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Laisse-moi Sortir (Un thriller Ashley Hope – Livre 2)
Laisse-moi Sortir (Un thriller Ashley Hope – Livre 2)
Laisse-moi Sortir (Un thriller Ashley Hope – Livre 2)
Livre électronique341 pages4 heures

Laisse-moi Sortir (Un thriller Ashley Hope – Livre 2)

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À propos de ce livre électronique

Ashley Hope est une femme banale du sud des États-Unis, fiancée et heureuse — jusqu’à ce que de sombres secrets enfouis dans son passé menacent de détruire sa vie. Alors qu’elle est sur le point de rejoindre la section des crimes violents de la police criminelle, Ashley se voit assigné une affaire à proximité de sa ville natale : une toxicomane de 22 ans, accro à la méthamphétamine vient d’être retrouvée assassinée. Se pourrait-il que ce soit l’œuvre d’un tueur en série ?

Alors qu’Ashley se lance dans sa nouvelle vie, elle entre tout juste à l’académie de police et se fait bizuter par les autres cadets, la police d’État la convoque. Ceux-ci viennent de réaliser qu’ils doivent faire une rare exception et l’enrôler pour qu’elle les assiste immédiatement sur une affaire. La victime du meurtre a été retrouvée dans coin perdu, une petite ville rurale proche de Grundy County, lieu de naissance d’Ashley. Les habitants restent très méfiants envers les étrangers et seule Ashley aura une chance de parvenir à communiquer avec ces locaux endurcis.

Au premier abord, la victime ressemble à n’importe qu’elle autre accro à la méthamphétamine devenue prostituée qui finit prise dans un meurtre lié à la drogue.

Mais, alors qu’Ashley creuse la piste, elle parvient à voir des choses qui échappent aux autres et commence à soupçonner que quelque chose de bien plus sinistre soit à l’œuvre.

Ashley continue à suivre ses pistes, refusant de classer l’affaire.

Mais, si elle va trop loin, elle pourrait à son tour devenir une cible.

Un polar noir rempli de mystère et de suspense. La série ASHLEY HOPE est un concentré de rebondissement et de secrets inattendus, des thrillers psychologiques haletants se déroulant devant vos yeux. Joignez-vous à cette formidable protagoniste féminine alors qu’elle pourchasse un tueur en série, vous gardant en haleine page après page, jusqu’au petit matin. Les fans de Rachel Caine, Teresa Driscoll et Robert Dugoni vont rapidement tomber sous le charme de ce nouveau personnage.

Le livre 3 de la série — LAISSE-MOI VIVRE — est également actuellement disponible.
LangueFrançais
ÉditeurKate Bold
Date de sortie16 juin 2022
ISBN9781094354811
Laisse-moi Sortir (Un thriller Ashley Hope – Livre 2)

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    Aperçu du livre

    Laisse-moi Sortir (Un thriller Ashley Hope – Livre 2) - Kate Bold

    cover.jpg

    LAISSE-MOI SORTIR

    Un thriller Ashley Hope — Livre 2

    Kate Bold

    Traduit De L'anglais Par : Simon Odasso

    Kate Bold

    La nouvelle écrivaine Kate Bold est l’auteure de la SÉRIE DE THRILLERS ALEXA CHASE, composée de six livres (à ce jour) ainsi que des THRILLERS ASHLEY HOPE, comprenant trois tomes (à ce jour).

    Lectrice avide et fan de longue date de romans policiers et de thrillers, Kate adore avoir des nouvelles de ses lecteurs, alors n’hésitez pas à aller sur www.kateboldauthor.com pour en apprendre plus à son sujet et rester en contact avec elle.

