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Tout doit Disparaître !
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Livre électronique259 pages3 heures

Tout doit Disparaître !

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À propos de ce livre électronique

La nuit est tombée, l’hypermarché Cartouche est fermé. Mais deux employés sont coincés à l’intérieur. Rêve ou cauchemar éveillé ? Josh et Mia vont l’apprendre à leurs dépens. Pourquoi les issues sont-elles bloquées ? Pourquoi l’équipe de nuit ne veut pas les lâcher ? Les chiens de la sécurité sont lâchés. Entre petits larcins et grands brigands, c’est une aventure rocambolesque qui attend nos deux héros qui n’avaient rien demandé. Mais que se passe-t-il dans le plus grand hypermarché De France ? Surtout n’oubliez pas, quelqu’un a soufflé que tout doit disparaître !
LangueFrançais
Date de sortie19 juin 2015
ISBN9782312036724
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    Aperçu du livre

    Tout doit Disparaître ! - Billie Kat

    cover.jpg

    Tout doit disparaître !

    Billie Kat

    Tout doit disparaître !

    LES ÉDITIONS DU NET

    22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    A mon psychiatre

    © Les Éditions du Net, 2015

    ISBN : 978-2-312-03672-4

    MESDAMES ET MESSIEURS, BIENVENUE DANS CE ROMAN FICTIONNEL. LES ISSUES DE SECOURS SONT SITUÉES

    À VOTRE DROITE ET VOTRE GAUCHE. MAIS RASSUREZ-VOUS, VOUS N’EN AUREZ PAS L’UTILITÉ.

    DU MOINS PAS TOUT DE SUITE.

    Il est bientôt minuit, l’hypermarché Cartouche est fermé depuis belle lurette. Les allées sont désertes les néons balancent leur lumière aveuglante sur la grande surface.

    – On a trouvé la gonzesse qui va avec la sacoche ! Et y’a un gars qui va avec la gonzesse à la sacoche, annonce l’agent de sécurité, le talkie dans une main et le regard mauvais collé sur la tronche.

    Mia se sent défaillir. Elle ne voulait pas en arriver là. L’homme qui l’accompagne, ou plutôt, celui qu’elle vient de ramasser, devient nerveux. Josh, car c’est son nom, n’a pas encore dessoûlé et tente de remettre ses idées au clair.

    – Tu t’en occupes, répond la voix dans le talkie.

    La balle siffle, manquant de le toucher de peu. Josh attrape la jeune femme par le bras. Demi-tour droite ! Marche arrière toute ! Il faut bouger, on va se faire trouer !

    Le vigil tient les deux fuyards en ligne de mire.

    Une autre balle fuse dans les airs.

    La soirée ne fait que commencer.

    PLAN-DE-CUQUES, PÉRIPHÉRIE DE MARSEILLE,

    MAGASIN CARTOUCHE

    Mia tape le dernier mot de son rapport et souffle un instant. Pas le temps de se réjouir, elle se lève, éteint les lumières et ferme la porte pour se diriger vers la réserve avec un seul mot en tête, l’inventaire. Elle glisse les clés des bureaux dans sa sacoche et remonte l’allée perpendiculaire aux caisses qui la mènera vers sa destination finale.

    Elle se retourne, les grilles du magasin sont déjà fermées. La galerie marchande se dessine derrière ces dernières. Une étrange solitude s’empare d’elle. Il semble n’y avoir plus âme qui vive dans le coin, ce qui est loin d’être normal à cette heure tardive où sont censés arriver les premiers employés de nuit.

    Un courant d’air froid lui glace les sangs. Le silence pèse. Toutes les lumières sont éteintes. Pas même un technicien de surface ou un dernier employé retardataire ne croise son chemin. Elle était tellement obnubilée par ce dossier que la fermeture s’est faite sans qu’elle ne s’en rende compte.

    Ses pas résonnent sur le carrelage froid. Seule la faible lueur des issues de secours perce la pénombre. Ses yeux s’accommodent à l’obscurité et les ombres autour d’elle s’éclaircissent. Elle se surprend à angoisser face à cette atmosphère lugubre. Soudain un bruit résonne entre les rayons vides.

    Un rire glauque dans le lointain.

    – Y’a quelqu’un ? demande-t-elle inquiète. Est-ce qu’il y a quelqu’un ?

    Elle se fige. Aucune réponse.

