Cécile Coulon UNE BÊTE AU PARADIS
C’est un ruban de goudron qui devient simple chemin, tout en ouvrant sur des champs à l’infini, avec des fleurs « énormes, aux couleurs pâles » et, au bout, cette pancarte : « Vous êtes arrivé au Paradis ». Tel est le nom de la propriété qui sert de cadre à ce roman.
Le centre de toute chose, pour Blanche.
Aujourd’hui, elle « se tient droite, malgré les quatre-vingts années qui alourdissent sa poitrine, balafrent son visage et transforment ses doigts en bâtons cassés ».
Et si elle vit seule, ici, au Paradis, elle n’en éprouve aucune tristesse, elle semble plutôt y avoir trouvé le soulagement. Même si, désormais, il n’y a plus ni élevage ni animaux… Que s’est-il passé ? Remontant des décennies auparavant, Une bête au Paradis ausculte l’histoire d’un endroit qui a connu la vie, l’amour fou (entre Blanche et un certain Alexandre, qui « firent l’amour pour la première fois pendant qu’on saignait le cochon dans la cour »), la fuite, la jalousie, puis la violence. Le récit en dit long sur l’âme de ces lieux, qui ont forgé celle de Blanche. Cette composition à la beauté renversante porte sur l’attachement à la terre et aux siens, mais aussi sur l’identité « tordue » de tous ceux qui, orphelins, ont grandi sans racines. Un roman de liberté, de féminité et de vengeance, où Cécile Coulon franchit un nouveau cap de poétique et de puissance.
De chaque côté de la route étroite qui serpente entre des champs d’un vert épais, un vert d’orage et d’herbe, des fleurs, énormes, aux couleurs pâles, aux
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