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Belle Année pour Tuer: Les Mystères de la Rosa Avec Épines
Belle Année pour Tuer: Les Mystères de la Rosa Avec Épines
Belle Année pour Tuer: Les Mystères de la Rosa Avec Épines
Livre électronique420 pages6 heures

Belle Année pour Tuer: Les Mystères de la Rosa Avec Épines

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À propos de ce livre électronique

Les excellents romans policiers de Lauren Carr !

“Bien que tous les romans de Carr appartiennent à la base au genre policier, je suis fascinée de la voir s’embarquer dans des histoires complexes et variées qui basculent dans des catégories multi-genres. Je ne peux m’empêcher de me demander si quelqu’un d’autre est capable de produire une telle profusion de domaines aussi divers et différents que ceux dans lesquels Lauren Carr s’aventure… et réussit !

Glenda Bixler, Book Reader's Heaven.

Cette affaire scellera-t-elle la fin du couple des Roses à épines ?

Après dix mois de bonheur marital, Jessica Faraday et Murphy Thornton continuent à se découvrir et s’ajuster à leur vie ensemble. Installés dans leur nouvelle demeure, tout semble parfait… sauf au milieu de la nuit, quand du plus profond des ténèbres de son inconscient, un lourd secret du passé de Jessica remonte à la surface et la fait attaquer Murphy.

Quand la journaliste d’enquête, Dallas Walker, parle au couple de l’affaire à laquelle elle vient de s’attaquer, connue sous le nom du Massacre de Pine Bridge, ils comprennent que Jessica pourrait bien avoir été le témoin de l’assassinat d’une famille. Celle-ci vivait près du domaine viticole de ses cousins éloignés chez qui elle séjournait, assassinat dont elle aurait refoulé le souvenir.

Bien décidés à découvrir la vérité afin que justice soit rendue aux victimes des meurtres, Jessica et Murphy se rendent sur les lieux du crime avec Dallas Walker, une texane aussi courageuse que têtue. Est-ce que cette réunion de famille permettra à une communauté affectée par la tragédie de tourner la page ou est-ce que cette réunion problématique signera la fin du couple des Roses Epineuses ?

LangueFrançais
Date de sortie1 mars 2020
ISBN9781071534656
Belle Année pour Tuer: Les Mystères de la Rosa Avec Épines

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    Aperçu du livre

    Belle Année pour Tuer - Lauren Carr

    Dedicace

    à Ziggy.

    Epigraphe

    Je pense que la vérité sans violence et l’amour inconditionnel auront le dernier mot dans la vie. C’est pourquoi la vérité, temporairement vaincue, est plus forte que le mal triomphant.

    Dr. Martin Luther King Jr.

    Distribution

    (Par ordre d’apparition)

    Jessica Faraday: L’épouse de Murphy Thornton. Elle est sortie diplômée avec mention de l’Université William and Mary avec un master en neuroscience comportementale et cognitive. Elle est la fille de Mac Faraday, le héros de la série de romans policiers.

    Murphy Thornton: L’époux de Jessica Faraday. Il est lieutenant dans la marine militaire américaine et diplômé de l’académie navale. Ce n’est pas n’importe quel officier de la marine. Il est le fils de Joshua Thornton de la série de romans policiers Lovers in Crime.

    Spencer/Candi: La chienne de Jessica et Murphy. C’est une berger Shetland bleu merle. C’est Murphy qui l’appelle Candi.

    Tristan Faraday: Le frère cadet de Jessica. Il étudie à l’université George Washington. C’est un intellectuel et il en est fier. Et ce n’est un secret pour personne maintenant qu’il sort avec Sarah, la sœur de Murphy.

    Nigel: Le majordome virtuel de la maison à la pointe du progrès des Faraday-Thornton.

    Newman: Le Basset artésien croisé de Murphy. C’est un paresseux de vingt-cinq kilos qui passe son temps devant la télé.

    Mac Faraday: Retraité de la brigade criminelle. Le jour où son divorce a été prononcé, il a hérité de 270 millions de dollars et une propriété à Deep Creek Lake de sa mère biologique, Robin Spencer.

    Robin Spencer: La mère biologique de Mac Faraday, à présent décédée. C’était une auteure de romans policiers célèbre dans le monde entier. Mère célibataire quand elle était adolescente, elle l’a confié à l’adoption. Devenue la reine du roman policier en Amérique, elle a retrouvé sa trace et en a fait son héritier.

    Patrick O’Callaghan: .Feu le père de David. Il fut le légendaire chef de la police de la ville de Spencer. Le seul amour de Robin Spencer et le père biologique de Mac Faraday.

