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Contes de l'alphabet I (A-H): Un recueil de contes orientaux
Contes de l'alphabet I (A-H): Un recueil de contes orientaux
Contes de l'alphabet I (A-H): Un recueil de contes orientaux
Livre électronique109 pages1 heure

Contes de l'alphabet I (A-H): Un recueil de contes orientaux

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À propos de ce livre électronique

Des contes en tout genre pour découvrir le monde de manière poétique.

Merveilleux ou fantastiques, classiques ou modernes, ces vingt six contes suivent le cours de l'alphabet. Tout en étant indépendants, chaque conte s'achève sur l'annonce du suivant, et certains peronnages se retrouvent d'un conte à l'autre.

Plongez dès à présent dans le premier volume de ce recueil de contes orientaux, magnifiquement illustrés par Quentin Gréban !

EXTRAIT DE A L'arbre qui marchait

Avez-vous déjà passé une nuit dans une forêt ?
Dès que le soleil se couche, dès que les enfants s’endorment, la forêt s’éveille. C’est le hibou qui donne le signal. Alors les crapauds des marécages lui répondent. Puis, tout s’anime ; tout prend vie. Les buissons bruissent. Les ruisseaux chantent. Les animaux parlent. Et certains rochers bougent pendant la nuit et ne reprennent leur place qu’au lever du soleil.
Il y a très longtemps vivait un arbre. Il s’appelait Chêne. Il poussait dans une clairière au sol recouvert d’herbe grasse. Près de lui vivait Roc, un énorme rocher, et Hêtre, un vieil arbre.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

En 26 contes, reliés les uns aux autres dans l'ordre des lettres alphabétiques, apparaît une vision du monde poétique et tendre où chacun tient sa place, solidaire de l'autre. Philosophiques ou fantastiques, classique ou modernes, ces histoires écrites avec sensibilité et humour se lisent d'autant mieux qu'elles sont illustrées à ravir par Quentin Gréban. - Lire

Un superbe voyage en toutes lettres. - Critiques libres

À PROPOS DES AUTEURS

Née en 1973, Emmanuelle de Saint Chamas, après des études littéraires et artistiques, et Sciences-Po, écrit des contes et étudie la graphologie.
Né en 1970, Benoît de Saint Chamas, après Sciences-Po et des études d'économie, s'est aperçu qu'il préférait les lettres aux chiffres et les contes aux comptes.
Leur goût commun pour les contes les a conduits à imaginer le concept des Contes de l'alphabet. Ils ont écrit le premier de ces contes la semaine de leur mariage et le dernier deux ans après, à quelques jours de la naissance de leur premier enfant.
Quentin Gréban est né à Bruxelles en 1977. Après des études artistiques, il a illustré plusieurs ouvrages en Belgique, aux éditions Erasme et Mijade, puis les Contes de l'alphabet aux Éditions du Jasmin. Il a été sélectionné par l'Annual 99 de Bologne pour des illustrations de Nils Holgerson.
LangueFrançais
ÉditeurJasmin
Date de sortie7 août 2018
ISBN9782352847144
Contes de l'alphabet I (A-H): Un recueil de contes orientaux

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    Aperçu du livre

    Contes de l'alphabet I (A-H) - Emmanuelle de Saint Chamas

    Contes d’Orient et d’Occident

    Emmanuelle & Benoît de Saint Chamas

    Emmanuelle et Benoît de Saint Chamas sont mariés et enseignent ensemble à l’Institut d’Études Politiques de Paris. Ils ont reçu plusieurs prix littéraires pour leurs contes, notamment les Contes de l’Alphabet, devenu un classique de la littérature jeunesse.

    DES MÊMES AUTEURS

    AUX ÉDITIONS DU JASMIN

    L’inconnue du Louvre, illustré par Laure Cacouault, 2008

    Le Secret de la Stèle Sacrée, illustré par Martin Maniez, 2007

    Contes des six trésors, illustré par Éric Puybaret, 2006

    Le puits du diable, illustré par Laura Rosano, 2003

    Contes de l’Alphabet, illustré par Quentin Gréban, en 3 volumes, 1999, (Prix Saint Exupéry 2000)

    CHEZ D’AUTRES ÉDITEURS

    Strom I, Le Collectionneur, Nathan, 2010

    Strom II, Les Portails d’outre-temps, Nathan, 2011

    Strom III, la Trente-septième Prophétie, Nathan, 2011

    Sagesses et malices des anges et des pauvres diables, illustré par Emmanuel Kerner, Albin Michel, 2006

    Contes de la cave, Seuil, 2003, illustrations de François Roca (Prix : Cabourg 2003, Narbonne 2004, Tatoulu 2005)

    Contes du grenier, illustré par François Roca, Seuil, 2002

    Une nuit de Noël, illustré par Christophe Durual, Seuil, 2002

    Loi 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications

    destinées à la jeunesse

    Tous droits de reproduction, de traduction

    et d’adaptation réservés pour tous pays.