    Elle fait deux pas vers la porte de la réserve. Un autre murmure lugubre, l’écho se répercute d’une allée à l’autre. Le genre de bruit sourd qui accompagne habituellement l’entrée en scène d’un monstre bavant d’envie de se repaître de sang.

    Impossible de dire d’où cela provient. Derrière ou devant, loin ou tout proche ? Aucune idée.

    Mia n’ose pas ouvrir la bouche. Les grilles au loin tremblent sous les courants d’air.

    La lumière au-dessus de la sortie de secours vient de s’éteindre.

    Elle se presse vers la porte de la réserve. Elle file sans regarder autour d’elle. Il ne lui reste qu’une tâche à accomplir, télécharger l’inventaire de la réserve, puis le glas de sa dure journée de labeur sonnera.

    L’air frais lui saute au visage. Elle laisse la porte entrebâillée et se rue sur l’interrupteur. Les longs néons au-dessus d’elle grésillent puis s’allument. Le sol est en béton, les squelettes métalliques des étagères s’élèvent jusqu’à dix mètres de hauteur. Des cartons de toutes tailles s’entassent dans tous les coins, dans un chaos d’étiquettes et de codes barres.

    Mia se met à chercher des yeux l’ordinateur de la réserve qui lui fournira le dossier informatique complet des articles scannés et listés de la réserve. Elle déniche enfin la machine, l’écran est en veille mais l’ordinateur est toujours allumé.

    – Sauvée ! s’écrit-elle.

    Elle sort une clé USB de sa sacoche qu’elle connecte au PC. Un clic et les fichiers sont copiés vers la clé.

    Les secondes passent. Pas un bruit dans la grande réserve. Le peu de vent qui souffle siffle en s’engouffrant entre les allées.

    Mia se retourne, jette un œil entre les cartons entassés.

    L’impression bizarre d’être observée la tenaille. Elle avance de quelques pas, sifflote légèrement, feignant un air rassuré. Arrivée au bout de l’allée, elle jette un coup d’œil vers le fond de la réserve, puis à gauche et à droite. La lumière hésitante d’un néon plonge une des allées dans le noir après un dernier sursaut fébrile.

    Mia cesse instantanément de siffler.

    Dans sa tête une pensée tourne en rond, rentrer au plus vite. L’ordinateur émet un bip strident. Le téléchargement est terminé. Elle vient de sursauter.

    Rien, toujours rien, se rassure-t-elle. En retournant vers l’écran, elle laisse son regard se promener sur la rangée de droite, celle où s’entassent les cartons contenant les appareils ménagers dernièrement arrivés.

    Une ombre file juste sous son nez.

    Elle s’arrête net. Elle n’a pourtant pas rêvé, quelque chose vient bien de disparaître au loin, c’est parti vers la porte. La rangée est trop longue et les cartons sont empilés les uns sur les autres, impossible de distinguer quoi que ce soit dans l’allée d’à côté. Seule certitude, elle n’est pas seule.

    – Ohé ! Il y’a quelqu’un ! Je vous ai vu ! Bob ?

    – …

    – Ce n’est pas drôle, si vous essayez de me faire peur c’est loupé !

    Elle remonte l’allée, lentement, à l’affut du moindre mouvement perceptible, du moindre bruit audible, de la moindre ombre visible. Rien ne bouge. Pas un seul pas sur le sol bétonné. Pas un seul bruit dans l’air frais.

    Son cerveau fonctionne à cent à l’heure, tous les scénarii sont passés au crible. Le voleur qui a réussi à se faire enfermer dans le magasin, le gamin perdu qui n’a toujours pas retrouvé son chemin, l’équipe de nuit qui lui fait une blague – ce qui ne leur ressemble pas vraiment –, l’équipe de nuit qui veut la tuer – ce qui est déjà un peu plus crédible –, un chien perdu, un violeur perdu ou un tueur en série tout aussi égaré.

    L’ordinateur émet à nouveau un son strident. Elle sursaute à nouveau tel un kangourou qui vient de marcher sur un oursin belliqueux et se rue sur l’ordinateur pour en arracher la clé. Sans la remettre dans la sacoche, la tenant fermement entre ses doigt, elle avance frénétiquement, aussi vite que lui permettent ses hauts talons, vers la porte toujours ouverte.

