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Pas comme hier (Un thriller du FBI Ilse Beck – Livre 3)
Pas comme hier (Un thriller du FBI Ilse Beck – Livre 3)
Pas comme hier (Un thriller du FBI Ilse Beck – Livre 3)
Livre électronique285 pages4 heures

Pas comme hier (Un thriller du FBI Ilse Beck – Livre 3)

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À propos de ce livre électronique

PAS COMME HIER (Un thriller du FBI Ilse Beck – Livre 3) est le troisième roman d’une nouvelle série de l’auteure de romans policiers et de suspense Ava Strong.

L’agente spéciale du FBI Ilse Beck, qui a vécu une enfance traumatisante en Allemagne, s’est installée aux États-Unis pour devenir une psychologue de renom spécialisée dans le SSPT, et la plus grande experte mondiale du traumatisme propre aux survivants de tueurs en série. En étudiant la psychologie de leurs survivants, Ilse possède une expertise unique et inégalée de la véritable psychologie des tueurs en série. Elle était cependant loin de se douter qu’elle deviendrait elle-même agente du FBI.

Les victimes d’un nouveau tueur en série sont retrouvées empaillées, la signature d’un taxidermiste. Est-ce le métier du tueur ? Ou bien est-il en train de tromper le FBI et de créer une fausse piste ? Est-il bien plus dangereux qu’on le pensait ?

Ilse peut-elle pénétrer dans son esprit et l’attraper avant qu’il ne soit trop tard ?
Et pourra-t-elle jongler entre cette affaire et un nouveau voyage en Allemagne, où elle se rapproche enfin des secrets les plus sombres de son enfance ?

Polar sombre et riche en suspense, la série ILSE BECK est à couper le souffle, on ne peut plus la lâcher de la première à la dernière page. Un mystère fascinant et déroutant, plein de rebondissements et de secrets stupéfiants, qui vous fera aimer un nouveau personnage brillant, tout en vous gardant sous le choc jusque tard dans la nuit.

Le livre 4 de la série – PAS COMME CELA – est également disponible.
LangueFrançais
ÉditeurAva Strong
Date de sortie16 juin 2022
ISBN9781094353739
Pas comme hier (Un thriller du FBI Ilse Beck – Livre 3)

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    Pas comme hier (Un thriller du FBI Ilse Beck – Livre 3) - Ava Strong

    cover.jpg

    pas comme hier

    (un thriller du FBI ilse beck—volume 3)

    a v a   s t r o n g

    Ava Strong

    Ava Strong, qui fait ses débuts littéraires en tant qu'écrivain, est l'auteur de la série policière REMI LAURENT, comprenant six volumes (pour l'instant) ; de la série policière ILSE BECK, comprenant sept volumes (pour l'instant) ; et de la série thriller suspense psychologique STELLA FALL, comprenant six volumes (pour l'instant). 

    Lectrice passionnée et fan depuis toujours des séries policières et thriller, Ava adorerait avoir de vos nouvelles. Alors n'hésitez pas à consulter son site www.avastrongauthor.com pour en apprendre davantage et rester informé.

    Copyright © 2021 par Ava Strong. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright zef art, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES PAR AVA STRONG

    UN THRILLER PSYCHOLOGIQUE STELLA FALL

    SON AUTRE FEMME (Livre #1)

    SON AUTRE MENSONGE (Livre #2)

    SON AUTRE SECRET (Livre #3)

    UN THRILLER DU FBI ILSE BECK

    PAS COMME NOUS (Livre #1)

    PAS COMME IL SEMBLAIT (Livre #2)

    PAS COMME HIER (Livre #3)

    UN THRILLER FBI REMI LAURENT

    CODE MORTEL (Livre #1)

    CODE MEURTRIER (Livre #2)

    CODE MALSAIN (Livre #3)

    TABLE DES MATIÈRES

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT ET UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE ET UN

    CHAPITRE TRENTE-DEUX

    CHAPITRE UN

    Kristine battit lentement des yeux avant de les ouvrir. Ses paupières étaient sèches. Elle laissa échapper un gémissement, qui eut du mal à sortir à travers ses lèvres rêches et gercées. Elle se les humecta du bout de la langue, tout en reprenant lentement ses esprits… Il y avait quelque chose de salé et de sec au bord de ses lèvres et il lui fallut un moment pour réaliser de quoi il s’agissait.