    Copyright © 2022 par Kate Bold. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright andreiuc88, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES PAR KATE BOLD

    UN THRILLER ASHLEY HOPE

    LAISSE-MOI PARTIR (Livre #1)

    LAISSE-MOI SORTIR (Livre #2)

    UN THRILLER D'ALEXA CHASE

    JEU DE MASSACRE (Livre #1)

    MEURTRE EN EAU TROUBLE (Livre #2)

    TABLE DES MATIÈRES

    PROLOGUE

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT ET UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE ET UN

    CHAPITRE TRENTE-DEUX

    CHAPITRE TRENTE-TROIS

    CHAPITRE TRENTE-QUATRE

    CHAPITRE TRENTE-CINQ

    CHAPITRE TRENTE-SIX

    CHAPITRE TRENTE-SEPT

    CHAPITRE TRENTE-HUIT

    CHAPITRE TRENTE-NEUF

    CHAPITRE QUARANTE

    CHAPITRE QUARANTE ET UN

    CHAPITRE QUARANTE-DEUX

    CHAPITRE QUARANTE-TROIS

    PROLOGUE

    Sarah Lester sentit des ronces pointues s’enfoncer dans ses pieds nus, la douleur des coupures irradiait à travers ses jambes alors qu’elle fonçait à travers un épais taillis, esquivant les arbres et les buissons épineux. Ses membres la faisaient souffrir après avoir été coincés dans un espace réduit pendant des heures et tout son corps tremblait suite à ce qu’elle avait subi. Mais elle s’efforça néanmoins à continuer à avancer.

    La peur atténuait la douleur.  ronces pointue

    Son cœur tambourinait contre ses tempes tandis qu’elle poussait ses muscles à leurs limites et prenait de la vitesse.

    Plus vite ! Plus vite !

    Elle n’osait pas regarder derrière elle.

    Le visage hideux lui vint à l’esprit. Les faux cheveux roux, la peau en plastique blanche, la bouche rouge en forme de U. Ce masque d’Halloween macabre témoignait de la cruauté se dissimulant derrière.

    — Cours, avait ordonné le clown, cours si tu veux vivre.

    Elle devait trouver un moyen de sortir de la forêt, de rester en vie. Pour Bobby. Si elle mourait et que ses os finissaient dans une sépulture de fortune tout au fond des bois, l’enfant de cinq ans ne comprendrait jamais pourquoi maman l’avait abandonné de la sorte.

    Il avait passé son existence entière à se sentir délaissé. Tout comme elle.

    La détonation du coup de feu résonna à travers les arbres dans son dos. Elle reconnut le bruit d’un puissant fusil.

    La terreur s’empara de son cœur.

    Le clown avait menti. Avait promis que si elle courait aussi vite que possible et ne se retournait pas, si elle ne parlait pas de ce qui lui était arrivé, elle ne mourrait pas. À présent, il devenait clair que son ravisseur avait prévu de la tuer depuis le début.

    Pourquoi n’avait-elle pas écouté Dewayne ?

    Son petit-ami l’avait prévenue — encore et encore — que quelqu’un pourrait s’introduire chez elle. Mais elle avait été imprudente. Elle avait à nouveau négligé de verrouiller la porte de sa caravane. Un oubli qui avait scellé son destin.

    Cependant, le clown savait des choses à son sujet. Il avait utilisé son passé pour la provoquer. L’enlèvement n’était pas un simple hasard.

    Depuis combien de temps le préparait-il ?

    Ses poumons la brûlaient. Elle passa devant un affleurement de calcaire puis un tronc renversé. Une ouverture dans la ligne d’arbres apparut en face d'elle, accompagnée du son de l’eau s’écoulant dans sa direction. La rivière. Ou du moins un cours d’eau important. Elle ne pouvait en être sûre. L’eau pouvait signifier la présence de gens. Peut-être un pêcheur. Quelqu’un qui l’aiderait. Mais elle ne pouvait pas prendre le risque de quitter la couverture des arbres. Pas avec le clown à ses trousses.

    Sarah tourna à gauche et la détonation du fusil retentit à nouveau. La balle s’écrasa dans le fourré, dans son dos, ne manquant son torse que de quelques centimètres.

    L’adrénaline fit s’accélérer le rythme des battements de son cœur et elle se dirigea vers la bordure de la forêt. La rivière entra dans son champ de vision, la berge sur sa droite. Il n’y avait pas une âme en vue. Personne pour la sauver.

