Mon cœur à son passé renonce
C’est avec un plaisir touchant, que Louise et Jean-Baptiste qui avaient connu Agnès toute petite, l’accueillirent en son château. – Monsieur le comte nous a avertis, tout est prêt, mademoiselle. Si vous voulez entrer…
Les trois jeunes filles gravirent les degrés du perron et pénétrèrent dans le hall. Celui-ci se prolongeait de chaque côté par un vestibule desservant les deux ailes principales ; en son milieu se déployait un large escalier conduisant aux étages.
– Nous visiterons plus tard, suggéra Agnès, pour l’heure nous mourons de faim ! Et je me souviens de votre tourte aux champignons, une pure merveille !
– Justement, elle n’attend plus que vous ! dit en riant dame Louise.
Après la tourte, les jeunes filles dégustèrent les premiers pois de la saison, du poulet rôti et une crème aux œufs. Tandis que Colette déballait leurs effets dans la chambre qu’elles allaient partager, Agnès entraîna son amie à la découverte des autres pièces. Meublées avec goût, boudoirs, chambres à coucher et salles de bains se succédaient sur deux étages. Le troisième ainsi que les soupentes n’avaient jamais été habités.
Agnès poussa une porte qui ouvrait sur une vaste et belle chambre : celle de sa mère… À l’indéfinissable odeur des pièces inoccupées, se mêlait un parfum de lavande et de cire. Outre le lit à baldaquin et la commode en marqueterie, la chambre renfermait plusieurs armoires qu’Agnès n’avait jamais ouvertes… Dans la première, elle découvrit avec émotion des robes, des jupes et corsages, ainsi que des cartons à chapeaux. Ce n’était pas ce qu’elle cherchait… Elle ouvrit la deuxième qui contenait des manteaux et des capes, aujourd’hui démodés.
– Tu cherches quelque chose de précis ? lui demanda Félicité.
– Oui…
La troisième armoire de même style mais plus petite était une bonnetière. De nombreuses boîtes y étaient rangées. Elle en prit une au hasard et s’asseyant au bord du lit, la posa
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