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Regardez-la se cacher (Un thriller à suspense de Mia North du FBI – Tome 2)
Regardez-la se cacher (Un thriller à suspense de Mia North du FBI – Tome 2)
Regardez-la se cacher (Un thriller à suspense de Mia North du FBI – Tome 2)
Livre électronique270 pages3 heures

Regardez-la se cacher (Un thriller à suspense de Mia North du FBI – Tome 2)

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À propos de ce livre électronique

L’agente fugitive du FBI Mia North sait que chasser les tueurs et résoudre les nouvelles – et anciennes – affaires est le seul moyen de se disculper. Lorsque plusieurs lycéennes sont découvertes assassinées sur le terrain de foot, l’affaire devient personnelle pour Mia. Peut-elle trouver et arrêter le tueur – et découvrir qui l’a piégée – avant d’être arrêtée par les U.S. Marshals ?

Dans REGARDEZ-LA SE CACHER (UN THRILLER À SUSPENSE DE MIA NORTH DU FBI – TOME 2), l'agent spécial Mia North est une étoile montante du FBI – jusqu’à ce qu’elle se retrouve accusée de meurtre et condamnée à la prison à cause d’un coup monté. Lorsqu’une opportunité lui permet de s’évader, Mia devint une fugitive, en cavale et du mauvais côté de la loi pour la première fois de sa vie. Elle ne peut pas voir sa petite fille et n'a aucun espoir de retrouver son ancienne vie.

Le seul moyen pour elle d’arranger les choses est de traquer celui qui l'a piégée…

L’ancien partenaire de Mia a désespérément besoin de son aide : des joueuses de football du lycée ont été tuées dans des villes voisines, sans rime ni raison. Mia est peut-être la seule à pouvoir résoudre ce problème.

Mais sa situation est précaire et elle n’a personne pour la soutenir.

En travaillant seule dans une course contre la montre, pourrait-elle tomber directement dans les mains du tueur ?

La saga MIA NORTH est un thriller passionnant, riche en suspense, en surprises et en rebondissements qui vous surprendront. Succombez à cette héroïne brillante et vous tournerez les pages tard dans la nuit.

Le tome 3 de la série – REGARDEZ-LA HURLER – est également disponible.
LangueFrançais
ÉditeurRylie Dark
Date de sortie16 juin 2022
ISBN9781094355474
Regardez-la se cacher (Un thriller à suspense de Mia North du FBI – Tome 2)

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    Regardez-la se cacher (Un thriller à suspense de Mia North du FBI – Tome 2) - Rylie Dark

    cover.jpg

    REGARDEZ-LA SE CACHER

    (Un thriller à suspense de Mia North du FBI – Tome 2)

    R y l i e   D a r k

    Rylie Dark

    Rylie Dark est l’auteur de la série UN THRILLER À SUSPENSE DE SADIE PRICE, composée de six livres (et ça continue) ; de la série UN THRILLER À SUSPENSE DE MIA NORTH DU FBI comprenant trois tomes (et ce n’est pas fini) ; de la série UN THRILLER À SUSPENSE DE CARLY SEE DU FBI, en trois volumes (pour le moment) ; de la série UN THRILLER À SUSPENSE DE MORGAN STARK DU FBI, qui compte trois volumes (d’autres à venir).

    Grande lectrice et passionnée depuis toujours par les thrillers et les romans à suspense, Rylie aime lire vos commentaires. Alors n’hésitez pas à visiter son site www.ryliedark.com pour en apprendre davantage et rester en contact.

    Copyright © 2022 par Rylie Dark. Tous droits réservés. Sauf dans la mesure permise par la loi américaine sur le droit d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, ni stockée dans une base de données ou un système d’extraction, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre électronique est réservé à votre profit personnel uniquement. Il ne peut être revendu ou donné à d’autres personnes. Si vous souhaitez partager ce livre avec une autre personne, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou s’il n’a pas été acheté pour votre usage personnel, veuillez le retourner et acheter votre propre exemplaire. Nous vous remercions de respecter le travail de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organisations, lieux, événements et péripéties sont soit le produit de l’imagination de l’auteur, soit utilisés de manière fictionnelle. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, est entièrement fortuite. Illustration de couverture © iLL Mel, utilisée sous licence de Shutterstock.com.