    Continue à avancer !

    Elle zigzagua entre les arbres, résistant à son instinct la poussant à courir tout droit, tentant de rester hors de la mire du clown. Elle pria pour trouver une route plus loin. Une voiture à arrêter. Une maison ou un chalet. Un endroit où il y aurait du monde. Ou bien où elle pourrait se cacher.

    Un troisième coup de feu résonna à travers la forêt, la source du bruit semblant à présent bien plus proche qu’auparavant. Le clown avait gagné beaucoup de terrain. Elle devait repousser ses limites. Courir plus vite. Mais lorsqu’elle passa devait un érable rouge, son pied gauche se prit dans une ronce.

    Sarah étouffa un cri tout en tombant en avant, sa cheville se tordant, coincée dans l’emprise de l’arbre. Son coude droit s’écrasa contre le sol de la forêt, suivit par le poids du reste de son corps. Sonnée par la chute, elle jeta un regard en arrière. Elle savait qu’il lui fallait se relever. Elle savait qu’elle devait avancer — immédiatement.

    La douleur irradia sa cheville, remontant dans son mollet tandis qu’elle libérait son pied du piège des racines. La plante de ses deux pieds était en sang et les ronces avaient déchiré les jambes de son pantalon de jogging en polyester noir. Elle lutta pour se relever.

    La panique la gagna lorsqu’elle réalisa qu’elle ne pouvait plus courir.

    Elle boitilla vers l’avant, mettant son poids sur son pied droit. Elle observa les bois devant elle. Aucune cachette en vue.

    BAM ! Le fusil sembla exploser derrière elle.

    La balle traversa le dos de Sarah telle une aiguille brûlante. Sa respiration se coinça dans sa gorge, et une sensation semblable à des piqûres de centaines de frelons jaillit dans sa poitrine. Elle tomba à genoux, faisant de son mieux pour reprendre son souffle.

    Mon poumon a été touché ! Cette pensée tournait en boucle dans son esprit.

    Luttant à chaque inspiration, elle rampa en direction de l’orée de la forêt. Sa vision commença à se brouiller. Mais, de l’autre côté de la rivière, sur la berge, il lui sembla voir une silhouette. Se pourrait-il qu’il s’agisse d’une personne ?

    Elle devait attirer son attention. Lui demander de l’aide.

    Elle avança et eut brusquement la sensation que le sol se dérobait sous ses pieds. Sarah tomba sur le côté de la rive. Des rochers entamèrent sa chair dans sa chute avant que son corps ne s’arrête sur la berge. Elle sentit de l’eau fraîche lécher ses flancs et tenta de s’asseoir. Un liquide au goût métallique envahit sa bouche.

    Du sang.

    Ses poumons se remplissaient de sang.

    Elle toussa, crachant du sang, afin de tenter de nettoyer ses voies respiratoires. Elle lutta pour prendre une nouvelle courte inspiration et le monde entier se mit à tourner autour d’elle. Elle retomba sur le côté et ferma les yeux. Le visage innocent de son fils lui vint à l’esprit. Ses grands yeux marron. Son sourire adorable.

    S’il vous plaît, faites qu’ils trouvent mon corps. Ce cri déchirant silencieux résonna dans toute son âme.

    Pour Bobby.

    Une ombre passa sur son visage. Sentant une présence à ses côtés, elle ouvrit les yeux. Sa vision n’était pas bonne, toutes les couleurs avaient pris une teinte grise brumeuse, mais elle pouvait tout de même distinguer celui qui la regardait. Le masque terrifiant était gravé dans sa mémoire. La tignasse de cheveux, le sourire machiavélique.

    Elle réalisa que l’homme qu’elle avait cru voir de l’autre côté de la rivière n’existait pas. Il n’y avait personne pour l’aider.

    Seulement le clown.

    Les paupières de Sarah battirent de façon irrégulière alors que les ténèbres envahissaient tout son champ de vision.

    Elle n’entendit jamais le coup de feu qui lui transperça le cœur.

