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La source: Thriller
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Livre électronique477 pages5 heures

La source: Thriller

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À propos de ce livre électronique

Un jeune professeur à la recherche d'un curieux manuscrit se retrouve prisonnier des rouages de l'Eglise catholique.

Laurent Gautier, jeune enseignant d’histoire de l’art, se trouve mêlé à une étrange affaire concernant un manuscrit ancien. Alors qu’il cherche à résoudre, avec l'aide de l’une de ses étudiantes, un mystère qui s’épaissit de jour en jour, il finit par comprendre qu’il a entre les mains un fabuleux trésor.
Débute alors une quête effrénée qui va les conduire tous deux à Rome, où ils espèrent trouver les réponses à leurs questions. Traqués par les services secrets, par une secte occulte, par une antique société secrète et par la police, ils se réfugient au Vatican, pensant y être en sécurité. En fait, un piège terrible vient de se refermer sur eux.
Se retrouvant au cœur d’un imbroglio politico-religieux dont l’enjeu est planétaire, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour échapper à leurs poursuivants et pour protéger la Source.

Découvrez, dans ce thriller palpitant, l'enquête d'un jeune professeur d'histoire de l'art en plein cœur des mystères du Vatican et d'une antique société secrète...

EXTRAIT

Un peu excédé par autant d’empressement, et toujours intrigué par la boîte en cuivre qu’il n’avait pas quittée des yeux pendant la conversation, Laurent raccrocha et se remit à la tâche pour tenter d’ouvrir le mystérieux objet. Il dut s’y reprendre à plusieurs reprises pour faire levier sur le mince espace qui séparait les deux parties de l’étui sans rien abîmer. À en juger par l’état de surface de l’objet et par la difficulté qu’il avait à procéder à son ouverture, il s’agissait vraisemblablement d’une antiquité. Après plusieurs minutes d’effort, l’encastrement finit par céder. Laurent retira alors délicatement le couvercle. Tel un explorateur découvrant un trésor, il plongea son regard sur ce qui semblait être un empilement de vieux parchemins manuscrits. Il souleva l’ensemble, composé d’une vingtaine de feuillets. S’il n’était pas assez compétent pour reconnaître le type d’écriture, il n’eut cependant aucune difficulté à identifier la nature du support. Il s’agissait de feuilles de papyrus. Il passa la main sur la première page pour en apprécier la texture. Oui, c’était bien du papyrus. Plutôt ancien, même, se dit-il. Mais en particulièrement bon état. Il posa la boîte et ouvrit l’enveloppe, espérant en savoir un peu plus sur cet étrange cadeau tombé du ciel. Tout ce qu’il en sortit fut un énigmatique message écrit en latin et visiblement griffonné à la hâte.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Après avoir été le plus jeune professeur des universités de France, Yves Granjon a dirigé de nombreuses écoles, essentiellement situées dans l'est du pays. Officier de l’ordre des Palmes académiques, auteur de plusieurs ouvrages et articles dans des revues nationales et internationales, ainsi que de nombreuses communications dans des colloques nationaux et internationaux, il fait aujourd'hui, avec son roman La Source, une incursion brillante et détonnante dans le monde de la littérature policière et d'espionnage.
LangueFrançais
ÉditeurLe Muscadier
Date de sortie12 déc. 2018
ISBN9791090685925
La source: Thriller

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    Aperçu du livre

    La source - Yves Granjon

    Couverture

    Yves Granjon

    LA SOURCE

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    © Le Muscadier, 2018

    48 rue Sarrette – 75685 Paris cedex 14

    www.muscadier.fr

    info@muscadier.fr

    Couverture : Espelette

    Photographie : © Iakov Kalinin/123RF – © Paolo Bona/Shutterstock

    Maquette et conversion numérique : Chris Ebouquin

    ISBN : 9791090685925

    1

    McLean, États-Unis, État de Virginie, quartier général de la CIA

    vendredi 9 juin, 8 h (heure locale)

