient d’ailleurs d’une couleur rare : d’un violet d’où se reflétaient quelques teintes émeraude. Mais notre héroïne n’était pas moins impressionnée par cette apparition, car elle devait bien mesurer deux fois sa taille !

    Pressentant la crainte de Ciruela, la créature mystique déploya ses ailes puis s’avança lentement vers elle.

    – Ciruela... Commença-t-elle d’une voix chaleureuse et posée. Comme tu l’as sans doute constaté, quelque chose de grave est arrivé.

    – Qui...Qui êtes-vous ? Balbutia notre héroïne, tout en reculant machinalement.

    – Ne crains rien, la rassura aussitôt la créature. Je suis le bras droit du dieu Kinoko. Je suis venu te demander ton aide.

    – Mon aide ? Fit Ciruela étonnée.

    – Oui, reprit la créature. L’alignement des planètes a créé un courant magnétique qui a affaibli les pouvoirs de notre Dieu. Les six diamants divins qui étaient incrustés en sa chair ont été éparpillés aux quatre coins de la planète.

    (Ciruela ne sut que répondre et resta bouche bée un long moment.)

    Comme tu le sais, poursuivit l’apparition, ces diamants sont là pour veiller au bon équilibre de la planète. A présent qu’ils se sont dispersés, tout va être chamboulé : les époques, les saisons, l’aspect extérieur de certaines choses... Les légendes d’antan risquent même de devenir réalité ! Plus rien ne sera à sa place ! C’est pourquoi nous comptons sur toi ! Il faut que tu nous aides !

    – Mais...Pourquoi moi ? Demanda notre héroïne stupéfaite. Et puis d’abord... Que dois-je faire ? Qu’attendez-vous de moi ?

    – Nous attendons de toi que tu partes en quête de ces six diamants et que tu les replaces en leur socle, dans la chair du Dieu Kinoko, expliqua la créature. Mais tu vas devoir te presser car tu n’auras que deux mois et pas un jour de plus pour réussir cette mission ! Passé ce délai, le mal prendra le dessus et anéantira définitivement le Kinoko. Et sans lui, le monde aura vite fait de sombrer dans les ténèbres...

    – Mais... Pourquoi moi ? Réitéra Ciruela. Il y a tant d’autres personnes sur cette planète qui réussirait cette quête mieux que moi !

    – Non, je ne le crois pas, répondit la créature avec confiance. Seul un être au cœur pur est en mesure d’approcher et de toucher le Kinoko. Et tu es une des rares jeunes filles de ce monde à posséder cela en toi. De plus, je crois savoir que tu maîtrises certains arts du combat, n’est-ce pas ?

    (Ciruela acquiesça avec humilité.)

    Ce qui pourrait t’être utile dans ta quête, reprit la créature. De toute manière, nous n’avons aucun autre candidat. Tu dois nous venir en aide ! Pour la survie de ce monde que tu sembles tant chérir, je t’en supplie : accepte de nous aider !

    – Mais je... Tenta à nouveau Ciruela.

    Mais notre héroïne n’eut pas le temps de terminer sa phrase car, brusquement, une force maléfique vint frapper la créature de plein fouet.

    – Mon dieu ! S’écria Ciruela impuissante.

    La créature à tête de renard tenta de se débattre mais la puissance maléfique l’engloba dans une bulle. Ciruela voulut lui venir en aide, mais elle n’y parvint pas : elle était paralysée ! La créature tenta alors de lui parler une dernière fois mais elle ne fit qu’articuler des mots invisibles ; aucun son ne se fit entendre. Puis, la bulle se mit soudain à léviter, tout en montant lentement vers les cieux.

    – Attendez ! S’écria alors Ciruela. Ne l’emmenez pas !

    Mais la puissance maléfique ne tint pas compte des supplications de notre héroïne et emmena la créature fantastique vers des horizons inconnus.  Ciruela se retrouva seule dans ce mystérieux espace temps.