    CHAPITRE UN

    L’adversaire de l’élève officier Ashley Hope feinta sur sa droite avant de l’attaquer à la vitesse de l’éclair. L’élève officier James Mobley envoya la paume de sa main contre sa tempe, accrocha sa cheville gauche avec son pied droit et lui fit perdre l’équilibre. Ashley tomba en arrière sur le tapis d’exercice, plus blessée dans son orgueil que physiquement.

    Les regards des élèves présents dans le gymnase comble lui donnaient l’impression de la brûler à travers son casque de protection.

    — Attention à ta posture, Hope, aboya le Sergent Paul Newel, leur professeur d’autodéfense depuis le bord du tapis. Ces beaux yeux bleus ne te protégeront pas. Garde les pieds bien écartés et ton centre de gravité bas.

    Ashley sentit ses joues s’échauffer. Elle avait immédiatement réalisé qu’elle avait commis une erreur, un quart de seconde trop tard pour se défendre.

    L’une des plus importantes leçons qu’elle avait apprises lors de ses neuf semaines à l’Académie de Police d’Highland Rim à Cedar View dans le Tennessee avait été d’anticiper les actions des personnes qui l’entouraient. D’être prête à réagir au moindre mouvement. Dans ce cas, elle venait d’enfreindre cette règle. Elle avait laissé son adversaire la feinter. Elle avait gardé ses pieds trop rapprochés, son centre de gravité trop haut alors que le conserver plus bas lui aurait permis de se défendre contre une projection au sol. Résultat, elle avait fini par terre. Une position qui pourrait s’avérer fatale pour un agent de police.

    Son adversaire se pencha vers elle et lui tendit la main.

    — Tu es une sacrée dure à cuire, dit-il, sa voix à peine plus haute qu’un chuchotement.

    Le commentaire encourageant la surprit, mais ces douces paroles n’atténuaient en rien l’amertume de sa défaite.

    L’expression pleine de compassion sur le visage de l’élève Mobley révélait qu’il n’avait pas particulièrement savouré sa victoire, contrairement à certains des autres étudiants qui étaient parvenus à la mettre à terre. Elle saisit sa main et se releva. Non pas parce qu’elle avait besoin d’aide pour se remettre sur pieds, mais parce qu’elle ne voulait pas de l’attention supplémentaire que provoquerait un refus.

    Étant l’une des cinq femmes dans la promotion de quarante-cinq élèves (sur un cinquante au départ) elle tentait de faire profil bas. Elle s’entraînait dur, suivait les règles et en se plaignait jamais des remarques sexistes lâchées par certains de ses instructeurs masculins.

    Le Sergent Newell — grand, chauve, et son aîné d’au moins vingt ans — était probablement le pire du lot. Ses commentaires à propos de ses yeux n’étaient que les derniers d’une longue liste de référence à ses caractéristiques physiques. Peu importait que son comportement soit une tactique pour lui donner un avant-goût du monde réel et l’aider à faire d’elle un meilleur agent ou une simple tentative pour la pousser à trouver une autre profession.

    Elle avait compris rapidement qu’ignorer les sous-entendus serait le meilleur moyen pour elle de rester concentrée. Elle n’allait pas laisser l’attitude du sergent — quelle que soit l’explication de celle-ci — l’empêcher d’atteindre son objectif. Elle voulait devenir l’un des meilleurs policiers que l’État du Tennessee ait jamais connus. Et elle avait déjà une certaine expérience du métier.

    Ashley avait été une composante clé de la fin du règne de terreur du tueur en série Ethan Barrett — qui s’était également avéré avoir été son ex-mari. Son implication dans l’affaire ainsi que son master en droit pénal faisaient qu’elle était bien avancée sur la route menant à son rêve.

    — Écoutez-moi les jeunes, cria le Sergent Newell. (Un silence envahit le gymnase.) Faites-moi vingt pompes puis alignez-vous pour la fin du cours. Sauf toi, Hope.