    Archie Monday: Elle était l’éditrice et l’assistante de recherche de Robin Spencer, l’auteure de romans policiers célèbre dans le monde entier. Elle est l’épouse de Mac Faraday.

    Brigand: Le Berger Allemand de Mac Faraday, il fait lui aussi partie de l’héritage de Robin Spencer.

    David O’Callaghan:.Le chef de la police de Spencer. Le fils de l’ancien chef de police de Spencer, Patrick o’Callaghan, aujourd’hui décidé. Le meilleur ami de Mac Faraday et son demi-frère. Il est major dans le corps de réservistes de la marine américaine. Il dirige une équipe lors d’opérations spéciales.

    Dallas Walker: Journaliste d’enquête. C’est la petite amie de David o’Callaghan. Elle est la fille d’un magnat texan du pétrole et d’une journaliste d’enquête célèbre

    Storm: La berger belge de Dallas. Elle s’est attachée à David.

    Ava Browning: Victime d’un meurtre. Une jeune fille attirante et incontrôlable qui vivait à Pine Creek Bend. Elle a arrêté le lycée après avoir eu un bébé sans être mariée. C’était l’amie de Bridget Riva

    Bridget Riva: Cousine éloignée de Jessica. La fille de Léonardo et Régina Riva. Sa riche famille possède et dirige le domaine viticole de Pine Bridge. Elle est avocate au bureau du procureur du comté.

    Simone Riva : Cousine éloignée de Jessica, la fille de Nicholas. Elle est plus proche en âge de Jessica que Bridget. Elle est devenue prêtre épiscopal. Elle est veuve et maman de deux jeunes garçons.

    Salvatore Riva: L’oncle de Mac Faraday par sa famille adoptive. Le fier patriarche de la famille Riva.

    James Browning: Victime d’un meurtre. Un homme doux qui toute sa vie a travaillé à l’entretien du domaine viticole de Pine Bridge pour la famille Riva.

    Patricia Browning: Victime d’un meurtre. La mère de James. A cause de son emphysème, elle devait avoir toujours avec elle une bonbonne d’oxygène… même quand elle fumait cigarette sur cigarette.

    Curt Browning: Le fils de James Browning. Il est devenu le premier suspect après le massacre de sa famille.

    Leonardo Riva: Le fils aîné de Salvatore. L’époux de Régina. Il a deux enfants : Bridget et Costantino.

    Nicholas Riva (Nick) : Le plus jeune des fils de Salvatore. Veuf, il a une fille, Simone.

    Regina Riva: L’épouse de Leonardo. A émigré d’Italie. Elle tient l’hôtel du domaine viticole.

    Costantino Riva: Le fils de Léonardo et Régina. Il travaille un peu à la maison d’hôtes de façon à garder du temps pour trouver l’inspiration pour ses poèmes. C’est le frère cadet de Bridget.

    Suzie Browning : L’épouse de James Browning et la mère de Curt et Ava. La rumeur dit qu’elle s’est enfuie quand ses enfants étaient tout jeunes.

    Sheriff Tim Taylor : Le shérif récemment élu. Un ancien ranger de l’armée américaine. Un ami de lycée de Curt Browning. Maintenant qu’on a retrouvé le squelette de Curt Browning, il voit une chance d’innocenter son ami.

    Armand Dupré : Le propriétaire de Château Dupré Sénateur de l’état. Conservateur du musée local de la Guerre de Sécession. Descendant direct du général dont il porte le nom. Obsédé par l’idée de redonner à la plantation familiale sa grandeur d’antan. L’époux de Nell Loomis.

    Nell Loomis: L’épouse d’Armand, ancienne danseuse étoile et chorégraphe célèbre. Héritière d’une très vieille fortune. Vit en recluse à l’étage supérieur de Château Dupré. Seul Armand a le droit de la voir, ainsi que le personnel de l’hôtel, car elle souhaite qu’on se rappelle d’elle comme elle était dans sa jeunesse.

    Alyson Johnson : La petite amie de Curt Browning et son alibi. La mère célibataire du fils de Curt qui est né après la disparition de son père. Elle a demandé à Dallas d’enquêter sur l’affaire et d’innocenter Curt.

    Wayne Merkle : L’ancien shérif. Il menait l’enquête sur les meurtres des Browning. A la retraite, il devrait passer son temps à la pêche. Au lieu de ça, il passe son temps au poste de police, ce qui agace le shérif Taylor.

    Gwen Lerner : La comptable du domaine viticole de Pine Bridge et la maitresse de Léonardo.

