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Obsédé par la rage (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 2)
Obsédé par la rage (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 2)
Obsédé par la rage (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 2)
Livre électronique253 pages3 heures

Obsédé par la rage (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 2)

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À propos de ce livre électronique

OBSÉDÉ PAR LA RAGE (un thriller à suspense de Sadie Price) est le tome 2 d’une nouvelle saga de mystère à suspense glaçant de l’auteur Rylie Dark qui commence avec OBSÉDÉ PAR LE MEURTRE (tome un)

L’agent spécial Sadie Price, étoile montante de l’unité de l’UAC du FBI, à seulement 29 ans, étonne ses collègues en demandant à être mutée au sein de l’antenne du FBI en Alaska. Pour enfouir un secret, Sadie retourne dans l’État qui l’a vu naître, là où elle s’était juré de ne jamais revenir. En pleine traque d’un nouveau tueur en série, elle se retrouve confrontée à son passé, à ses démons et au meurtre non résolu de sa sœur.

L’agent spécial du FBI Sadie Price a à peine eu le temps de se remettre de sa dernière affaire lorsqu’on lui en confie une nouvelle avec urgence. Une écœurante découverte a révélé le décès de femme dont les cadavres sont retrouvés au fond des cales de bateaux de pêche, à moitié dévorés par les crabes.

Sadie, qui se retrouve coincée sur place pour l’hiver, doit former un partenariat complique avec le shérif Logan Cooper et la propriétaire du bar local pour infiltrer la carapace gelée des habitants du coin. Explorant le port et ses travailleurs endurcis, Sadie cherche des réponses à cette série de crimes visiblement impossible à résoudre… ainsi qu’aux mystères de son propre passé.

Les suspects ne manquent pas dans ce paysage désolé et impitoyable. Mais ce n’est pas un tueur comme les autres et le capturer pourrait se révéler trop compliqué même pour un brillant agent comme Sadie. Dans un jeu mortel du chat et de la souris, Sadie se révélera-t-elle à la hauteur de ce tueur ?

Ou bien signera-t-il son arrêt de mort ?

Remplie d’action, la saga SADIE PRICE est un thriller enivrant, bourré de suspense, de surprises, et de retournement de situation que vous ne verrez pas arriver. Vous allez tomber sous le charme de ce nouveau personnage brillant et vulnérable tout en vous défiant à résoudre un crime impénétrable au cœur de paysages désolés.

Le tome 3 de la saga OBSÉDÉ PAR LUI est d'ores et déjà disponible.
LangueFrançais
ÉditeurRylie Dark
Date de sortie1 févr. 2022
ISBN9781094354910
Obsédé par la rage (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 2)

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    Obsédé par la rage (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 2) - Rylie Dark

    cover.jpg

    OBSÉDÉ PAR LA RAGE

    (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 2)

    R y l i e   D a r k

    Rylie Dark

    La jeune auteur Rylie Dark créatrice de la saga de THRILLERS À SUSPENS DE SADIE PRICE FBI, comprenant trois tomes (pour l’instant) et de la saga de THRILLERS À SUSPENS DE CARLY SEE FBI, comprenant trois tomes (pour l’instant).

    Une lectrice avide et une fan incontestée de mystères et thrillers, Rylie adore avoir de vos nouvelles, alors n’hésitez pas à visiter www.ryliedark.com pour en apprendre plus et rester en contact.

    Copyright © 2021 by Rylie Dark. Tous droits réservés. Sauf autorisation selon Copyright Act de 1976 des U.S.A., cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise par quelque moyen que ce soit, stockée sur une base de données ou stockage de données sans permission préalable de l'auteur. Cet ebook est destiné à un usage strictement personnel. Cet ebook ne peut être vendu ou cédé à des tiers. Vous souhaitez partager ce livre avec un tiers, nous vous remercions d'en acheter un exemplaire. Vous lisez ce livre sans l'avoir acheté, ce livre n'a pas été acheté pour votre propre utilisation, retournez-le et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s'agit d'une œuvre de fiction. Les noms, personnages, sociétés, organisations, lieux, évènements ou incidents sont issus de l'imagination de l'auteur et/ou utilisés en tant que fiction. Toute ressemblance avec des personnes actuelles, vivantes ou décédées, serait purement fortuite. Photo de couverture Copyright Cinect sous licence Shutterstock.com.

