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La Citadelle Interdite: Chroniques Célestes, #1
La Citadelle Interdite: Chroniques Célestes, #1
La Citadelle Interdite: Chroniques Célestes, #1
Livre électronique154 pages1 heure

La Citadelle Interdite: Chroniques Célestes, #1

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À propos de ce livre électronique

L'archipel de Valesphyr est une machine à broyer les rêves. Depuis des temps immémoriaux, celui-ci est divisé en deux castes. Sous le joug des Privilégiés, les Rebuts savent que toute forme de rébellion est vaine.

 

Sylwen, un jeune homme qui vit grâce à une prothèse robotisée, rêve de quitter la terre ferme pour parcourir les airs. Il pensait pouvoir devenir Navigateur en entrant dans la Marine Céleste, mais il échoue, rattrapé par son statut de Mâchefer.

 

Alors quand son ami Trévor suspecte le gouvernement de verser un pot-de-vin contre l'annulation du programme archéologique visant à rénover la Babylone Céleste, ils décident d'aller y jeter un œil.

 

Pourquoi le métal inspire-t-il la peur du gouvernement ? Quels dangers renferme la Citadelle ?

 

Une escapade à la découverte de leurs origines qui va bouleverser leurs vies et faire vaciller les fondements de leur société.

LangueFrançais
Date de sortie1 août 2020
ISBN9782953530414
La Citadelle Interdite: Chroniques Célestes, #1
Auteur

Léona Everhard

Vous allez vous dire "encore une blogueuse qui se met à publier des livres !" En réalité, je rêve depuis toute jeune de devenir romancière. Dessin, peinture, musique, lecture... dans ma famille les arts ont toujours occupés une place particulière. En 2014, j'ai rejoins la communauté Écrire un Roman dans l'idée d'améliorer mon style et mes techniques littéraires. Quelques mois plus tard, je publiai ma première chronique. Après 3 ans de bons et loyaux services, j'ai décidé de me lancer en solo pour gagner en flexibilité et pouvoir vous proposer plus d'une chronique par mois. C'est ainsi qu'est né ma Bibli'. Mais le n'ai pas renoncé à l'écriture pour autant, j'ai juste mis plus de temps pour me lancer dans la publication de mes projets. Lors de mes études universitaires, j'ai appris à analyser les œuvres en profondeur jusqu'à remonter à l'idée de départ ou à l'intention première. J'ai donc tenu à ce que mes écrits possèdent tous un double niveau de lecture. Car plus qu'une jolie histoire ou aventure, les livres, telles des bouteilles à la mer, ont toujours été de parfaits vecteurs de transmission et de sensibilisation. Saurez-vous déchiffrer les messages cachés ?

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    Aperçu du livre

    La Citadelle Interdite - Léona Everhard

    Couverture et illustration :

    Léona Everhard

    eISBN : 978-2-9535304-1-4

    Pour toutes ces personnes qui subissent le poids du handicap.

    Et pour toutes celles qui œuvrent pour les en soulager.

    Chroniques Celestes

    ––––––––

    Épisode 1

    ––––––––

    La Citadelle Interdite

    par Léona Everhard

    Novella

    « Jusqu’ici, j’ai sacrifié de nombreuses vies pour un résultat assez mitigé. Or, quand je regarde les prouesses qu’ils ont accomplies ici-même, j’en viens à penser que l’homme exploite mieux ses capacités lorsqu’il crée, bâtit ou développe une nation que lorsqu’il la détruit. Ainsi, je suis prêt à ordonner le retrait immédiat des troupes à une condition : que vous me créiez des êtres plus habiles dans la destruction que la construction. »

    Repousser les limites de l’impossible faisait partie intégrante de l’essence des Babyloniens. Les responsables militaires mirent donc de côté les plans de bataille pour se concentrer sur le défi lancé par leur souverain. Ils débattirent longuement sur la nature de l’homme, ses vices et vertus et arrivèrent à la conclusion suivante : la plus grande vulnérabilité d’un homme réside dans son humanité. Dès lors, ils s’évertuèrent à concevoir un être capable de surpasser les hommes en puissance, infatigable, mais surtout dénué de toute humanité. Néanmoins, ils donnèrent à leur création une apparence humaine, car la forme d’aucun autre être céleste ne leur sembla plus propice pour faire la guerre. Pour se battre sans relâche et répandre la terreur si chère au souverain.