    Deputy Greg Richards : L’adjoint du shérif. Il était déjà là du temps de Wayne Merkle. Il travaille à présent sous les ordres du shérif Taylor.

    Bennett Skelton : Avocat de la défense dont les services se payent très cher. Il garantit l’acquittement, moyennant finance.

    Freddy Helprin: Hôtesse d’accueil au White Pine Lodge. On a dit que c’était l’autre maitresse de Léonardo. Mais vous savez ce qu’on dit des rumeurs.

    Deputy Willows : Adjointe du shérif Taylor.

    Claire Hemsworth : Une femme qui se promenait pieds-nus quand Jessica l’a rencontrée à Château Dupré.

    Prologue

    15 ans auparavant, Pine Bridge, Virginie

    Arrête de pleurer, espèce d’idiote, ils vont t’entendre !

    Ses poumons réclamaient de l’oxygène, mais elle retenait sa respiration pour ne pas faire de bruit pendant qu’elle avançait sur le sentier en trébuchant. La seule lumière qui éclairait son chemin était celle de la pleine lune qui brillait à travers les arbres, elle trébucha sur une racine qui dépassait et tomba sur les genoux. Sa bouche heurta une roche et sa lèvre supérieure éclata, se mettant aussitôt à enfler.

    Papa !

    Son père ne pouvait rien pour elle.

    A une heure et demie de là, dans la banlieue de Washington, DC, il ignorait que sa fille de dix ans était en train de courir à toutes jambes pour échapper à la mort.

    Jamais je n’aurais dû venir ici !

    En entendant des hurlements derrière elle, elle repoussa ses boucles sombres et indisciplinées de ses yeux et se dépêcha de se remettre sur pied pour courir en direction du ruisseau qu’elle entendait couler pour rejoindre ses jeunes cousines dont elle distinguait les pleurs.

    En entendant leurs pieds résonner sur la passerelle de bois, elle se figea.

    Elles m’ont abandonnée ! Elles ne m’ont pas attendue !

    Un cri aigu derrière elle lui fit reprendre ses esprits. « Bridget ! Au secours ! A l’aide ! Pitié! »

    Ava !

    Se retournant, elle vit deux silhouettes sombres qui courraient sur le sentier. La plus petite était pieds nus et vêtue seulement une courte chemise de nuit.

    Ça fait combien de temps que nous étions encore devant ce film d’horreur nul, en train de glousser pendant que ce fou furieux masqué tuait des ados ? En l’espace d’une seconde, la soirée pyjama s’était transformée en un vrai cauchemar.

    La silhouette malfaisante, bien réelle, n’eut aucun mal à rattraper Ava. L’empoignant par le dos de sa chemise de nuit, il la jeta violemment au sol.

    « A qui de rire à présent ? »

    On aurait dit que le tueur avait lu ses pensées. Le rire sembla se répéter en écho dans la brise nocturne et l’encercler, la narguer comme un chat qui joue avec une souris.

    Retenant son souffle, la petite fille se fraya un chemin dans les buissons en s’aidant de ses mains pour s’y cacher.

    « Non ! Pas ça ! » Ava hurla comme son agresseur levait le poing en l’air avant de la frapper.

    Ava s’effondra et on entendit ses os se briser. Les hurlements firent place à des sanglots de désespoir.

    Paralysée par la peur, elle ne put que regarder tandis que le tueur masqué mettait fin à la vie d’Ava.

    Chapitre un

    De nos jours, Virginie du Nord

    « On va finir par croire que je te bats, plaisanta Jessica Faraday tandis qu’elle savonnait le torse de Murphy avec une éponge de bain. Sa voix le fit sortir de l’extase dans laquelle il était plongé sous l’effet conjugué du bain de vapeur et du corps de sa jeune épouse dans ses bras. Murphy Thornton ouvrit ses yeux bleus et regarda là où Jessica caressait les égratignures sur son épaule. 

    – Peut-être parce que c’est vrai, dit-il en riant, c’est toi qui m ’a fait ça. Le sourire de Jessica disparut et elle se détacha de l’étreinte de Murphy.

    – Quand ? 

    Murphy pencha la tête en arrière pour rincer le shampoing de ses cheveux sombres, laissant l’eau ruisseler le long de son corps.

    – L’autre nuit. Tu étais certainement en train de faire un de tes cauchemars. Tu m’as réveillé en me griffant.

    – Je ne m’en souviens pas.

    Il pressa ses mains sur son crâne pour ôter l’eau de ses cheveux.