    LIVRES PAR RYLIE DARK

    UN THRILLER À SUSPENSE DE SADIE PRICE

    OBSÉDÉ PAR LE MEURTRE (Livre#1)

    OBSÉDÉ PAR LA RAGE (Livre #2)

    TABLE DES MATIÈRES

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE-ET-UN

    CHAPITRE TRENTE-DEUX

    CHAPITRE TRENTE-TROIS

    CHAPITRE UN

    — Voyons voir ce que nous avons là, murmura Raul en s’approchant de la cale.

    Il entendait les crabes se déplacer à l’intérieur. Il avait vu de sacrés spécimens cette saison. Aux pattes aussi longues que les bras d’un enfant et aux pinces dont il ne valait mieux pas s’approcher. Ils avaient des allures presque préhistoriques.

    Le pêcheur ouvrit la trappe qui menait à sa cale avec un petit sourire. Jusqu’ici, la récolte de l’hiver avait été bonne. Gagner sa vie comme pêcheur de crustacés n’était pas toujours facile. Mais Raul devait avoir une bonne étoile, car récemment, l’océan avait été plus que généreux.

    Ce serait un bon Noël. Il pourrait peut-être même s’accorder quelques journées de congés. Sa femme en serait ravie. Les pêcheurs ne comptaient pas leurs heures et pouvaient travailler pendant des jours, voire des semaines. Elle l’accusait souvent de préférer la mer et son bateau à la compagnie de sa femme. Étonnamment, il n’était pas certain qu’elle ait tort. La pêche aux crabes faisait partie de lui en dépit du froid, de l’obscurité et du danger constant. Certaines saisons, un pêcheur mourait par semaine pouvait mourir. Pourtant, son activité lui manquait en plein été.

    Mais il ne rajeunissait pas. Le froid commençait à s’infiltrer dans ses os et y rester, ce qui ne lui arrivait pas lorsqu’il était plus jeune. Les gens disaient que les pêcheurs finissaient diminués. L’océan s’emparait d’eux d’une façon ou d’une autre, impossible d’y échapper éternellement. Il pourrait être l’exception. Peut-être qu’avec assez de prises comme celle-ci, il pourrait partir plus tôt à la retraite. Déménager loin de l’Alaska glacée et partir plus au sud dans un endroit chaud. Alors, sa femme se remettrait à lui sourire comme lors de leur jeunesse. Elle l’accepterait peut-être de nouveau dans son lit s’il n’empestait pas tout le temps le crabe.

    Il se berçait sûrement d’illusions, mais c’était une idée plaisante.

    Raul sifflait en triant les crustacés, ravi d’apercevoir quelques crabes royaux rouges d’un bon gabarit. Les Kamchatkas comme les appelaient les autochtones : d’imposantes créatures presque dangereuses qui pouvaient avoir une envergure d’un mètre environ. Leurs pinces semblaient tout droit sorties d’un cauchemar et pouvaient faire beaucoup de dégâts si vous n’étiez pas prudent.

    En plus des crabes royaux, il y avait une bonne quantité de dorés et de bleus. Ils ne se revendaient pas aussi cher que les rouges, mais il en tirerait tout de même un bon prix. Il pouvait aussi apercevoir quelques bernards-l’hermite plus petits. Ceux-là finiraient dans son congélateur pour être mangés durant les prochains mois.

    Raul sifflait encore lorsqu’il remarqua quelque chose d’inhabituel.

    Quelque chose qui lui coupa le souffle.

    Ça dépassait de la masse de crustacés. Pâle, marron avec une chair bien trop molle pour être une patte de crabe… Alors qu’il approchait sa découverte de lui, il vit le moignon à vif au bout de la multitude de petites morsures. Même avant de remonter le reste, il sentit l’horreur l’envahir et un cri se former dans sa gorge.

    C’était un corps.

    Enfin, si l'on pouvait encore le qualifier ainsi, tellement il avait été dévoré. Le dernier repas des crabes avait été fastueux.