    De son bureau du deuxième étage, Walter Gordon avait une magnifique vue sur la campagne environnante. Il sirotait son premier café de la journée, fenêtre ouverte, pour laisser entrer la fraîcheur de l’aube qui, d’ici peu, allait laisser la place à la chaleur étouffante des premiers jours de juin. Une légère brume matinale auréolait les tulipiers centenaires qui bordaient la partie sud du site, et les rayons du soleil leur donnaient une allure spectrale. Le parking situé en contrebas commençait à se remplir lentement, et la plupart des employés du site, qui connaissaient les habitudes du directeur du Service national du renseignement extérieur, ne manquaient pas de jeter un regard vers les baies vitrées du bâtiment principal pour saluer Gordon. Ce petit homme d’origine irlandaise, trapu, le cheveu gris et ras, portait allègrement ses 58 ans. Il y a quatre ans, la direction de l’administration lui avait proposé ce poste qui semblait taillé sur mesure pour cet ancien conseiller d’ambassade à Rome.

    Comme tous les vendredis, il s’apprêtait à réunir ses cadres pour faire le point sur les opérations en cours à l’étranger. La période était plutôt calme, et la réunion ne devait pas durer trop longtemps. Il parcourut rapidement les notes que lui avait préparées son assistante, termina son café, et referma la fenêtre avant de mettre en route le climatiseur. C’est à cet instant précis que la sonnerie du téléphone retentit. Bien qu’il disposât de plusieurs combinés, il se rendit compte immédiatement qu’il s’agissait du poste crypté, celui qui ne passait pas par le standard de l’agence et lui permettait, si besoin, d’être joint directement en toute discrétion.

    — Allô ? Oui… Entendu. Bon travail ! Recontactez-moi dès que vous l’aurez récupérée. Je vous donnerai de nouvelles instructions.

    Walter Gordon raccrocha son téléphone, se leva, puis, la mine réjouie, versa un fond de whisky dans son gobelet vide encore chaud – ce qu’il ne faisait pourtant que très rarement à une heure aussi matinale. Après en avoir avalé une petite gorgée, il retourna à la fenêtre, écarta deux lames du store et jeta machinalement un œil dehors. Il était 8 h, et il aperçut la voiture de Jane, sa fidèle assistante, qui s’immobilisait devant l’entrée principale. Il dénoua légèrement sa cravate et arpenta son vaste bureau, comme il en avait l’habitude lorsqu’il avait besoin de réfléchir. Quelques instants plus tard, Jane frappa à la porte.

    — Oui, Jane, entrez, répondit-il.

    — Bonjour, Monsieur Gordon. Comment allez-vous ?

    — Très bien, fit-il d’un sourire radieux. Et vous ?

    — Ça va.

    — Jane, pouvez-vous demander à Fabio Scott de venir un quart d’heure avant le début de la réunion ? J’aimerais le voir seul avant que tout le monde n’arrive.

    — Pas de problème. Je vais le prévenir.

    Puis, elle ajouta :

    — Vous voulez un café ?

    — Non, merci, je viens déjà d’en prendre un.

    Jane venait juste de refermer la porte, quand Gordon appuya sur le bouton de l’interphone.

    — Jane ?

    — Oui, Monsieur.

    — J’ai oublié, pouvez-vous appeler la Maison-Blanche et me passer le cabinet du président ?

    — Tout de suite, Monsieur.

    À peine eut-il le temps de terminer son whisky que le téléphone sonna.

    — Monsieur Gordon, je vous passe le cabinet du président, fit Jane.

    — Merci bien, Jane. Allô ? Bonjour, Sean, c’est Walter. J’ai un message pour le président : nos agents à Paris ont localisé la Source. C’est maintenant l’affaire de quelques jours avant qu’on ne la récupère.

    — C’est noté. Le président sera averti dès son retour. J’espère que, cette fois-ci, elle ne vous échappera pas. Le président ne vous le pardonnerait pas.

    — J’ai toute confiance dans nos deux agents qui sont sur place.