    – Non... Soupira-t-elle désespérée. Il n’a même pas eu le temps de me dire où je devais me rendre ! Que dois-je faire, maintenant ? Que dois-je faire... Marmonna-t-elle dans un dernier élan avant de s’évanouir à nouveau.

    2 . Premières conséquences du chaos

    ––––––––

    Quand Ciruela se réveilla, l’éclipse était terminée et le soleil brillait à nouveau. Sceptique, elle regarda tout autour d’elle et reconnut avec satisfaction la maison de son grand-père. Elle se demanda une nouvelle fois si elle n’avait pas imaginé ce qui venait de se produire, mais un élément inhabituel la ramena vite à la réalité : il y avait de la neige sur le toit de la maison, alors qu’il faisait une chaleur pesante ! Elle constata soudain que son grand-père ne se trouvait pas à côté d’elle. Inquiète, elle entra en courant dans leur maison et l’interpella à plusieurs reprises. Mais personne ne lui répondit. Notre héroïne commençait à se faire du souci : le vieil homme n’avait tout de même pas pu se volatiliser ! A moins que l’éclipse y fût pour quelque chose... Elle allait pour se décourager lorsque, à sa plus grande stupeur, elle aperçut son grand-père perché dans un arbre ! Elle se demanda par quel mystère le vieil homme avait atterri là-haut puis se mit à escalader le tronc pour le rejoindre. Le pauvre était inconscient, ce qui inquiéta davantage notre héroïne. Ne perdant pas une minute, elle s’empressa de le faire descendre de l’arbre en le hissant sur ses épaules comme elle le put. Une fois tous deux à terre, elle l’allongea sur le sol et tenta de le réveiller en lui tapotant les joues. Quelques secondes plus tard, le vieil homme ouvrait enfin les yeux :

    – Ouh ! Ma tête ! Dit-il encore étourdi.

    – Doucement, le tranquillisa Ciruela.

    – Oh mon dieu ! Je me souviens de ce qui est arrivé ! S’exclama-t-il soudain en se redressant d’un bond.

    – Oui, je sais, coupa notre héroïne. Du calme, viens donc te reposer à l’intérieur, lui suggéra-t-elle. J’ai autre chose à te révéler...

    Ciruela attendit que son aïeul eût suffisamment recouvré ses esprits avant de lui raconter ce qu’elle avait vécu durant sa perte de connaissance. Elle lui résuma ainsi ce que la créature mythique qui lui était apparu lui avait raconté ; sans oublier de lui révéler la mission qu’elle s’était vue confié.

    – Je vois...Fit le vieil homme en prenant un air sérieux. Alors, écoute bien mes conseils : sache d’abord que les diamants vont sans doute établir une sorte de barrière de protection tout autour d’eux, dans le but de se protéger. Mais cela te permettra de les trouver plus facilement après tout, car l’endroit où ils se seront établis sera forcément modifié.

    – Attends une minute, l’interrompit Ciruela. Tu veux dire que... tu es d’accord pour que je parte à leur recherche ? Tu m’y encourages, même ? Mais c’est impossible : je n’y arriverai jamais ! En tous cas, pas seulement en deux mois : le monde est trop vaste !

    – Fais confiance aux dieux qui t’ont confié cette mission, rétorqua le grand-père. Je suis certain qu’ils te guideront jusqu’aux différents diamants.

    (Ciruela fit une moue renfrognée.)

    Hmmm... Réfléchit soudain le vieil homme. Tu m’as bien dit que certaines légendes renaîtraient, n’est-ce pas ?

    – D’après la créature qui m’est apparu, oui, c’est fort probable.

    – Dans ce cas, va voir l’Oracle divin, dit le grand-père. S’il est bel et bien là, il saura te guider car l’on dit qu’il sait tout et voit tout.

    – L’Oracle divin ?  Répéta Ciruela intriguée.

    – Oui. D’après la légende, il vivrait derrière une cascade. Mais malheureusement, je ne sais pas derrière laquelle précisément. Tu vas devoir commencer par la chercher... dit le vieil homme désolé.

