Mathis et le secret du festival T.02: Le mystère de l'île au Coude

Par Étrange Monsieur Jack

Dernière chance pour Mathis et ses amis!
Autrement…

Ayant perdu le combat contre le fameux monstre mangeur d’âmes lors du festival du lombric de l’année précédente, Mathis et sa bande devront faire face au retour de la terrible bête gluante. Durant une sortie scolaire à destination de l’île au Coude, ils feront la rencontre du capitaine responsable de la traversée du fleuve. L’étrange homme aux commandes du gros tas de ferraille flottant leur en apprendra davantage sur le sombre passé de la sorcière qui a lancé la terrible malédiction qui pèse sur le village de Sainte-Rosalie. À moins, bien sûr, que ce ne soit que des histoires de pêche…

Avec l’aide d’une nouvelle venue, le groupe des cinq fera preuve d’imagination pour résoudre de nombreuses énigmes et tenter de mettre un terme à la calamité qui menace les habitants.

Non seulement Mathis et ses amis seront prisonniers du mystérieux monde souterrain, mais la responsable de leurs malheurs usera de ses dons particuliers pour les empêcher de contrecarrer son plan machiavélique. Chose certaine, le festival de cette année sera celui de la dernière chance, mais la victoire ne vient jamais sans sacrifice.

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions La Plume D'or
• Date de sortie: 14 déc. 2023
• ISBN: 9782925371144

Étrange Monsieur Jack

Un mystérieux individu qui aime faire peur ! Terré dans son repère en plein cœur de la Vieille Capitale, Étrange monsieur Jack se fait un malin plaisir à déformer la réalité. Né dans le dernier tiers des années 1900 et père de deux enfants, il prend bien soin de faire oublier à ces derniers leurs journées de classe en les plongeant dans des aventures surnaturelles et un peu sombres. Amateur de mystères, de légendes et d’épouvante depuis son tout jeune âge, il ne peut s’empêcher d’offrir une porte d’entrée aux monstres qui vivent sous nos pieds et d’imaginer des énigmes toutes plus bizarres les unes que les autres. Son excellente série, Mathis et le secret du festival, dont les deux tomes ont été publiée en 2023, en est un excellent exemple.

Aperçu du livre

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Table des matières

Remerciements

C’est la vérité

Le 13 octobre de cette année

Le tourbillon

Gluant, mais brillant!

40320 minutes plus tôt

La sortie scolaire

La révélation du Capitaine

La grotte appelle la lune

Enfin Libres!

Sortons d’ici, AU PLUS VITE!

Amie, ou ennemie?

Les deux F

L’épouvantable et la gâterie meurtrière

Les nuages rouges et la chimère invertébrée

C’est impossible!

Le Capitaine et le Jedi

C’est la vérité (prise 2)

Mathis

et le secret du festival

Tome 2

Le mystère de l’île au Coude

Étrange Monsieur Jack

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre: Mathis et le secret du festival / Étrange Monsieur Jack.

Noms: Étrange Monsieur Jack, 1979- auteur. | Étrange Monsieur Jack, 1979- Mystère de l'île au Coude.

Description: Sommaire incomplet: [2]. Le mystère de l'île au Coude.

Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20220022747 | Canadiana (livre numérique)

20220022755 | ISBN 9782925371120 (couverture souple : vol. 2)

| ISBN 9782925371137 (PDF : vol. 2) | ISBN 9782925371144 (EPUB : vol. 2)

Classification: LCC PS8609.T85 M38 2022 | CDD jC843/.6—dc23

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition.

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Conception graphique de la couverture: Création: Mélanie Gougeon

Photo: Mélanie Gougeon

Direction rédaction: Marie-Louise Legault

©  Frédérick Tassé, 2023 

Dépôt légal  – 2023

Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Bibliothèque et Archives Canada

Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

Imprimé et relié au Canada

1re impression, octobre 2023

Remerciements

Merci à madame Ginette Lessard et Bogus. Sans vous, la malédiction de Sainte-Rosalie aurait été bien pire…

Mon amour, merci de participer aux folies qui fuient de ma boîte à cerveau.

Mot aux lecteurs (trices)

Les mystères n’ont que deux raisons d’exister: nous faire rêver, et être résolus.  Étrange Monsieur Jack

C’est la vérité

«Mathis, tu n’as pas respecté les consignes». C’est ce que madame Julie m’a dit avant de me demander de retourner à mon siège ce matin. Guillaume la guimauve, Mathieu le peureux, Sophie la gazelle et Marilou n’en revenaient tout simplement pas. J’ai posé mes fesses sur la vieille chaise en plastique et la mine basse, j’ai regardé mes meilleurs amis du coin de l’œil. Je venais à peine de terminer la première partie de l’histoire la plus extraordinaire que j’ai vécue avec eux, mais la professeure a jugé que mon récit relevait de la pure invention. Pourtant, j’ai respecté en tous points ce qu’elle a demandé: une histoire vraie et hors de l’ordinaire.