    Une violente migraine lui fit écarquiller les yeux. Mais il y avait une autre douleur qui rivalisait avec son mal de tête : celle qu’elle ressentait dans ses poignets. Elle cligna des yeux et fit la grimace. Elle regarda ses mains pliées sur ses genoux, comme si elle était occupée à prier. Une corde noire ressemblant à une corde d’escalade était enroulée autour de ses poignets. Elle les regarda d’un air hébété, sans vraiment comprendre.

    Le dernier souvenir qu’elle avait… Elle était occupée à faire de l’escalade dans le parc national olympique. Elle avait glissé, mais elle était parvenue à se rattraper. Elle fronça les sourcils et gémit en essayant de se rappeler… Elle avait repris pied sur le flanc de la falaise, en se faisant quelques égratignures aux pierres qui s’étaient détachées. Puis… par-dessus l’affleurement d’un rocher, elle avait vu apparaître un visage. Un visage armé d’un couteau – l’homme s’était mis à couper sa corde. 

    À ce souvenir, elle sentit son mal de tête la relancer. Elle baissa à nouveau les yeux et regarda ses mains. Elle bougea légèrement dans l’obscurité, en essayant de situer l’endroit où elle se trouvait… 

    Des parois boueuses et glissantes. Au-dessus d’elle, il y avait un peu de lumière, comme l’entrée d’un puits. Des branches et des morceaux de bois le recouvraient, comme l’écran protecteur de la cime d’un arbre. Et à côté d’elle, sur le côté de la fosse boueuse… il y avait une grille métallique. On aurait dit qu’elle avait été volée dans les égouts d’une ville et amenée jusque-là, dans les montagnes…

    En bougeant légèrement pour essayer de regarder à travers la grille, elle sentit son dos frotter contre la paroi boueuse. Elle se rendit compte qu’elle était toute nue. Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine. Son cœur se mit à battre à tout rompre. Elle étouffa un cri en essayant de se retourner pour trouver ses vêtements.

    Elle sentit un gémissement d’effroi lui monter dans la gorge et ses mains liées se mirent à trembler frénétiquement sur ses genoux couverts de boue.

    Ses poils se hérissèrent sur ses bras et un sentiment profond de terreur l’envahit. Elle s’approcha de la grille métallique pour essayer de voir à travers. De l’autre côté, elle aperçut un petit banc en bois, comme ceux fabriqués dans les ateliers de menuiserie, comme celui de son père. Mais contrairement à son père, celui qui avait fabriqué ce banc n’avait rien d’un artisan : il n’y avait pas de vernis, juste des clous et des bouts de bois grossiers. 

    Mais ce qui attira vraiment son attention, c’étaient les flacons posés sur le banc. En lisant les étiquettes, ses mains se mirent tellement à trembler qu’elle dut se pencher en avant pour essayer d’en contrôler les tressaillements.

    L’effroi avait maintenant fait place à un sentiment profond d’horreur, qui lui serra l’estomac et lui envahit tout le corps.

    « Mon dieu… » murmura-t-elle, à voix basse. « Mon dieu, non… s’il vous plaît… » Sa voix n’était plus qu’un gémissement, une prière muette qui n’attendait aucune réponse. 

    L’un des flacons était du lait corporel. Un autre contenait de l’eau distillée. Certains n’avaient aucune étiquette, excepté un bout de scotch sur lequel il était écrit : ‘solution détoxifiante.’

    Elle leva les yeux et vit des araignées ramper sur le mur devant elle. Elle essaya de voir au-delà des flacons et d’observer le reste de l’endroit qui se trouvait de l’autre côté de la grille.

    Il y avait des mannequins un peu partout dans la pièce.

    Elle fronça les sourcils et se pencha en avant. Ses mains tremblaient toujours et sa respiration était haletante. Elle étira son corps nu sur le sol boueux et son cœur se mit à battre à tout rompre, en regardant la salle qui se trouvait de l’autre côté des barreaux de la grille.

    Elle se rendit alors compte de son erreur.

    Ce n’étaient pas des mannequins.

    C’étaient des corps. Des corps humains, figés sur place, comme des animaux empaillés. Deux femmes étaient appuyées contre un mur, raides comme des silhouettes en carton. Une petite bouilloire leur était collée entre les doigt. Une autre femme était allongée sur le sol, à côté d’un petit chien empaillé, et essayait de lui prendre le jouet qu’il avait entre les crocs. D’autres corps étaient figés un peu partout dans la pièce, mais Kristine ne parvenait pas à les voir tous depuis l’endroit où elle se trouvait.

