Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Obsédé par le meurtre (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 1)
Obsédé par le meurtre (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 1)
Obsédé par le meurtre (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 1)
Livre électronique261 pages3 heures

Obsédé par le meurtre (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 1)

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

OBSÉDÉ PAR LE MEURTRE (un thriller à suspense de Sadie Price) est le premier roman d'une nouvelle saga de l’auteur de mystère à suspense Rylie Dark.

L’agent spécial Sadie Price, étoile montante de l’unité de l’UAC du FBI, à seulement 29 ans, étonne ses collègues en demandant à être mutée au sein de l’antenne du FBI en Alaska. Pour enfouir un secret, Sadie retourne dans l’État qui l’a vu naître, là où elle s’était juré de ne jamais revenir. En pleine traque d’un nouveau tueur en série, elle se retrouve confrontée à son passé, à ses démons et au meurtre non résolu de sa sœur.

Deux femmes sont retrouvées mortes dans un endroit isolé du nord de l’Alaska, non loin de son village natal. Flottant sous la glace, les corps préservés de la même façon que le cadavre de sa sœur. Le souvenir hante toujours Sadie. Cette affaire qui la touche d’un peu trop près, perturbe son jugement et remue les souvenirs de son père dont elle n’a plus aucune nouvelle et de sa sœur assassinée. Des souvenirs qu’elle n’est pas prête à affronter.

Cette partie de l’Alaska, froide, éloignée de tout, peuplée par des reclus, se révèle être impénétrable même pour un agent expérimenté tel que Sadie. Le tueur, à l’instar de son environnement est plus sinistre et intelligent que ceux qu’elle a déjà croisés. En dépit des preuves déroutantes, Sadie est certaine d’une chose : il frappera à nouveau.

Contre sa volonté, Sadie doit faire équipe avec le shérif Logan Cooper, un célibataire, grincheux au lourd passé. Ensemble, ils doivent pénétrer l’esprit tordu du tueur et demander l’aide des habitants, peu importe leur hostilité, pour résoudre cette énigme avant qu’une autre fille ne soit retrouvée morte.

Avec une importante tempête en chemin, Sadie arrivera-t-elle à résoudre ces meurtres avant qu’il ne soit trop tard ? Ou bien sera-t-elle la suivante à flotter sous la glace ?

Remplie d’action, la saga SADIE PRICE est un thriller enivrant, bourré de suspense, de surprises, et de retournement de situation que vous ne verrez pas arriver. Vous allez tomber sous le charme de ce nouveau personnage brillant et vulnérable tout en vous défiant à résoudre un crime impénétrable au cœur de paysages désolés.

Les tomes 2 et 3 de la saga, OBSÉDÉ PAR LA RAGE et OBSÉDÉ PAR LUI sont d'ores et déjà disponibles.
LangueFrançais
ÉditeurRylie Dark
Date de sortie1 févr. 2022
ISBN9781094354903
Obsédé par le meurtre (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 1)

En savoir plus sur Rylie Dark

Auteurs associés

Lié à Obsédé par le meurtre (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 1)

Titres dans cette série (4)

Voir plus

Livres électroniques liés

Mystère pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Obsédé par le meurtre (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 1)

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Obsédé par le meurtre (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 1) - Rylie Dark

    cover.jpg

    OBSÉDÉ PAR LE MEURTRE

    (Un thriller à suspense de Sadie Price – Tome 1

    R y l i e   D a r k

    Rylie Dark

    La jeune auteur Rylie Dark créatrice de la saga de THRILLERS À SUSPENS DE SADIE PRICE FBI, comprenant trois tomes (pour l’instant) et de la saga de THRILLERS À SUSPENS DE CARLY SEE FBI, comprenant trois tomes (pour l’instant).

    Une lectrice avide et une fan incontestée de mystères et thrillers, Rylie adore avoir de vos nouvelles, alors n’hésitez pas à visiter www.ryliedark.com pour en apprendre plus et rester en contact.

    Copyright © 2021 by Rylie Dark. Tous droits réservés. Sauf autorisation selon Copyright Act de 1976 des U.S.A., cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise par quelque moyen que ce soit, stockée sur une base de données ou stockage de données sans permission préalable de l'auteur. Cet ebook est destiné à un usage strictement personnel. Cet ebook ne peut être vendu ou cédé à des tiers. Vous souhaitez partager ce livre avec un tiers, nous vous remercions d'en acheter un exemplaire. Vous lisez ce livre sans l'avoir acheté, ce livre n'a pas été acheté pour votre propre utilisation, retournez-le et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s'agit d'une œuvre de fiction. Les noms, personnages, sociétés, organisations, lieux, évènements ou incidents sont issus de l'imagination de l'auteur et/ou utilisés en tant que fiction. Toute ressemblance avec des personnes actuelles, vivantes ou décédées, serait purement fortuite. Photo de couverture Copyright Ervin-Edward sous licence Shutterstock.com.