    – En général tu ne t’en souviens pas. Je t’ai réveillée, tu t’es retournée de l’autre côté et rendormie aussitôt comme si rien ne s’était passé. Elle posa la main sur les marques de griffes qui descendaient de l’épaule à la poitrine. Celles-ci étaient rouges et profondes.

    – On dirait que je t’ai griffé jusqu’au sang.

    Il lui prit la main et embrassa ses doigts.

    – Je suis un homme, je peux encaisser ça. Il arrêta la douche et ouvrit grand la porte de la cabine.  Il faut que nous prenions la route si nous ne voulons pas être en retard chez ton père pour le déjeuner. Il prit une serviette sur le support et commença à sécher Jessica. Voyant la tristesse qui se lisait dans son regard améthyste, il arrêta et drapa la serviette sur ses épaules.

    – Qu’y a-t-il ?

    A nouveau, elle effleura sa blessure du bout des doigts.

    – Combien de fois t’ai-je fait mal sans que tu me le dises ?

    – Ce n’est pas vrai que je ne dis rien. Je dis « Aïe » et « Arrête ! ». Quand tu n’arrêtes pas, je te repousse. Tu te retournes de l’autre côté et tu te rendors.

    – A t’entendre, on dirait que ça arrive souvent, dit Jessica.

    Les coins de la bouche de Murphy se retroussèrent en un sourire et il haussa un sourcil :

    – C’est impossible que tu t’en aperçoives seulement maintenant, Bouton d’or. J’ai quand même eu un œil au beurre noir grâce à toi pendant notre lune de miel, tu n’as pas oublié ? »

    Elle arracha la serviette de ses épaules, lui jeta à la figure et sortit furieuse de la salle de bains de leur maison luxueuse de Great Falls en Virginie.

    En voyant ses maîtres, Spencer, leur shetland bleu-merle, se redressa sur leur lit où   elle était étalée de tout son long, en plein milieu. Elle pencha la tête sur le côté et de ses grands yeux bleus les regarda comment si elle s’interrogeait sur la raison de leur nudité.

    « pourquoi es-tu en colère contre moi ? demanda Murphy. C’est moi qui suis attaqué pendant mon sommeil. »

    Jessica s’arrêta si brusquement au milieu de la pièce que Murphy manqua de lui rentrer dedans. Faisant volte-face, elle demanda :

    « Combien d’autres fois t’ai-je attaqué sans m’en rendre compte ?

    – ça, dit-il, c’est la chose importante à garder en tête. Tu n’as pas conscience que tu me gifles, que tu me donnes des coups de poing ou des coups de pieds, il montra les marques sur son torse, ou que tu me griffes. Tu dors profondément. Ce n’est pas de ta faute, ajouta-t-il doucement. Je sais que tu culpabiliseras, comme tu le fais maintenant, donc je ne dis rien. Il écarta les bras,

    – Tu me vois nu tous les jours. Ça fait deux jours que j’ai ces marques de griffes.

    – Quand je vois des bleus ou des égratignures sur toi, je pense que tu les as eus au travail.

    – A moins que je ne sois envoyé en mission par le comité des chefs d’état-major, je suis assis à un bureau au NCIS (service d’enquêtes criminelles de la marine des Etats-Unis), dit Murphy. La seule blessure due au travail le mois dernier a été quand je me suis coupé avec une feuille de papier.

    Elle tendit la main pour toucher son torse. C’est quand je fais mes cauchemars ?

    – Ce n’est pas tous les soirs, Murphy serra sa main, Ces attaques ne se sont produites que quatre ou cinq fois depuis notre mariage.

    Elle commença à compter sur ses doigts,

    – L’œil au beurre noir en Australie.

    – La fois ou tu m’as donné un coup de genou dans l’entrejambe, c’était au printemps. Ensuite tout a bien été jusqu’à juillet, quand tu m’as donné un coup de pied dans le dos et poussé hors du lit. Murphy lui adressa un sourire éblouissant et tapota sa blessure,

    – Quand tu y réfléchis, c’est la première fois en quatre mois que tu essayes de me tuer.

    Elle gémit et se laissa tomber sur le lit

    Saisissant l’occasion de rejoindre sa famille, Spencer se précipita et vînt se coller contre Jessica. Murphy s’assit près d’elle et lui passa un bras autour des épaules.

    – On va trouver une solution, Bouton d’or. Il l’embrassa sur la tête. Ses boucles épaisses et sombres étaient encore humides après la douche. Chaque fois que ça arrive, tu appelles à l’aide en hurlant et tu te débats violemment comme si tu essayais de me fuir, ou plutôt de fuir quelqu’un dans ton cauchemar.