    LIVRES PAR RYLIE DARK

    UN THRILLER A SUSPENSE DE L’AGENT DU FBI CARLY SEE

    SANS ISSUE (Livre #1)

    UN THRILLER À SUSPENSE DE MIA NORTH DU FBI

    REGARDEZ-LA FUIR (Livre #1)

    REGARDEZ-LA SE CACHER (Livre #2)

    UN THRILLER À SUSPENSE DE SADIE PRICE

    OBSÉDÉ PAR LE MEURTRE (Livre#1)

    OBSÉDÉ PAR LA RAGE (Livre #2)

    OBSÉDÉ PAR LUI (Livre #3)

    SOMMAIRE

    CHAPITRE PREMIER

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE-ET-UN

    CHAPITRE PREMIER

    Carlina Adams ouvrit son parapluie et sortit dans la tempête.

    — Un de ces stupides orages de Dallas, grommela-t-elle sous cape tandis qu’un vent vif projetait des gouttes de pluie sur ses joues. Tout un tapage, mais ils ne durent jamais longtemps. Je parie que le temps que j’arrive à la maison, ce sera fini.

    Leur quartier d’Oak Cliff était bien établi, avec des arbres matures et de vastes jardins. Le raccourci entre leurs maisons traversait un petit bois au centre du lotissement. Enfants, Evvie et elle jouaient constamment parmi ces arbres. Un jour, elles avaient même construit une cabane dans l’un d’eux.

    Elle inclina le parapluie en arrière pour tenter de voir ce qu’il en restait parmi les formes sombres des branches, mais elle se rendit vite compte qu’elle ne voyait rien. Elle sortit son téléphone et alluma la torche pour éclairer son chemin.

    En la baissant devant elle, elle vit de la boue épaisse.

    Super. Autant pour mes nouvelles baskets.

    Elle marcha prudemment, fit un détour sur un sol plus élevé et moins boueux. Bien qu’elle connaisse chaque arbre comme sa poche, en ce moment, sous la pluie battante, l’endroit lui semblait sinistre, voire angoissant.

    Bien sûr, l’affaire Marlene Dotts avait provoqué une vraie onde de choc dans ce quartier tranquille. Il n’y avait aucun doute là-dessus. 

    Marlene avait été une camarade de classe de Carlina, au lycée d’Oak Cliff à Dallas. OK, oui, elle était un peu garce, mais de nombreuses filles à l’école l’étaient. Elle était jolie et pleine de vie. Elle avait été acceptée à Stanford. Elle allait rouler sa bosse. 

    Et puis, en rentrant de l’école par un sombre soir de mars, elle avait disparu.

    Son corps avait été retrouvé non loin de là, à la périphérie d’un quartier tranquille et familial comme celui-ci. Elle avait été étranglée et jetée là.

    C’était… wow. Je crois qu’on approche du premier anniversaire de cet événement, songea Carlina en resserrant sa capuche autour de son visage.

    Cela avait semblé presque anormal qu’elles soient toutes là, en train de terminer leur première année d’université, alors que la vie de Marlene avait été fauchée. Marlene avait fait partie de son cercle d’amies, et le meurtre avait tout chamboulé. L’excitation des derniers mois de l’année de terminale et de la remise des diplômes avait été fort atténuée. Les amies choquées s’étaient blotties les unes contre les autres pendant des semaines dans les couloirs, à pleurer au lieu d’échanger des nouvelles de leurs acceptations dans des universités. Le bal de promo avait été annulé, des veillées organisées. Les funérailles et la messe du souvenir avaient été tellement suivies que Carlina n’avait même pas pu franchir la porte.

    Les gens avaient le droit d’être obsédés par ça, cependant. Non seulement que Marlene était jeune et belle, tuée dans la fleur de l’âge, mais aussi parce que le tueur n’avait jamais été retrouvé.

    Le voisinage était riche – il n’y avait pas eu de meurtre depuis des années. De plus, un crime particulièrement brutal, et non résolu. Aucune personne saine d’esprit n’aurait pu faire une telle chose, cela signifiait donc qu’il y avait un fou dans leur entourage.

    Sans doute quelqu’un de passage. Mais nul n’en était sûr. Inutile de dire que les gens étaient toujours anxieux à ce sujet.