    LIVRES PAR RYLIE DARK

    UN THRILLER À SUSPENSE DE SADIE PRICE

    OBSÉDÉ PAR LE MEURTRE (Livre#1)

    TABLE DES MATIÈRES

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE UN

    Il n’y avait personne aux alentours.

    Il adorait ce moment de la matinée, lorsque le silence était aussi enveloppant que le givre qui recouvrait tout le paysage. Le ciel était encore d’un indigo profond, et il était impossible de distinguer quoi que ce soit sans lampe frontale. Il restait encore une heure avant l’aube. Tom Willoughby était le seul pêcheur sur le lac, ce qui lui allait très bien.

    Il trouvait un étrange réconfort dans le silence. Enfin, peut-être pas si étrange que ça, étant donné qu’il vivait avec une femme et une adolescente bavardes, ainsi que deux bruyants enfants en bas âge. Le lac gelé et l’obscurité étaient devenus son échappatoire. Entouré uniquement de glace et de montagnes couvertes de pins, c’était un paysage escarpé et inhospitalier. Pourtant, à ses yeux, c’était le plus bel endroit sur Terre.

    Tom chantonnait pour lui-même en exécutant la routine de préparation qu’il avait perfectionnée au fil des années : dégager proprement le trou, enfiler les hameçons, et s’assurer que les cannes et moulinets étaient parfaitement positionnés. Ces tâches étaient devenues une seconde nature pour lui, ne nécessitant que peu de réflexion. Rapidement, son installation fut terminée et il n'avait plus qu’à attendre.

    La pêche sur glace pouvait être laborieuse et parfois un effort sans merci, mais Tom était l’un des meilleurs. Il connaissait les moments idéaux et les meilleurs coins. Mais surtout, où trouver les bancs d’ombles chevaliers, les plus gros brochets, et même quelques saumons. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas ramené à la maison une belle prise de saumon. Il connaissait aussi l’importance du silence, contrairement aux touristes qui venaient avec leurs équipements flambant neufs et leurs chaussures de ski hors de prix, impatients de récupérer leur butin des lacs gelés.

    Tom était perdu dans ses pensées lorsque l’une de ses lignes se tendit et attira son attention. Avec une rapidité de nombreuses fois répétée, il commença à faire remonter sa prise. Mais sa canne se tordit et son dos se plia sous le poids. Il ressentit un frisson d’excitation. Peu importe le type de poisson, celui-ci était énorme, encore plus que l’immense brochet qu’il avait attrapé cinq ans auparavant. Tout le monde à Anchorage en avait parlé.

    De la même façon que ce célèbre brochet, celui-ci ne voulait pas se laisser prendre et la résistance força Tom à bander ses muscles, une goutte de sueur apparaissant au-dessus de son sourcil. Tandis qu’il luttait avec la créature au bout de son hameçon, sa canne menaçant de lui échapper des mains, Tom se demanda si c’était véritablement un poisson. Sa prise ne se débattait pas et ne faisait aucune tentative pour se libérer. On aurait dit un poids mort.

    Tandis qu’il la ramenait vers le trou, ses muscles se tendirent et Tom commença à avoir un mauvais pressentiment.

    Son intuition se révéla être la bonne lorsque sa prise apparut, émergeant enfin du trou : bleue et gonflée avec d’étranges reflets sur sa peau cireuse.

    Tom savait reconnaître un animal mort lorsqu’il en voyait un. II plissa les yeux pour essayer de distinguer dans quel genre de carcasse son hameçon s’était planté. Quelle pauvre créature s’était retrouvé coincée sous le lac gelé avant qu’il ne la ramène à la surface ?

    Puis, il remarqua de longues mèches de cheveux bruns et son estomac se retourna. Il appela instinctivement à l’aide tout en sachant qu’il n’y avait personne autour de lui. Soudain,  le silence ne lui parut plus aussi réconfortant.

    CHAPITRE DEUX

    — Jessica ! hurla Sadie.

    Elle descendait la colline à toute allure, dérapant sur la glace. Derrière elle, ses amis l’appelaient, lui criaient de revenir, de ne pas regarder. Mais elle sentait l’espoir l’envahir, même en sachant qu’il était futile d’y croire.