C’était la première fois que je n’étais pas du tout gêné devant la classe. Mis à part mes deux bras qui balançaient aussi vite que ceux d’une pieuvre, j’étais parfaitement concentré et je maîtrisais bien mon sujet. Le festival du lombric de l’an passé avait failli virer au cauchemar, et j’ai cru que l’exposé oral que madame Julie nous avait imposé était le moyen idéal de faire connaître notre aventure.

Puisque la fête du village est une tradition qui remonte à plus de 300 ans, je ne me suis pas attardé à expliquer les détails sans importance. Tout le monde sait déjà que chaque année, un champ parmi les 3875 que compte Sainte-Rosalie-sur-le-Lac est choisi au hasard, et que des milliards de milliards de millions de vers de terre sont épandus sur sa surface dans le but de le fertiliser de façon naturelle. Aussi, je n’ai pas gaspillé ma salive à mentionner que des manèges portatifs sont déployés au centre du village pour souligner l’événement; tous les jeunes connaissent déjà très bien le bateau pirate géant et la soucoupe volante. Cette dernière tourne tellement vite sur elle-même, qu’à la sortie, les plus jeunes quittent le manège en vomissant dans l’herbe. Ce n’est pas le cas pour mes amis et moi, parce qu’à 11 ans, on n’est plus des enfants. Bref, je m’en suis tenu à ce qui importait vraiment.

Il y a 365 jours, un peu en retrait des attractions habituelles, un petit chapiteau noir s’est mystérieusement ajouté au décor. Curieux, mes amis et moi avons franchi la porte pour découvrir un intérieur faiblement éclairé avec, sur les murs, des images de squelettes et de boules de cristal. La vieille femme ratatinée, qui nous a reçus avec impolitesse et impatience, se proclamait diseuse de bonne aventure. Beaucoup trop maquillée et loin d’être sympathique, elle nous a prévenus qu’un événement terrible allait se produire. En faisant semblant d’entendre des voix dans sa tête et en grouillant les bras comme une marionnette suspendue au plafond par des fils invisibles, elle nous a donné des détails aussi clairs que de l’eau remplie de boue à propos d’une supposée créature maléfique. D’après ses dires, ce monstre devait refaire surface lors du festival du lombric et se nourrir de la tristesse des gens disparus, pour ensuite la recracher sur les vivants afin qu’ils ne ressentent que du malheur pour le restant de leur vie.

Cette femme, que l’on a surnommée la sorcière, nous a donné la frousse. On ne croyait pas vraiment ce qu’elle nous avait raconté jusqu’à ce qu’on rencontre, par un drôle de hasard, le responsable de l’entretien du cimetière. Cet homme au visage tout ridé et toujours mal habillé avait un surnom secret qui lui allait comme un gant: monsieur VP. Ces deux lettres signifiaient: Vampire puant.

Étant donné que lui aussi avait fait référence au fameux monstre mangeur d’âmes durant notre courte conversation avec lui, nous avons rapidement soupçonné qu’il était de mèche avec la sorcière. Le lendemain, avec en notre possession l’équipement de base pour combattre le gardien buveur de sang du cimetière, on s’est introduits dans sa grange remplie d’outils dans le but de prouver notre théorie. À notre grande surprise, on a découvert une trappe sous la poussière du plancher.

Durant notre exploration de la pièce secrète, monsieur Vampire a surgi de nulle part avec la ferme intention de nous transformer en chauves-souris. Par chance, nous avons réussi à nous évader à la toute dernière seconde. Grâce à Guillaume qui, avant de quitter l’endroit, avait habilement subtilisé un vieux parchemin contenant des informations essentielles, nous avons pu prouver notre hypothèse.

Je racontais cette aventure à la classe sans prendre le temps de respirer. J’ai tourné les yeux en direction de madame Julie et l’excitation que je ressentais a dégringolé comme la ligne sur un thermomètre collé à la vitre de la maison en plein hiver. Mon enseignante se grattait l’oreille avec un visage qui trahissait son découragement. Elle regardait le plafond, tandis que tous les élèves étaient sur le bout de leur siège et écoutaient attentivement. Guillaume, lui, mâchait sa gomme comme une vache qui broute de l’herbe dans un champ. Il l’avait probablement récupérée sous son bureau et je souhaitais qu’elle ne date pas du temps où nos parents étaient assis derrière les mêmes pupitres que nous… 

