la recherche d’un tire-bouchon, Sabrina ouvrit le tiroir du buffet de la cuisine et chercha parmi les couteaux, fourchettes et louches qui y étaient rangés dans un ordre impeccable et bien inhabituel.
– Tu le trouves ? lui demanda Jennifer, sa sœur cadette, depuis la salle à manger où elle était occupée à dresser le couvert.
– Oui, je le tiens. Ça aurait été dommage de ne pas pouvoir ouvrir cette bonne bouteille de vin. Maman a fait des progrès, avant on avait du mal à trouver une petite cuillère.
Le vent s’était levé. L’automne était frisquet et les fenêtres laissaient passer les courants d’air. La nuit était tombée mais Sabrina pouvait apercevoir les branches des arbres du jardin qui s’agitaient, dépouillées de leurs feuilles.
Quand elle ouvrit la fenêtre pour fermer les volets, elle tomba nez à nez avec le visage terrifiant d’un homme à la tignasse grise et hirsute, à la peau couperosée et aux yeux injectés. Un visage qui ne lui était pas inconnu et qui lui avait toujours fait peur.
Elle poussa un cri, accrocha le volet et referma la fenêtre avant d’arriver en courant dans la salle à manger.
– Pourquoi tu as crié ? lui demanda sa sœur.
– Le voisin était derrière la fenêtre. Il ne s’est pas arrangé avec les années.
– Le vieux Maurice ? Qu’est-ce qu’il voulait, le vieux Maurice ?
– Je n’en sais rien. Quand j’ai crié, il s’est enfui.
Jennifer versa le vin dans les verres, les chips et le guacamole dans des coupelles.
– C’est bizarre d’être ici sans maman..., soupira Sabrina.
– Pour une fois que Richard et elle prennent du bon temps… Voilà presque deux ans qu’ils vivent ensemble et ils n’ont jamais quitté la maison. Depuis le temps que maman voulait refaire les papiers peints et les peintures, elle aura une belle surprise à son retour.
– Tu as raison, ce ne sera pas du luxe. Et puis, ça nous permet de nous retrouver toutes les deux ! Sans nos hommes, avec