    Jessica avait disparu depuis trois jours en plein milieu d’un hiver considéré comme rude, même pour l’arrière-pays. Si c’était bien sa sœur qu’ils sortaient du lac gelé au pied de la colline, il était impossible qu’elle soit encore en vie.

    Pourtant, Sadie espérait.

    Jessica ne pouvait pas être morte. Sa grande sœur était son pilier, celle sur qui elle comptait, qui l’avait protégée des accès de rage de leur père alcoolique, qui semblaient toujours dirigés contre Sadie. Après quelques verres, il reprochait tous les malheurs du monde à sa cadette.

    Il aurait aussi trouvé un moyen de lui imputer cette situation. C’était toujours de sa faute.

    La lueur d’espoir se transforma en détresse lorsque Sadie atteignit le bas de la colline et courut vers le lac. Une foule de curieux s’était rassemblée, attendant de voir qui les plongeurs sauveteurs avaient trouvé. Des visages se tournèrent vers elle à son approche et un murmure parcourut la foule.

    Elle put entendre la pitié dans leurs voix avant même de comprendre ce qu’ils disaient. C’est alors qu’elle comprit. Que la réalité la frappa.

    Jessica n’était plus de ce monde. Mais le corps qu’ils extirpaient du lac et qu’elle pouvait maintenant apercevoir ne pouvait pas être sa sœur. Sous cette teinte bleuâtre, le corps gonflé lui ressemblait vaguement, avait ses longs cheveux bruns, mais ce n’était pas Jessica. Ce cadavre congelé ne pouvait pas être sa magnifique et pétillante sœur. Peut-être avait-il abrité son âme un jour, mais désormais ce n’était plus Jessica, son esprit n'était plus là.

    Quelqu’un lui barra le chemin, les bras tendus pour l’empêcher de s’approcher.

    — Sadie, ma puce… commença une voix appartenant à l’un des amis de son père. Reste ici. Tu ne veux pas la voir dans cet état.

    — Ce n’est pas Jessica, insista-t-elle.

    Elle essaya de se frayer un chemin, mais des mains lui agrippèrent les bras. D’autres adultes l’entouraient, lui parlant avec une douceur qui la mettait hors d’elle. Un agent de la police d’État s’approcha d’elle, affichant la même pitié que les autres.

    — Lâchez-moi ! cria-t-elle.

    Sadie ne voulait pas parler, ni avec lui, ni avec les autres. Elle ne voulait rien entendre.

    Un sanglot assourdissant émana de quelque part et résonna autour des lacs, dissocié de sa source. Il fallut un moment à Sadie pour se rendre compte qu’il venait d’elle-même.

    Elle s’effondra alors, tombant au sol dans la neige fraîche. Quelqu’un la prit dans ses bras, mais elle le repoussa. Quelqu’un d’autre lui parlait, tentait de la réconforter, lui assurait que les choses allaient s’arranger.

    Sadie savait qu’ils mentaient.

    Les choses n’allaient plus jamais s’arranger.

    *

    Sadie se réveilla en sursaut et regarda follement autour d’elle, s’attendant à voir le lac et la foule. Elle découvrit, confuse, qu’elle se trouvait à l’intérieur d’un taxi.

    Ce n’était qu’un rêve, se dit-elle en prenant une profonde inspiration pour tenter de calmer ses palpitations. Un simple rêve.

    Il y avait bien longtemps qu’elle n’en avait pas fait de ce genre. Des flashs d’un passé qu’elle avait fait tout son possible pour enterrer au fond de sa mémoire.

    Mais aujourd’hui, elle fonçait en plein dedans.

    Sadie remarqua le regard inquiet du chauffeur de taxi dans le rétroviseur. Elle espérait ne pas s'être débattue ni avoir parlé dans son sommeil.

    Cela faisait maintenant neuf heures que le véhicule l’avait récupérée à l’aéroport de Juneau, et, à part quelques pauses pipi, elle n’avait pas eu l’occasion de se dégourdir les jambes. Avant ce rêve, Sadie avait essayé de dormir à plusieurs reprises, pour se réveiller brusquement quand sa tête cognait contre la vitre, lui rappelant où elle se trouvait et où elle allait.

    À la maison.

    C’était étrange, mais elle ne se sentait pas du tout chez elle.