    © 1999-2011 Éditions du Jasmin

    www.editions-du-jasmin.com

    ISBN 978-2-35284-714-4

    Avec le soutien du

    2017_logo_CNL

    À notre fille Lætitia

    E. & B. de Saint Chamas

    À ma petite Sandrine

    Q. Gréban

    A-BANDEAU.TIF

    A

    L’ARBRE QUI MARCHAIT

    Avez-vous déjà passé une nuit dans une forêt ?

    Dès que le soleil se couche, dès que les enfants s’endorment, la forêt s’éveille. C’est le hibou qui donne le signal. Alors les crapauds des marécages lui répondent. Puis, tout s’anime ; tout prend vie. Les buissons bruissent. Les ruisseaux chantent. Les animaux parlent. Et certains rochers bougent pendant la nuit et ne reprennent leur place qu’au lever du soleil.

    Il y a très longtemps vivait un arbre. Il s’appelait Chêne. Il poussait dans une clairière au sol recouvert d’herbe grasse. Près de lui vivait Roc, un énorme rocher, et Hêtre, un vieil arbre.

    Roc était bien peu avenant. Son caractère était rugueux et rocailleux. On disait qu’il était devenu ainsi le jour où, bien des années auparavant, un tailleur de pierre qui construisait une grande cathédrale avait refusé de le choisir.

    – C’est de la mauvaise roche, avait-il décrété.

    Cela avait blessé le vieux cœur de pierre de Roc. Vexé, il avait gardé de cette mésaventure un caractère épouvantable. Il parlait peu. La nuit, au signal du hibou et des crapauds, il se mettait à rouler doucement pour une promenade nocturne dont lui seul connaissait la destination. On entendait la voix rauque de Roc se fondre dans les bruits de la nuit. Et, juste avant le lever du soleil, il revenait lourdement, répétant toujours le même refrain :

    – Roc, Roc, Roc ; roule, roule, roule ; rauque, rauque, rauque ; lourd, lourd, lourd ; gare à la pierre, gare à la roche, gare à Roc car il écrase tout !

    En réalité, Roc n’était pas bien méchant, et Chêne le sentait au fond de son cœur de bois : ce pauvre rocher était tout simplement malheureux.

    La nuit venue, au hululement du hibou et à la réponse coassante des crapauds, c’est vers son voisin Hêtre que Chêne se tournait. Hêtre était vieux et sage. Il tirait sa science et sa sagesse de l’écoute des oiseaux qui, régulièrement, se posaient sur ses branches. Chêne ne comprenait pas tout ce qu’Hêtre lui disait, mais il l’écoutait de toutes ses feuilles. Car les arbres entendent par leurs feuilles. Un arbre un peu bavard a, un jour, révélé ce secret à un homme et c’est de cette indiscrétion que vient l’expression humaine « dur de la feuille » pour qualifier quelqu’un qui est sourd. Très souvent, donc, Hêtre répétait les mêmes mots, que Chêne aimait beaucoup à entendre :

    – Hêtre ou pas hêtre, tout arbre fait souche où il a germé.

    Le jeune arbre écoutait pendant des nuits entières les histoires de son aîné. Que de choses merveilleuses : les montagnes, les mers, les déserts, les villes, les hommes. Chêne écoutait et rêvait. Il rêvait et commençait à former dans son cœur un souhait. Ce souhait devint au fil des jours et des années un besoin, puis une obsession : il devait se rendre compte par lui-même de la grandeur et de la beauté du monde, et il devait le parcourir.

    Souvent, il disait à Hêtre :

    – Je m’ennuie ici. Il ne se passe rien. Le monde est tellement grand. Je suis sûr que c’est mieux ailleurs.

    – Hêtre ou pas hêtre, tout arbre fait souche où il a germé, répondait son vieil ami. Le monde est beau, c’est vrai. Mais n’est-ce pas plus beau de l’imaginer ? Pourquoi les jeunes veulent-ils toujours voir, alors que les yeux de l’esprit nous permettent de voyager aussi loin qu’on peut le souhaiter ? 

    Parfois, Hêtre essayait de raisonner son jeune compagnon :

    – Mon ami, si Dieu nous a fait, Hêtre ou pas hêtre, avec des racines, ce n’est pas pour que nous partions sur les chemins à l’aventure comme les hommes.

    Rien à faire ! Chêne rêvait encore de voyager, convaincu qu’il serait plus heureux ailleurs.

    Une nuit, un vent doux et énergique, étrangement engageant, s’engouffra dans ses branchages. Chêne y puisa

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