    Maintenant que Carlina y pensait, ce devait être pour cela que sa mère était si inquiète de la voir sortir seule. Même si toute une année s’était écoulée, Marlene n’avait pas été oubliée. Il y avait trop de cinglés en liberté.

    Elle avança plus vite, regrettant de ne pas avoir pris le chemin le plus direct – tant pis pour les baskets.

    Heureusement, quelques pas plus loin apparurent les lumières des porches arrière des maisons de son lotissement.

    Elle poussa un soupir de soulagement et courut sur les derniers pas, rejoignant son boueux chemin habituel, ne s’arrêtant que lorsque son parapluie s’accrochait à une branche.

    Elle parvint bientôt à la clôture arrière de son jardin. En la contournant, elle vit le salon illuminé – sa mère devait être à la maison, en train de lire à sa place habituelle sur le canapé.

    Elle passa devant la vieille balançoire que son père n’avait pas encore pris le temps d’enlever, et se glissa sur le côté de la maison jusqu’à l’allée.

    Le temps qu’elle y arrive et qu’elle voie son SUV gris, garé dans l’allée en demi-cercle, la pluie s’était réduite à une légère bruine. Marchant dans les flaques d’eau, elle inspecta les vitres de sa voiture.

    Elles étaient toutes fermées. Fausse alerte.

    Génial, songea-t-elle en levant les yeux au ciel. Quelle perte de temps. Je suis vraiment nunuche. J’aurais sûrement flippé si un tueur en série était après moi.

    Elle se tourna vers sa porte d’entrée, se demandant si elle devait entrer dire bonsoir à sa mère, mais elle se ravisa. Si m’man sait que je suis ici, elle va me culpabiliser et me dire de rester à la maison.

    Elle allait se diriger vers la maison d’Evvie quand elle entendit un bruit derrière elle.

    Elle se raidit, pensant à la pauvre Marlene. Dehors, marchant seule, rentrant de l’entraînement de foot. Peut-être par une nuit comme celle-ci…

    Carlina fit volte-face et scruta les ténèbres. Son quartier était sinistrement silencieux. Les réverbères étaient allumés partout dans les rues, faisant scintiller les flaques d’eau sur la chaussée, mais le quartier habituellement animé était calme. Pas une seule âme qui vive.

    Ça devait être un animal. On a beaucoup trop d’écureuils par ici, se dit-elle. Elle avait failli en écraser deux en rentrant de Tulane plus tôt dans la journée.

    En se dirigeant vers l’arrière de la maison, elle jeta un coup d’œil par la fenêtre. Bien sûr, sa mère était blottie sous une couverture, en train de lire.

    Oh, bon, pensa Carlina en fermant son parapluie. Ce qu’elle ne sait pas ne lui fera pas de mal non plus. Et elle ne le découvrira jamais, même si elle fouine dans ma chambre.

    Elle se tourna pour traverser la pelouse luxuriante et détrempée en direction des bois. Mais dès ses premiers pas, elle entendit un autre bruit.

    Cette fois, il provenait de derrière la vieille balançoire.

    La balançoire, avec son grand pavillon en bois, avait été son refuge quand elle était petite fille. À présent elle était abandonnée, un tas de bois pourri prêt à se transformer en feu de joie. Elle ressemblait à une petite montagne dans l’obscurité, la balançoire cassée pendant de travers au bout des chaînes rouillées. Le bruit de l’eau gouttant alentour lui fit dresser les oreilles alors qu’elle gagnait la clôture arrière.

    Puis le son se manifesta de nouveau. Ce n’était pas un craquement de branche, cependant. Cela ressemblait plutôt à un raclement, comme des ongles grattant un morceau d’écorce rugueuse. Cette fois, elle ne sut pas trop d’où ça venait. Derrière la balançoire ?

    Peut-être qu’il y avait un animal blessé là. Une fois, son père avait trouvé un nid d’oiseau tombé d’un arbre. Ils avaient réussi à sauver quelques oisillons, mais ils étaient tous morts dans les jours qui avaient suivi.

    Elle avança sans bruit jusqu’au bord de la monstruosité en bois et jeta un coup d’œil au coin, promenant le faisceau de sa torche en tous sens, craignant ce qu’elle pourrait découvrir.

    Mais il n’y avait rien. Pas d’animal. Rien que de l’herbe mouillée et quelques buissons qui bordaient l’arrière de leur propriété.