    Le paysage alaskien s’étendait sur des kilomètres alentour, les montagnes enneigées la dominaient de toute leur masse, lui donnant le sentiment d’être bien plus petite qu’en ville. La nuit noire avait laissé place au gris terne de l’aube et les environs commençaient à se dessiner. À cette époque de l’année, tout était recouvert de différentes nuances de blanc, allant de la couverture neigeuse à l’aspect moelleux qui recouvrait les arbres aux sommets blancs bleutés des montagnes au-dessus d’elle. C’était à la fois étrange et familier, un monde différent de celui auquel elle s’était habituée depuis son départ une dizaine d’années auparavant.

    De chaque côté de la route, des congères de deux fois sa hauteur les enfermaient. Quelques autres voitures circulaient ce matin-là, en plus du chasse-neige et d’un autre taxi qui filait dans la direction opposée. Il quittait Anchorage alors que Sadie y revenait.

    À l’inverse d’elle, le paysage n’avait pas changé. Longtemps après son départ, les montagnes seraient encore là, à regarder impassiblement les voyageurs à leur pied, guère impressionnées par leurs allées et venues. Aussi imperméable au retour de Sadie qu’à son départ, lorsqu’elle avait émis le souhait de ne plus jamais poser les yeux dessus.

    Toutefois, contrairement à beaucoup de ceux qui quittaient l’Alaska, ce n’étaient pas le paysage impitoyable, ni le rude climat qui avaient précipité son départ.

    Même s’il ne faisait pas froid à l’intérieur du taxi, Sadie frissonna et resserra son manteau autour d’elle, comme pour empêcher les souvenirs de l’assaillir. Plus elle se rapprochait de sa maison d’enfance, plus ils s’affinaient. Pourquoi avait-elle cru que le temps les rendrait plus faciles à accepter ? Une nouvelle fois, elle remit en question sa décision de revenir. De s’évader dans cet endroit qu’elle avait jadis eu besoin de fuir.

    — On y est presque, m’dame, lança le chauffeur, coupant le fil de ses pensées.

    Sadie murmura un merci, détourna son regard des montagnes et de la glace pour regarder droit devant. Ils commençaient à s’approcher d’un semblant de civilisation.

    Le taxi quitta la route principale pour entrer en ville, où les congères et les pins enneigés servaient de toile de fond à des rangées de bâtiments gris et quelques entreprises locales. Un homme sur une luge traversa devant eux et le chauffeur émit un bruit agacé, sans doute impatient de déposer Sadie pour aller dormir.

    Elle se rappela soudain avoir emprunté cette même route avec son père en direction du centre-ville pour les courses mensuelles. Ils avaient fait des réserves pour passer un hiver bien plus rude que cette année-ci. Non pas que les hivers en Alaska puissent être doux.

    Il lui avait crié dessus, ses jointures blanchies sur le volant qu’il agrippait avec force. Des postillons volaient de sa bouche et éclaboussaient le tableau de bord devant lui. Sadie n’arrivait pas à se rappeler pourquoi il criait, mais cela avait peu d’importance. Il passait son temps à hurler.

    Surtout sur elle. Bizarrement, tout était toujours de sa faute, aux yeux de son père du moins.

    Le taxi s’arrêta devant le bâtiment carré marron de l’antenne locale du FBI d’Anchorage et Sadie, qui avait inconsciemment retenu son souffle, expira. Elle était arrivée à sa nouvelle base. Les implications de sa décision de se faire muter de DC jusqu’en Alaska lui parurent soudain très réelles. Elle redressa les épaules, mit sa capuche ainsi que son écharpe, et se répéta que sa décision avait été la bonne. Elle ouvrit la portière du taxi et posa le pied sur High Street. Les muscles de ses jambes protestèrent après autant d’heures passées dans le véhicule.

    Sadie hoqueta quand le froid la frappa telle une claque.

    Elle s’y attendait, évidemment, mais avait oublié qu’ici, au fin fond de l’Alaska, le mot froid n’avait pas la même connotation que dans le sud. Surtout en plein hiver. C’était un engourdissement profond qui laissa du givre sur ses cils malgré sa capuche en fourrure et l'épaisse écharpe enroulée autour de son visage. Le fond de sa gorge gelait à chaque inspiration tandis qu’elle récupérait sa valise auprès du chauffeur et le remerciait pour le voyage.

    Le froid n’était pas seulement physique. Le choc thermique après la chaleur à l’intérieur du taxi avait gelé son cerveau et il fallut quelques minutes à Sadie pour retrouver ses esprits et se diriger vers le bâtiment. L’accueil était désert lorsqu’elle entra.