    Ashley sentit son visage s’échauffer à nouveau lorsque l’instructeur la désigna, attirant l’attention de tous les autres étudiants vers elle.

    — J’aurai quelque chose pour toi quand tu auras fini, dit-il alors que son regard sombre semblait la transpercer.

    Elle enleva son équipement de protection, s’allongea et commença l’exercice demandé, se demandant ce que le sergent préparait. Probablement une autre course de cinq kilomètres. Il semblait que ce soit sa punition favorite pour les élèves qui avaient le culot de le décevoir — ce qui n’était pas difficile. Il donnait l’impression de vouloir séparer les forts des faibles. À cause de lui, neuf élèves avaient déjà quitté l’école. Étant donné qu’il restait encore trois semaines avant la remise de diplômes, elle se demanda combien d’autres allaient encore craquer.

    A sa dix-septième pompe, elle vit les bottes d’exercice du Sergent Newell dans le coin de son champ de vision, juste à côté de son coude. Il attendait visiblement qu’elle finisse. La vingtième terminée, elle prit une longue inspiration et se remit sur pieds, se préparant pour la punition qui l’attendait.

    Quelle que soit l’activité physique qu’il avait en tête, elle pourrait l’encaisser. Elle était impressionnée par la force physique inédite qu’elle avait développée. Lors de sa première semaine à l’école, elle parvenait difficilement à effectuer cinq pompes. À présent, en faire vingt était un jeu d’enfant.

    — Élève Hope, je te présente ton nouveau partenaire, dit Newell.

    Ashley ouvrit de grands yeux lorsque le sergent lui donna un poids russe noir. L’haltère en fer indiquait un poids de dix-huit livres, soit plus de huit kilos.

    — Que voulez-vous dire par ‘compagnon’, monsieur ? demanda-t-elle en saisissant la poignée à deux mains.

    S’agissait-il d’un nouvel entraînement à ajouter à sa préparation quotidienne ?

    — La semaine prochaine, où que tu sois sur le campus, ce poids t’accompagnera. À moins que tu ne sois en train de courir ou de t’entraîner, tu n’es pas autorisée à ne pas l’avoir avec toi.

    Sérieusement ? Il s’attendait à ce qu’elle trimballe ce poids russe encombrant partout sur le campus campus en plus de son ordinateur portable et sa pile de livres ? Ses cours étaient répartis sur le campus partagé avec l’Université d’État de Highland Rim, chacun à plusieurs minutes de trajet. Son cours d’Éthique et de Comportement Professionnel était au troisième étage. Le bâtiment — construit à la fin des années 60 — ne possédait pas d’ascenseur.

    Elle regarda la file d’élèves en train de se former au fond du gymnase. L’élève Mobley croisa son regard et leva les yeux au ciel en guise de soutien, comme s’il pensait que Newell était allé trop loin. Le sergent continua.

    — À la fin de la semaine, tu auras peut-être une meilleure compréhension du fonctionnement de la gravité. À présent, va rejoindre les autres.

    — Oui, monsieur.

    Luttant pour dissimuler son irritation, Ashley prit sa place dans la ligne, attirant l’attention avec son poids russe pendant à sa main droite.

    Le sergent Newell commença à faire des allers-retours devant le groupe formant une ligne simple.

    — La semaine prochaine, nous nous concentrerons sur l’utilisation de la matraque, leur dit-il. Comme toujours, je vous conseille d’y aller doucement avec l’alcool ce week-end. Venez en cours prêt à vous battre. Rompez.

    Ashley lança un regard à l’horloge se trouvant au-dessus de Newell. Il était déjà quinze heures quinze. Le cours avait duré plus longtemps que prévu, ce qui semblait devenir une habitude les vendredis. Comme si le sergent prenait du plaisir à retarder les moments de repos hautement appréciés des élèves.

    Elle lâcha un soupir et se dirigea vers les vestiaires des femmes. Elle se douchait rarement à l’école, préférant attendre d’être rentrée. Mais aujourd’hui, n’ayant pas vraiment de temps à perdre, elle n’avait pas le choix.