    – Mais je vais perdre un temps considérable à explorer toutes les cascades de la planète au gré du hasard ! Protesta Ciruela.

    – Mais non, beaucoup de gens connaissent sans doute cette légende mieux que moi, répondit le grand-père. Commence par te rendre à Ritown, le village voisin. Je suis sûr que là-bas, tu pourras trouver quelqu’un pour te guider.

    (Notre héroïne lâcha un soupir.)

    Allez, dit le vieil homme tout en posant une main amicale sur l’épaule de sa petite fille. Il n’y a plus une minute à perdre. Pars dès maintenant. J’ai confiance en toi, je suis sûr que tu vas tous nous sauver !

    – Très bien, fit Ciruela résignée. Mais avant, je voudrais retrouver Kilou.

    – Je suis là, dit soudain une petite voix aiguë.

    – Ah, je suis rassurée, répondit notre héroïne.

    (C’est alors qu’elle réalisa le phénomène fantastique qui venait de se produire.)

    Mais... Mais... Kilou ! Balbutia-t-elle. Tu parles ! Tu sais parler comme moi ! C’est merveilleux !

    – Tu as remarqué, hein ? Dit fièrement le petit koala. Oui, depuis la fin de l’éclipse, je me suis rendu compte que je pouvais parler comme les humains !

    – Eh bien, voilà enfin une bonne nouvelle dans tout ce bouleversement ! Déclara notre héroïne réjouie.

    – Je veux partir avec toi et t’aider dans ta quête ! Insista le petit koala déterminé.

    Ciruela hésita puis accepta finalement.

    En un minimum de temps, elle prit un sac à dos, quelques provisions, et enfila des vêtements ; à savoir un tee-shirt, un short et des bottines. Puis elle attacha ses cheveux en une haute queue qui lui retombait sur la nuque, de manière à ce que ceux-ci ne la gênent pas durant sa marche. Elle pensa également à se munir d’une corde, ce qui lui serait sans doute d’un grand secours. Une fois préparée, elle fit ses adieux à son grand-père, ne sachant pas si elle allait revenir d’aussitôt. Et c’est ainsi qu’accompagnée de Kilou, elle partit le cœur gros accomplir la quête qu’on lui avait confié. Sa première mission : trouver la cascade de l’Oracle divin...

    *

    Cela faisait maintenant presque une journée que Ciruela et Kilou marchaient. Ils s’étaient vite rendus compte que le soleil gardait toujours la même position dans le ciel ; de toute évidence, celui-ci ne semblait plus décidé à vouloir se coucher. Après avoir dévalé le versant de la colline et parcouru plusieurs kilomètres, nos deux héros arrivèrent enfin au village de Ritown.

    A première vue, ce dernier paraissait calme. Seuls quelques habitants promenaient ça et là dans les rues. L’éclipse n’avait donc pas fait de dégâts par ici ; c’est en tous cas ce que pensa Ciruela. Mais elle eut tord de se rassurer ainsi car, soudain, un homme se jeta violemment sur elle, sans crier gare.

    – Ha ! S’écria-t-elle surprise, avant de perdre l’équilibre.

    – Lâche-la ! Intervint alors Kilou.

    Tout en grognant, le petit koala mordit le mollet de leur agresseur à pleines dents. Surpris, ce dernier recula. Puis, contre toute attente, il se mit à hurler. Aussitôt, d’autres villageois qui se trouvaient non loin de là devinrent fous à leur tour. Tout en rugissant, ils arrachèrent leurs propres vêtements et se ruèrent sur nos deux héros avec férocité.

    – Viens, Kilou ! Dit alors Ciruela en prenant le petit koala dans ses bras. Ne restons pas là !

    Sans perdre une minute, ils s’engouffrèrent dans une ruelle voisine afin d’échapper à leurs poursuivants. Mais ces derniers n’abandonnèrent pas pour autant et s’engagèrent dans la ruelle à leur tour.

    – Mon dieu ! Mais qu’est-ce qu’ils ont ? Dit Ciruela, tout en courant.