    — Dieu vous entende, Walter, Dieu vous entende. En tout cas, merci de votre appel et à bientôt.

    — Au revoir, à bientôt.

    Gordon s’installa derrière son bureau, saisit une feuille vierge et griffonna quelques lignes avant de glisser le papier dans une enveloppe sur laquelle il se contenta d’inscrire le nombre 101. Il quitta alors son bureau et donna le courrier à sa secrétaire.

    — Jane, pouvez-vous faire acheminer cette lettre par le canal habituel ?

    — Aucun souci, Monsieur, ce sera fait. Au fait, je viens d’avoir Monsieur Scott, il arrive.

    Fabio Scott travaillait avec Walter Gordon depuis très longtemps. Ils avaient fait connaissance à Rome, où Fabio avait été affecté au service de Gordon pendant plusieurs années, avant de le suivre à McLean. Il était, parmi les collaborateurs de Gordon, celui en qui ce dernier avait la plus grande confiance. Ce statut privilégié lui valait d’être associé à un certain nombre d’opérations qui n’étaient jamais débattues en comité directeur. Tandis que Jane s’occupait de la missive que lui avait confiée Gordon, Fabio entra dans le secrétariat. Ce jeune homme de 32 ans, grand et svelte, ressemblait plus à un golden-boy qu’à un agent des services secrets. Avec ses cheveux blonds balayés en arrière et ses petites lunettes carrées, il était, en quelque sorte, le séducteur de la maison, et la gent féminine de McLean, Jane y compris, était toujours ravie de le croiser et de profiter de son sourire angélique.

    — Bonjour, Jane, bonjour, Walter, lança Fabio.

    — Bonjour, Monsieur Scott, répondit Jane. Comment allez-vous ce matin ?

    — Plutôt pas mal, répondit-il, surtout quand j’ai le plaisir de vous voir.

    Gordon, quant à lui, se contenta de prendre Fabio par le bras et de l’entraîner dans son bureau. Il le fit asseoir à la table de réunion, s’installa en face de lui et confia, presque à voix basse :

    — Je voulais vous voir avant de commencer le briefing. La Source va bientôt être à nous.

    — C’est une très bonne nouvelle, Walter. Pouvez-vous m’en dire plus ?

    — Je n’en sais pas beaucoup plus. Je viens d’avoir Wilkins au téléphone. Il n’a pas trop eu le temps de s’éterniser. Il semblerait que ce soit un agent du SIV, autrement dit des services secrets du Vatican, qui l’ait récupérée. Ce ne devrait pas être trop difficile de la lui subtiliser. C’est l’affaire de quelques jours. Bien sûr, pas un mot à quiconque.

    — Qui est au courant ?

    — Ici, vous et moi. C’est tout. Et, à Washington, Sean. Et le président, bien sûr.

    — Qu’attendez-vous de moi, Walter ?

    — Que vous alliez à Paris récupérer la Source et que vous la rameniez ici.

    — Très bien.

    — Laissons quelques jours à Wilkins et Smith pour prendre possession du colis. Allez-y en fin de semaine prochaine. Ils seront prévenus de votre arrivée.

    Gordon posa sa main sur le bras de Scott, le regarda droit dans les yeux et, d’une voix teintée d’excitation, lui dit :

    — Fabio, nous n’avons jamais été si près du but.

    — Vous pouvez compter sur moi. La Source sera bientôt sur votre bureau.

    — J’entends du bruit à côté, c’est l’heure de notre réunion.

    On frappa à la porte. L’aréopage des chefs de service débarquait pour assister à la réunion hebdomadaire rituelle. Fabio se leva pour ne pas donner l’impression d’être là depuis trop longtemps, tandis que Gordon accueillait ses invités.

    — Oui, oui, entrez, lança Gordon. Entrez, installez-vous, nous allons commencer.

