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Obésité : s’enrober ou s’en tirer ?: Guide santé
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Obésité : s’enrober ou s’en tirer ?: Guide santé
Livre électronique145 pages1 heure

Obésité : s’enrober ou s’en tirer ?: Guide santé

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À propos de ce livre électronique

L’Organisation mondiale de la santé estime que près de 2 milliards d’adultes sont atteints de surcharge pondérale, dont plus de 650 millions sont obèses. Plus de 40 millions d’enfants de moins de cinq ans sont en excès de poids. L’obésité, en plus de son retentissement social et psychologique, induit directement certaines maladies, comme le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. Quels sont les différents types d’obésité ? Comment lutter contre cette maladie ? Les régimes et le sport sont-ils la solution au problème ? Existe-t-il des médicaments efficaces ?

Ces questions, et bien d’autres, trouveront une réponse dans ce livre. Précis et didactique, celui-ci fait le point sur les recherches actuelles, ainsi que sur les perspectives les plus prometteuses de la prise en charge de l’obésité. Il s’adresse à l’ensemble des personnes impliquées dans les soins que nécessite cette maladie multifactorielle, c’est-à-dire à la personne obèse elle-même et à son entourage, mais aussi à son médecin et aux différents membres du personnel médical qui l’accompagne.

À PROPOS DES AUTEURS

Suren Budhan est médecin et chercheur en nutrition. Il dirige le pôle recherche de l’Aurar (Association pour l’utilisation du rein artificiel à La Réunion) ainsi que la clinique Omega, spécialisée dans le traitement des personnes obèses. Sa mission quotidienne consiste à apporter son expertise sur la corpulence de ses patient·e·s, à évaluer leurs dépenses énergétiques et à mettre en place un programme nutritionnel personnalisé adapté à chacun·e.

Jean-Loup Bascands est diplômé de l’université Paul Sabatier à Toulouse. Depuis 2004, il est directeur de recherches à l’UMR 1048 (ou i2MC :Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires) de l’Inserm. Spécialiste des maladies rénales chroniques et aigües, il bénéficie d’une excellente expertise en matière de fibrose, de mécanismes du tissu adipeux, et de pathologies associées à l’obésité.
LangueFrançais
ÉditeurLe Muscadier
Date de sortie23 nov. 2020
ISBN9791096935611
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    Obésité - Suren Budhan

    diététiques.

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    Le culte actuel de la minceur est source de culpabilisation chez les personnes qui ne répondent pas à ses critères. Cette situation a donné naissance à une industrie florissante du contrôle du poids, avec des résultats qui peuvent s’avérer pour le moins contrastés. Pourtant, le poids n’a pas toujours été considéré comme un problème. Dans l’Antiquité, il était même symbole de force, de pouvoir et de bonne santé. Les hommes aimaient les femmes plantureuses, la minceur rappelant la famine et la maladie. Les monstres épicuriens Gargantua et Pantagruel de la fin du Moyen Âge sont les représentants d’un temps où l’excès et le gras étaient synonymes de bien-être.

    Avant d’être évalué par des instruments de mesure, le surpoids était apprécié sur la base d’observations visuelles. Avoir du ventre constituait un symbole de prospérité, alors qu’une grosseur extrême – généralement associée à une mobilité réduite – était plutôt inquiétante, considérée comme le reflet d’une mauvaise santé.

    Le terme obésité apparait dans le Dictionnaire de Furetière au XVIIIe siècle dans un contexte médical. Ce mot qualifie alors l’excès de graisse ou de chair avec une infirmité reconnue. De fait, l’obésité a longtemps été considérée comme un banal phénomène de stockage de graisse. Pour autant, la fréquence plus élevée d’obèses observée dans certaines familles a conduit à rechercher les bases moléculaires d’une susceptibilité à l’obésité. De premières preuves de lien entre obésité et génétique sont décrites en 1994 lorsqu’une mutation génétique (gène ob), suspectée d’être source d’hyperobésité, est découverte chez des souris obèses. Dès 1997, la même mutation est retrouvée chez une jeune fille anglo-pakistanaise qui avait développé précocement une obésité massive et présentait un retard de puberté. Il se trouve que la mutation du gène ob est associée à un déficit en leptine, ce qui rend les animaux hyperobèses. Un traitement à base de leptine est alors administré à la jeune fille, qui voit sa sensation intenable de faim disparaitre – elle va ainsi perdre jusqu’à 30 % de masse grasse – et lui permet de développer sa puberté. À ce jour, ce traitement n’est efficace que pour ce type de cas, et ne concerne donc qu’une infime partie des obèses. Il demeure toutefois intéressant dans la mesure où il constitue la première explication génétique de l’obésité. Bien d’autres mutations génétiques ont été décrites depuis, mais la découverte de cette mutation du gène codant pour la leptine a significativement contribué à ce que l’obésité soit perçue comme une maladie.