    ––––––––

    Histoire du Grand Empire Babylonien

    Auteur inconnu

    Impasses

    La journée s'annonçait radieuse pour les habitants des îlots suspendus de Valesphyr. Cependant, monsieur Bishâle, comme tant d'autres, n'en profiterait pas. Forgeron de son état, il passait ses journées enfermé dans la chaleur de son hangar. Malgré les fenêtres ouvertes, l’âtre imprégnait les lieux d’une forte odeur de feu de bois qui prenait à la gorge les visiteurs occasionnels.

    Si monsieur Bishâle se mettait à tousser de temps à autre, il baignait depuis si longtemps dans cette atmosphère suffocante, qu’il n’y prêtait plus vraiment attention.

    Les saisons défilaient, mais il portait toujours les mêmes vêtements : un vieux pantalon et une chemise aux manches retroussées – comme pour tenter en vain de s’extraire de cette fournaise – avec, par-dessus, un lourd tablier de cuir. Des gants épais dans la même matière et un casque fabriqué dans un alliage dont lui seul détenait le secret constituaient ses uniques protections.

    Il devait honorer les commandes et respecter les délais de livraison. Avec le temps, les réparations courantes –  nécessitant de changer les pièces endommagées – rongeaient ses journées. Rapides et lucratives, elles représentaient pour lui des urgences à traiter en priorité.

    Pourtant il les redoutaient comme la rouille, surtout celles de la Marine céleste. Les ailes des nef – quand ce n’était pas les navires eux-mêmes – ne cessait de s’échouer dans son hangar, malgré ses recommandations.

    Rames cassées, ailes perforées ou encore cales gondolées. Parfois, il se demandait s’ils ne le prenaient pas pour un menuisier et refilait une partie du boulot à des confrères.

    Le vague à l’âme et la rage au ventre, il s’y attelait une énième fois. Pestant toujours plus.

    Combien de temps il leur faudra pour comprendre que bois et métal ne font pas bon ménage ?

    Mais la patience finit par payer. Ainsi, il s’assurait un revenu confortable et une vitrine de premier choix.

    Entre-deux, il s'adonnait à sa passion : la ferronnerie d'art. Dans un coin, les plans de ses créations fantaisistes s'amoncelaient : mobiles articulés, objets du quotidien en tous genres ou encore nefs volantes entièrement faites dans des alliages légers et robustes.

    Une imagination sans limites pour des rêves enterrés depuis longtemps. Pourtant, chaque nouvelle idée faisait l’objet d’un plan des plus précis. Son héritage pour les génération futures et un espoir secret de voir ses réalisations se concrétiser depuis les nuages.

    Sur son toit trônait sa toute première création : un moulin à vent, fixé sur pivot et surmonté d'une girouette. Cette carte de visite insolite leur rappelait en permanence combien la raréfaction du bois constituait une chance. Elle leur ouvrait des possibilités inouïes et les incitait à s'inscrire dans le sillage brûlant et froid que monsieur Bishâle leur forgeait.

    Cependant, le gouvernement envisageait cette transition avec pudeur. Lors des trop rares occasions où un amiral daignait se déplacer pour émettre une opinion sur un plan ou simplement vérifier la conformité des réparations, il saisissait sa chance et abordait ce sujet houleux.

    Le seul qui justifiait, à ses yeux, le déplacement d’un haut gradé.

    Arrachées avec une infinie prudence, les réponses le laissait perplexe.

    Lorsque l’humeur du militaire était au beau fixe, il avait droit à un « On y travaille, ne vous inquiétez pas » assorti  d’une petite tape presque amicale sur l’épaule. Sinon, il devait se contenter d’un « Ça viendra. Nous vous demandons juste un peu de patience. Et puis, nous sommes très heureux de notre partenariat. »

    Lui aussi était heureux et patient, mais cela ne lui suffisait pas. Il se demandait ce que deviendrait son atelier lorsque l'âge ne lui permettrait plus de passer ses journées à suer en pleine fournaise. La chaleur ambiante et les coups de marteau répétés grignotaient sa jeunesse avant l’heure. Déjà, les premiers rhumatismes envahissaient ses doigts, mais il donnait le change.