    Soupirant de soulagement, Carlina se retourna pour s’enfoncer dans les bois et retourner chez Evvie. Brendan pense déjà que je suis stupide. Et il va me trouver encore plus stupide quand je lui dirai pour les vitres de la voiture.

    Elle venait de prendre la décision de ne pas lui dire – il y avait beaucoup de choses qu’elle lui cachait, après tout – quand la silhouette bougea dans sa périphérie.

    Tout d’abord, elle crut que c’était un animal. Un gros. Puis soudain, des mains s’enroulèrent autour de son cou, comprimant tout son dans sa gorge. Un souffle chaud effleura sa joue.

    Elle réalisa en un éclair qu’on l’étranglait. Mais pourquoi ? Le souffle coupé, elle essaya de formuler la question, mais la pression sur sa gorge était trop forte. Tous les rêves et les souhaits qu’elle avait eus, toute son excitation pour l’avenir… tout parut s’évanouir, alors que ses poumons commençaient à lui faire mal. Des larmes chaudes coulaient sur ses joues, son mascara fondait dans ses yeux, les brûlait alors qu’ils sortaient de leurs orbites.

    L’air quittait ses poumons et tout son corps tremblait de la peur de ce qui allait se passer. Elle martela vainement son agresseur tandis que ses baskets tâtonnaient pour adhérer au sol boueux.

    Marlene…

    Ce nom virevolta dans son esprit. Sa vision se brouilla, une douleur aiguë se répandit dans sa tête. Les battements de son cœur résonnaient dans ses oreilles, et un bref instant, elle se demanda si le sort de Marlene serait le sien.

    Non…

    Elle n’avait jamais souhaité être capable de hurler autant qu’en ce moment.

    Mais ce n’était pas possible.

    Tandis que son dernier souffle la quittait, son regard se perdit dans le vide, jusqu’à ce que ses yeux ne puissent plus rien voir.

    CHAPITRE DEUX

    Assise sur un banc de parc, cette feuille de papier froissée à la main, Mia North surveillait la maison de l’un des plus fins limiers de la police de Dallas-Fort Worth, Kevin Reynolds.

    Bon, l’un des plus fins est une question d’opinion, songea-t-elle avec amertume, s’efforçant de ne pas penser à Kelsey. En ce moment même, sa fille de presque neuf ans était en train de sortir du lit.

    Ce qui signifiait que Mia avait manqué un autre petit-déjeuner fait maison par maman.

    Tout ça à cause de ce salaud.

    Elle vérifia l’adresse. Oui. Ça correspondait. C’était bien là que vivait cet abruti.

    C’était là qu’il dormait, qu’il mangeait, passait du temps avec sa famille… pendant que Mia North se cachait jour après jour, espérant ne pas se faire prendre. Elle pouvait à peine souffler un peu sans craindre que quelqu’un soit à ses trousses.

    À cause de lui.

    Kevin Reynolds.

    Bon, Wilson Andrews, en fait. Wilson Andrews était le candidat au sénat qui, pour protéger son frère fou Jerry, avait essayé de faire porter à Mia un certain nombre de ses crimes. Elle était une cible facile, vu qu’elle avait été arrêtée et condamnée pour le meurtre d’un certain Ellis Horvath, qui avait harcelé sa jeune fille Kelsey. Il avait suffi que Kevin Reynolds falsifie quelque peu les preuves en coulisse pour qu’elle se retrouve coupable.

    Kevin avait dû être payé par Wilson Andrews. Elle en était sûre. Il y avait un lien quelque part. Il devait y en avoir un.

    Elle devait juste trouver un moyen de le prouver.

    Ça y ressemblait. Si elle pouvait entrer chez lui, elle y dénicherait peut-être des preuves qui lieraient l’inspecteur au candidat au Sénat. Peut-être qu’elle découvrirait ce qu’il faisait au juste, à rôder autour de l’entrepôt où Ellis Horvath avait été tué. 

    Mia serra les poings, assise non loin de la vieille guimbarde qu’elle avait achetée pour 200 dollars sur un parking louche en dehors de la ville, attendant que l’homme du jour fasse son apparition. Il devrait partir bientôt pour le travail… n’est-ce pas ?

    Mais elle était assise là, sur le banc du parc en face de son immeuble, et attendait depuis une heure. Pas de Reynolds.