J’ai poursuivi mon récit en ajoutant que les nouveaux détails qu’on avait en main faisaient avancer notre enquête, mais que ce n’était pas suffisant pour en parler à mes parents. Puis, pendant une discussion banale avec ma mère, j’ai découvert que monsieur Vampire avait un frère. J’en ai donc profité pour me présenter chez ce dernier dans le but d’éclaircir les informations que le parchemin nous avait révélées. Malgré le fait que les milliards de nains de jardin à l’extérieur de sa maison bleue me faisaient un peu peur, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai franchi le chemin en pierre qui menait à la porte d’entrée. Assis sur un divan beaucoup trop propre face à mon hôte aussi mince qu’une échalote, je le regardais se bercer, alors qu’il était confortablement installé sur une chaise qui grinçait. Puis, je l’ai écouté me livrer le secret qui se cachait derrière le festival du lombric. Il y a trois cents ans, une sorcière est arrivée ici, à Sainte-Rosalie-sur-le-Lac. Elle a demandé aux villageois d’arrêter de cultiver les terres de façon excessive, sans quoi une malédiction impliquant un monstre mangeur d’âmes s’abattrait sur le village.

Les habitants se sont rapidement fâchés et ont brûlé la femme sur un bûcher. Je sais que c’est extrême, mais dans l’ancien temps, c’était le sort réservé aux sorcières. L’homme m’a aussi appris que lorsqu’on meurt, notre âme s’envole et laisse dans notre corps la tristesse qu’on a emmagasinée tout au long de notre vie. Donc, si les habitants ne changeaient pas leur manière de cultiver la terre, la bête irait se gaver des gens enterrés au cimetière et à sa septième apparition, elle recracherait sur la population du village toute la tristesse qu’elle a dévorée. Plus personne ne serait en mesure d’être heureux pour l’éternité!

Mais tout n’était pas simple. La diseuse de bonne aventure nous avait mentionné qu’une seule personne possédait l’information cruciale pour vaincre le monstre. Cette personne était l’Élu. Comme le Vampire puant détenait un parchemin avec les informations nécessaires dans sa grange à l’odeur de moisi, on a conclu que contrairement à notre hypothèse de départ, il n’était pas complice de la sorcière, mais bien celui qui briserait la malédiction.

On a rapidement changé d’avis lorsqu’un soir, il a mis en place une lampe géante avant de commencer à piétiner fortement le sol du cimetière. Il prenait tous les moyens pour attirer le monstre! C’était clair qu’on devait l’arrêter. Au péril de notre vie, on a conçu un plan aussi efficace que dans les films d’espionnage et on s’est assurés de stopper le vampire avant qu’il ne soit trop tard. C’était le déclenchement de la mission la plus importante de l’univers et on l’avait surnommée: L’opération jambette!

⸻C’était mon idée! a tout à coup crié Guimauve pendant que je m’adressais à la classe.

⸻Assieds-toi, Guillaume! lui a ordonné madame Julie.

La professeure frottait son front à une vitesse folle et je crois qu’elle commençait à faire des boutons. Je devais terminer rapidement parce que sinon, elle en aurait autant que Mathieu. J’ai continué en faisant semblant de ne pas remarquer son impatience.

La malédiction de la sorcière s’est avérée exacte. À la dernière journée de la fête du village, un énorme ver gluant est sorti de terre au beau milieu du cimetière et a tout tenté pour dévorer les âmes des morts. Durant la féroce bataille qui a suivi entre nous et le monstre, la réalité nous a rattrapés. Contrairement à ce que nous avions conclu, monsieur VP n’était pas le complice de la sorcière; il était l’élu! Le phare géant qu’il avait déployé dans le cimetière, le tapage du sol avec ses pieds chaussés de grosses bottes et les autres bizarreries avaient pour seul but d’attirer la bête pour la vaincre et mettre un terme à la menace.

Dans le parchemin, il était mentionné que le seul moyen de venir à bout du mauvais sort était de chevaucher la bête jusqu’au lever du soleil afin qu’elle se dessèche. Avec notre précieuse aide, le Vampire puant a réussi à conduire le ver gluant vers l’horizon et tout s’est finalement déroulé en notre faveur… jusqu’à ce que je découvre que monsieur VP devait réussir cette mission SANS AIDE, à défaut de quoi le lombric géant reviendrait et mettrait un terme au bonheur de tous.

Depuis ce temps, monsieur VP n’a jamais remis les pieds au village. Quelques jours après notre défaite, Bogus, le chat noir de monsieur Vampire, est venu à ma rencontre avec, entre les dents, un long bout de papier roulé sur lui-même. C’était à mon tour d’être l’élu et de combattre la bête géante lorsqu’elle serait de retour.

Croyez-le ou non, il y a deux jours le monstre est bel