    – C’est certainement l’éclipse qui les a transformé, répondit Kilou, tout en surveillant leurs arrières. 

    – Oh non ! Fit-elle soudain.

    (Kilou tourna la tête et vit alors qu’ils se retrouvaient coincés dans une impasse.) 

    Zut ! Qu’est-ce qu’on va faire ? Demanda-t-elle avec anxiété, tout en regardant rapidement tout autour d’elle dans le but de déceler une échappatoire. 

    – Attention ! Ils arrivent ! Prévint Kilou.

    Effrayés, nos deux héros reculèrent dos au mur. Voyant que leurs proies ne pouvaient plus leur échapper, les villageois déchaînés ralentirent leur allure. Ils se mirent alors à adopter une démarche titubante, tels des zombis assoiffés de chair et de sang. L’un d’eux finit par s’approcher de nos héros, mais Ciruela l’éloigna d’un violent revers de main. Ce qui ne fit qu’animer davantage l’agressivité de leurs assaillants. Car tous se mirent soudain à grogner très hostilement.

    – Je crois que tu n’as plus le choix... Dit Kilou. Tu vas devoir te battre !

    – Mais ils sont bien trop nombreux ! Ils auront vite fait de me dominer !

    N’ayant de toute manière pas d’autres solutions, notre héroïne se mit en position d’attaque.  Kilou alla se réfugier derrière ses jambes. Trois villageois s’avancèrent soudain, leurs ongles sales pointés en avant. Peu rassurée, Ciruela avala bruyamment sa salive. Elle resserra davantage ses poings, tout en reculant de quelques pas supplémentaires contre le mur. Ses trois adversaires l’observèrent un moment puis se ruèrent brusquement sur elle en rugissant. Kilou ferma les yeux. Dans une souplesse exemplaire, notre héroïne se baissa et usa d’un revers de jambe pour faire chuter ses assaillants. Mais contre toute attente, le mur sur lequel elle était adossée pivota soudain. Nos deux héros basculèrent à la renverse sans avoir eu le temps de se rendre compte de quoique ce soit.

    – On est passés derrière le mur ! Ça alors ! S’exclama Kilou fasciné, tout en examinant la paroi qui était tapissée de ce côté.

    – Soyez les bienvenus chez moi... Dit soudain une voix âgée mais chaleureuse.

    Ciruela et Kilou se relevèrent d’un bond et découvrirent la vieille dame qui venait de leur parler. Cette dernière était encapuchonnée sous une cape bleue et se tenait appuyée sur une canne. Malgré son âge avancé, elle avait encore des traits fins qui signifiaient qu’elle devait être d’une incomparable beauté lorsque elle était jeune.

    – Qui...Qui êtes-vous ? Demanda notre héroïne inquiète.

    – N’ayez aucune crainte, mes enfants, je ne vous ferai pas de mal.

    La vielle dame leur révéla qu’elle était en réalité la doyenne du village. Et lorsqu’elle tenta de trouver une explication sur le comportement des villageois, Ciruela lui apprit ce que la dernière éclipse de lune avait provoqué. Ainsi que la raison de sa venue et ce qu’on exigeait d’elle pour que le monde retrouve sa sérénité.

    – Hmm... Ceci explique bien des choses... Dit énigmatiquement l’ancêtre. Je vais t’aider, mon enfant ; je connais la légende de cet Oracle divin et sais où il se cachait autrefois.

    – Ha, vraiment ? Fit notre héroïne enthousiaste.

    – Oui, il vivait derrière la célèbre Cascade de Neptune. Elle porte ce nom en raison des plantes marines qui pousse dans ses eaux.

    – Ce qui es logique lorsque l’on sait que le dieu Neptune, dans les légendes d’antan, était le roi des mers, termina Ciruela.

    – Et où est-ce qu’elle se trouve, cette cascade ? Demanda Kilou impoli.

    – Non loin d’ici, répondit la vieille dame, visiblement peu surprise de voir le petit koala parler. A une vingtaine de kilomètres vers le Sud-est.