    2

    Nancy, France, faculté de lettres

    mercredi 14 juin

    — Bien, ainsi se termine mon dernier cours. J’espère…

    Un brouhaha commença immédiatement à déferler du haut de l’amphithéâtre. Malgré le bruit des classeurs que l’on rangeait, mêlé à celui des sièges qui se relevaient, Laurent Gautier ajouta, avant que la salle ne se vide et en haussant la voix pour se faire entendre :

    — J’espère deux choses. La première, vous avoir fait découvrir ce qu’il y a de plus passionnant dans l’art égyptien de la XVIIIe dynastie. Et la seconde, vous avoir donné envie d’aller plus loin et, pourquoi pas, de poursuivre en thèse. Mais ça, nous en reparlerons après vos examens. Bon courage à tous.

    Laurent Gautier avait été nommé maître de conférences en début d’année et ce jeune Parisien de 28 ans à l’allure sportive, fraîchement débarqué dans la cité lorraine, s’était vu confier la responsabilité du master d’histoire de l’art. Cette année lui avait demandé un travail de préparation énorme, l’obligeant à négliger quelque peu ses travaux de recherche. Mais il avait pris le parti de tout faire pour susciter l’intérêt de ses étudiants, et, qui sait, peut-être pourrait-il en convaincre un ou deux de s’engager vers un doctorat. Il rassembla ses affaires, essuya de son front quelques gouttes de sueur que les efforts déployés pendant ses deux heures de cours avaient fait perler et, avec le bonheur du devoir accompli, quitta la salle, laissant là une poignée d’étudiants qui discutaient entre eux. Alors qu’il se dirigeait vers le parking de la faculté, il fut rattrapé par une jeune femme qui l’interpella :

    — Monsieur Gautier !

    Il se retourna et vit une de ses étudiantes courir vers lui, une pochette à la main.

    — Vous avez oublié vos transparents.

    — Ah, merci beaucoup, répondit-il en récupérant les précieux documents.

    Ravie d’avoir pu rendre service et surtout d’avoir trouvé un prétexte pour aborder son professeur, elle ajouta, en offrant son plus beau sourire :

    — Monsieur Gautier, pourrais-je avoir un rendez-vous avec vous ? J’aimerais vous poser des questions à propos des inscriptions en thèse.

    — Ah ? Très bien ! Écoutez, je vous propose d’en reparler à un autre moment car, ce soir, je suis pris par le temps. Je vous laisse ma carte, ajouta-t-il en joignant le geste à la parole. Appelez-moi sur mon portable ou envoyez-moi un mail. Nous verrons tout cela après les examens. D’accord ?

    — Entendu, répondit-elle. À bientôt.

    — À bientôt, Mademoiselle. Et encore merci pour les transparents.

    Tandis qu’elle s’éloignait, il ajouta :

    — Mademoiselle, au fait, pouvez-vous me rappeler votre nom ?

    — Sandrine Vincent.

    De retour chez lui après vingt minutes passées dans les embouteillages du soir, Laurent jeta machinalement sa sacoche à terre et s’affala sur son canapé, pas fâché du tout de voir le terme de cette année universitaire plutôt effrénée. Il allait enfin pouvoir profiter un peu de son appartement, un deux-pièces au rez-de-chaussée d’une petite maison qu’il louait à une dame retraitée qui, elle, occupait le premier étage. Il avait encore quelques menus travaux à faire avant de le rendre complètement habitable, et il comptait bien s’y atteler en profitant de ces quelques jours de répit avant d’attaquer la période des corrections de copies et des jurys de fin d’année.

    ***

    C’est la sonnette qui le tira du lit, le lendemain, vers 10 h. Il alla ouvrir, les yeux encore embrumés, et tomba nez à nez avec le facteur.

    — Monsieur Gautier ?

    — Oui, c’est moi.

    — Un colis pour vous. Si vous voulez bien signer ici.