    Tout en se dirigeant vers son casier, elle enleva le chouchou blanc qui maintenait ses cheveux coiffés en queue de cheval et laissa ses tresses blondes tomber sur ses épaules. Le sergent Newell lui avait suggéré à plusieurs reprises de se couper les cheveux. Une coupe courte serait plus adaptée à l’école, c’était une évidence. Mais elle refusait de donner à son instructeur la satisfaction de suivre sa recommandation. Elle enleva son short et son t-shirt de sport gris avec son nom écrit dans le dos et passa sous le jet tiédasse de la douche antédiluvienne.

    Ses bras et jambes étaient couverts de bleus. Résultat de ses cours d’autodéfense. Si un inconnu l’avait vue, il aurait probablement immédiatement pensé qu’elle était victime de violences conjugales. Ashley réalisa que cette supposition n’était pas si loin de la vérité.

    À peine quelques mois plus tôt, son ex-mari s’était évadé de prison et lancé dans un véritable carnage, harcelant Ashley et son fiancé de l’époque, Brett. Le couple s’en était sorti de justesse. Arrêter Ethan, s’assurer qu’il ne puisse plus jamais tuer avait été la chose la plus difficile qu’elle ait jamais eue à faire.

    La deuxième plus difficile, en fait. La première était de se remettre de Brett — quelque chose qu’elle n’était pas encore complètement parvenue à faire. Même si découvrir son infidélité lui avait fait très mal — chose qu’elle ne parvenait pas à pardonner malgré ses efforts — une partie d’elle l’aimait toujours.

    Après s’être séchée, Ashley enfila un pantalon couleur chocolat et un chemisier en soie. Il était important qu’elle présente bien à son rendez-vous. Pour sa propre paix de l’esprit. Elle se sécha les cheveux et se maquilla sous la lumière fluorescente des lieux, faisant attention à ne pas trop en faire.

    Une fois qu’elle eut terminé, elle récupéra son uniforme — un pantalon bleu marine (sa tenue de terrain) et un polo blanc — d’un cintre, le plia et le posa dans son sac, à côté de ses affaires de sport. Le poids russe était posé sur le banc se trouvant devant la rangée de casiers, semblant la narguer.

    — Je te déteste, dit-elle à voix haute.

    Le stress de l’école avait fini par la pousser à parler à un morceau de métal inanimé. Mais puisqu’elle ne pouvait pas exprimer son opinion à la personne à laquelle elle en voulait vraiment — le sergent Newell — le poids russe ferait l’affaire.

    Les mains pleines, elle passa la porte des vestiaires, fit un virage à 90 degrés à droite, et manqua de rentrer dans l’élève officier Mobley.

    — Désolée, dit-elle en s’écartant.

    — Ce n’est rien, je t’attendais.

    Elle vit ses yeux noisette briller et sentit des papillons monter dans son ventre. Il continua.

    — Je me demandais si tu accepterais de dîner avec moi ce soir.

    L’offre était tentante. James Mobley faisait un bon mètre quatre-vingt avec un physique de coureur de fond, une mâchoire carrée et des cheveux bonds-roux un peu plus longs qu’une coupe miliaire. Sa personnalité était également toute aussi attirante. Dans d’autres circonstances, elle aurait immédiatement dit oui. Mais la blessure de sa relation précédente étant toujours fraîche, fréquenter quelqu’un ne faisait pas partie de ses projets. Il lui faudrait probablement encore quelques mois avant qu’elle ne soit prête à se risquer à ressentir quoi que ce soit.

    — Merci pour ton offre, dit-elle, mais j’ai des projets avec ma famille ce week-end. (Une déclaration qui s’avérait véridique.)

    Le sourire de Mobley s’affaissa légèrement.

    — D’accord, très bien. Peut-être un autre soir, alors ?

    Il hésita, attendant sa réponse. Elle se demanda si elle devrait dire ‘peut-être’ ou simplement lui avouer qu’elle ne ne voulait pas d’une relation en ce moment. La vérité l’emporta.