    Les cartons défilent autour d’elle. Elle remonte l’allée sans regarder ni à gauche ni à droite, le regard fixé sur la sortie, sur la porte désormais grande ouverte. Plus de doute possible, quelqu’un est bien passé par cette ouverture béante.

    Une ombre bouge, une ombre immense d’au moins deux mètres de haut. Dans un reflexe, elle se colle aux cartons.

    Soudain un bruit, quelque chose tombe. La forme sombre a disparue. Elle prend une grande bouffée d’air et se rue d’emblée vers la porte. Arrivée devant, prête à sortir, elle jette un regard vers l’endroit où se tenait l’ombre. Elle s’arrête net dans l’entrebâillement de la porte.

    Ni monstre ni tueur. Elle fronce les sourcils découvrant la scène pitoyable qui prend forme sous ses yeux. Son cœur qui battait à cent à l’heure reprend lentement un rythme normal. Elle ferme les yeux l’instant d’une seconde et soupire.

    – Vous m’avez fait peur abruti ! s’exclame-t-elle en revenant sur ses pas.

    C’est un homme dans un costume de hot dog qui est affalé sur le sol de la réserve. La mascotte du magasin.

    – Qu’est-ce que vous foutez là, à cette heure ci ? Vous savez que les heures sup’ne sont pas comptabilisées pour vous ? Vous ne servez à rien, le magasin est fermé.

    – Aaaaaaah ! C’est ça qu’y a pus persooooonne !

    – Relevez-vous !

    – J’aimerais bien… mais j’peux point.

    – Comment ça ? Allez grouillez-vous j’ai pas que ça à faire, ordonne Mia en posant sa sacoche et se penchant pour attraper le bras de l’homme. Y’a des relents de bière par ici, j’espère que c’est pas vous qui buvez pendant vos heures de boulot.

    – Meuh non. Le magasin l’allait fermer quand j’me suis commencé à beurrer la gueule.

    – Je vois.

    Les petites joues rondes et rouges de ce cher employé prouvent ses dires, ainsi que ses yeux qui pétillent autant qu’une bonne bouteille de mousseux.

    Après deux bonnes minutes d’efforts pour soulever l’homme qui s’est étalé, Mia lui fait remarquer que s’il n’y met pas du sien, il restera au sol pendant une bonne partie de la soirée.

    Le perturbateur est relevé. Il ne reste plus qu’à le ramener aux vestiaires, mais étant donné le degré d’imbibition de l’intéressé, le voyage risque d’être parsemé d’embuches.

    C’est en effet en titubant et s’accrochant au moindre objet se présentant qu’il se met à avancer. Puis il se rabat sur l’épaule de Mia, qui n’a pourtant pas donné son consentement pour que celle-ci soit ainsi utilisée. C’est en soupirant qu’elle accepte cette charge fortement alcoolisée qui sent la bibine à plein nez.

    – Vous allez voir. Je ne manquerais pas de faire un rapport. Je vais pas vous louper, c’est pas possible de boire comme un trou au boulot. Vous n’avez pas le droit.

    – Je m’en défends ! répond-il en riant. J’ai bu comme un trou au GOULOT !

    En mettant un pied après l’autre, ils réussissent enfin à sortir de la réserve.

    – Vous avez une bonne raison pour expliquer ce comportement monsieur…

    – Je suis bourré madame. Je vous expliquerais bien tout en autres détails mais là j’ai pas de bouteilles sous les doigts.

    – Nan, ça j’ai bien remarqué, ce que je veux dire c’est… Vous allez avoir un avertissement, qu’est-ce que vous avez à dire pour votre défense ?

    – Euh… Bah il était neuf heures RICARD ! C’était le moment d’boire !

    Ils arrivent enfin devant la porte du vestiaire. Mia pose sa main sur la poignée, prête à l’ouvrir. Lui lève les yeux vers l’horloge accrochée au mur, juste au-dessus d’eux, et s’arrête soudainement.

    – Attention ! s’exclame-t-il.

    – Quoi ? Quoi ! demande Mia qui commence à paniquer.

    – On est bientôt onze heures moins VIN ! C’est l’temps d’boire le pinard !

