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Colonie - Les premiers: Tome 1
Colonie - Les premiers: Tome 1
Colonie - Les premiers: Tome 1
Livre électronique280 pages3 heures

Colonie - Les premiers: Tome 1

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À propos de ce livre électronique

Les hommes ont envoyé une mission de colonisation vers une planète ou les conditions de vie seraient identiques à la Terre. Environ huit cents volontaires, civils et militaires, s’engagent dans une mission sans retour. Après un voyage en stase qui durera trente-huit ans, ils doivent édifier une colonie sur le sol de ce Nouveau Monde qu’ils ont baptisé Lone. Ils ne recommencent pas à partir de rien. Les immenses soutes du New Hope regorgent de matériel (constructions modulaires, véhicules, outils d’extractions…) et de vivres. En outre, le vaisseau dispose d’une intelligence artificielle de dernière génération qui doit les mener à bon port et intégrer sur place des espèces terriennes, faune et flore, qui devraient les aider à s’installer et à se développer. C’est une nouvelle civilisation sur un monde vierge qui commence. Vierge, pas tant que ça. Cette planète est déjà habitée et, forcément, rien ne va se dérouler en suivant le plan.
LangueFrançais
Date de sortie20 mars 2015
ISBN9782312031460
Colonie - Les premiers: Tome 1

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    Aperçu du livre

    Colonie - Les premiers - J.M. Varlet

    cover.jpg

    COLONIE

    J.M. VARLET

    COLONIE

    Les premiers – tome 1

    LES ÉDITIONS DU NET

    22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2015

    ISBN : 978-2-312-03147-7

    Table des matières

    Table des matières

    Avant-propos

    Introduction

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chapitre 11

    Chapitre 12

    Chapitre 13

    Chapitre 14

    Chapitre 15

    Chapitre 16

    Chapitre 17

    Chapitre 18

    Chapitre 19

    Liste des personnages par ordre d’apparition

    Avant-propos

    Et ben non je n’en ferais pas, nous ne sommes pas là pour nous complaire dans de la masturbation littéraire, mais juste pour passer un bon moment et se divertir.

    J’espère que ce sera votre cas.

    Bonne lecture à tous, que mon imagination vous emmène loin de vos soucis du quotidien

    (Du coup si, j’en ai fait un ! cours, mais un quand même !)

    Ps : pour les gens si sérieux que ce type d’histoire ne peut intéresser : passez votre chemin, vous trouverez quantité d’auteurs bien meilleurs que moi à torturer.

    ... et puis concernant les fautes : je m’en excuse par avance. J’ai beau me relire et passer par trois correcteurs différents, dont un payant de très bonne facture… sans compter mon épouse adorée (hors de prix !!), ainsi que mon ami et photographe passionné Sylpix, rien n’y fait !

    Introduction

    – Sharona ! Qu’est-ce que tu fabriques ?

    – …

    – Sharona !

    Seul le craquement du bois résonnait dans la maison silencieuse.

    Il se redressa en soupirant.

    Les courbatures se rappelèrent à son bon souvenir aussitôt. Il avait l’impression d’avoir été piétiné par un troupeau de bison. La coupe des arbres en prévision de l’hiver qui s’annonçait était un travail harassant. Les filles ne pouvaient  l’aider que pour les bûches les plus légères, et Elisa était à son septième mois de grossesse.

    L’air de la pièce était frais.

    Dans la nuit, il devina plus qu’il ne vit la condensation sortir de sa bouche au rythme de sa respiration.

    Cette damnée gamine avait laissé le feu s’éteindre. Ce n’était pourtant pas bien compliqué : un beau morceau le soir dans la cheminée au moment de se coucher et ouvrir un œil de temps en temps pour s’assurer qu’il n’avait pas besoin d’être alimenté.

    Elle était installée avec sa sœur devant l’âtre, quoi de plus simple ?

    À ses côtés, leur mère dormait d’un sommeil profond. À peine s’était-il assis que déjà, elle occupait l’espace chaud libéré en se collant contre lui.

    Il se frotta le visage de ses mains calleuses et glissa jusqu’au bord du lit en amenant la couverture avec lui. Derrière, Elisa grogna en tirant à elle le précieux tissu tiède et épais sous lequel elle disparut.

    Entièrement nu, il ne restait à Charles que le choix de se jeter dans ses vêtements glacés en espérant qu’ils se réchauffent vite.