    Il s’exécuta et remercia le préposé, qui lui tendit un paquet plat plutôt encombrant et lourd. Il referma la porte d’entrée, tandis que la petite fourgonnette jaune disparaissait déjà au coin de la rue. Tout en regagnant son appartement, Laurent cherchait à localiser la provenance de l’envoi, mais en vain. Aucune indication d’expéditeur ne figurait sur le colis, si ce n’est qu’il avait été posté à Paris. Il s’installa sur son canapé et déchira le papier d’emballage. Il tomba d’abord sur une enveloppe qu’il mit de côté, avant d’ouvrir un carton que l’expéditeur avait pris soin, de toute évidence, de sceller très soigneusement. Il retira une à une toutes les bandes de ruban adhésif et extirpa, enfouie dans de la paille synthétique, une espèce de plaque carrée en cuivre, très plate, d’une trentaine de centimètres de côté et d’à peine trois centimètres d’épaisseur. En fait de plaque, il devait s’agir plutôt d’un étui, puisque l’objet semblait pouvoir s’ouvrir. La partie supérieure, sans doute un couvercle, avait toutefois l’air solidement encastrée. Laurent sortit un couteau d’un tiroir et tenta de faire levier sur le couvercle avec la lame, lorsque son téléphone portable se mit à vibrer et à s’agiter sur la table basse.

    — Allô ?

    — Monsieur Gautier ?

    — Lui-même.

    — Sandrine Vincent. Je vous rappelle comme convenu, expliqua-t-elle.

    — Ah, je dois vous avouer que je ne pensais pas que vous me contacteriez aussi rapidement, confia-t-il.

    — C’est que… je suis très motivée. Auriez-vous un sujet de thèse à me proposer ?

    — Ce n’est pas aussi simple que ça. Il faut déjà que nous discutions de vos centres d’intérêt. Il faut aussi que je vous présente les différentes activités de notre laboratoire, et puis, vous savez, je ne suis que maître de conférences, il faudra obligatoirement en parler au Pr Larieux, c’est lui le patron.

    — Je vois.

    Laurent, qui se rendait compte de l’impatience de la jeune fille, percevait une lueur de déception dans sa voix. Cependant, il enfonça le clou :

    — Et pour finir, je dois vous rappeler que nous devons attendre les résultats de vos examens.

    — J’espère ne pas vous décevoir, fit-elle d’un ton faussement naïf, et que mes résultats seront honorables.

    — Il faudra qu’ils soient brillants si vous voulez bénéficier d’une allocation de recherche, précisa-t-il. Ce que je vous propose, c’est de passer me voir cet après-midi à la fac. Bureau 306, bâtiment A. D’accord ?

    — Vers 16 h, ça ira ?

    — Entendu pour 16 h.

    Un peu excédé par autant d’empressement, et toujours intrigué par la boîte en cuivre qu’il n’avait pas quittée des yeux pendant la conversation, Laurent raccrocha et se remit à la tâche pour tenter d’ouvrir le mystérieux objet. Il dut s’y reprendre à plusieurs reprises pour faire levier sur le mince espace qui séparait les deux parties de l’étui sans rien abîmer. À en juger par l’état de surface de l’objet et par la difficulté qu’il avait à procéder à son ouverture, il s’agissait vraisemblablement d’une antiquité. Après plusieurs minutes d’effort, l’encastrement finit par céder. Laurent retira alors délicatement le couvercle. Tel un explorateur découvrant un trésor, il plongea son regard sur ce qui semblait être un empilement de vieux parchemins manuscrits. Il souleva l’ensemble, composé d’une vingtaine de feuillets. S’il n’était pas assez compétent pour reconnaître le type d’écriture, il n’eut cependant aucune difficulté à identifier la nature du support. Il s’agissait de feuilles de papyrus. Il passa la main sur la première page pour en apprécier la texture. Oui, c’était bien du papyrus. Plutôt ancien, même, se dit-il. Mais en particulièrement bon état. Il posa la boîte et ouvrit l’enveloppe, espérant en savoir un peu plus sur cet étrange cadeau tombé du ciel. Tout ce qu’il en sortit fut un énigmatique message écrit en latin et visiblement griffonné à la hâte.