    Sans grande surprise, il repart dans un fou rire et laisse le soin à Mia de porter l’ensemble de sa charge pondérale. La pauvre voit son teint d’albâtre virer au rouge sauce tomate. C’est en le poussant contre la porte entrouverte qu’elle ouvre cette dernière. Notre bon vieux hot-dog n’en a toujours pas fini avec sa crise de rire et c’est en voyant sa tête dans une glace du vestiaire qu’enfin il retrouve peu à peu son calme. Il se trouve pitoyable, emmitouflé dans son costume et ses collants. Il en prend encore plus conscience lorsque le miroir peu flatteur dévoile les traits de la jeune femme qui tente de le retenir tant bien que mal.

    – Où sont vos affaires ? Quel vestiaire… C’est quoi votre nom ?

    – Celui qu’est entrouvert là-bas, dit Josh en pointant du doigt un casier.

    Mia s’en approche, attrape le jean et le t-shirt de marque qui s’y trouvent. En refermant la petite porte métallique, elle remarque le nom inscrit sur le casier.

    – DeVito c’est ça ? Josh DeVito.

    – Hein ?

    – C’est certainement la dernière fois que vous rangez quelque chose dans ce casier. Le boss n’apprécie pas énormément que ses employés se saoulent dans le magasin.

    – Tant mieux, marmonne Josh. C’est la meilleure nouvelle que j’ai entendue depuis plusieurs semaines.

    – A votre service, ronchonne Mia.

    – Mais je, j’ai un petit problème, je ah ! grommèle Josh, affalé la face contre le banc, le nez et la bouche compressés entre les barreaux de l’assise et les deux mains dans le dos à la recherche de la fermeture éclair.

    – Qu’est-ce que vous faites ? demande Mia en écarquillant les yeux.

    – J’arrive pas à me dézipper, bougonne-t-il.

    – C’est pas vrai, faudrait vous enfermer.

    – C’est déjà mon cas, soupire-t-il.

    Mia s’empare à deux mains de la fermeture éclair résistante et tire d’un grand coup. Après un cri de douleur et s’être rendu compte qu’un de ses ongles si bien limé s’en était allé, elle inspecte l’objet récalcitrant.

    – C’est pété, la fermeture est pétée.

    – Allez… Allez y à coup de ciseaux, conseille Josh.

    – Vous êtes sûr que ça ne vous dérange pas ?

    – Du moment que vous faites la couturière et pas la chirurgienne, ça me convient parfaitement. J’en ai vraiment rien à foutre de leur costume pourri.

    – Ce que je veux dire c’est que vous n’allez pas me balancer comme responsable, je ne découpe pas ce truc si ça doit me retomber dessus. Je sais très bien que ces horreurs ont couté bonbon.

    – J’endosse la responsabilité… Depuis trop longtemps, et c’est lourd, ajoute Josh en souriant.

    Mia se met à la recherche d’une paire de ciseaux. Son dévolu se pose sur une des paires, la plus imposante, d’un pot à crayons posé dans un coin.

    Josh est toujours sur le ventre, la face collée aux barreaux du banc. Ses yeux se ferment tout seul. Il doit vraiment lutter pour rester éveillé. Ce qu’il n’a pas la force de faire évidemment, et c’est sans efforts qu’il s’endort.

    – Eh ! Vous allez pas piquer un roupillon ! J’ai pas le temps. C’est pas vrai, je sens que je vais devoir vous raccompagner chez vous.

    – Mais non, mais non ! Ca va aller je vais reconduire ma voiture. Je sais encore piloter à ce que je sache.

    – Vous êtes un danger public. Vous le savez au moins.

    – J’ai juste dit ça pour vous soulager… Mais je sais bien que vous allez être obligée de me raccompagner, lâche-t-il dans un soupir de contentement.

    – Je ne trouve pas ça drôle. Ah ! La vache ! J’arrive pas à couper ce tissu…

    – Coupez la fermeture, enfin le tissu de la fermeture, c’est pas la peine d’essayer de couper le costume vous n’y arriverez pas. Si je vous disais en quoi c’est fait, vous ne me croiriez pas, bafouille Josh en bavant sur le banc.

    – Pourquoi, c’est quoi cette matière ?

    – Kevlar.

    – C’est du grand n’importe quoi. Relevez-vous je vais vous aider à enlever la tête.

    La fermeture éclair a finalement cédé, elle empoigne le costume pour se rendre compte de la charge de ce dernier. Véritable objet de torture comprenant armatures et ceintures pour tenir en place sur le dos du porteur.