    Dans le noir, il donna du coude dans le mur, pestant après la jeune fille, objet de tous ses griefs matinaux.

    Il ouvrit la porte et s’avança dans le couloir. La lueur de l’aube à travers les volets disjoints permettait à peine de distinguer le palier des escaliers qui menait en bas.

    Comme il s’y attendait, il n’y avait aucune source de lumière en provenance du large foyer au centre de la pièce à vivre.

    – Sharona !

    Toujours pas de réponse.

    Buté, il descendit en se tenant à la rampe, à l’aveuglette. Devant la cheminée, sur une épaisse fourrure, deux couchages en forme de cocon se trouvaient côte à côte. Le plus proche était celui de la jeune fille.

    – Sérieusement Sharona, on ne te demande pourtant pas grand-chose…

    Il se baissa et voulut la secouer par l’épaule. Sa main s’enfonça dans les couvertures froides et vides.

    Surpris, il tâtonna tout ce qui était à ses pieds, en vain.

    – Kyra ? Kyra ?

    Il tendit les doigts vers l’autre forme étendue, redoutant la même chose.

    Cette fois-ci, la voix ensommeillée d’une petite fille lui répondit.

    – Papa ? Qu’est-ce qu’il y a ?

    – Kyra, où est ta sœur ?

    – Ben, elle dort.

    – Si je te le demande, c’est bien qu’elle n’est pas là ! Ou est ta sœur Kyra ?

    Elle s’assit, toujours entourée de ses couvertures. Dans la pénombre, la forme de sa tête, dominée par une tignasse en bataille émergea.

    – Je sais pas moi ! Elle a dit qu’elle devait aller pisser, mais je sais plus. Je dormais. Elle est pas là ?

    – Non.

    – Il fait froid papa.

    – Oui, je m’en occupe.

    Inquiet, il prit tout de même le temps de remuer les cendres.

    Quelques braises subsistaient.

    Il mit une bûche fendue et souffla doucement jusqu’à l’apparition de la première petite flamme.

    – Kyra, occupe-toi de ça tu veux ?

    Elle soupira en se trainant jusqu’au bord de l’âtre.

    – …et arrête de râler. Ce n’est pas compliqué ! Je vais aller voir ce que fout ta sœur.

    – C’est toujours moi…

    Il prit une grande inspiration, luttant contre une irrépressible envie de relever ce trait d’humeur.

    – Fais ce que je te dis !

    Il traversa la pièce et repoussa involontairement d’un coup de tibia douloureux un tabouret qui se trouvait sur son itinéraire, bien loin de la place qui aurait dû être la sienne.

    La série de jurons qui suivit fut chuchotée dans un souci de discrétion. Il tituba jusqu’à la porte où il trébucha sur le tas de chaussures abandonnées là.

    Après avoir retrouvé les siennes, il ouvrit l’entrée qui n’était pas verrouillée.

    Dehors, le soleil pointait à peine.

    La petite maison de bois sur deux niveaux faisait face à une grange aussi haute qu’elle, mais quatre à cinq fois plus grande. Entre les deux se trouvait l’étable, accolée à l'habitation.

    La température était fraîche, mais pas assez encore pour que la rosée ne se transforme en givre.

    Il frissonna malgré sa chemise épaisse et avança dans la cour en direction de la cabane à l’écart.

    À cette heure-ci, tout était calme, même les animaux avaient besoin de sommeil.

    Il alla jusqu’aux toilettes et frappa des doigts contre le panneau de bois.

    – Sharona ?

    Sous les chocs répétés, la porte oscilla doucement et pivota vers l’intérieur.

    Personne.

    Soudain inquiet, il se retourna vers les constructions.

    Il n’y avait rien de particulier. L'accès de l’étable restait verrouillé de l’extérieur par un étai posé en travers, aucune chance pour que la petite y soit.

    La large ouverture de la grange laissait apercevoir l’avant du ranger de la famille. Il se dirigeait vers celui-ci lorsqu’un bruit attira son attention.

    La ferme était tapie contre l’orée de la forêt qui allait en se densifiant jusqu’à devenir une sorte de jungle sombre et mystérieuse.

    Une haute palissade d’environ Six mètres en faisait le tour, constituée de troncs d’arbres côtes à côtes attachés les uns aux autres. Il restait au centre, devant les constructions, une cour large comme la moitié d’un terrain de foot. Un derrick  dominé par une éolienne en occupait le milieu, contre un réservoir ouvert et peu profond. Il assurait l’approvisionnement en eau.