    Tapant ses pieds sur la grille en plastique qui servait de paillasson pour retirer la neige de ses bottes, Sadie jeta un premier regard au bureau local du FBI d’Anchorage.

    C’était bien plus petit et miteux que ce dont elle avait l’habitude. On était bien loin des couloirs cirés et brillants du quartier général à DC. Là-bas, Sadie n’était que l’une des centaines de personnes qui parcouraient les lieux avec une expression déterminée tandis qu’ils s’occupaient de différentes affaires fédérales. Ici, le silence rendait les lieux presque sinistres et une couche de poussière s’étalait sur toutes les surfaces. Ses certitudes quant à sa décision faiblirent un instant, pendant qu’elle promenait son regard et réalisait ce qu’elle avait laissé derrière elle.

    Dans le sud, Anchorage était vu comme une impasse en termes d’avancement de carrière, mais Sadie savait qu’il n’y avait rien à dire sur le calibre des agents d’ici. D’après son expérience, les Alaskiens étaient robustes et résistants. Elle ne se faisait aucune illusion : ce ne serait pas un poste facile, mais ce serait plus calme que celui qu’elle avait connu.

    Ce silence, se rappela-t-elle, était la raison qui l’avait poussée à faire sa demande de mutation. Sa mère avait toujours appelé l’Alaska la terre de l’extrême. Et avec sa blancheur infinie qui s’étendait jusqu’à l’océan Arctique, cette région avait toujours semblé être le bout du monde pour Sadie.

    Et évidemment, il y avait les habitants. L’adjectif extrême leur correspondait bien. En plus de l’endurance des autochtones, des pêcheurs et des employés des plateformes pétrolières, il y avait ceux qui avaient immigré ici pour le calme et la neige. Des asociaux la plupart du temps ou des hors-la-loi. Des gens qui fuyaient quelque chose.

    Sadie se dit qu’elle arriverait peut-être à s’adapter rapidement.

    — Je peux vous aider ?

    Un jeune agent apparut par une porte donnant sur la zone de réception. Ses yeux bleu vif observaient Sadie avec méfiance. Elle sortit son insigne des profondeurs de son manteau.

    — Agent spécial Price au rapport, se présenta-t-elle.

    Elle observa alors le respect briller dans les yeux de l’autre agent. Il avait l’air tout juste sorti de l’académie, sans le regard blasé que tous les agents finissaient par arborer.

    Laisse-lui du temps, pensa Sadie. Dix ans dans ce métier et il finira aussi blasé que les autres. Il bondit presque en avant pour lui serrer la main. Sadie portait encore ses gants fourrés et arrivait à peine à imaginer avoir assez chaud pour les retirer.

    — Agent de terrain O’Hara, déclara-t-il pendant que Sadie remarqua l’ombre de barbe mal taillée. Nous finirons sûrement par travailler ensemble.

    Elle sourit poliment, ne voulant pas briser les rêves du jeune agent en lui déclarant qu’elle préférait travailler seule autant que possible. Ces derniers temps du moins.

    O’Hara devait s’attendre à une réponse plus enthousiaste, car son sourire se fana légèrement.

    — Bon, si vous voulez bien me suivre…

    Sadie le suivit par la porte dont il était sorti, puis dans le couloir menant au bureau de l’agent spécial adjoint responsable, ASAR. Même si elle couvrait tout l’État, l'antenne d’Anchorage n’était pas assez importante pour nécessiter la présence d’un directeur adjoint.

    Sadie avait révisé avant de venir et elle savait que l’ASAR, Paul Golightly, était un vétéran avec des années d’expérience sur le terrain. Originaire de Ketchikan, il était resté cloîtré en Alaska toute sa vie, refusant obstinément d’être transféré dans un autre État. Sadie suspectait qu’il aurait pu atteindre un meilleur grade en étant muté.

    Soudain nerveuse, elle se demanda comment elle allait être accueillie, et ce que pensait Golightly de l’arrivée de l’un des cracks de Quantico. Sadie avait été tellement focalisée sur le fait de quitter son ancien poste qu’elle n’avait pas vraiment pensé au nouveau, ni à ses nouveaux collègues. Pourtant, en cet instant, ses paumes étaient moites de stress.

    Les yeux gris de Golightly la jaugèrent dès son entrée dans son bureau. C’était un petit homme musclé, d’une bonne cinquantaine d’années, même s’il avait l’air plus vieux, ses joues marquées par de profondes rides. Il fit signe à Sadie de s’asseoir.

    — O’Hara, aboya-t-il. Allez chercher une boisson

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1