    Ses tentatives pour convaincre des adolescents inexpérimentés se soldèrent toutes par un lamentable échec.

    Sylwen, son fils adoptif, et son ami Trévor furent les seuls à pénétrer sa caverne des merveilles. Inutile de les ennuyer avec son fardeau, leurs ambitions les portaient vers d'autres horizons.

    Lointains et prestigieux.

    Il ressoudait une partie du mécanisme de la jointure d'une rame lorsqu'un clopinement aigu raisonna. Son écho plaintif se répercuta à travers la pièce. Dans le contre-jour, un jeune homme de chair et de titane apparut, réverbérant la lumière en milliers d'étincelles.

    Monsieur Bishâle se retourna, éteignit son chalumeau et ôta son masque. Puis il s'appuya contre le plan de travail et retira ses gants d'un geste las. Le visiteur s'approcha à pas lents, métalliques.

    ― Alors, qu'en est-il de tes résultats, mon garçon ?

    ― Ils sont... excellents, répondit-il sur un ton neutre.

    ― Très bien. Je suppose que tu vas passer Recrue, alors.

    ― Oui, mentit-il.

    ― Félicitations, mon garçon ! Approche un peu et fait pas cette tête d'enterrement. C'est pas tous les jours qu'un des nôtres entre dans la Marine céleste.

    ― C'est vrai, ça fait... bizarre.

    Il avança, le bruit de ses prothèses cliquetait au rythme de ses pas.

    Lorsqu’ils furent tout près l’un de l’autre, monsieur Bishâle le prit dans ses bras. Cela faisait des années qu'une telle étreinte ne les avait plus rassemblés. D'aussi loin que Sylwen se souvienne, la dernière remontait à un jour particulier, au début de son adolescence.

    ~ ~ ~

    Avec Trévor, ils jouaient à s'envoyer une balle le plus loin possible. Ses ruelles étroites et ses toitures basses conféraient à l’île des allures insolites, pour un terrain de jeux. Soudain, Sylwen avait glissé sur une flaque d'eau à proximité d'un escalier de pierre raide. Déséquilibré, il l’avait dévalé à toute vitesse. Pas assez robuste, son exosquelette de bois avait rompu en mille morceaux. Ses éclats s’étaient majoritairement logés dans ses jambes. Son corps flasque, incapable du moindre mouvement, ressemblait à une plaie sanguinolente. Ce jour-là, l’intensité de la douleur avait ravivé, dans sa mémoire, l'accident qui l'avait arraché à ses parents et le privait à présent de sa mobilité.

    Suite à cet incident, son père adoptif lui en avait construit une autre, en titane. Un matériel très léger, plus propice à la liberté de mouvement et qui atténuerait sa fatigue physique. Mais aussi cassant. Toutefois, monsieur Bishâle ne se formalisa pas sur cette propriété. Son fils grandissait et au fond lui, il savait qu’il en prendrait le plus grand soin.

    En revanche, il n’aurait jamais pu prévoir l’étendue du traumatisme engendré par ce nouveau choc. Malgré tous les efforts déployés par Sylwen, son corps ne lui répondait plus.

    Après plusieurs mois sans la moindre amélioration, monsieur Bishâle tenta le tout pour le tout. Il persuada un chirurgien de l’assister dans son ultime tentative pour donner à son fils une vie digne. Ensemble, ils connectèrent sa nouvelle prothèse articulée à son cerveau. De longues années de rééducation suivirent avant que Sylwen puisse profiter à nouveau de la vie.

    ~ ~ ~

    ― Tes parents seraient fiers de toi, mon garçon. Au moins autant que je le suis.

    Comme ils se séparèrent, le jeune homme se tourna pour cacher ses yeux mouillés. Il voulut bredouiller quelque chose, mais monsieur Bishâle poursuivit :

    ― On va fêter ça en bonne et due forme, mon garçon !

    ― Pas ce soir, j'ai promis à Trévor de le rejoindre à La Bonne Escale.

    ― Reste au moins pour le dîner, j'avais

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