Il était une voix
Muriel poussa la porte de son appartement, balança ses chaussures et s’affala sur le canapé.
Elle n’en pouvait plus de ce job. Elle avait beau se répéter qu’il lui permettait de payer son loyer et sa nourriture, elle avait de plus en plus envie de démissionner. Muriel serrait les dents et tentait d’étouffer les envies de meurtre, chaque jour un peu plus fortes, envers sa cheffe. Angélique Monal était une vraie sadique qui ne lui laissait aucun répit, la harcelant sans répit. D’angélique, cette dernière n’avait que le prénom. Jamais Muriel n’avait rencontré quelqu’un qui portait aussi mal son nom.
Les yeux clos, elle respira calmement. Faire le vide, oublier cette journée qui ressemblait, hélas, à toutes les autres, avec son lot d’humiliations et de tracas. Heureusement, Muriel avait une passion : l’écriture. Elle aimait écrire et les mots avaient toujours eu le pouvoir de guérir ses maux et ses bleus au cœur. Elle n’avait aucune illusion sur une future publication, les manuscrits s’entassaient dans un petit coin de son bureau. Elle noircissait les pages, c’était un besoin vital pour elle. Elle espérait que la chance tournerait et que naîtrait de son imagination un best-seller. Voir son nom exposé dans la devanture des librairies ! Cela ne faisait pas de mal de rêver un peu...
Le téléphone sonna et elle fit une grimace en voyant le numéro de sa mère apparaître.
– Muriel ! J’ai un souci avec ma voiture et j’ai rendez-vous chez mon médecin. Tu peux venir ?
La jeune femme réprima un soupir :
– J’arrive dans dix minutes.
Ce dernier pesterait mais se calmerait quand il apprendrait qu’elle était en train d’écrire son nouveau roman. L’inspiration l’avait arrimée à son ordinateur sans qu’elle voie le temps passer. Autrice reconnue de littérature érotique, ses livres se vendaient bien, très bien même. Elle jeta son sac sur le siège passager de sa décapotable et démarra rapidement, espérant
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