    Cette fois-ci, elle hurla. Ce fut d’abord un grondement sourd de terreur, mais qui se transforma en un cri tellement aigu que Kristine ne reconnut même pas sa propre voix. Elle battit brusquement en retraite et glissa sur la boue, en se cognant la tête contre le mur du fond. Elle cria de douleur, au moment où elle s’écorcha la cuisse sur une pierre saillante incrustée dans le sol. Elle sentit le sang couler le long de sa jambe et se mêler à la boue.

    « Oh chérie, oh mon chou, » dit soudain une voix dans le noir.

    Elle étouffa un cri. Pas parce qu’elle n’avait plus peur – en fait, elle était encore plus effrayée qu’avant. Tout son corps tremblait. Mais c’était l’effroi qui lui avait serré la gorge et qui l’avait empêché de crier. Des questions lui vinrent soudain en tête : Qui était cet homme ? Est-ce qu’il s’adressait à elle ?

    « Ai… Aidez-moi… » dit-elle, d’une voix tremblante. « Aidez-moi, s’il vous plaît ! »

    Mais la voix l’ignora. À travers la grille métallique, elle vit la silhouette bouger au milieu des corps empaillés. Elle ne parvenait pas à voir les traits de son visage.

    Mais elle remarqua une chose…

    Il était également nu, mais il n’était pas attaché. Il marchait avec désinvolture, sans aucun décorum, ni aucun sens de la modestie, en paradant devant les corps figés. Il parlait, en agitant un éventail devant le nez. Son visage était plongé dans l’ombre.

    « Une longue journée, en effet, » dit-il. « Et oui, Martha, j’ai bien l’intention de rentrer à l’heure. Tu ne sais pas encore que tu peux me faire confiance ? »

    Kristine avala sa salive. Elle avait l’impression que sa tête allait exploser. À qui est-ce qu’il parlait ?

    « Non, non, Olga, » dit l’homme, d’une voix douce et apaisante, comme s’il jouait un rôle au théâtre. « Je n’ai pas le temps pour ça. En fait, je ne joue qu’au poker. » Il y eut ensuite une pause. Puis, comme s’il répondait à quelqu’un qu’il aurait eu au téléphone, il dit : « Bien sûr que oui ! Bien sûr ! Tout de suite, Olga. » Il caressa l’épaule de l’une des femmes empaillées et laissa échapper un petit rire, avant de sautiller tout nu vers la femme qui jouait par terre avec le chien.

    Kristine regarda la scène d’un air horrifié. Alors qu’elle observait l’homme interagir avec ces corps empaillés, elle remarqua un bruit au loin. Un bruit de fond qu’elle avait cru être le vent. Mais elle se rendait maintenant compte que le bruit était trop fort pour que ce soit la brise.  

    C’était le bruit de l’eau qui coulait… Elle fit la grimace en l’écoutant. S’ils se trouvaient à proximité d’une rivière dans le parc, personne n’allait entendre ses cris.

    C’était peut-être pour ça qu’il ne l’avait pas bâillonnée.

    « J’imagine que ce sera le cas un peu plus tard, » dit l’homme, en continuant d’agiter son éventail devant son nez. « Je… attends une seconde, » dit-il soudain. L’homme s’immobilisa au fond de la pièce. Le ton de sa voix changea légèrement. « Tu as entendu ça ? » murmura-t-il à l’oreille de la femme qui tenait la théière en main. « Il y a quelque chose dehors ? Un ami peut-être ? Un nouveau jouet ? Je reviens tout de suite. » Il se précipita soudain vers un objet long et métallique qui était appuyé contre le mur.

    Il le prit en main et disparut dans l’obscurité d’un tunnel.

    Une fois qu’il fut parti, Kristine se mit à pleurer. Des larmes roulèrent sur ses joues et frémirent sur son menton, avant de tomber au sol et de se mêler à la boue.

    Il fallait qu’elle sorte de là. Ce malade allait revenir d’un moment à l’autre. Est-ce que c’était lui qui avait tranché sa corde d’alpinisme ? C’était lui qui l’avait enfermée dans ce trou ?

    Le bruit d’eau était maintenant plus fort. Il venait du tunnel où cet horrible type avait disparu.

    Kristine aimait faire de l’escalade toute seule. Elle connaissait bien ce parc – elle connaissait bien la région. Son père, le menuisier, l’avait souvent amenée camper quand elle était petite. Ils passaient des heures en forêt, à pêcher, parfois à chasser. Ils s’étaient même entraînés à faire de la survie.

    Elle adorait les activités en plein air.

