Contes de l'alphabet III (Q-Z): Un recueil de contes orientaux
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À propos de ce livre électronique
Merveilleux ou fantastiques, classiques ou modernes, ces vingt six contes suivent le cours de l'alphabet. Tout en étant indépendants, chaque conte s'achève sur l'annonce du suivant, et certains peronnages se retrouvent d'un conte à l'autre.
Plongez dès à présent dans le troisième volume de ce recueil de contes orientaux, magnifiquement illustrés par Quentin Gréban !
EXTRAIT DE T Tom qui voulut être un grand homme
Tom était un homme de très grande taille. Du haut de ses deux mètres, il toisait avec mépris les habitants de son pays, tous plus petits que lui.
– Je les dépasse tous, je les domine tous ! se disait-il fièrement chaque jour.
Mais cela ne lui suffisait pas d’être un homme grand : il lui fallait aussi renommée, célébrité,reconnaissance. En un mot, il voulait être un grand homme.
Et, tous les jours, dans sa maison aux murs recouverts de miroirs, de toutes tailles et de toutes sortes, il vaquait à son occupation favorite : la contemplation admirative de sa personne.
Ainsi était Tom. Un homme grand mais qui n’était plein que de lui-même. Un homme bourré d’illusions, persuadé que tout le monde enviait sa taille, jalousait son esprit, rêvait de sa grandeur. Un homme, aussi, aveuglé par son orgueil. Quand on le saluait dans la rue :
– Eh ! Grand Tom !
Il entendait :
– Eh ! Grand homme !
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
En 26 contes, reliés les uns aux autres dans l'ordre des lettres alphabétiques, apparaît une vision du monde poétique et tendre où chacun tient sa place, solidaire de l'autre. Philosophiques ou fantastiques, classique ou modernes, ces histoires écrites avec sensibilité et humour se lisent d'autant mieux qu'elles sont illustrées à ravir par Quentin Gréban. - Lire
Un superbe voyage en toutes lettres. - Critiques libres
À PROPOS DES AUTEURS
Née en 1973, Emmanuelle de Saint Chamas, après des études littéraires et artistiques, et Sciences-Po, écrit des contes et étudie la graphologie.
Né en 1970, Benoît de Saint Chamas, après Sciences-Po et des études d'économie, s'est aperçu qu'il préférait les lettres aux chiffres et les contes aux comptes.
Leur goût commun pour les contes les a conduits à imaginer le concept des Contes de l'alphabet. Ils ont écrit le premier de ces contes la semaine de leur mariage et le dernier deux ans après, à quelques jours de la naissance de leur premier enfant.
Quentin Gréban est né à Bruxelles en 1977. Après des études artistiques, il a illustré plusieurs ouvrages en Belgique, aux éditions Erasme et Mijade, puis les Contes de l'alphabet aux Éditions du Jasmin. Il a été sélectionné par l'Annual 99 de Bologne pour des illustrations de Nils Holgerson.
En savoir plus sur Emmanuelle De Saint Chamas
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Avis sur Contes de l'alphabet III (Q-Z)
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Aperçu du livre
Contes de l'alphabet III (Q-Z) - Emmanuelle de Saint Chamas
Contes d’Orient et d’Occident
TitleEmmanuelle & Benoît de Saint Chamas
Emmanuelle et Benoît de Saint Chamas sont mariés et enseignent ensemble à l’Institut d’Études Politiques de Paris. Ils ont reçu plusieurs prix littéraires pour leurs contes, notamment les Contes de l’Alphabet, devenu un classique de la littérature jeunesse.
DES MÊMES AUTEURS
AUX ÉDITIONS DU JASMIN
Le Secret de la Stèle Sacrée, illustré par Martin Maniez, 2007
Contes des six trésors, illustré par Éric Puybaret, 2006
Le puits du diable, illustré par Laura Rosano, 2003
Contes de l’Alphabet, illustré par Quentin Gréban, en 3 volumes, 1999, (Prix Saint Exupéry 2000)
CHEZ D’AUTRES ÉDITEURS
Sagesses et malices des anges et des pauvres diables, illustré par Emmanuel Kerner, Albin Michel, 2006
Contes de la cave, Seuil, 2003, illustrations de François Roca (Prix : Cabourg 2003, Narbonne 2004, Tatoulu 2005)
Contes du grenier, illustré par François Roca, Seuil, 2002
Une nuit de Noël, illustré par Christophe Durual, Seuil, 2002
Loi 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications
destinées à la jeunesse
Tous droits de reproduction, de traduction
et d’adaptation réservés pour tous pays.