    Tandis que la longue chevelure brune apparaissait, il laissa échapper un gémissement de ses lèvres sèches. C’était la seule partie du cadavre que les crabes n’avaient pas touchée. Raul avait les mains moites et pouvait sentir les gouttes de sueur froide perler sur tout son corps. Il devrait en rester là et appeler la police, se dit-il. Les laisser se débrouiller. C’était trop pour lui. Pourtant, il continua à tirer le cadavre alors que la crainte de ce qu’il était sur le point de voir montait en lui.

    Ne regarde pas le visage, ne regarde pas le visage.

    Mais dans le mouvement, le cadavre se retourna sur lui-même. Presque contre sa volonté, le regard de Raul fut attiré par ce qui avait autrefois été un visage de femme. Désormais, ce n’était plus qu’un amas de tissus et d’os.

    Il hurla.

    CHAPITRE DEUX

    Son père lui claqua la porte au nez si fort que l’agent spécial Price grimaça face au bruit.

    Sadie s’attendait à cette réaction. C’était l’une des nombreuses raisons pour lesquelles elle avait été déterminée lors de son retour en Alaska à éviter à tout prix de croiser son père. Elle ne s’attendait à rien d’autre qu’à se faire congédier par le vieil homme. Ce vieux bâtard l’avait rejetée toute sa vie.

    Sadie n’était pas venue ici pour des retrouvailles larmoyantes. Non, elle était venue pour obtenir des réponses sur la mort de sa sœur. Le meurtre de sa sœur.

    Mais ce n’était pas la déception amère provoquée par l’absence de réponse qui lui fit monter les larmes aux yeux. Elle les essuya furieusement avec le dos de son gant, essayant de se convaincre que c’était le froid qui la faisait pleurer, rien d’autre.

    La neige tombait doucement autour d’elle. La tempête s’était calmée, mais la radio avait annoncé qu’il ne s’agissait que d’une brève accalmie. Sadie baissa son écharpe et inspira profondément. La température négative de l’air menaça de lui geler les poumons, mais la douleur fut presque bienvenue. Ce n’était rien comparé à celle de son cœur. Pourquoi avait-elle osé penser qu’il ne pouvait plus l’atteindre ?

    Noël approchait, mais il n’y avait aucune trace de guirlande ou de décoration devant le chalet de son père. C’était devenu un ermite d’après ce qu’elle avait entendu : un vieil alcoolique solitaire. Sa femme morte d’un cancer, sa fille préférée assassinée et son autre fille devenue une étrangère. On était loin de la famille heureuse. Sadie et son père ne se parlaient plus pour une bonne raison.

    Elle se souvenait de plusieurs Noël où elle avait prié pour que son père l’ignore au moins aussi fort qu’elle avait prié pour qu’il l’aime.

    *

    — Papa, non ! Elle ne le pensait pas, supplia Jessica.

    Leur père courait vers Sadie, tenant à la main le fusil qu’il avait décroché du manteau de la cheminée. Ce ne serait pas la première fois qu’il l’essaierait sur elle ou tenterait de la soumettre par la peur. La première fois, Sadie était encore au collège et elle avait uriné dans sa culotte lorsqu’il avait pointé l’arme dans sa direction à quelques centimètres de son visage.

    C’était seulement quelques semaines après la mort de leur mère.

    — Il ne voulait pas faire ça, lui avait chuchoté Jessica cette nuit-là.

    Elle tentait de réconforter Sadie dans l’obscurité de leur chambre, déchirée entre sa loyauté envers son père et sa petite sœur. Même enfant, Sadie savait que c’était un mensonge. Il voulait le faire. Elle n’avait aucun doute : s’il avait pu éviter les conséquences de son acte, alors il aurait appuyé sur la détente et en aurait fini avec sa cadette. Celle dont il n’avait jamais voulu, comme il adorait le lui rappeler.

    Elle était surprise qu’il ne l’ait pas encore fait. Soudain, la petite Sadie de treize ans s’en moquait.

    — Je dis la vérité, insista-t-elle ses yeux rageurs dirigés vers son père. Maman t’aurait quitté si elle avait survécu, et tu le sais. Elle te détestait autant que moi. Tu nous pourris la vie.

    — Sadie, ça suffit, supplia Jessica.

    Leur père avança, le canon de son fusil parfaitement aligné au centre du front de sa fille. Elle se demanda s’il allait enfin passer à l’acte. La haine dans ses yeux était palpable.

    Puis, Jessica s’interposa entre eux.

