La Disparue de Barneville: Polar régional
Par Maurice Lecoeur
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À propos de ce livre électronique
L'enlèvement, sur la plage de Barneville, de Chloé Vellini, une jeune fille en vacances chez une amie, met en émoi cette station balnéaire du Cotentin. À Paris, le père de Chloé, un banquier mêlé à des affaires immobilières sur la Côte d’Azur, croit à une pression de concurrents mafieux. Mais ce sont peut-être les amis de Chloé qui vont découvrir le fin mot de l’histoire.
La Disparue de Barneville fait suite à près d’une trentaine d’ouvrages pour lesquels Maurice Lecœur a reçu plusieurs prix littéraires, comme le Prix des Libraires de Normandie ou le Prix littéraire du Cotentin. Il est l’auteur, entre autres, aux Éditions Glyphe, du Meurtre de Lily-Rose et du Fantôme de Marie Laurencin.
Qui se cache derrière cet étrange enlèvement ? Suivez les amis de Chloé dans une enquête pleine de suspense en bord de mer, avec ce polar normand trépidant !
EXTRAIT
– Et il vous a emmenée aux Deux Magots.
Elle sursaute :
– Comment le savez-vous ?
– Peu importe. Il vous a posé plein de questions sur moi et vous lui avez parlé de la disparition de Chloé.
– Oui, c’est à peu près ça. Je suis vraiment désolée.
– Je suppose qu’il va vous recontacter ?
– Sans doute.
– À partir de maintenant, enregistrez tous ses appels. Je veux que vous notiez toutes les questions qu’il vous posera. Et faites-moi une copie de son mail.
– Bien Monsieur.
Sans plus tarder, il juge bon d’informer la gendarmerie de Barneville de la teneur du message. Puis il appelle sa femme qui panique un peu :
– Mon Dieu elle aurait été enlevée ? Et ce serait lié à tes affaires ?
– Je n’y crois pas, je suis sûr que ce type bluffe. Mais à tout hasard, tu dois joindre dès que possible ta relation au ministère de l’Intérieur. Qu’il fasse peut-être intervenir les Renseignements Généraux, ou je ne sais quel service, pour enquêter sur ce Bobescu. Il ne faut rien négliger.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Maurice Lecœur, né en 1934, à Sainte-Mère-Église, est un écrivain de la Manche. Il grandit sur la place du village de Sainte-Mère-Église, où il assiste au parachutage des troupes alliées. Il fuit sa maison avec sa mère qui meurt sous ses yeux, touchée par un éclat d’obus. Il étudie à Institut Saint-Paul de Cherbourg puis est diplômé de l’école de notariale de Paris. Promoteur immobilier puis conseiller juridique à Paris, il revient dans la Manche lors de sa retraite. Il est sociétaire de la Société des gens de lettres de France et de la Société des auteurs de Normandie. Maurice Lecoeur est l’auteur de différents ouvrages pour lesquels il a obtenu plusieurs prix littéraires, dont le Prix des libraires de Normandie en 1994, et le Prix littéraire du Cotentinen 1996.
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Avis sur La Disparue de Barneville
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Aperçu du livre
La Disparue de Barneville - Maurice Lecoeur
Mathilde
1
CE DIMANCHE, sur la côte ouest de la presqu’île, l’été se prolonge comme si le temps hésitait à basculer dans l’automne. Ce qui n’est pas pour déplaire à Chloé Vellini, qu’un air encore doux, tramé de soleil, incite à faire sa promenade matinale sur la plage de Barneville. Elle avance dans un silence ouaté, chargé d’odeurs, prend plaisir à enfoncer ses pas dans un sable couvert de flaques où se mire le ciel. Une légère brume cache les perspectives. Jersey, au loin, baigne dans un flou artistique que n’auraient pas renié les Impressionnistes. Séduits par les courants, les récifs des Ecrehous semblent dériver sur des eaux mal définies.
Ce premier week-end de septembre, elle est venue le passer chez Aurélie, son amie d’enfance. Sa famille possède une résidence secondaire au bourg, près de l’église, à l’ombre de sa tour-clocher à mâchicoulis destinée naguère à se protéger des envahisseurs venus de la mer. À Paris, Chloé Vellini et Aurélie Fanval ont fait leur scolarité à La Rochefoucauld, un lycée du septième arrondissement. En juillet, leur bac en poche, elles ont été admises à la fac de droit. Sans doute auraient-elles préféré une autre filière, mais Aurélie s’est laissée convaincre par un oncle avocat, et Chloé n’a pas voulu se séparer de sa copine.