    — J’ai récemment rompu avec mon fiancé, admit-elle. Et je ne suis pas vraiment prête…

    — Hé, je comprends, dit-il. Juste… garde ma proposition en tête.

    — Promis. (Elle le pensait sincèrement.)

    Il jeta un regard à son sac.

    — Tu veux un coup de main pour mettre tes affaires dans ta voiture ?

    — Merci, mais je m’en sortirai. (Elle fit un geste avec le poids russe.) Et je ne peux pas abandonner mon copain.

    Mobley sourit et hocha la tête.

    — Dans ce cas, je suppose que je te verrai lundi.

    Elle observa son corps musclé alors qu’il partait dans le couloir avant de se diriger vers la sortie, dans la direction opposée. Elle vit l’heure sur l’horloge se trouvant au-dessus de la porte. Presque quatre heures moins quart. Avec la circulation de l’après-midi, le trajet jusqu’à Briarwood lui prendrait plus d’une heure et demie. Elle devait être dans le bureau de l’avocat à dix-huit heures pour signer l’acte de vente de la maison qu’elle avait partagé avec son ex-fiancé et la transférer aux nouveaux acheteurs. À moins qu’il n’y ait un accident sur l’autoroute pour la ralentir, elle serait à l’heure.

    Une vague d’angoisse envahit Ashley lorsqu’elle repensa à Brett. Presque trois mois s'étaient écoulé depuis qu’elle avait vu son ex-fiancé. Et elle ne savait pas comment elle allait réussir à l’affronter.

    CHAPITRE DEUX

    À l’intérieur du bureau du shérif de Laurel County, l’agent spécial Daniel Lansing rangea le dossier de l’affaire dans sa mallette avant de la refermer, un sourire émailla son visage. L’alerte enlèvement lancée par le Tennessee Bureau of Investigation avait fonctionné. Un fugueur de sept ans avait été retrouvé sain et sauf à proximité de la petite ville de montagne de Mettler Ridge. Il était désormais avec ses parents, sain et sauf.

    Le shérif Hiram Vance lui tendit la main.

    — Nous vous sommes vraiment reconnaissants pour tout ce que vous avez fait, dit-il, une lueur de sincérité visible dans ses yeux gris.

    Daniel avait personnellement coordonné les recherches, veillant à maintenir la police locale en première ligne afin qu’ils n’aient pas l’impression que le Tennessee Bureau of Investigation piétine leurs plates-bandes.

    — Content que le TBI ait pu aider, dit Daniel, acceptant la poignée de main.

    Il était heureux que cette histoire se finisse bien. Trop de jeunes fugueurs n’étaient jamais retrouvés. Et un important pourcentage de ceux qui étaient localisés ne rentraient pas chez eux en vie. Étant donné le terrain accidenté du comté, ils avaient eu de la chance que l’enfant puisse être retrouvé avant qu’il ne soit victime de la faim, des éléments ou de la faune sauvage de la forêt.

    Daniel se souvint de la précédente affaire qui l’avait amené à Laurel County. Cette enquête en particulier n’avait pas été de tout repos. Lui — ainsi que le reste de l’État — s’était lancé dans une traque désespérée du prisonnier évadé Ethan Barrett. Ce dernier avait assassiné quatre personnes une fois en liberté. Par chance, avec l’aide de l’ex-femme de Barrett, ils avaient pu mettre le tueur en série hors d’état de nuire.

    Daniel jeta un regard à sa montre. La fin d’après-midi approchait rapidement et il avait encore deux heures de trajet pour retourner chez lui, à Briarwood, dans la banlieue de Nashville.

    — Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit d’autre, dit-il au shérif, n’hésitez pas à m’appeler.

    Alors qu’il se tournait pour partir, un coup puissant retentit contre la porte du bureau de Vance.

    — Entrez, répliqua Vance.

    La porte s’ouvrit et un jeune adjoint avec des taches de rousseur entra dans la pièce en ouvrant de grands yeux.

    — Shérif, le corps d’une femme a été trouvé

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