Le bois de la discorde
12 RÉSUMÉ : Si pour Jean Boiscolas il ne fait aucun doute que l’ouverture des clapiers et la mort des lapins, tout comme l’empoisonnement du chien Sultan, sont l’œuvre du fils Grandperrin, difficile de le prouver… Heureusement, son fidèle compagnon a été sauvé. Aurore a appelé Jean-Luc Lefraisse, son patron, et ensemble ils ont veillé l’animal jusqu’à sa guérison. Au village, la nouvelle municipalité avance tranquillement dans ses projets. Avec l’aide de Lucie Dubreuil, l’ancienne institutrice, la bibliothèque prend forme. Et encore une fois, Stéphane Grandperrin ne peut s’empêcher de persifler. (Voir Veillées nos 3446 et suivants.)
Sultan reprenait lentement du poil de la bête, c’était le cas de le dire, mais sa fatigue se ressentait encore aux longs moments de repos qu’il s’accordait.
Cependant, Jeanjean soupçonnait qu’Aurore venait aussi pour passer du temps avec eux. Jeanine lui avait d’ailleurs exposé une des nombreuses préoccupations qui l’assaillaient depuis que son mari était premier adjoint, ce dont elle n’était toujours pas revenue. Si ses calculs étaient bons, elle était à présent la deuxième dame de la commune et, à ce titre, devrait sans doute paraître au bras de Jeanjean lors des cérémonies officielles. Comment allait-elle se comporter alors ? Qu’allait-elle mettre ?
– Toi qui t’y connais, dit-elle à sa fille, j’espère que tu viendras m’aider à me rhabiller.
De quoi aurait-elle l’air à côté de Suzanne, si élégante, et si mince ? Sa fille la rassura. Et puis, « les cérémonies officielles » de Remancerey, comme disait sa mère, étaient rares et plutôt bon enfant. Ces conversations à bâtons rompus semblaient réconforter Aurore. Mais, malheureusement, elle leur avait avoué dernièrement que Grandperrin l’avait relancée et que, faible comme tous les amoureux, elle s’était rendue au rendez-vous où il s’était, paraît-il, excusé de son comportement. Pourtant, Monmon l’avait ce jour-là trouvée en larmes dans un recoin obscur de la grange. Il s’était avancé :
– J’aime pas quand tu pleures.
Elle s’était jetée dans ses bras.
– Je sais que ce n’est
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