    – Vraiment ? Mais ce n’est pas loin du tout ! S’exclama Ciruela rassurée. Merci ! Cela va nous faire gagner du temps dans notre quête !

    – A propos, reprit soudain l’ancêtre, je suppose que tu es fatiguée et que tu en as assez de marcher.

    – Oh ben oui, alors ! Intervint Kilou. On commençait à avoir mal aux pattes en arrivant à ce village.

    (Ciruela réprimanda son petit koala du regard)

    – J’en étais sûre, dit la vieille dame en souriant. Suivez-moi. Je vais vous donner l’un de mes chevaux. Enfin, ce qu’il en reste... Se reprit-elle curieusement.

    Ciruela et Kilou échangèrent un regard inquiet, puis suivirent la vieille dame. Celle-ci les entraîna hors de sa maison et les conduisit dans une écurie qui se trouvait à l’autre bout de la cour. Lorsque nos héros entrèrent dans l’étable, ils comprirent ce que la vieille dame avait voulu dire lorsqu’elle avait parlé de ses animaux : tous ses chevaux sans exception s’étaient transformés en créatures hybrides ! Les étalons ressemblaient plus à des dragons qu’à des chevaux. Ils avaient en tous cas hérité de leur tête, leur queue, ainsi que de leurs ailes. Malgré cela, leur corps n’avait pas changé et avait conservé un pelage de couleur beige.

    – Vous voyez ce que je voulais dire... Soupira la vieille femme.

    – Oui, en effet, confirmèrent Ciruela et Kilou à l’unisson.

    – Choisis donc celui qui te plaît. Ne t’inquiète pas, ils sont tous restés très dociles malgré leur apparence, rassura la vieille dame.

    Après s’être assurée que les chevaux n’étaient pas dangereux, Ciruela en choisit un à sa taille et l’enfourcha. Puis elle aida Kilou à grimper à son tour et le déposa entre ses genoux. Une fois chose faite, la doyenne attrapa la bride de l’animal et conduisit nos héros vers une grande porte de bois.

    – Bien, dit l’ancêtre. Une fois que je vous aurai ouvert la porte, il vous faudra vous frayer un passage au milieu des villageois. Que les dieux vous guident et vous protègent.

    – Merci pour votre aide, dit Ciruela.

    – Ha, j’allais oublier, fit soudain la vieille dame.

    (Elle plongea une main sous sa cape et en sortit une petite sacoche de cuir ainsi qu’une lanterne accompagnée de quelques allumettes.)

    Ces deux objets te seront utiles dans ta quête. Tu n’auras qu’à ranger les diamants que tu auras trouvés dans cette sacoche.

    – Vraiment, merci. Merci pour tout, répéta Ciruela émue.

    La vieille dame leur fit une dernière fois ses adieux et leur ouvrit la porte. Cette dernière coulissa dans un long grincement qui ne tarda pas à alerter les villageois les plus proches. Sans perdre de temps, Ciruela et Kilou donnèrent l’ordre à leur monture de s’élever dans les airs et laissèrent ainsi derrière eux un petit groupe de villageois hébétés et furieux. Victorieux, ils s’envolèrent vers la cascade de Neptune rencontrer le légendaire Oracle qui saurait les aider dans leur quête...

    3 . Un précieux guide

    ––––––––

    Grâce à la fabuleuse créature que la vieille dame leur avait donné, nos héros ne mirent qu’une journée pour parcourir les kilomètres qui les séparait de la cascade. A peine furent-ils arrivés sur les lieux qu’une odeur des côtes océaniques leur chatouilla les narines. La chute d’eau méritait bien son nom, car la végétation était particulièrement fertile en plantes marines. Ciruela fut émerveillée par la beauté des lieux. La cascade se déversait sur une colline rocheuse et choyait dans une petite mare d’eau claire. Cette eau s’écoulait ensuite dans un ruisseau qui rejoignait sans doute la rivière de la forêt qui se trouvait non loin de là.

