LA PEUR DE MA VIE
Valérie hésitait entre trois robes : la noire était tentante, mais un peu trop stricte à son goût. Cependant, il faudrait voir ce qu’elle donnerait sur elle. La vert olive était moins austère, mais elle se demandait si le décolleté n’était pas trop échancré pour l’événement.
Il s’agissait des fiançailles de sa sœur cadette, et elle ne tenait pas à choquer les futurs beaux-parents de celle-ci, plutôt pudibonds. La robe beige lui parut la plus appropriée, mais elle s’inquiéta de sa forme, très ajustée. Mieux valait essayer les trois.
Les mettant en paquet sur son avant-bras, elle se dirigea d’un pas décidé vers les cabines d’essayage. Comme, en chemin, elle attrapait à la volée sur un portant un modèle qui lui avait échappé, une robe d’un gris perlé très chic, la sonnerie annonçant la fermeture du magasin se fit soudain entendre.
– 19 h 30, déjà. Maudit patron qui n’a pas voulu me laisser partir plus tôt !
Depuis que la date des fiançailles avait été fixée, elle n’avait pas trouvé un seul créneau dans son emploi du temps pour courir les magasins. Il lui fallait absolument repartir avec une robe, car la réception était le lendemain. Son patron, dont l’entreprise en bâtiment était en pleine expansion, ne lui laissait pas une minute de répit. Elle était sa secrétaire, mais le suivait également lors de ses visites de chantiers. Elle avait donc très vite adopté des tenues de circonstance: jean, tee-shirt, et les robes qui garnissaient son armoire étaient depuis longtemps passées de mode. Elle possédait bien deux ou trois petits tailleurs B.C.B.G. destinés aux réunions et aux dîners d’affaires, mais en endossant l’un d’eux, elle aurait eu l’impression de se rendre au travail.
Les occasions de décompresser étaient rares et celle-ci en était une dont elle voulait jouir pleinement. Elle
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