    Mais elle était dans une situation qui la remplissait d’effroi…

    Elle avala sa salive et regarda sa jambe. Sa cuisse lui faisait toujours mal, à l’endroit où elle s’était blessée avec la pierre.

    La pierre…

    Une petite protubérance dure dans le sol boueux.

    En haletant, elle s’en approcha et y pressa la corde qui attachait ses poignets. Elle gémissait de douleur, mais elle se mit à la frotter contre le roc. Ses mains tremblaient toujours, mais elle parvint à garder un rythme constant. 

    Des fibres commencèrent à s’arracher et de la poussière s’éleva. Ses mains lui faisaient mal, mais elle continua son mouvement de frottement.

    Le taré était parti – mais il allait revenir. C’était sa seule chance de parvenir à s’enfuir.

    Elle ne comprenait toujours pas ce qui lui était arrivé. Où était-elle ? Pourquoi l’avait-il amenée ici ? Elle regarda les flacons posés sur le banc et avala sa salive. Peut-être qu’il valait mieux laisser certaines questions sans réponses.

    La corde commença à s’effilocher et elle sentit une pointe d’espoir l’envahir. Il fallait qu’elle se dépêche…

    La corde finit par céder et un soupir de soulagement sortit de sa gorge.

    Mais elle n’était toujours pas libre. Elle regarda les branches et les bouts de bois qui bloquaient l’entrée au-dessus d’elle. Ça allait être difficile de l’atteindre, vu que le trou faisait au moins trois mètres de profondeur.

    Il lui fallait quelque chose sur lequel elle pourrait grimper.

    Son regard fut attiré par le banc qui se trouvait de l’autre côté de la grille.

    Est-ce qu’elle avait suffisamment de temps devant elle ?

    Elle n’avait pas le choix. Il fallait qu’elle se dépêche.

    Elle se rua sur la grille, l’agrippa et tira dessus de toutes ses forces. Les barres métalliques étaient encastrées dans la boue, mais elles n’étaient pas rattachées à du béton. Il lui fallut quelques instants, mais à force de pousser et de tirer, elle parvint à faire tomber la grille sur le sol dans la pièce d’à côté.

    Juste à ce moment-là, elle entendit un bruit venant des profondeurs de l’obscurité.

    Elle ravala un hurlement et se glissa précipitamment à travers le petit trou boueux, qui était auparavant bloqué par la grille.

    Elle tendit la main vers le banc, mais elle se rendit très vite compte de son erreur.

    Il faisait à peine un mètre de long. Même placé à la verticale, il ne lui permettrait jamais d’atteindre l’entrée du trou. 

    Elle sentit la panique l’envahir. Elle entendit un sifflement venant du couloir… il était de retour. La seule autre sortie, c’était l’endroit d’où il venait. Il lui fallait donc trouver un moyen d’atteindre l’entrée de ce trou !

    « Et merde, » dit-elle dans un murmure. Sa voix était à peine audible, même à ses propres oreilles. Elle entendit le bruit de l’eau ruisseler autour d’elle, se répercutant en écho à travers l’étrange caverne. 

    Elle n’avait pas le choix. Il fallait qu’elle agisse. Comme son père le lui avait appris, pour survivre, il fallait parfois ne pas être trop délicat. 

    Elle bondit et faillit trébucher sur le tabouret. Elle agrippa le bras de l’un des corps empaillés. C’était le corps d’un homme. D’après ce qu’elle avait pu en voir, il n’y avait que deux hommes dans la salle. Le reste des corps appartenaient à des femmes. Les yeux scintillants en verre la regardèrent d’un air vide. Le corps était robuste et lourd. Elle haleta, en le tirant vers le trou dans la paroi boueuse. Elle frémit de dégoût en sentant la peau froide et tendue sous ses doigts – c’était presque synthétique… Une forme de préservation ? Son père aimait beaucoup les activités en plein air, mais il avait aussi eu des amis qui s’adonnaient à la taxidermie.

    « Je suis déjà de retour, les amis ! » cria une voix de comédien depuis le couloir. « J’ai trouvé un nouveau petit copain. »

    Des larmes d’effroi se mirent à couler sur les joues de Kristine, mais il fallait qu’elle continue.

    Elle tira le corps vers le trou par lequel elle était entrée dans la pièce. Elle poussa le cadavre dans le puits boueux, en faisant la grimace au moment où elle sentit une partie de son coude se briser. En haletant, elle parvint enfin à le faire passer entièrement.

    Les bruits de pas avaient maintenant atteint la pièce principale.

    « Qu’est-ce que… » dit une voix derrière elle.