© 1999-2007 éditions du jasmin
www.editions-du-jasmin.com
ISBN 978-2-35284-716-8
Avec le soutien du
À Bonne maman et Mamie
E. & B. de Saint Chamas
À Nelly et Michel
Q. Gréban
Q
QUENOUILLE ET GRENOUILLES
Quand le printemps recouvre le Pays aux Mille et Un Étangs de son joli manteau fleuri, les habitants de Bigaroque se réunissent, au crépuscule, sous la grande halle. Ils se racontent alors toutes sortes d’histoires, vraies ou fausses, gaies ou tristes, d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs. Mais jamais une de ces veillées ne s’achève sans qu’un enfant ne réclame à quelque vieillard : « Vieil homme, raconte, raconte encore l’histoire de la Quenouille… »
Rires, chants et chuchotements cessent alors comme par magie. Et les plus âgés, ceux qui ont connu la Quenouille, hochent gravement la tête pendant qu’un conteur narre cette histoire, que tous les habitants connaissent par cœur…
Jadis vivait dans le village une femme. Elle n’était pas de Bigaroque. À vrai dire, nul ne savait d’où elle venait. C’est la mère Jacquet qui l’avait trouvée, un matin d’hiver, perdue dans les marécages. Elle n’était revêtue que d’une robe grossière, faite de feuilles de nénuphars liées entre elles par des brins de paille. Ce n’était plus une enfant, et pourtant elle ne savait ni parler ni écrire. Cela émut le vieux cœur solitaire de la mère Jacquet. Comme elle n’avait pas de famille, elle recueillit l’inconnue et l’éleva comme sa propre fille. Elle lui apprit le patois, lui enseigna les us et coutumes du pays et comment filer le lin.
La jeune étrangère, pendant sept années, fit tourner le rouet, fila la quenouille, instruite par les conseils de la bonne mère Jacquet.
Et schnur et schnur et schnur, elle était acharnée et habile à l’ouvrage.
Et schnur et schnur et schnur, tirait l’étoupe*, mouillait le fil, le retordait.
Et schnur et schnur et schnur, jamais ne lâchait son fuseau.
Comme elle n’avait pas de nom, on l’appela la Quenouille.
Bien sûr, au village, on ne parlait que d’elle. Enfin quelque chose de nouveau à Bigaroque ! La Quenouille était l’objet de tous les ragots, de toutes les confidences. Quand quelqu’un prononçait son nom, même les sourds tendaient l’oreille. L’« étrangère », comme on l’appelait aussi parfois, suscitait tout à la fois curiosité, rires et inquiétudes. Elle inspirait tout autant la pitié que le dégoût.
Car à la vérité, ce n’était pas une femme comme les autres. À commencer par son apparence. La Quenouille était d’une laideur effroyable. Était-ce ses cheveux filasses ? Était-ce ses yeux glauques ? Était-ce ces vilaines pustules recouvrant sa peau ? Était-ce ses pieds tors* et sa démarche grotesque ? Était-ce son corps gibbeux* et sa silhouette cabossée ? C’était cela et tout le reste. Nul ne pouvait la croiser sans esquisser un mouvement de recul. Les villageois la guignaient*. Les enfants, lorsque d’aventure ils la croisaient, se réfugiaient dans les jupons de leur mère pour pleurer.
Son comportement aussi, ne laissait pas d’étonner et d’inquiéter. Lorsqu’elle ne filait pas sa quenouille, elle partait le soir vers les marécages et ne s’en revenait qu’au matin, souillée de boue et de vase. Les uns disaient qu’elle avait commerce avec la sorcière des marécages. D’autres soutenaient l’avoir surprise en train de manger des insectes. Quelqu’un affirma même l’avoir vue parler avec des animaux rampants.
Les seuls amis de la Quenouille, hormis la mère Jacquet, étaient ses grenouilles. Elle les recueillait, les nourrissait, jouait même avec elles, de sorte que la ferme de la vieille mère Jacquet était devenue un véritable élevage de grenouilles. Cela coassait. Cela grouillait jusque dans les recoins. Cela bondissait en tous sens. A-t-on jamais vu pareilles bêtes de compagnie ?
Et les journées de la Quenouille passaient ainsi, entre ses grenouilles, son rouet et ses mystérieuses promenades.
Quand la Quenouille était à l’ouvrage, elle chantait un refrain qui jamais ne changeait.
Un jour, un beau jour je le sais
Mon Roi, mon beau Roi reviendra
Et moi sa chère, sa tendre, sa douce fiancée,
De la malédiction, du sortilège il me délivrera.
J’attends avec patience, j’attends avec passion
Le signe venu du ciel, la fin de notre séparation.
Elle chantonnait, des jours et des jours entiers.
Et schnur et schnur et schnur, le rouet était son métronome.
Elle chantonnait, encore et encore, sans jamais se lasser.
Et schnur et schnur et schnur, c’était une bien étrange mélopée*.
Cela se sut. Cela fit rire. Le soir,