    – Nous voilà arrivés, dit notre héroïne en sautant à terre.

    – Eh bien, il était temps ! Soupira Kilou.

    – Bon, reprit-elle, il doit certainement y avoir un passage dissimulé derrière la chute d’eau.

    Tout en disant cela, elle s’avança dans la mare et commença à tâtonner la paroi dans le but d’y déceler une faille. Par chance, l’eau lui recouvrait seulement les chevilles, ce qui facilita ses recherches. Ne trouvant finalement rien, elle décida de lancer des pierres à travers le rideau d’eau. Mais ce fut sans succès, car toutes les pierres ricochèrent sur la paroi.

    – Ce n’est pas aussi simple que je le pensais, soupira Ciruela découragée. Peut-être bien que l’Oracle divin n’existe pas, après tout. Ce n’est qu’une légende qui a existé il y a bien longtemps et rien ne nous dit que l’éclipse l’ait ravivé.

    – Oui peut-être, répondit Kilou. Mais dans ce cas, notre quête est quasiment impossible à réalis...

    C’est alors que, sans crier gare, le petit koala disparut, comme aspiré dans le sol !

    – Kilou ! S’écria Ciruela tout en se précipitant vers l’endroit où il s’était évaporé. Où es-tu ? Tu m’entends ?!

    – Ciruela ! Je suis là ! Répondit-il enfin, d’une voix lointaine.

    – Où ça ? Je ne te vois pas !

    – Ici, en dessous ! Précisa-t-il. Il y avait un petit trou de la taille d’un terrier de taupe, et je suis tombé dedans !

    – Mais, tu vas bien ? Demanda-t-elle inquiète. Tu n’as rien de cassé ?

    – Non, non ! Ça va ! Tout va bien ! La rassura-t-il. On dirait que le terrier avance en s’agrandissant en direction de la cascade. Je vais essayer de te trouver un passage à ta taille ! A tout à l’heure !

    – Kilou ! Attends, c’est dangereux !

    Mais Kilou ne répondit pas. Il partit explorer seul le reste du terrier, sans même penser qu’il pourrait rencontrer le propriétaire du terrier en chemin.

    Ciruela fit les cents pas en attendant son retour. Plusieurs minutes s’écoulèrent sans que son ami ne lui donne signe de vie. Notre héroïne commença à s’inquiéter.

    – Il a dû lui arriver quelque chose, c’est sûr ! Il est vraiment impossible ! Je lui avais pourtant dit de ne pas y aller tout seul !

    – Ciruela ! Je suis là, tu m’entends ? S’écria enfin Kilou.

    – Ha ! Je commençais à m’inquiéter ! Soupira-t-elle rassurée. Où es-tu, cette fois ?

    – Là-haut, cria le petit koala. Il y a une grotte juste derrière la cascade qui est largement à ta taille. Mais malheureusement, elle est trop haute pour que tu puisses me rejoindre...

    – Attends, je vais chercher la corde, dit-elle tout en se dirigeant vers sa monture.

    Après avoir gratifié l’animal d’une caresse, elle détacha la corde de la selle. Puis elle y enroula une pierre de la taille de son poing et lança le tout à Kilou. Ce dernier parvint ainsi à attraper la corde et alla coincer la pierre dans la roche. Ciruela alla ensuite chercher la lanterne que la vieille dame lui avait donné et l’accrocha à sa ceinture. Une fois chose faite, elle n’eut plus qu’à escalader la paroi en franchissant le rideau d’eau qui lui fouettait agréablement le visage.

    – Eh bien ! Dit-elle une fois parvenue à son but. Cette grotte est plutôt grande ! Par où es-tu passé, au fait ? Demanda-t-elle ensuite à Kilou.

    – Oh, c’est simple, expliqua fièrement ce dernier. J‘ai tout simplement remonté le terrier qui s’agrandissait au fur et à mesure que j’avançais. Jusqu’à ce que je débouche ici, derrière la cascade ! Et regarde ! Dit-il en désignant un second tunnel qui partait dans la direction opposée. Ce passage mène sûrement à l’Oracle divin. Qu’en penses-tu ?