    Les étais de la porte de l’enceinte étaient toujours en place.

    Le son venait de l’extérieur.

    On pouvait à peine entendre un léger grognement par-dessus le souffle du vent qui faisait bruisser les longues tiges de l’herbe sauvage qui couvrait la plaine autour d’eux.

    Charles prit la direction de l’échelle menant à la plateforme de guet située à côté de l’entrée.

    L’adolescente était là, silencieuse. Elle était totalement obnubilée par ce qui se passait devant elle.

    Alors que le soleil n’était encore qu’une ligne orange derrière les collines, à l’horizon, la petite et la grande lune se trouvaient encore au-dessus d’eux.

    À quelques mètres à peine de la porte, un animal gros comme un éléphant, couvert d’un épais pelage hirsute, tout en longueur, ruminait paisiblement en les dévisageant, la truffe en l’air. Il était allongé de tout son long au milieu de l’herbe aussi haute que les filles. Son énorme tête, directement liée au corps sans cou, était dominée par une touffe de poil qui retombait sur son museau. De temps en temps, pour dégager son champ de vision, il décalait sa mâchoire inférieure pour repousser en soufflant les mèches qui se dressaient sous l'expiration puissante.

    Invariablement, elles finissaient par revenir à leur position initiale.

    – Sharona ! Mais qu’est-ce que tu fais là ? Tu vas attraper la crève ! Rentre au chaud immédiatement !

    – On m’en avait parlé, mais je n’en avais jamais vu… se contenta-t-elle de répondre distraitement.

    Il se plaça derrière elle, l’entourant de ses bras, le menton juste au-dessus de ses cheveux.

    – je crois que ce sont les premiers animaux que nous avons découverts en arrivant ici.

    – ils sont dangereux ? demanda-t-elle alors que la créature secouait ses cornes torsadées en forme de demi-lune.

    – Non, pas à ma connaissance.

    Le silence se fit alors que la bête humait autour d’elle et finissait par arracher une nouvelle bouchée d’herbe.

    – Il y en avait sur Terre ?

    – Non, juste ici. Il y avait beaucoup d’autres animaux, mais tous différents. Allez, vient, il fait froid.

    À contrecœur, elle descendit derrière lui et ils se dirigèrent vers la maison d’où un panache de fumée commençait à s’élever depuis la cheminée.

    – … et ils étaient tous aussi dangereux que ceux d’ici ?

    Il fit un sourire crispé, secouant la tête de droite à gauche, les yeux fixes, perdu dans ses souvenirs.

    – oh non. Sur Terre, le plus redoutable, c’est l’homme.

    L’adolescente éclata de rire… pas lui.

    15 ans plus tôt :

    Chapitre 1

    L’immense vaisseau avançait en silence, se glissant entre les planètes en ralentissant sa course. Son long voyage inaugural devait être également le dernier.

    Le New Hope devait se poser de façon définitive sur la surface, sacrifiant ses trains énormes conçus pour ne servir qu'une fois.

    Ensuite, tout devait être utilisé en tant qu’infrastructure ou consommable, rien ne devait se perdre.

    Parti de l’orbite terrestre trente-huit ans plus tôt, la décélération qui durait depuis de longues années trouvait son terme ce jour, alors qu’il tombait sous le joug de l’attraction de la planète visée.

    Celle-ci avait une immatriculation, enregistrée par les astronomes, mais les colons lui avaient donné un nom qui trahissait bien, à leurs yeux, l’isolement qui serait le leur par rapport au reste de la race humaine : Lone (solitaire en anglais).

    Jusque-là, Noé, l’ordinateur de bord, assurait la parfaite synchronisation entre l’environnement extérieur et les ressources disponibles.

    Il avait notamment été programmé pour un résultat optimum par rapport à la trajectoire. Toute modification était impossible. Les volontaires de la mission savaient qu’elle serait sans retour.

    Même si une réserve substantielle de carburant existait, elle n’était dédiée qu’à un imprévu mineur sur le trajet.

    Noé avait surtout la charge de la mise en œuvre des moyens biologiques une fois sur place, il administrerait dans son domaine l'implantation de la colonie.

    Il n’y avait aucune présence humaine dans les coursives. Les consoles de la large passerelle projetaient leurs halos blafards en direction de sièges vides. Les soutes immenses, pleines à craquer de containers de toutes tailles, entre lesquels ne subsistait parfois qu’un étroit passage permettant à peine de s’y glisser, étaient plongées dans le noir.