    Deduc me in domo mea sed cave historia ipsum iteratum

    — Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? fit Laurent à haute voix en tentant de remobiliser ses notions de latin. Deduc me, ça doit vouloir dire « conduis-moi ». In domo mea, « dans ma maison ». Conduis-moi dans ma maison. Sed cave, ça veut dire « mais attention ». Iteratum, iteratum, « répéter ».

    Il poussa un soupir, comme s’il venait de fournir un effort intense. Conduis-moi dans ma maison, mais fais attention, l’histoire peut se répéter. « Ça tient la route comme traduction », se dit-il en reposant le papier. Il pensa d’abord à une erreur, mais l’adresse était bien la sienne. Il n’y avait aucun doute possible, c’était bien son nom qui était mentionné sur le colis. Qui donc avait pu lui envoyer ce paquet ? Et dans quel but ? D’où venaient ces manuscrits ? Il les examina avec plus d’attention. Cela semblait écrit de droite à gauche. On aurait dit un mélange d’hébreu et d’arabe. Il pensa immédiatement à son collègue Bernard, un spécialiste des langues anciennes, et décida de l’appeler sur-le-champ.

    — Allô, Bernard ?

    — Oui, salut Laurent. Comment vas-tu ?

    — Très bien. Dis-moi, j’ai un petit service à te demander. Tu es à la fac cet après-midi ?

    — Normalement, je dois y passer, oui.

    — Je voudrais avoir ton avis sur un texte ancien.

    — En revanche, je ne peux pas te dire précisément à quelle heure j’y serai.

    — Ce n’est pas grave, j’y serai jusqu’à 18 h.

    — OK, à tout à l’heure.

    — À tout à l’heure, et d’avance merci.

    Laurent arriva à la fac vers 13 h. Il occupait une minuscule pièce qui ressemblait plus à un cagibi qu’à un bureau. Une chaise, une table, et des étagères partout sur les murs. Il entassa rapidement tous les papiers et dossiers qui traînaient sur son bureau afin d’y faire place nette, et extirpa la boîte en cuivre de sa sacoche. Avec précaution, il en sortit la première feuille de papyrus et la glissa dans une chemise cartonnée qu’il venait de débarrasser de son contenu. Puis il quitta son bureau et se dirigea vers la photocopieuse, installée dans une autre espèce de cagibi borgne situé à l’autre bout du couloir. Sans être vraiment spécialiste des textes anciens, il pensait instinctivement qu’il était préférable d’en faire des copies pour éviter de manipuler les originaux. Il souleva le couvercle de l’appareil, positionna le feuillet sur la vitre, le protégea avec la chemise en carton et jeta un œil derrière lui pour vérifier qu’il ne pouvait pas être vu. Il actionna alors le gros bouton vert de la machine.

    — Oh, mais c’est pas vrai ! fit-il, déçu, en contemplant la feuille blanche encore chaude qui venait de sortir de l’appareil. Il faut toujours que ça tombe sur moi. Madame Kaufmann ? cria-t-il dans le couloir en se dirigeant vers le secrétariat.

    — Oui ?

    — Ah, Dieu merci vous êtes là, reprit Laurent devant la porte de la gardienne des lieux. Je crois qu’il n’y a plus d’encre dans le photocopieur.

    — Ça m’étonnerait, on a changé la cartouche hier.

    — Vous êtes sûre ?

    — Absolument sûre. J’ai même fait des copies il y a dix minutes, et ça marchait très bien. J’espère que vous n’avez rien détraqué.

    Elle se leva en soupirant, saisit un imprimé quelconque et suivit Laurent en boitillant. Elle plaça sa feuille sur la vitre et appuya sur le bouton de copie tout en grommelant :

    — Alors, voyons cela… Tenez ! Regardez vous-même. Il marche très bien.

    — Ça alors… fit Laurent, étonné.

    — Où est votre original ? demanda la petite bonne femme.

    — Il est là, mais, laissez tomber, il doit être trop clair. Ce n’est pas grave, je vais me débrouiller autrement.