    – C’est un trouble du sommeil, dit-elle. J’ai déjà fait de la recherche dessus. On appelle ça trouble du sommeil paradoxal. Je suis en train de faire ce cauchemar horrible, et c’est si vrai et violent que je t’attaque. Mais dans mon cauchemar, quelqu’un me poursuit à travers les bois la nuit. Et il y a ces cris affreux, horribles, comme je n’en ai entendu que dans les films… des hurlements… de plus d’une personne. Elle passa ses bras autour du cou de Murphy et posa la tête sur son épaule.

    Il sentait son corps qui tremblait dans ses bras

    – Au début j’ai trouvé ça drôle, dit-elle en soupirant, que je te mette un œil au beurre noir pendant notre lune de miel. J’ai cru qu’il fallait tout simplement que nous nous habituions à dormir ensemble, découvrions les manies de chacun et apprenions à y faire face. Ça fait partie du plaisir d’être jeunes mariés. Elle leva les yeux vers lui. – Même dans mes rêves les plus fous, je n’avais jamais imaginé qu’essayer de tuer mon mari pendant son sommeil allait faire partie de mes manies.

    – Ce sont des égratignures, Murphy sourit, pas des coups de couteau.

    Elle s’éloigna de lui,

    – Et si j’étais somnambule sans le savoir ? Il y a eu des cas de somnambules qui commettaient des meurtres en dormant.

    – Rien que ça, dit Murphy, aucun jury n’a encore accepté cette excuse.

    – Donc si je te tue pendant une crise de somnambulisme, aucun jury ne me croira et je passerai le reste de ma vie en prison. Se cachant le visage dans les mains, elle s’affala en travers du lit.

    Spence, à son tour, émit un petit gémissement.

    –Je pense que vous dramatisez toutes les deux, Murphy tapota les marques sur son torse, ce n’est qu’une égratignure

    – Je ne veux pas te faire mal.

    – Et je ne veux pas que tu me tues dans mon sommeil et passes le reste de ta vie en prison, dit-il, crois-moi, je ne veux pas que ça arrive.

    Déterminée, elle s’assit.

    –Alors c’est décidé. Quand nous rentrerons de Deep Creek Lake, je vais prendre rendez-vous dans une clinique du sommeil et faire traiter ça avant de te tuer. Avec un petit sourire, elle ajouta, entre temps, je suggère que, pour te garder en sécurité, nous ne dormions ni l’un ni l’autre.

    – Et si nous ne dormons pas, qu’est-que tu proposes de faire ?

    Allongée sur le lit, elle lui fit signe de l’index,

    – Approche, je vais te montrer.

    Admirant son corps dévoilé, Murphy émit un petit rire,

    – Tu me connais bien, Bouton d’or, il prit son visage dans ses mains et lui donna un long baiser, contempla son regard améthyste qui le scrutait, et murmura, je ferai tout ce que je peux pour rester en vie. »

    Après avoir découvert la Ferrari violette de sa sœur dans l’allée, Tristan Faraday entra en trombe dans leur vaste maison nichée dans les bois au bord du Potomac pour exiger une explication :

    « Je pensais que vous seriez partis tous les deux à cette heure-ci !

    La valise de Jessica sous un bras et sa mallette de maquillage dans l’autre, Murphy se dépêcha de descendre,

    – Nous sommes en retard, et alors ? Ce n’est pas comme si ton père allait refuser de nous laisser entrer si nous ratons le déjeuner. En bas des marches il sortit la poignée escamotable de la grande valise et la fit rouler pour sortir.

    –Sarah est en route, dit Tristan

    –Arrivée estimée dans vingt-quatre minutes, annonça la voix profonde et gutturale de la maison intelligente des Thornton via les hauts parleurs répartis à des endroits stratégiques partout dans la maison. »

    Reliées à leurs téléphones portables, les possibilités de la maison intelligente des Thornton ne s’arrêtaient pas à la clôture de fer forgé qui entourait leur propriété. Conçu et installé par une équipe d’experts en informatique dont faisait partie Tristan, Nigel, le majordome d’avant-garde, était un prototype qui pouvait veiller à la sécurité de la maison, faire sortir les chiens pour qu’ils aillent faire un tour et même suivre ce qu’il y avait dans le garde-manger. Quand la réserve d’épicerie et de produits ménagers courants diminuait, Nigel passait automatiquement une commande sur un site internet qui leur livrait les provisions directement à la maison.