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    La souris ob/ob possédant une mutation du gène de la leptine ne produira plus de leptine et développera une obésité. (© Georgejason/iStock)

    L’obésité est d’ailleurs officiellement considérée comme une maladie métabolique chronique depuis la rencontre annuelle de l’American Medical Association en 2013 – métabolique car elle affecte les réactions biochimiques qui permettent le fonctionnement du corps et la régulation de la dépense énergétique ; chronique parce qu’il s’agit d’une affection qui évolue lentement menant bien souvent à des complications. Elle constitue par ailleurs un facteur de risque de morbi-mortalité pour d’autres maladies métaboliques.

    Certains peinent à reconnaitre l’obésité comme une maladie, et cela bien qu’elle se propage dans la population mondiale, touchant toutes les tranches d’âge. Durant les dernières décennies, le nombre de personnes touchées par l’obésité n’a cessé d’augmenter dans le monde, de sorte que l’on peut parler d’une véritable pandémie. L’organisation mondiale de la santé (OMS) a signalé plus de 1,9 milliard d’adultes atteints de surcharge pondérale en 2016, dont plus de 650 millions d’obèses. Chez les enfants de moins de cinq ans, près de 41 millions sont en excès de poids. Le phénomène est réellement mondial, et il n’est pas rare d’observer dans les pays à faible revenu moyen la présence d’obèses aux côtés de personnes souffrant de dénutrition. D’après les chiffres de l’OMS, près de 2,8 millions de personnes meurent des causes du surpoids ou d’obésité tous les ans. En France, les résultats de 2017 sur les 29 000 personnes qui constituent la cohorte Constance (enquête épidémiologique pilotée par l’Inserm sur la santé des travailleurs affiliés au régime général de l’assurance maladie) confirment les résultats des précédentes études, à savoir qu’un Français sur deux serait en surpoids ou obèse. Cette étude montre que l’obésité globale serait de 16 %, et que l’obésité abdominale serait plus fréquente (environ 45 %). D’autre part, cette étude souligne que c’est la tranche d’âge supérieure à 60 ans qui est la plus touchée. On constate en outre une influence du niveau économique, puisque le taux d’obésité est inversement proportionnel aux revenus. En France, le cout social de la surcharge pondérale était estimé à plus de 20 milliards d’euros en 2012.

    Le discours qui rend les personnes en surpoids et obèses responsables de leur condition de santé s’oppose aux constats démontrant que l’obésité résulte de l’interaction de facteurs génétiques et environnementaux, et pas uniquement de l’alimentation. Les chercheurs travaillent pour mieux comprendre la maladie et pour trouver des pistes de prévention de l’obésité et de ses complications, pour améliorer les examens cliniques (biologie et imagerie médicale) et pour adapter des traitements à chaque patient. Les avancées des connaissances sur l’obésité sont réelles, mais les consultations médicales montrent que le grand public est perdu dans la masse d’informations disponible. Comment devient-on obèse ? Comment savoir si l’on est obèse ou à risque de le devenir ? Quelles sont les complications possibles ? Comment prévenir et traiter cette maladie ? Quels espoirs thérapeutiques pour le futur ? Connaître la maladie peut aider à s’en prémunir, ou à mieux la gérer pour mieux la vivre. Nous ambitionnons de répondre à ces questions en faisant le point sur l’état des connaissances et des progrès, actuels et attendus, de la recherche. Nous nous pencherons sur les cas d’obésité les plus courants ; les obésités morbides, secondaires, syndromiques ou résultant de tumeurs au cerveau ne seront toutefois pas étudiées en détail.

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    1000020100000014000000141E10B8FB74A9A0BF.png  La perte de poids comme objectif

    Lorsqu’une personne obèse consulte un médecin, elle vient généralement avec un objectif chiffré de perte de poids en tête. Il n’est pas rare que cet objectif corresponde à une perte de poids sur l’année de 20 à 30 % du poids corporel, ce qui est énorme et peut s’avérer dangereux ! Notre vision est malheureusement biaisée par la promotion, dans de nombreux médias, de repas et de régimes qui promettent des pertes pondérales importantes en des temps records. Malheureusement, la perte de poids ne correspond pas uniquement à la perte de gras. Perdre plus de 10 % de son poids initial en neuf mois ou plus de 15 % en un an, expose à une dénutrition qui peut diminuer l’espérance de vie jusqu’à cinq années. Il est donc crucial de ne pas impacter la masse musculaire et osseuse.

    Pour perdre du poids, les patients se tournent généralement vers les régimes. Ceux-ci sont nombreux et faciles à trouver, mais il est difficile de distinguer le vrai du faux au milieu de la masse d’informations disponibles.

    1000020100000014000000141E10B8FB74A9A0BF.png  La balance énergétique

    Le corps humain consomme en permanence de l’énergie et l’alimentation lui en apporte régulièrement. La stabilité du poids corporel dépend donc de l’équilibre de l’état de la balance énergétique :

    bilan énergétique = apports énergétiques – dépenses énergétiques

    Lorsque les apports sont supérieurs aux dépenses, le bilan énergétique est positif, ce

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