    – A ce que je vois vous portez la tour Eiffel sur votre dos.

    – Seulement le premier étage, rétorque Josh.

    Il se remet difficilement en position assise, le dos du costume éventré faisant office de bouche d’aération, il se sent déjà revivre.

    – J’ai transpiré, je vous raconte pas, ça doit être tout collé la dedans.

    – Je vais vous aider, parce que j’ai pas le choix. Et parce que j’ai pitié.

    – Je vous remercie.

    – Enfin votre femme… Ou votre copine ou… Autre chose, je sais pas moi, votre colocataire… Enfin, je veux dire qu’il aurait honte. Moi j’aurais honte d’avoir un saoulard à la maison. Ca vous arrive souvent ? le questionne Mia.

    – Mon chat.

    – Pardon ?

    – Mon chat. C’est mon chat qui aurait honte de moi. J’ai plus de femme.

    – Je suis désolée. Toutes mes condoléances. C’est pour ça que vous buvez ? demande-t-elle en prenant un ton compatissant.

    – Nan. D’habitude je bois pas. Pas tant que ça en tout cas. Mais là j’en avais vraiment envie… Besoin plutôt. J’avais soif là dedans, continue Josh qui apprécie ce soudain élan d’attention.

    – Je vois. Bon je vais tirer le haut de votre costume, vous restez assis, vous tirez dans le sens inverse, si possible, pour m’aider. S’il vous plait ?

    – J’ai mal au ventre.

    – J’en ai rien à battre ! hurle-t-elle dans un élan d’hystérie qu’elle refoule aussitôt. Je, je veux rentrer chez moi, je vous en prie, Josh, je veux rentrer.

    – D’accord. Et c’est quoi votre nom déjà ?

    – Mia. Essayez donc de m’aider un peu s’il vous plait.

    – Je rigolais, je m’en souvenais. C’est joli comme prénom ça, Mia.

    – Merci, dit-elle en agrippant du mieux possible le haut du costume jaune.

    – Vous aussi votre… chat… vous attend à la maison ? demande Josh.

    – Nan ! s’exclame-t-elle en tirant.

    – Un colocataire alors ?

    – Aidez-moi s’il vous plait, tirez de votre côté Josh. Pitié !

    – Une colocataire peut-être ?

    – Non, non, NON ! Rien ne m’attend chez moi ! Ni copain, ni mari, ni poiscaille ! s’énerve-t-elle alors qu’elle tente de retirer la tête de Josh.

    – Mourf… Je vous l’ai dit c’est collé.

    – Vous vous fichez de moi ou quoi, lance-t-elle en mettant un pied sur son torse et tirant à nouveau en arrière.

    – Me tuez pas avec vos talons de dingue !

    – Je fais ce que je peux, répond-elle à bout de souffle.

    Tout à coup le haut du costume cède, entrainant Mia à la renverse, quant à Josh il s’étend complètement sur le banc. Mia assise par terre contre son gré et lui allongé, le costume finalement ôté.

    – Waaaaoouh ! s’exclame Josh tout rouge.

    – Rhabillez-vous maintenant ! Je vous attends dehors, dit-elle en refermant la porte.

    Pendant que Josh se dépatouille pour décoller ses collants collés à ses mollets trempés de sueur, Mia ose deux pas entre les rayons. Il lui semble que la température a baissé. Comme beaucoup de femmes dans ce genre de situation – c’est-à-dire seule dans un endroit sombre – elle éprouve soudainement une sensation bizarre. Sensation qui, traduite en langage courant, signifie : j’ai un mauvais pressentiment.

    Les grandes allées paraissent surdimensionnées. Leur hauteur semble démesurée tout comme l’édifice qui prend les airs d’un grand coffre dans lequel on vient de l’enfermer. Tout est calme, symétrique et géométrique, telle l’architecture d’un cimetière. La comparaison est évidente, elle saute aux yeux.

    La nuit est tombée dehors. La lune est haute dans le ciel, bien ronde et lumineuse. De sa lueur se dessinent des ombres sur le sol. Les recoins du magasin sont plongés dans le noir, impossible de savoir ce qui s’y trouve ou ce qui s’y cache. L’ambiance est mortelle.

    Une étrange sensation s’empare d’elle, elle se sent à découvert, dans la peau d’une proie à la merci d’un chasseur. Et comme si elle était trop visible, elle évite l’allée déserte et

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