    — S'il te plaît, papa, dit-elle doucement. C’est Noël.

    Son regard passa d’une sœur à l’autre et, lentement, il baissa son arme. Il ne ferait pas de mal à Jessica. Il attrapa son manteau et se dirigea vers la porte sans un mot. Avant de partir, il mit un coup de pied dans la petite branche de pin qu’elles avaient décorée et mise dans un pot à la place d’un sapin digne de ce nom. Les petits cadeaux que Jessica avait achetés avec le maigre salaire que lui rapportait ses samedis au magasin de bricolage avaient disparu. Vendus pour acheter de l’alcool. C’était l’expression dévastée sur le visage de Jessica qui avait provoqué la dispute entre Sadie et son père.

    Les deux sœurs poussèrent un soupir de soulagement lorsque la porte claqua derrière lui. À cette période de l’année, il pouvait disparaître pendant plusieurs jours.

    — J’ai réussi à nous trouver quelques os de poulets pour faire un bouillon, dit Jessica. Comme ça, nous aurons de la soupe et des pommes de terre. Et j’ai aussi des chapeaux de fête. Ce sera un vrai dîner de réveillon.

    Elle essayait désespérément de sauver les festivités.

    — Effectivement, répondit Sadie en se forçant à sourire.

    Elle observa Jessica se diriger dans la minuscule cuisine.

    — Joyeux Noël, lança-t-elle.

    *

    Sadie refoula ce souvenir et redressa les épaules, se préparant à frapper de nouveau. Elle n’avait plus treize ans et elle avait arrêté de craindre son père bien avant de quitter la maison pour se rendre à l’université. Elle n’était jamais revenue avant aujourd’hui. En dehors de quelques cartes pour lui souhaiter son anniversaire, auxquelles il n’avait jamais répondu, ils n’avaient eu aucun contact. Elle aurait préféré que cela reste ainsi.

    Mais les choses avaient changé. Premièrement, son père était atteint d’un cancer au stade quatre. Sadie n’était pas certaine que cette nouvelle seule aurait réussi à la convaincre d’aller frapper à sa porte. Non, sa présence s’expliquait par les mots d’un homme mourant.

    Qu’est-il arrivé à ma sœur ?

    Demandez à votre père.

    Cela sous-entendait qu’il avait des informations après toutes ces années et n’avait jamais rien dit. Était-il responsable ? Elle ne pouvait, ne voulait pas y croire. Sauf qu’en pleine nuit, sans aucune autre pensée pour la distraire, cette possibilité revenait la hanter. Son père avait aimé Jessica, du moins au maximum de ses capacités. Mais cela ne l’avait jamais empêché de lever la main sur sa fille préférée.

    Sadie avait toujours soupçonné son père d’avoir été soulagé après l’abandon de l’enquête. Le cadavre de sa sœur gonflé et congelé après avoir été coincé sous la surface d’un lac gelé n’avait donné aucun indice sur les raisons de sa noyade. Sans autre piste, l’enquête avait été déclarée sans suite. Dossier bouclé.

    Sadie n’avait jamais été d’accord. Sa sœur avait été assassinée. Et maintenant, si elle voulait des réponses, on lui avait dit de se tourner vers celui qui n’avait jamais fait preuve d’amour paternel.

    Elle les lui arracherait s’il le fallait. Le meurtre de Jessica l’avait hantée pendant des années et était l’une des raisons de son retour en Alaska. Le besoin de clôre cette histoire. Même si la mort de Jessica avait fait l’objet d’une enquête après la découverte de son cadavre suite à sa mystérieuse disparition, la police n’avait tiré aucune conclusion. Cela aurait pu être un accident. Même un suicide. Du moins, c’est ce qu’avaient chuchoté les habitants du coin, sans oser croiser le regard de Sadie ou de son père. La glace faisait gonfler les corps en plus de les préserver. Cette particularité avait empêché de déterminer exactement de l’heure et de la cause du décès. L’enquête avait été abandonnée.

    Sadie savait, au fond d’elle, que quelqu'un avait tué Jessica. Mais qui aurait écouté une adolescente rebelle de quinze ans en plein deuil ?

    Désormais, elle était devenue une experte de l’unité d’analyse du comportement, l’UAC, connue pour avoir attrapé certains des pires tueurs du pays. S’il y avait des informations à découvrir sur la mort de sa sœur, elle les trouverait. Cette fois, les gens allaient l’écouter.