    Comme il n’était que virtuel, Nigel ne pouvait pas ranger les courses. Mais le jeune frère de Jessica, qui vivait dans la maison d’amis, étudiant passionné, était bien déterminé à trouver un moyen d’automatiser aussi cette fonction.

    Murphy réapparut sur le pas de la porte

    « Je croyais que Sarah n’arrivait pas ici avant cet après-midi.

    – Elle a quitté l’académie navale il y a une heure, dit Tristan, elle a de l’avance.

    – Parce qu’elle conduit sans cesse à plus de dix kilomètres au-dessus de la vitesse autorisée, dit Nigel, le cadet Sarah Thornton a, comme vous dites les humains « le pied lourd sur l’accélérateur » comme son frère.

    –Je n’ai pas le pied lourd !

    – Si, c’est vrai, dirent Tristan et Nigel en chœur

    – Tristan, je trouve que tu mets trop de toi dans Nigel. Murphy siffla et ressortit.

    A l’appel de Murphy, Spencer passa devant Tristan à toute vitesse et se précipita dehors.

    – Je ne veux vraiment pas vous voir ici quand Sarah arrivera ! cria Tristan à la cantonade.

    –Je suis obligé de rester ici, dit Nigel.

    – Ce n’est pas à toi que je parlais.

    Portant son sac à main et sa veste sur son bras, Jessica se hâtait de descendre l’escalier.

    – Il y a un problème ?

    – ça va être gênant, dit Tristan.

    – Qu’est-ce-qui sera gênant ? demanda Jessica.

    – La situation tout entière. Je suis ton frère, et je sors avec la sœur de Murphy. Ça fait bizarre.

    Murphy rentra en vitesse.

    – Bizarre ? C’est moi qui vous ai trouvés en pleins ébats dans le garage. Je n’arrive toujours pas à effacer cette vision.

    – Et bien, tu n’aurais rien vu si tu avais frappé avant de faire irruption, répondit Tristan.

    – Qui frappe avant d’entrer dans son propre garage ? dit Murphy en levant les bras au ciel en signe d’incompréhension. Il regarda tout autour de lui pour vérifier la maison.

    – Nigel aurait au moins pu nous avertir, dit Jessica, ajoute ça à la liste des améliorations que tu dois faire

    – C’est déjà sur la liste, je l’ai même mis en premier, dit Tristan.

    – Pourquoi es-tu aussi nerveux ? demanda Jessica, auriez-vous des problèmes, Sarah et toi ?

    Tristan se raidit de toute sa grande carcasse dégingandée :

    – Qu’est-ce qui te fait croire ça ? ses yeux s’écarquillèrent derrière ses lunettes, tout ce que je veux, c’est que vous preniez la route. Il montra la porte du doigt.

    – Ne t’inquiète pas, nous serons partis avant qu’elle n’arrive. Je vais juste jeter un coup d’œil à l’étage pour vérifier que nous n’oublions rien. Murphy monta l’escalier en courant.

    Jessica tendit sa veste à Tristan pour qu’il lui tienne, puis se retourna pour l’enfiler.

    – J’ai mis toutes sortes de vins dans le cellier. Comme ça, quoi que tu cuisines pour ton tête-à-tête romantique, tu auras le vin qu’il faut pour accompagner. Et aussi, il y a des tonnes de choses à grignoter dans le garde-manger pour le match de dimanche.

    – Je pense que nous ne mourrons pas de faim, fit Tristan, écoutant les pas de Murphy qui allait d’une pièce à l’autre à l’étage

    – Ce week-end, Norman va regarder un programme spécial de films de guerre à la télé pour la journée des anciens combattants, expliqua Jessica. Il est capable d’être tellement pris par l’action qu’il oubliera qu’il doit sortir pour aller faire ses besoins, surtout …

    – Je n’oublierai pas, répondit Tristan qui s’impatientait, dansant d’un pied sur l’autre, je trainerai ce paresseux dehors à intervalles réguliers. Est-ce qu’il risque aussi d’oublier de manger ?

    – Pas de soucis, Tristan, intervint Nigel, j’ai déjà un planning de prêt pour Norman. Si vous voulez, je peux vous envoyer un rappel cinq minutes avant ses sorties prévues pour ses besoins.

    Jessica agita un index dont l’ongle était laqué de violet

    –- Si ce flemmard de Basset Artésien te dit qu’il a le droit de manger sur le fauteuil relax, il ne faut pas le croire. Descendre du fauteuil pour aller manger est son seul sport.

