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Seulement Une Fois (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 4)
Seulement Une Fois (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 4)
Seulement Une Fois (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 4)
Livre électronique258 pages3 heures

Seulement Une Fois (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 4)

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À propos de ce livre électronique

Lorsqu’un corps est retrouvé attaché sur la grue d’une raffinerie pétrolière au large des côtes de l’Alaska, une agente spéciale du FBI est appelée pour enquêter sur l’œuvre supposée d’un tueur en série. Confrontée aux mers houleuses et aux éléments impitoyables, elle réalise bientôt qu’il ne faut pas se fier à l’apparence de ces paysages désolés.

Seulement une Fois (Un thriller Sadie Price) est le tome 4 d’une nouvelle série à glacer le sang par l’auteur de romans policiers Rylie Dark, qui commence par Obsédé par le meurtre (tome 1).

L’agent spécial Sadie Price, étoile montante de l’unité de l’UAC du FBI à seulement 29 ans, étonne ses collègues en demandant à être mutée au sein de l’antenne isolée du FBI en Alaska. De retour dans l’État qui l’a vu naître, là où elle s’était juré de ne jamais revenir, Sadie fuit un secret de son passé récent et en retrouve un autre plus ancien. En pleine traque d’un nouveau tueur en série, elle se retrouve confrontée à son passé, à ses démons et au meurtre non résolu de sa sœur.

Ce qui ressemble de prime abord à une affaire simple mêle rapidement Sadie à une dispute territoriale internationale, qui implique plusieurs agences et pays et complique encore plus son enquête.

Après une série d’impasses, Sadie utilise son esprit brillant pour trouver un élément auquel personne n’avait pensé – mais un autre corps, ainsi qu’un rebondissement inattendu, vont peut-être la prendre au dépourvu.

Mais dans cette contrée sauvage et tempétueuse, en plein hiver, Sadie a-t-elle un quelconque espoir de trouver le tueur avant qu’il ne soit trop tard ?

Remplie d’action, la série Sadie Price est un thriller captivant, plein de suspens, de surprises et de rebondissements que vous ne verrez pas venir. Elle vous rendra accro à un nouveau personnage brillant et meurtri, tout en vous défiant, au milieu de ce paysage désolé, d’arriver à résoudre un crime insoluble.

Les tomes 5 et 6 – Par Pure Malveillance et Par Pure Folie – sont aussi disponibles.
LangueFrançais
ÉditeurRylie Dark
Date de sortie7 sept. 2023
ISBN9781094365398
Seulement Une Fois (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 4)

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    Seulement Une Fois (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 4) - Rylie Dark

    cover.jpg

    SEULEMENT UNE FOIS

    (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 4)

    R y l i e   D a r k

    Rylie Dark

    Rylie Dark est l'auteure à succès de la série SADIE PRICE FBI SUSPENSE THRILLER, qui comporte six livres (pour l'instant); de la série CARLY SEE FBI SUSPENSE THRILLER, qui comprend six livres (pour l'instant); de la série MIA NORTH FBI SUSPENSE THRILLER, qui comporte six livres (pour l'instant); de la série  MORGAN STARK FBI SUSPENSE THRILLER, qui comprend cinq livres (pour l'instant); de la série HAILEY ROCK FBI SUSPENSE THRILLER, qui comporte cinq livres (pour l'instant); et de la série TARA STRONG FBI SUSPENSE THRILLER, qui comprend cinq livres (pour l'instant).

    Lectrice avide et amatrice de mystères et thrillers en tous genres depuis sa plus tendre enfance, Rylie adore communiquer avec ses lectrices et lecteurs, alors rendez-lui visite à www.ryliedark.com pour en apprendre plus et rester en contact.