    Des boutons lumineux et quelques écrans témoignaient d’une activité intense dans la salle de contrôle, pourtant  déserte, des moteurs.

    Simultanément, depuis le mur d’un long compartiment vide, des cellules émergèrent dans des nuées de vapeurs azotées courant sur le sol en direction des armoires-vestiaires situées en face, comme une avalanche de neige.

    La première série concernait un sarcophage sur deux. Les rampes de leds s’allumèrent alors que les couvercles se soulevaient dans un ensemble parfait.

    Noé régla l’intensité de l’éclairage afin d’éviter aux dormeurs le désagrément d’une lumière trop vive au moment du réveil. Il avait été conçu pour s’adapter à ses utilisateurs et anticiper les besoins. Cette initiative n’était pas directement programmée dans sa base de données. Il s’ajustait par rapport à ses connaissances et ce que ses concepteurs appelaient son libre arbitre.

    Le premier des sarcophages de la série, isolé dans une cabine au mobilier de bois, était celui de l’amiral Brian. Quelques secondes après l’ouverture du capot, il se hissa péniblement sur ses coudes et resta assis de longues minutes.

    Âgé de plus de cinquante ans, il était le doyen de cet équipage dont la moyenne tournait plutôt autour de la trentaine. Christopher BRIAN ne s’était plus illustré depuis sa sortie de l’académie navale. Un certain nombre de ses égaux, demeurés sur Terre, aurait pu remettre en question ses références glorieuses en arguant que ses résultats aux tests avaient pu être facilités par le fait que des générations de Brian s’y étaient succédé, du rang d’élève à celui de directeur…

    Massif, de petite taille, des mains extrêmement larges, il ressemblait plus à un ouvrier qu’à un cérébral.

    Pour compenser la prestance que sa silhouette ne lui permettait pas, ses cheveux blancs étaient coiffés avec soin et sa barbe finement coupée. Les années de mess et d’inactivité physique avaient fait des ravages sur son tour de ceinture. Il ne pouvait voir ses pieds sans s’incliner en avant.

    Avec un soupir, il pivota et laissa glisser ses pieds par terre.

    Il avait bien prévu quelque chose à dire qui serait inscrit pour la postérité « en ce jour glorieux de la première mission de colonisation vers une planète habitable », mais rien ne lui revenait.

    Quelque part, ça le mettait en colère.

    Pas trop quand même car il avait préparé un petit discours qu’il voulait éternel lorsqu’ils entreraient dans l'histoire en débarquant sur le sol vierge. Des générations de Loniens pourraient plus tard travailler dessus à l’école primaire…

    Une voix masculine retentit depuis les haut-parleurs de la pièce, le coupant de ses pensées « monumentales ».

    – Bonjour Amiral Brian, avez-vous bien dormi ?

    – « Noé »… Sommes-nous arrivés ?

    – Tout à fait monsieur, nous venons de franchir les derniers milliers de kilomètres, l’appareil est sous l’attraction de la planète visée.

    – Est-ce que tout y est comme prévu ?

    – Les premières analyses spectrométriques confirment les prévisions, Monsieur.

    – Envoie les foutus drones.

    – Bien Monsieur.

    – Rien d’autre à signaler ?

    – Une comète contournée, deux collisions évitées et dix décès Monsieur.

    L’amiral se redressa et leva son visage vers le haut-parleur le plus proche.

    – 10 décès ?

    – Oui Monsieur. Une unité de refroidissement défectueuse. Le technicien de service réveillé n’a pu réparer le module qui en dépendait. Des fluides ont infiltré le dispositif de respiration.

    Nous avons tout de même lancé la procédure de réveil d’urgence, mais sans succès viable.

    – « Succès viable »… Il se frotta nerveusement la nuque. Explique-toi !

    – Les individus semblaient souffrir atrocement, le taux de survie chance avec des poumons inondés de produit hautement corrosif n’était que de cinq pourcent. Activer une unité médicale aurait pu nous priver de leur soutien si l’état des blessés était contraire à une nouvelle stase. Il aurait fallu les assister pendant les trente-deux années de voyages qui restaient. Je n’ai eu d’autre recours que de privilégier l’intérêt de la mission.

    – Quoi ? Que… et comment ?

    – J’ai fait sortir le technicien et procédé à la décompression de la pièce en chassant tout l’air respirable. Les décès ont été rapides, Monsieur.