    Tandis qu’elle retournait à ses occupations en maugréant, Laurent ne résista pas à l’envie de faire une deuxième tentative. Mais rien n’y fit. La machine rendit copie blanche pour la seconde fois. De retour dans son bureau, il feuilleta, perplexe, la liasse de papyrus laissée dans la boîte. Comment diable se faisait-il qu’il ne puisse pas les photocopier ?

    — Je peux entrer ?

    Laurent leva la tête et aperçut son étudiante dans l’encoignure de la porte.

    — Vous êtes déjà là ?

    — Désolée, je suis un peu en avance. Vous étiez occupé ? Je peux repasser si vous voulez.

    — Heu… non, je vous en prie, entrez et asseyez-vous.

    — Qu’est-ce que c’est ? lança-t-elle en regardant le manuscrit que Laurent avait en main.

    — À vrai dire, je n’en sais trop rien. Mais parlons de vous, si vous le voulez bien. Pouvez-vous me rappeler votre nom ?

    — Sandrine Vincent.

    — Eh bien, Mademoiselle Vincent, je vous écoute.

    Elle résuma en quelques phrases son parcours universitaire, son goût pour l’histoire de l’art, sa passion pour l’Égypte antique et son envie de poursuivre en thèse.

    — Comme je vous l’ai dit au téléphone, cela ne dépend pas que de moi. Vous êtes-vous renseignée sur les travaux que nous menons ?

    Elle semblait être effectivement incollable sur les différentes thématiques de recherche du laboratoire du Pr Larieux. Laurent en fut impressionné. Alors que, jusqu’à présent, il n’avait écouté la jeune fille que d’une oreille, il se fit plus attentif. Sandrine était une petite brune aux cheveux longs et paraissait pétillante de vie, derrière ses lunettes rectangulaires qui lui donnaient un petit air intellectuel. Ils passèrent ainsi une bonne demi-heure à discuter et, lorsque Laurent estima que tout avait été dit, il se contenta de conclure :

    — Mademoiselle Vincent, avez-vous d’autres questions ?

    — Non, me voilà parfaitement bien informée, je crois. Ah, si ! J’allais oublier, vous avez oublié ceci à la photocopieuse.

    Elle lui tendit le papyrus qui était, de toute évidence, resté dans la machine.

    — Je ne sais pas non plus ce que c’est, ajouta-t-elle, mais cela me semble suffisamment précieux pour ne pas le laisser là-bas.

    Il se contenta de répondre par un sourire convenu et quelque peu gêné en reprenant le parchemin qu’il replaça aussitôt avec les autres dans la boîte en cuivre.

    — Ils datent de quelle époque ? s’enquit Sandrine.

    — Je ne sais pas encore, avoua Laurent, qui n’avait finalement pas très envie d’en discuter avec son étudiante.

    — Vous êtes en train de les étudier ?

    — Heu… oui.

    — Ils viennent d’où ?

    — Du Caire.

    Laurent venait de répondre ce qui lui passait par la tête. Pourquoi Le Caire ? Pourquoi pas, après tout…

    — C’est écrit en quelle langue ? reprit Sandrine.

    — Mais vous êtes décidément très curieuse, Mademoiselle, fit Laurent, un peu agacé par toutes ces questions. C’est certes une qualité lorsque l’on veut se lancer dans la recherche, mais je vous ai dit que je ne savais encore rien de ces manuscrits. Je vous promets de vous faire signe dès que j’en saurai plus, mais, pour le moment, je vais devoir vous laisser, car j’attends une visite.

    Le hasard faisant parfois bien les choses, c’est cet instant précis que Bernard choisit pour frapper à la porte.

    — Je dérange ? fit-il en pénétrant dans le bureau de Laurent.

    — Non, pas du tout, Bernard. Entre donc. Mademoiselle Vincent allait partir.

    — Bonjour, Monsieur Richier, fit-elle en se levant. Comment allez-vous ? Vous vous souvenez de moi ?

    — Comment aurais-je pu vous oublier ? avoua le collègue de Laurent. Que faites-vous ici ?