    Copyright © 2022 par Rylie Dark. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright Cara-Foto, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES PAR RYLIE DARK

    LES ENQUÊTES DE TARA STRONG

    AU DÉSESPOIR (Livre #1)

    LES ENQUÊTES DE HAILEY ROCK

    DERRIÈRE TOI (Livre #1)

    UN THRILLER MORGAN STARK DU FBI

    TROP TARD (Livre #1)

    TROP PRÈS (Livre #2)

    TROP LOIN (Livre #3)

    UN THRILLER A SUSPENSE DE L’AGENT DU FBI CARLY SEE

    SANS ISSUE (Livre #1)

    SANS RETOUR (Livre #2)

    IMPOSSIBLE DE RENTRER (Livre #3)

    UN THRILLER À SUSPENSE DE MIA NORTH DU FBI

    REGARDEZ-LA FUIR (Livre #1)

    REGARDEZ-LA SE CACHER (Livre #2)

    REGARDEZ-LA HURLER (Livre #3)

    REGARDEZ-LA DISPARAITRE (Livre #4)

    UN THRILLER À SUSPENSE DE SADIE PRICE

    OBSÉDÉ PAR LE MEURTRE (Livre#1)

    OBSÉDÉ PAR LA RAGE (Livre #2)

    OBSÉDÉ PAR LUI (Livre #3)

    SEULEMENT UNE FOIS (Livre #4)

    TABLE DES MATIÈRES

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE UN

    La force du vent faisait froid dans le dos, le sifflement emplissait le moindre recoin de la plateforme pétrolière, se faufilait dans les couloirs et dans les escaliers jusqu'aux couchettes. Ajoutez à cela le fracas des vagues sur le littoral de la mer de Beaufort, dans le nord sinistre de l'Alaska, et vous obtenez un son presque démoniaque. Il était suffisant pour donner des cauchemars aux derrickmans, du moins au début, avant qu'ils ne s'y habituent et qu'il ne devienne rien de plus qu'un bruit de fond.

    Paul Montford y était habitué. Il était là depuis longtemps. Il restait éveillé, les yeux rivés sur le haut de sa couchette à écouter Russ sur le lit au-dessus de lui, qui ronflait bruyamment. Voilà un son qui pouvait le maintenir éveillé.

    La sirène retentit, les réveillant pour les manœuvres du matin. Il était temps de se lever. Le ronflement de Russ cessa brusquement. Ses jambes et son torse apparurent dans le champ de vision de Paul lorsqu'il sauta de la couchette supérieure.

    — T'es réveillé, mec ?

    — Ça fait une heure que je t'écoute ronfler. On dirait un putain d'ours, se plaignit Paul en se redressant.

    Russ se contenta de glousser.

    Ils s'habillèrent à la hâte dans la pénombre, enfilant neuf kilos d'équipement pour s'isoler des conditions extrêmes. Pire que le gel, la température pouvait certains jours descendre jusqu'à moins trente degrés Celsius. À l'intérieur du dortoir, les lumières étaient tamisées, peut-être intentionnellement pour que l'obscurité perpétuelle à l'extérieur ne soit pas un si grand choc. Même pendant les mois d'été, la lumière était précieuse. En ce moment, l’obscurité était perpétuelle, mais après dix ans de travail sur la plate-forme, Paul y était habitué. Il ne se voyait pas faire autre chose. Ses collègues derrickmans étaient comme sa famille.

    Non pas que tout le monde le supporte. Il y avait des suicides. Des attaques occasionnelles d'ours polaires sur les banquises. Des rumeurs d'hommes devenant fous dans le noir et le froid.

    Paul faisait avec. La vie était une série prévisible de forages, de repas et de sommeil. Il restait peu de temps pour autre chose. Cette prévisibilité, la routine et le sentiment d'être protégé du monde extérieur, lui donnaient l'impression d'être en sécurité ici.

    Beaucoup de derrickmans fuyaient un problème. On disait en plaisantant que si l'Alaska était la région vers laquelle les gens fuyaient, alors les plateformes étaient l'endroit où l'on fuyait l'Alaska.

    Il n'y avait nulle part où aller d'ici, ils étaient littéralement au bout du monde.

    Paul suivit Russ dans les escaliers vers les ponts supérieurs pour atteindre la petite salle à manger. Son estomac grogna bruyamment.

    — Maintenant qui ressemble à un ours, plaisanta Russ.

    — Tais-toi, répliqua Paul, bon enfant.

    Même avec son équipement de neuf kilos, le froid matinal le frappa dès qu'il mit le pied sur les ponts supérieurs. Tout autour, les vagues grises grondaient et s'écrasaient sous un ciel d'encre. Paul trouvait ce spectacle magnifique, étrange et sauvage.