    L’amiral accusait le coup.

    Noé, l’ordinateur central, était capable de tuer pour la « bonne cause »… Si cette information se diffusait, la suite des évènements pourrait prendre un tour incertain. Avoir une mutinerie sur les bras avant même de débarquer était inconcevable. L’implantation de la colonie reposait sur l’autonomie de l’IA pour toute la section animale. Elle devrait gérer, assistée d’un vétérinaire, la mise en place et l’adaptation de certaines espèces terriennes jugées importantes pour l’avenir des hommes sur Lone. Si ceux-ci commençaient à douter du bien-fondé de ses objectifs et des moyens utilisés, c’est tout une partie du programme qui serait compromise.

    Lui seul savait que le  New Hope n’était que la première phase sur Lone.

    Le conseil avait des plans. Vu les délais de route, ils étaient même sans doute déjà en chemin. Le haut commandement terrien comptait sur lui pour poser les fondations de cette nouvelle colonie.

    Il devait faire quelque chose.

    Christopher Brian se mit debout, bien campé sur ses pieds. Il toisa la caméra de la pièce où il se trouvait.

    – Directive prioritaire, classification 1 : cette information ne doit pas être divulguée. La version officielle sera que la cause des décès est due à un problème uniquement mécanique. Qui est le technicien qui était réveillé ?

    – Charles Pryam Monsieur, seconde séquence de réveil de l’équipage.

    – Pour le moment, tu le laisses en stase. C’est compris ?

    – Bien Monsieur.

    – Pour le reste, tu maintiens la planification d’éveil : tout l’équipage opérationnel du vaisseau, nous n’avons pas le choix. Nous expliquerons son maintien en sommeil par un problème technique anodin… un dysfonctionnement du mécanisme d’ouverture du capot.

    – La seconde séquence d’éveil est activée, deux minutes avant sortie de stase. Les premiers membres d’équipage sont tous debout. Il y a une information que je pense devoir vous donner, Monsieur.

    Il soupira en remontant la combinaison bleue qui se trouvait dans son placard, s’assurant distraitement de la présence de ses insignes de cols et leur positionnement.

    Et maintenant il pense, ça promet se dit-il.

    – Pas la peine d’entretenir le suspense…

    – La femme de votre second fait partie des 10

    – Putain !

    Il jeta un regard vers la porte, s’attendant à le voir débarquer d’un instant à l’autre.

    – Monsieur Kearney ignore encore ce qui s’est passé, il est en train de s’habiller dans la salle commune voisine.

    – Bloque l’accès à  la pièce impliquée. Personne à réveiller là-bas ?

    – Non Monsieur, il s’agit de personnel d’exploration. Ils font partie des séquences  suivantes.

    – Pour des raisons de sécurité, tu condamnes l’accès à toutes les autres salles de sommeil. Aucune information ne doit filtrer.

    – Et pour monsieur Pryam, quelle est la conduite à tenir ? Il est une des sources possible de fuite.

    L’amiral réfléchissait à toute vitesse.

    Il fallait prendre une décision. Il ne parvenait pas à mettre un visage sur le nom.

    Il devait absolument cacher que l’ordinateur central pouvait donner la mort aussi tranquillement que s’il fermait un volet roulant.

    Il claqua la porte de son armoire et posa son poing dessus.

    – Si l’information devait être découverte, c’est toute la mission qui serait mise en péril. Par la même, la sécurité et la survie de l’ensemble des colons. Nous devons absolument privilégier l’intérêt de tous.

    – Oui Monsieur.

    – Est-ce que tu vois ce que je suis en train de te dire ?

    – Vous venez de verbaliser de manière indirecte que pour optimiser l’objectif viable de la mission, je dois notamment m’assurer du silence de Monsieur Pryam.

    – Je rêve…

    La voix désincarnée commençait à lui faire froid dans le dos. Cette IA était une véritable psychopathe. Noé n’était peut-être pas le nom le plus adapté tout compte fait.

    Il n’eut pas le temps de revenir sur ses propos pour les nuancer, à supposer qu’il en ait réellement eu le souhait. Déjà, Noé reprenait la parole, sans passion.

    – C’est réglé Monsieur.

    Des cris retentissaient dans la salle voisine. Quelqu’un utilisait un outil pour frapper quelque chose.

    – Qu’avons-nous…  qu’as-tu… fais… ?

    – De l’azote liquide vient de remplir le sarcophage

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