    D’autres raisons l’avaient poussée à quitter Washington, mais elle ne voulait pas y songer pour le moment. Un traumatisme à la fois, pensa-t-elle amèrement.

    Sadie s’apprêtait à frapper de nouveau et à prévenir son père qu’elle n’irait nulle part tant qu’il n’aurait pas répondu à ses questions, lorsqu’elle entendit sa radio grésiller.

    C’était le shérif Cooper, à quelques mètres d’elle sur le chemin. Il l’attendait dans le chasse-neige avec sa sœur, l’adjointe Jane Cooper.

    — Je suis désolé, Price, mais j’ai besoin que vous reveniez.

    L’intonation de sa voix lui hérissa les poils de la nuque d’anticipation. Elle avait entendu ce ton à trop de reprises dans sa carrière pour ne pas le reconnaître.

    Il était arrivé quelque chose.

    — Que s’est-il passé ?

    — Un cadavre a été découvert dans le port, dans la cale d’un pêcheur. Ce n’est pas beau à voir. Nous devons aller jeter un œil.

    Cooper semblait désolé, mais pressé.

    — J’arrive tout de suite.

    Sadie se retourna et avança jusqu’au véhicule sans un regard pour le chalet de son père.

    Elle reviendrait. Mais pour le moment, il semblait qu’un meurtre plus récent réclamait son attention.

    CHAPITRE TROIS

    Sadie monta sur le bateau en retenant sa respiration. L’odeur lui tordait l’estomac et elle devait lutter contre la nausée provoquée par le roulis. Même dans le port, les eaux étaient agitées. Depuis plusieurs jours, une tempête faisait rage à Anchorage et aux alentours. Les vagues s’écrasaient contre les quais et l’air avait un goût de sel.

    Elle examina les lieux à la recherche du pêcheur qui avait trouvé le corps et remarqua l’état du bateau. C’était un petit navire. La machinerie semblait dater et avait grand besoin de réparations. Elle savait que beaucoup de pêcheurs de crabes devaient faire attention à leurs dépenses. C’est pourquoi il y avait tant de bateaux beaucoup trop dangereux pour naviguer. Si une embarcation coulait complètement une fois en mer, les garde-côtes avaient alors beaucoup de mal à empêcher des tragédies.

    La pêche aux crabes était un jeu dangereux, c’est pourquoi les pêcheurs avaient tendance à être tenaces et difficilement perturbables.

    Cependant, l’homme accroupi près de la cale devant elle semblait brisé. Il regarda Sadie et les Cooper approcher. Elle put constater l’horreur dans ses yeux. Ce qu’il avait vu dans cette cale allait lui donner des cauchemars pour le reste de sa vie. Le shérif fit les présentations. Le pêcheur s’appelait Raul

    — Je fais ça depuis que je suis gamin. J’ai toujours été entouré de crabes. J’en ai vu des grosses bestioles. Je sais que certains les trouvent effrayants, mais moi, je les adore. Ce sont des créatures savoureuses. Les gens sont prêts à mettre le prix pour de la bonne chair de crabe d’Alaska, raconta-t-il en grimaçant et Sadie crut qu’il allait se mettre à pleurer. Je n’aurais jamais imaginé qu’ils pouvaient faire ça à un corps. On aurait dit un film d’horreur.

    Sadie s’accroupit à côté de lui en essayant de ne pas trop analyser ce qu’il venait de dire.

    — Vous avez dû être horriblement choqué. Mais vous avez fait ce qu’il fallait en nous appelant immédiatement. Le cadavre est toujours dans la cale ?

    Raul acquiesça. Le regard qu’il lança à Sadie était hanté.

    — J’ai jeté un drap dessus. Vous allez devoir descendre et voir par vous-même. Je ne m’en approcherai plus jamais.

    — Ce n’est pas grave, le rassura-t-elle.

    Elle se releva et lança un regard en direction de Jane. L’adjointe se tenait près d’eux. Personne n’était pressé de descendre dans la cale et de voir ce qui avait à ce point traumatisé Raul.

    — Adjointe, pouvez-vous prendre les coordonnées de ce monsieur pendant que le shérif

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