    D'autres, il le savait, trouveraient que c'était l'enfer sur Terre. Il devait s'arc-bouter contre les rafales qui pouvaient atteindre jusqu’à cinquante kilomètres par heure. Le vent le fouettait, il prit une grande inspiration et plissa les yeux.

    Quelque chose attira alors son attention. Suspendu au-dessus de lui, fouetté frénétiquement par le vent, Paul mit quelques instants à réaliser ce qu'il regardait.

    Il sentit Russ se crisper à côté de lui et entendit un faible gémissement sortir de la bouche de son collègue. Il prit alors conscience du corps suspendu à une grue, vingt mètres au-dessus de leur tête.

    Sa première pensée fut qu'un collègue en avait eu assez. Un des nouveaux, poussé au désespoir par les conditions difficiles et les deux derniers mois d'obscurité perpétuelle.

    Mais quelqu'un braqua une lampe de poche sur le corps oscillant et éclaira le visage de l'homme de plein fouet avant que le vent ne le fasse disparaître à nouveau. Ces quelques secondes suffirent à Paul pour voir l'expression de l'homme, et il sut que ce visage allait hanter ses rêves.

    Il était figé dans une expression de pure terreur, et Paul sut avec une certitude absolue qu'il ne s'agissait pas d'un suicide.

    C'était un meurtre.

    CHAPITRE DEUX

    Sadie Price, star de l'unité d'analyse du comportement du FBI, était assise devant le bureau de son agent référent, l’ASAR Paul Golightly. Elle faisait de son mieux pour ne pas vider le contenu de son estomac sur la moquette verte.

    Elle était malade d'inquiétude, pourtant si quiconque avait étudié son visage, elle semblait parfaitement calme. Elle avait enfilé son plus beau pantalon de costume par-dessus ses vêtements thermiques et sous sa parka d'hiver doublée de fourrure, et avait dompté ses cheveux difficiles à coiffer, les épinglant en un chignon soigné. Elle devait avoir l'air imperturbable, comme quelqu'un qui n'avait pas à s'inquiéter du tout.

    Comme quelqu'un qui n'était pas coupable.

    La date initiale de l'audience avait été reportée alors que Sadie était absorbée par une affaire délicate, et elle avait réussi à ne plus y penser, du moins en partie, jusqu'à ce que les enquêteurs des affaires internes de Quantico décident soudainement que, comme la nouvelle affectation de Sadie à Anchorage en Alaska se révélait beaucoup plus complexe que prévu, ils allaient venir la voir.

    Elle se demandait si elle était censée les remercier.

    Cette rencontre avait toujours été prévue, elle le savait, mais maintenant, les conséquences commençaient à se matérialiser. S'il était décidé qu'elle n'avait pas dit toute la vérité sur le meurtre du Gestalt Mangler, elle risquait de perdre son insigne.

    Pire encore, elle pourrait se retrouver accusée de meurtre.

    Il était peu probable que cela aille aussi loin. Sadie était une héroïne nationale et avait à son crédit l’arrestation de certains des pires tueurs de ces dernières années. Le Gestalt Mangler, comme la presse l'avait surnommé, avait été son affaire la plus médiatisée et les experts auraient pu s'attendre à une médaille plutôt qu'à une enquête sur Sadie elle-même. Pour l'instant, tout était mené très discrètement, mais cela pourrait changer.

    Elle ne pouvait qu'espérer que les pouvoirs en place à Quantico, le quartier général du FBI, n'allaient pas la livrer en pâture. Elle savait que sa demande soudaine de transfert en Alaska, à un moment où sa cote montait de façon exponentielle, pouvait sembler suspecte, comme si elle fuyait sa propre culpabilité.

    Fuir les démons du présent pour retourner directement dans les bras des fantômes du passé. Sadie était née et avait été élevée en Alaska, dans l'arrière-pays de la banlieue d'Anchorage, en supposant que l'on puisse qualifier le style parental souvent violent et négligent de son père d'éducation. Elle était loin d'avoir été cajolée.

    Mais elle avait ses raisons de revenir, la mort de sa sœur, toujours non résolue, étant la principale.