    – Oui, c’est fort possible... Mais il n’y a qu’un seul moyen de le savoir. Allons-y !

    Après que Ciruela ait allumé sa lanterne à l’aide des allumettes, ils s’engagèrent tous deux dans le tunnel. Contrairement à ce qu’ils auraient pensé, celui-ci devenait de plus en plus clair à mesure qu’ils avançaient. Ciruela et Kilou comprirent pourquoi lorsqu’ils arrivèrent dans une grotte immense qui était curieusement éclairée. En effet, de petits cristaux étaient encastrés dans la paroi rocheuse et scintillaient de mille feux. Nos deux héros restèrent bouche bée devant un tel spectacle. Puis ils aperçurent un second tunnel de l’autre côté et poursuivirent leur chemin. Mais au bout de quelques pas, ils crurent ouïr des petits cris mêlés à une sorte de fourmillement... Inquiets, ils tendirent l’oreille et ne tardèrent pas à découvrir les auteurs de tout ce tapage.

    – Des rats ! Crièrent-ils simultanément lorsque les bêtes apparurent à leurs yeux.

    D’un commun accord, nos héros prirent leur jambe à leur cou et firent demi-tour jusqu’à la grotte scintillante. Une multitude de rats sortit du tunnel et s’engouffra dans l’autre, prenant la direction de la cascade. Ciruela attendit de ne plus entendre leurs cris avant d’ouvrir la bouche à nouveau.

    – Brrrr... Ces bêtes me donnent la chair de poule ! J’espère qu’il n’y en aura plus !

    – Oh, s’il n’y a plus de rats, il y aura certainement d’autres bestioles tout aussi répugnantes ! Telles que des chauves-souris ou encore des araignées ! Dit Kilou taquin.

    Ciruela le réprimanda du regard puis l’encouragea à retourner dans le tunnel avec elle. Ils marchèrent avec davantage de prudence, de crainte que de nouvelles créatures ne les assaillent. De toute manière, le tunnel s’étrécissait et il y faisait de plus en plus sombre. Seul le faisceau de la lanterne éclairait le devant de leurs pas. Au recoin d’un virage, ils débouchèrent soudain dans une impasse.

    – Mince, alors ! Fit Ciruela.

    Ne se décourageant pas pour autant, elle approcha sa lampe du mur et vit alors que des pictogrammes étaient peints sur la paroi. Chacun d’entre eux avaient été dessinés sur une excroissance rocheuse qui ressortait légèrement du mur. A première vue, ces idéogrammes étaient incompréhensibles. Mais en y regardant de plus près, notre héroïne finit par comprendre leur signification.

    – Regarde, Kilou : l’un d’eux représente le Kinoko. Un autre montre des plantes, un des dinosaures, et celui-là représente l’éclipse de lune !

    – Ben oui, c’est joli ! Ceux qui vivaient dans cette grotte dessinaient bien ! Et après ? S’impatienta le petit koala.

    – Il ne s’agit pas de simples dessins, réfuta Ciruela. Ces quinze blocs représentent en fait la création du monde ; l’histoire de l’humanité, mais dans le désordre ! A nous de les remettre dans l’ordre et un passage s’ouvrira certainement !

    – Tu crois ? Demanda Kilou impressionné.

    – Mais oui ! Il nous suffit simplement d’enfoncer les blocs un à un dans le mur, tout en suivant un ordre bien précis !

    Sans perdre de temps, notre héroïne se mit au travail. Elle commença évidemment par le champignon Kinoko, début de la création du monde. La bosse s’enfonça très facilement dans la paroi, dans un bruit de roulement mécanique. Kilou en resta bouche bée. Puis, comme rien ne se passait, Ciruela continua avec les blocs suivants : le soleil, les nuages, puis les plantes. Mais elle hésita soudain entre deux blocs :

    – Kilou, demanda-t-elle perplexe. Est-ce que c’est l’œuf ou la poule qui a été créé en premier ?