    – Compris. Il parait que Dallas, la nouvelle copine de David, vous prépare un vrai festin texan pour le dîner. Tristan remarqua le profond soupir de Jessica qui fouillait dans son sac pour vérifier qu’elle avait bien son téléphone. La tête qu’elle faisait le fit rire.

    – Qu’est-ce qui ne va pas ? Je croyais que tu l’aimais bien ?

    – Je ne sais pas comment c’est venu exactement, mais elle s’intéresse à Murphy

    – Je croyais qu’elle était folle de David, dit Tristan, je sais qu’elle a, environ, dix ans de moins que lui, même ça serait quand même répugnant qu’elle essaye de séduire le mari de la nièce de son amant.

    – Ce n’est pas dans ce sens que j’utilisais « être après ». Ayant trouvé son téléphone, Jessica le cala dans son sac à main

    – C’est une journaliste d’investigation, expliqua Murphy à voix basse en se dirigeant vers la porte d’entrée qu’il avait ouverte sachant qu’ils allaient partir d’une minute à l’autre, et j’insiste sur investigation. Elle ne croit pas à l’histoire que l’on a racontée comme quoi je suis un petit technocrate dans un bureau au Pentagone. »

    Observant la charpente élancée de Murphy, musclé par ses entraînements quotidiens, des séances d’arts martiaux et tout le programme de tests d’aptitude physique passés en tant que membre du groupe ultrasecret, les Fantômes, qui travaillait pour le gouvernement, Tristan éclata de rire.

    « Pourquoi ne lui as-tu pas dit que tu faisais partie des SEALS, des forces spéciales de la Marine

    de guerre ?

    – Parce que quelqu’un lui avait dit avant, que je travaillais au Pentagone. Les SEALS n’occupent pas d’emploi de bureau au Pentagone.

    Tristan regarda Jessica qui secouait la tête, ça n’est pas moi !

    – Cette texane entêtée essaye de deviner ce que je fais, elle est comme un chien qui ne lâche pas son os. Murphy croisa les bras et s’appuya contre le montant de la porte, par les temps qui courent, Les chefs d’Etat-major ne veulent surtout pas qu’on révèle l’existence des Fantômes.

    – David est au courant, et il dort avec elle, remarqua Tristan.

    – David est réserviste des opérations spéciales de la marine, dit Murphy, il est suffisamment intelligent pour ne pas mettre la sécurité de l’état en danger pendant des conversations sur l’oreiller.

    – Et ça ne rend pas la situation plus facile, Jessica leva les mains pour mettre fin à la discussion, c’est juste que je ne suis pas enchantée à l’idée de passer le week-end à éviter Dallas Walker.

    – Il va falloir t’y habituer. Elle va peut-être finir par faire partie de la famille, dit Tristan en riant, ça risque de rendre intéressantes les réunions de famille.

    – Pas aussi intéressant que le fait que tu couches avec ma sœur, Murphy se mit à rire.

    – Tu ne vas pas me tuer avec une paille, n’est-ce pas ?

    – Une paille ? demanda Jessica, arrête de dire n’importe quoi !

    – Il fait partie des Fantômes, Jess ! Ton mari est un agent spécial, qui a suivi un entraînement et qui reçoit des ordres directement de l’Etat-Major pour partir en mission secrète. Il désigna Murphy du pouce, je n’ai pas envie qu’on me retrouve mort dans une ruelle, une paille près de mon corps !

    – Je suppose que ça veut dire que je peux être rassuré, que tu vas bien te conduire avec Sarah, avec un sourire malicieux, Murphy haussa les sourcils de manière suggestive.

    – Voilà pourquoi je veux que vous soyez partis avant l’arrivée de Sarah…

    – Arrivée estimée du Cadet Sarah Thornton dans douze minutes à présent, annonça Nigel, elle vient de quitter la rocade pour l’autoroute à péage de Georgetown.

    – Je suis prêt Bouton d’or, Murphy fit demi-tour pour se précipiter vers la voiture, partons d’ici avant que Tristan n’ait une attaque.

    Jessica fit un pas vers la porte mais se ravisa et fit demi-tour, rentrant en collision avec Tristan.

    – J’y pense, il y a deux steaks dans le congélateur. Ils annoncent du beau temps pour demain. Si tu veux, tu peux les décongeler et les faire cuire sur le gril. En fait, tu peux utiliser la cuisine d’été. Murphy ne l’a pas encore hivernée, donc tout est encore ouvert.

    – Des steaks dans le congélateur, Tristan la poussa vers la porte, d’accord.