    Ce n'était pas le moment d'y penser. L'agent O'Hara, la toute dernière et plus jeune recrue du bureau d'Anchorage, arriva et lui sourit nerveusement.

    — Ils sont prêts à vous recevoir, agent Price.

    — Merci.

    Sadie se leva, prit une profonde inspiration et entra dans la pièce. O'Hara ferma la porte derrière elle et les laissa. Il était trop novice pour être au courant d'une enquête des Affaires internes avec un agent spécial du calibre de Sadie.

    Toutefois, Golightly était là, assis à la table de conférence avec trois enquêteurs des affaires internes. La sténographe était dans un coin, prête à consigner chacun de ses mots. Sadie déglutit. Sa gorge était pareille à du papier de verre.

    Alors qu'elle saluait les enquêteurs et prenait place, elle les étudia rapidement. Aucun de leurs visages ne lui était familier. L'un d'eux était une femme d'une cinquantaine d'années, avec un carré gris qui ressemblait à un casque et des yeux tout aussi durs. Du côté des hommes, il était évident que Quantico avait envoyé ses meilleurs agents, les plus soignés, avec des mâchoires ciselées et un air de professionnalisme froid. Le plus jeune d'entre eux approchait la trentaine, l'âge de Sadie, et semblait être un peu plus sympathique que ses deux aînés. Il y avait au moins un peu de chaleur dans ses yeux.

    — Agent Price. Pouvons-nous commencer ? demanda la femme qui s'était présentée comme l'agent spécial Lawson d'une voix sèche et froide.

    Il n'y aurait aucune émotion dans la pièce, Sadie le savait. Les enquêtes des affaires internes étaient axées sur les détails. Essayer de défendre ses actions avec un plaidoyer sur la terreur évidente d'être coincée par l'un des tueurs en série les plus sadiques de l'histoire n'allait pas l'aider.

    Elle prit une lente inspiration, son expression soigneusement neutre. Elle devait s'en tenir à son histoire. Qu'elle n'avait rien fait de mal.

    Le Gestalt Mangler méritait de mourir.

    — Nous avons constaté des divergences entre votre récit des événements de la nuit en question et le rapport d'autopsie du corps d'Henry Aspen. Vous avez bien sûr été informée de cela, commença Lawson, les yeux rivés sur la déclaration devant elle.

    Elle était manifestement la responsable de l'enquête, mais Sadie doutait qu'elle serait plus aimable avec elle simplement par solidarité féminine.

    Il était difficile de croire que le Mangler était Henry Aspen. C'était un nom tellement normal pour un homme qui n'était rien de moins qu'un monstre. Personne n'allait le pleurer.

    Néanmoins, la loi était la loi, et c'était le travail de Sadie de la faire respecter, pas de s'y substituer.

    — Oui, répondit Sadie à la déclaration de la femme.

    Ce qu'elle ignorait, c'était la nature des divergences, même si elle était presque sûre de pouvoir les deviner.

    Lawson ne perdit pas de temps et entra directement dans le vif du sujet.

    — Tout d'abord, dans votre déclaration initiale, vous indiquez qu'Aspen vous avait acculé, et que lors de votre altercation, votre arme avait été mise hors de votre portée.

    — Oui, répéta Sadie.

    Elle essayait de ne pas se souvenir de la panique qu'elle avait ressentie en étant potentiellement à la merci du Mangler. La terreur de finir comme ses victimes, le corps méconnaissable après une mort terrifiante sous la torture.

    — Agent Price, interrompit le plus jeune des hommes, l'agent spécial Seymour. Pouvez-vous, s'il vous plaît, nous faire votre récit de la nuit en question ?

    Sadie pinça ses lèvres, à nouveau nauséeuse. Ce n'était pas une nuit qu'elle voulait revivre. Malgré le froid intérieur et extérieur, elle commençait à transpirer.

    Néanmoins, sa voix resta calme lorsqu’elle récita sa déclaration, même si les souvenirs l'assaillaient.