    – Je n’en sais rien, répondit le petit koala.

    – Bah, nous verrons bien !

    Insouciante, Ciruela décida d’en pousser un des deux au hasard. Mais de toute évidence, ce n’était pas le bon ordre car, soudain, un déclic se fit entendre. Et avant même que Kilou n’ait eu le temps de s’écarter, une énorme lance tomba du plafond pour atterrir juste à côté de sa patte.

    – Oh mon dieu ! S’écria Ciruela alarmée. Kilou, tu n’es pas blessé ?

    – Non, ça va, mais la prochaine fois que tu partiras en expédition, fais-moi plaisir : emporte une encyclopédie avec toi ! Lui répondit-il grognon.

    Confuse, Ciruela baissa la tête sans mot dire.

    Après cet incident, elle fit davantage attention. Mais par chance, elle connaissait la suite de l’énigme. Aussi elle n’hésita plus et enfonça rapidement les blocs restants. Enfin, elle mit le dernier pictogramme en place : celui qui représentait l’éclipse de lune. C’est alors que la paroi toute entière se releva dans un bruit grondant. S’enfonçant lentement dans le plafond rocheux, elle laissa la voie libre à nos héros. Ces derniers purent ainsi continuer leur route et s’engager dans un nouveau tunnel. Mais soudain, un autre obstacle les fit sursauter. Ciruela eut une telle frayeur qu’elle lâcha sa lanterne et la laissa se briser contre le sol. Il fallait dire que ce qui se dressait à présent devant eux était effrayant. C’était un Troll, de taille gigantesque. Sans mot dire, le monstre dévisagea nos héros d’un regard mauvais. Comme tous ceux de sa race, le monstre était chauve et avait la peau rugueuse et grise. Il tenait une énorme massue dans sa main droite ; ce qui impressionna d’autant plus nos héros.

    Inquiète de voir ce nouvel ennemi attaquer à tout instant, Ciruela se mit en position de défense. Mais contre toute attente, le Troll ouvrit soudain la bouche pour leur parler :

    – Du calme, dit-il d’une voix rauque mais tranquille. Je ne vais pas vous attaquer. Je veux simplement m’assurer que vous êtes digne de parler à l’Oracle divin.

    (Nos deux héros le regardèrent, hébétés.)

    Vous allez répondre à trois de mes énigmes. Mais vous n’aurez pas droit à l’erreur, alors méfiez-vous, prévint-il sur un ton grave et hautain.

    – Très bien, nous écoutons, dit Ciruela en relâchant sa garde.

    – Voici la première :

    Le matin, il a quatre jambes. A midi, il n’en a plus que deux, et le soir, il en a trois...Qui est-il ?

    – C’est un homme ! S’écria aussitôt Ciruela. Il commence sa vie à quatre pattes, puis se relève et grandit sur ses deux jambes, et finit ses jours appuyé sur une canne ! Cette énigme est vieille comme le monde !

    – Hum...C’est exact. Grogna le Troll stupéfait et quelque peu déçu. Voilà la seconde :

    Vingt cents mille épées dans une grotte et cent vingt dans l’autre.

    Combien y’a t-il d’épées au total ?

    Cette fois, nos héros mettraient plus de temps à répondre car cette énigme n’était pas aussi facile que la précédente. Plusieurs secondes s’écoulèrent, puis vinrent les minutes, mais Ciruela ne trouvait toujours pas la solution ; quelque chose clochait dans ses calculs... Tout à coup, Kilou lui fit signe qu’il avait une réponse en tête et la lui chuchota à l’oreille.

    – Mais... tu es nul en calcul ! Objecta aussitôt Ciruela.

    – Je sais bien que ce n’est pas logique, répondit le petit koala vexé, mais je crois que c’est un piège et qu’il n’y a aucun calcul à faire, en réalité.

    – Mais comment ça ? S’étonna Ciruela.

    – C’est simple : à mon avis,

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