    C’est foiré, se dit-elle en consultant l’heure sur son téléphone jetable. Il était presque neuf heures. Impatiente, elle fourra le papier dans sa veste, remonta la capuche sur sa queue de cheval noire et ses lunettes de soleil sur son nez, et traversa la rue en courant.

    L’immeuble résidentiel formait une boîte avec une seule porte en verre au milieu. Quand elle passa devant en jetant un coup d’œil d’un air innocent, elle aperçut un vestibule comportant quelques boîtes aux lettres. Elle balaya les environs du regard pour s’assurer que personne ne l’observait. Puis elle se risqua à gravir les trois courtes marches et essaya la porte, s’attendant à ce qu’elle soit verrouillée.

    Mais elle s’ouvrit sans peine.

    Elle entra et gagna à grands pas les boîtes aux lettres. Le sol était couvert d’un vieux linoléum et la douzaine de boîtes, autrefois en laiton, à présent rayées et décaties, portait des plaques de couleurs variées comportant de nombreux noms, certains délavés, d’autres flambants neufs.

    Le nom de Kevin Reynolds semblait le plus récent. Elle inspira vivement en lisant le numéro de son appartement : 3E.

    E, mémorisa-t-elle, troisième étage.

    La puanteur de la pisse de chat la frappa quand elle se dirigea vers les escaliers branlants.

    J’ai l’impression que Kevin Reynolds n’est pas marié. Aucune épouse ne vivrait dans cet endroit. Je parie qu’il vient de divorcer, pensa-t-elle. Bien.

    Même si c’était loin des horreurs que Mia avait vécues, avec l’arrestation, la condamnation, les semaines en prison… la vie de Reynolds avait l’air un brin morose. Elle ne souhaitait de mal à personne, vraiment, mais avec des gens comme lui et Wilson Andrews ? C’était difficile de s’en abstenir.

     Tandis qu’elle grimpait les marches, la puanteur de l’urine de chat se mêlait à celle des vieilles ordures. Elle plaqua une main sur son nez et continua.

    L’odeur caustique augmentait à mesure qu’elle avançait dans le couloir, 3A, 3B, 3C…

    Soudain, une porte derrière elle s’ouvrit à la volée. Une femme âgée aboya :

    — Que faites-vous ? Qui êtes-vous ? Vous êtes une de ces prostituées ? Dealeuse de drogue ? C’est un endroit respectable ici ! On ne veut pas de gens de votre espèce qui rôdent dans les couloirs !

    Mia pivota en secouant la tête. Elle découvrit une femme corpulente aux cheveux gris bouclés qui brandissait un balai, comme si elle avait l’intention de s’en servir comme arme contre Mia.

    — Non, je suis juste… je suis du service public. J’enquête sur cette odeur.

    La femme se renfrogna.

    — Quelle odeur ? Où sont vos références ? Vous n’êtes qu’une menteuse effrontée, voilà ce que vous êtes. On ne veut plus de prostituées par ici. De drogués. Vous donnez une mauvaise réputation à notre immeuble en rôdant ici comme des ombres.

    Mia se retourna et s’éloigna de la femme, espérant qu’elle la laisserait tranquille.

    Mais elle grimaça quand la femme glapit :

    — Hé ! Écoutez-moi ! J’appelle la police !

    Elle claqua la porte de son appartement, faisant vibrer les murs.

    La police. Mia devait partir d’ici. Mais alors qu’elle allait faire demi-tour, aux abords du 3D, l’horrible puanteur prit une autre qualité, qui lui fit monter les larmes aux yeux et lui serra la gorge.

    Elle connaissait plutôt bien cette odeur, car elle était distincte et inoubliable. C’était un relent douceâtre et écœurant, comme celui d’un cadavre en décomposition.

    Elle inhala profondément, pour en être bien sûre.

    Quelque chose n’allait vraiment pas ici, au troisième étage.

    Elle se mit à courir vers le 3E, qui se trouvait au bout du couloir. Elle s’immobilisa devant. La puanteur était plus forte que jamais. Elle posa sa main sur la poignée de la porte, se demandant ce qu’elle devait faire. Elle ne pouvait pas frapper – si quelqu’un répondait ?

    Alors elle tourna sans bruit la poignée. Elle cliqueta et se libéra.

    Mia poussa légèrement, et la porte s’entrouvrit.

    Elle

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