    L'haleine rance du Mangler sur son visage alors qu'il haletait presque d'excitation à l'idée que celle qui le traquait devienne maintenant sa proie. Le sentiment de faiblesse lorsqu'elle avait réalisé qu'elle ne pouvait pas le maîtriser. Sadie n'était pas habituée à se sentir impuissante, pas depuis son enfance à la merci des caprices de son père.

    Il va me torturer. Cette pensée lui était venue à l'esprit avec une clarté étonnante. Il allait la torturer, et ensuite elle allait mourir. Et toute sa vie n'aurait eu aucun sens.

    Puis ses doigts avaient trouvé quelque chose de dur… et elle avait entendu le craquement des os alors qu'elle frappait Aspen de toutes ses forces…

    — C'est là qu'intervient la divergence, agent Price, dit Lawson, son ton froid tranchant dans les souvenirs de Sadie. Vous affirmez avoir frappé Aspen à la tête une fois avec une barre en fer. Pourtant, notre rapport d'autopsie indique qu'il y a possiblement eu plusieurs coups. Peut-être même une succession.

    La voix de Lawson était accusatrice, mais Sadie entendit le mot possiblement et ressentit un certain soulagement. Ce mot signifiait qu'ils n'étaient pas certains. C'était une possibilité.

    — Oui, réaffirma Sadie. J'ai frappé Aspen avec la barre une fois, à la tête.

    Presque imperceptiblement, Lawson haussa un sourcil.

    Elle ne la croyait pas, Sadie le voyait bien.

    — Vous êtes absolument certaine ?

    Sadie affronta le regard de la femme de face.

    — Oui, répéta-t-elle.

    Dans un coin de la pièce, les mains de la sténographe bougeaient furieusement, enregistrant chaque mot.

    — Très bien. Cependant, il y a également une autre divergence, encore plus inquiétante, poursuivit Lawson.

    Sadie retint son souffle et garda le silence, attendant que la femme continue.

    — Le légiste est certain que la barre a tué Aspen, en raison de la force des coups…

    — Du coup, corrigea Sadie avec une pointe d'agacement.

    — Selon vous, ajouta Lawson. Aspen est mort à cause de la force du coup porté à la tête. Et pourtant, vous lui avez quand même tiré dessus.

    — Je lui ai tiré dessus. Une fois, confirma Sadie. Je l'ai frappé avec la barre, puis j'ai attrapé mon arme et je l'ai abattu avant qu'il ne puisse s'en prendre de nouveau à moi. Il était armé. Il avait fait connaître ses intentions à mon égard.

    Sa voix vacilla un peu sur les derniers mots et elle essaya mentalement de s'endurcir contre ce qui était maintenant un souvenir physique de sa peur et de son dégoût.

    Elle sentit le regard de Golightly sur elle, et ses yeux papillonnèrent vers lui. Il y avait là de la sympathie. Golightly avait été impressionné lorsqu'elle avait résolu un trio d'affaires complexes après son retour en Alaska. Elle se doutait aussi que le bourru natif de l'Alaska serait tout à fait d'accord pour dire que le recours à une justice un peu brutale n'était pas toujours une mauvaise chose, et que le monde était meilleur sans le Mangler.

    — C'est également ce qu'indique votre déposition, poursuivit Lawson. Mais si ce sont le ou les coups, qui l'ont tué, alors il n'était plus en mesure d'attaquer. Il n'était pas nécessaire pour vous de lui tirer dessus. Cela paraît excessif, agent Price.

    Elle ressemblait plus à un procureur qu'à un enquêteur des affaires internes, pensa Sadie, ressentant une poussée de colère.

    Excessif, agent Price.

    Elle se souvenait de son doigt sur la détente, de la certitude calme qu'elle avait eue en le regardant mourir qu'elle avait fait ce qu'il fallait.

    — Sur le moment, je n'avais aucun moyen de savoir que le coup l'avait tué, argumenta Sadie.

    Elle semblait sur la défensive et sa voix commençait à monter. Cela ne l'aiderait pas.

    — Tout s'est passé en quelques secondes. Je l'ai frappé, j'ai lâché la barre, j'ai attrapé mon arme et j'ai tiré. C'était de la légitime défense.

    Lawson voulut intervenir, mais Seymour l'interrompit.

    — Vous pensez avoir tiré en état

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