Au moment où Nicolas franchit le col, un rayon de soleil perce le ciel en éclairant les tuiles orangées d’un village niché dans la vallée. Le rayon s’étend, capturant des bois et des prés aux verts éblouissants tandis que falaises et sommets restent dans l’ombre épaisse des nuages. Aude parvient à son tour en haut de la pente, le souffle court. La randonnée est loin d’être son sport favori. Elle se dit plutôt adepte du footing, activité qu’elle reprend à chaque rentrée pour l’abandonner dès les premiers froids de novembre. En se promettant chaque fois de s’y remettre.
Aude n’a qu’une envie : arriver à la prochaine étape. Elle rêve d’une douche et d’un bon repas. Dans l’idéal, un massage et un jacuzzi seraient les bienvenus. Mais ceux-ci ne semblent pas au programme du séjour ressourçant et minimaliste qu’a concocté son amoureux.
En découvrant le paysage, la jeune femme reste bouche bée. La vallée est cernée de montagnes rondes pelées par le vent. Tout est calme, silence et contemplation. Aude prend la main de son compagnon qu’elle serre dans la sienne.
– Je reconnais que ça valait le coup de marcher jusqu’ici… Malgré les vingt kilomètres et la dernière montée qui m’ont scié les jambes ! Guidés par le rayon de soleil qui s’évanouit déjà, ils décident de dévier de leur trajet afin de suivre cette direction imprévue. Les sacs pèsent sur leurs épaules. Une fois dans le hameau de pierres blondes, le couple se repose sur les marches d’une petite église romane. La place est noyée de soleil. Des martinets noirs virevoltent entre les toits en criant. Une rue pavée aux fenêtres débordantes de géraniums les conduit vers une placette plus discrète, plantée de tilleuls. Leur parfum flotte dans l’air bien que les fleurs aient fané depuis longtemps.
Quelques personnes discutent autour d’un banc. Le cœur du village semble battre ici. Trois boutiques y ont leur devanture : un bar-boulangerie-épicerie, une pharmacie et un tabac-presse. Dans une ruelle qui rejoint le torrent en contrebas, Nicolas et Aude tombent sur