    – Chérie il faut y aller, lui faisant un grand signe pour qu’elle le suive, Murphy attendit près de la voiture de sport violette. Il lui ouvrit la porte du passager.

    Elle ignora son époux et se tourna vers Tristan

    – Il y a aussi du fromage de chèvre dans le réfrigérateur. Tu le découpes en tranches et tu le mets sur des crackers avec du jambon et du piment – miam, un régal !

    Tristan la prit par le bras, du fromage de chèvre, OK ;

    – Et Murphy a dit que Sarah adorait la série du Hobbit. Nous l’avons sur Amazon. Donc après le match et le repas, vous pouvez regarder toute la série dans la salle de home cinéma. Nous avons aussi la série Matrix- même si je ne suis pas fan.

    Murphy revint dans la maison au pas de course :

    – Chérie, si nous ne nous dépêchons pas, ton père va envoyer une brigade d’intervention pour s’assurer qu’il ne nous est rien arrivé.

    – J’arrive, Jessica emboîta le pas à Murphy et fit demi-tour une fois dehors pour se dépêcher de rentrer avant que Tristan ne ferme la porte, est-ce que vous aimez les jeux de société ?

    En voyant Murphy remonter les marches en courant, Tristan répondit :

    – J’invoque le cinquième amendement, je préfère m’abstenir de répondre.

    – Nous avons tout un tas de jeux dans le placard de la salle de jeux. Il est en face du bar, qui d’ailleurs est bien rempli, il y a de la viande froide et des sauces dans le petit frigo. Il y a des chips dans le placard à côté du bar. Nous avons un jeu de scrabble, tu as toujours été fort à ça. Nous avons aussi un jeu de backgammon, d’échecs, de dames et de Bananagram…

    – C’est quoi ?

    – C’est un peu comme le Scrabble, mais … »

    Alors que Jessica se lançait dans une explication des règles du jeu pour Tristan, Murphy la souleva, la mit sur son épaule et descendit les marches en la portant.

    « Attendez une minute ! leur cria Tristan, qu’est-ce qu’il y a dans le placard à côté du bar ? »

    Murphy déposa Jessica dans le siège passager :

    « Si c’est de la nourriture, c’est pour manger, si c’est un film, c’est pour regarder, si c’est un jeu, c’est pour jouer. »

    A leur grand soulagement, ils évitèrent tout incident. Comme Murphy engageait la Ferrari sur la route principale en direction de l’ouest, vers Deep Creek Lake, la berline de Sarah Thornton tournait dans la route de campagne qui serpentait jusqu’à la rivière. Le frère et la sœur se firent de grands signes, puis Sarah fit semblant de baisser la tête pour qu’il ne puisse pas la voir.

    « Ces deux-là sont tellement drôles, Jessica secoua la tête en riant.

    – C’est quand même bien d’inspirer de la peur chez le petit ami de ta sœur. »

    Se préparant pour les deux heures et demi de route vers l’ouest du Maryland, Jessica se pencha vers l’arrière pour vérifier que la ceinture de Spencer était bien accrochée et la caresser. Se disant qu’ils avaient tout pris et que s’ils avaient oublié quelque chose, ils pourraient l’acheter à Deep Creek Lake, elle mit la radio et s’installa confortablement pour profiter du beau temps et de la balade.

    Quelques minutes plus tard, la musique fit place au bulletin d’informations régulier. « Dans la région, la police a annoncé l’arrestation du meurtrier de la jeune fille de quinze dont le corps dénudé avait été retrouvé dans le Potomac le week-end dernier. »

    Les yeux de Jessica se remplirent de larmes, elle prit une grande inspiration pour les empêcher de couler.

    Le présentateur rapporta ensuite que la police avait arrêté et inculpé le beau-père de la victime.

    Murphy s’aperçut de l’émotion grandissante de Jessica en entendant le présentateur qui reprenait les détails de l’affaire qui avait fait la une des journaux locaux la semaine passée et éteignit la radio.

    « Salopard, marmonna-t-il, enfin, au moins ils l’ont arrêté. Qu’est-ce qui se passe dans la tête de ces monstres pour qu’ils tuent des jeunes filles et se débarrassent de leurs corps comme de poubelles ? Ce type était son beau-père. On peut penser que la mère aurait vu qu’elle faisait rentrer un monstre chez elle qui pouvait s’en prendre à sa fille. Ou alors, elle s’en moquait ? Maintenant sa fille est morte. Comment peut-on vivre avec une telle culpabilité ?

    Muette, Jessica regardait droit devant elle.

    Murphy tendit le bras pour lui prendre la main :

    – Ils l’ont eu. Il ne

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