    Elle jeta un bref regard par-dessus son épaule. La silhouette sombre et nue du taré de tout à l’heure était debout à l’entrée du tunnel. Il tenait un petit renard mort dans une main et une carabine dans l’autre.

    Son visage était toujours plongé dans l’obscurité et il resta un moment bouche bée, les yeux brillant dans le noir comme des lucioles. Puis il se mit à crier. « Arrête ! » hurla-t-il. « Ne fais pas ça, Daphné ! Reviens ! »

    Kristine ne savait pas du tout qui était Daphné, mais elle n’avait aucune envie de le savoir. Elle plongea à travers le trou boueux, en s’égratignant le poignet contre la grille métallique.

    Elle entendit des bruits de pas rapides derrière elle et une respiration haletante. La peur la poussa à agir au plus vite.

    Elle dressa le corps empaillé de l’homme contre la paroi. Derrière elle, elle vit une main et une tête passer par le trou. Deux yeux la fusillaient du regard. Une voix grave et menaçante remplit l’espace. « Arrête, Daphné – ou je vais devoir te punir ! »

    Elle laissa échapper un petit cri et s’appuya contre le corps de l’homme adossé contre la paroi. Elle vit le taré derrière elle essayer de se faufiler à travers le trou. Elle l’entendit haleter et grogner, comme un animal.

    Elle s’accrocha au corps empaillé de l’homme et commença à grimper. Elle s’agrippa à tout ce qu’elle pouvait, en haletant. Elle tremblait et sentit la panique l’envahir. 

    Elle continua désespérément à escalader le corps, en prenant pied sur les cuisses et en s’agrippant aux épaules. Elle tira sur le coude de tout à l’heure et fut horrifiée de voir le bras s’arracher entièrement.

    Elle cria et faillit tomber en arrière, mais sa main parvint à attraper une épaisse racine qui dépassait du mur, juste en-dessous de l’entrée du trou.

    Elle entendit soudain un bruit assourdissant et elle vit la paroi à sa droite exploser en mille morceaux.

    « Descends ! » cria la voix derrière elle.

    Mais elle savait que si elle restait, elle finirait comme cet infortuné qu’elle utilisait maintenant comme échelle. Elle avait grandi en faisant de l’escalade, en affrontant l’inaccessible. Elle tenait toujours fermement la racine en main et elle essaya de trouver une prise avec son autre main. Elle poussa sur les épaules de l’homme pour se donner une dernière impulsion et continua à grimper, en haletant et en tremblant.

    Ses doigts atteignirent enfin les branches à l’entrée du puits. Un sanglot de joie lui échappa.

    Elle entendit alors un autre coup de feu et sentit une douleur fulgurante sur le côté gauche. Elle cligna des yeux, tout en restant suspendue aux branches. Puis, dans un effort surhumain, elle parvint à se propulser vers le haut et à atteindre le haut du trou.

    Elle passa à travers les branches, en faisant tomber des bouts de bois et des feuilles dans le puits. Ce n’était pas le soleil qui l’attendait – elle avait mal vu. C’était la lune qui brillait au-dessus d’elle.

    C’était la nuit.

    Elle entendit jurer derrière elle. Ses yeux s’écarquillèrent et en haletant, elle roula rapidement sur le côté, malgré la douleur qu’elle ressentait dans les côtes.

    Un autre coup de feu. Il l’avait ratée, cette fois-ci.

    Elle se remit debout en titubant et en gémissant. Elle était hors d’haleine et elle avait l’impression que sa tête allait exploser. Elle sentit des pierres pointues s’enfoncer dans la plante de ses pieds et du sang couler de sa jambe et de ses côtes. 

    « Reviens, Daphné ! » cria l’homme derrière elle, d’une voix désespérée. « S’il te plaît, je suis désolé ! »

    Elle se mit à courir en boîtant, en direction des arbres. Devant elle, il y avait une rivière qui serpentait à travers la forêt. Elle entendit également des bruits de pas rapides derrière elle. Il y eut un moment de silence, puis elle entendit le bruit de mains contre du métal.

    Une échelle ?

    Elle eut l’impression que son cœur s’arrêtait de battre. Il essayait de la rattraper.

    Elle cria et essaya de courir, mais elle s’effondra de douleur. Ses pieds étaient écorchés, ses côtes étaient en feu, sa tête allait exploser.

    Il fallait qu’elle se cache. Mais où ?

    Dans les arbres ? Non…

    Il faisait trop noir pour y voir quoi que ce soit. Elle avait trop mal pour réfléchir. Alors elle fit la première chose qui

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