Pour l’heure, Chloé savoure le petit vent frisquet venu du large, la lumière de cette région du Cotentin qu’Aurélie lui a fait découvrir. Même si elle est fille unique, les destinations de vacances posent parfois pour elle un problème, avec des parents dont les préférences vont toujours à Deauville pour sa mère, à la Corse pour son père. Prétextant un asthme imaginaire, elle a décrété que seul le climat de Barneville lui convenait. Sans compter qu’elle vient d’avoir dix-huit ans, majorité qu’elle revendique, non sans s’extraire pour autant du cocooning familial.
Chloé a les jambes un peu lourdes. La veille, elles ont fêté l’anniversaire d’un ami à la Potinière, le bar où leur bande a ses habitudes. Elle s’est employée à consoler Aurélie qui vient de rompre avec son copain. Ce qui lui a fait un peu négliger Jérôme, avec qui « elle est » plus ou moins depuis le début de l’été. Il a quand même accepté de venir la chercher à l’entrée de la plage, où son amie l’a déposée une heure plus tôt. Tous trois ont prévu de passer l’après-midi ensemble, de profiter de ce dernier jour de vacances.
Le rivage est désert.
Seul, au bord du ressac, un cavalier fait avancer son cheval au pas, là où la vague éclate. Sans doute pour fortifier les tendons de la bête. La belle saison touche à sa fin, il n’en reste qu’un peu de bleu dans un ciel foisonnant de nuages. Quelques mouettes éparses flottent comme des corolles blanches. Elles attendent le reflux qui fera émerger les rochers.
Chloé regarde sa montre. Jérôme ne devrait pas tarder, encore que la ponctualité n’est pas son fort. Au fil des jours, leur relation s’est distendue à cause de sa jalousie maladive. Il n’apprécie guère qu’elle se fasse régulièrement draguer par ses amis. Mais, après-tout, il n’est pour elle qu’une relation de vacances, ils ne se sont connus qu’au début de l’été. Une attirance réciproque les a tout de suite rapprochés, mais la beauté de Chloé a fait des envieux à l’affût d’un relâchement de leur passade.
Que fait-il ? Il va bientôt être midi et demi. Elle fouille la plage du regard, au cas où il l’attendrait ailleurs. C’est l’heure du déjeuner, il n’y a plus âme qui vive, même le cavalier a disparu. Assise au pied de la digue, elle profite d’un rayon de soleil égaré pour parfaire. Le manque de sommeil commence à se faire sentir, ses yeux se ferment. Si elle s’allonge sur le sable, elle sent qu’elle va s’endormir. Non seulement Jérôme n’arrive pas, mais son portable comme d’habitude est aux abonnés absents. La maison d’Aurélie est à deux kilomètres, un trajet que Chloé ne se sent pas le courage de faire à pied.
La famille de son amie doit l’attendre pour se mettre à table. En désespoir de cause, elle appelle Aurélie :
– Je suis désolée, mais Jérôme n’est toujours pas là. Excuse-moi auprès de tes parents, et déjeunez sans moi.
– Bon, ne t’affole pas, mon père vient te chercher.
– C’est gentil de sa part, mais ça me gêne.
– T’inquiète, il arrive. Je l’accompagne.
Du bourg, il faut à peine cinq minutes en voiture pour gagner la plage. Pas question de faire attendre André Fanval. Aussi s’empresse-t-elle de fermer son sac et de remettre ses sandales. Elle se lève, se dirige lentement vers le parking de l’Hôtel des Isles où le père d’Aurélie gare toujours sa Range Rover.
Soudain, elle sent une main qui lui serre la gorge, un coup violent porté dans le dos la plaque sur le sable. Une douleur s’empare de son corps jusqu’à la paralysie. Le souffle lui manque, c’est en vain qu’elle essaie de se rappeler les bases de l’autodéfense qu’elle a apprises au lycée. D’autant que la détermination de l’agresseur lui conseille de n’opposer aucune résistance.
Sa vue s’obscurcit, elle ouvre