    — Je voudrais m’inscrire en thèse.

    — Mais c’est très bien, ça, dit Bernard.

    Puis, s’adressant à Laurent :

    — Tu sais, Laurent, Mademoiselle Vincent fut sans doute la plus brillante de tous les étudiants que j’ai eus en licence depuis le début de ma carrière.

    Allons bon. Et Laurent qui comptait sur la présence de Bernard pour faire fuir Sandrine. C’était plutôt mal parti. Bernard et Sandrine échangèrent quelques banalités, et Laurent finit par se lever :

    — Je vous raccompagne.

    — N’hésitez pas à m’appeler quand vous en saurez plus, demanda-t-elle à Laurent.

    — Comptez sur moi. Au revoir.

    — Au revoir.

    — Au revoir, Mademoiselle Vincent, renchérit Bernard.

    Quand ils furent seuls, Bernard ajouta :

    — Une étudiante vraiment douée. Si elle veut faire une thèse avec toi, tu as de la chance. Bon, qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

    — Je voudrais d’abord que tu me promettes que ce dont nous allons parler restera entre nous.

    — Que de mystère, dis donc, fit Bernard, un peu surpris par la démarche.

    — Je peux compter sur toi ? reprit Laurent.

    — Bien évidemment. Alors, de quoi s’agit-il ?

    Laurent tendit la boîte en cuivre, ouverte, à son collègue :

    — Que dis-tu de ça ?

    Bernard examina le contenu et demanda aussitôt :

    — D’où ça vient ?

    — Je les ai reçus par la poste ce matin. Je ne sais ni d’où ils proviennent ni même qui me les a envoyés.

    — On dirait de l’araméen.

    — De l’araméen, tu es sûr ?

    — Ça y ressemble, en tout cas.

    — Et tu pourrais traduire ?

    — Non, je n’y connais pas grand-chose en araméen.

    — Tu connaîtrais quelqu’un qui pourrait nous en dire plus ?

    — Attends, je réfléchis… Monteil ! Lui, c’est sûr, il pourra te renseigner.

    — Il s’agit du fameux Gilbert Monteil, demanda Laurent ?

    — Oui, c’est lui. Tu le connais ?

    — De réputation, oui, tout de même.

    — Eh bien, il a fait toute sa carrière ici. Maintenant, il est en retraite, mais il est toujours considéré comme un expert de rang mondial dans le domaine des langues anciennes du Moyen-Orient.

    — Et on peut le rencontrer où ?

    — Il habite Nancy, en vieille ville. Ils doivent avoir ses coordonnées à l’administration, car il fait encore une ou deux conférences de temps en temps.

    — Et sinon, au conservatoire des antiquités de l’université, tu crois qu’on pourrait me renseigner ?

    — Oui, peut-être. Ils ont sans doute des trucs intéressants dans leurs collections. Mais je serais toi, je ne me pointerais pas avec ça sous le bras.

    — Pourquoi ?

    — Pour la bonne et simple raison qu’ils ne te laisseront pas repartir avec, je les connais.

    — Eh bien, écoute, je te remercie pour ces informations.

    — Ravi d’avoir pu t’aider. Je ne m’attarde pas, car je dois peaufiner mon sujet d’examen.

    — Merci, Bernard, à bientôt.

    — Salut.

    Après avoir téléphoné au Pr Monteil pour convenir d’un rendez-vous le surlendemain, Laurent passa la soirée, seul, chez lui, devant les énigmatiques manuscrits dont il était devenu, sans même savoir ni pourquoi ni grâce à qui, le détenteur. Ne sachant rien de l’araméen, il ne pouvait que les contempler, partagé entre la conviction d’avoir devant les yeux de véritables et sans doute précieuses antiquités et l’amertume liée à son incapacité à en déchiffrer la moindre ligne. Il relut mille fois le message impénétrable rédigé en latin qui accompagnait le colis, et mille fois il se demanda ce que son mystérieux expéditeur attendait de lui. Conduis-moi dans ma maison… Il jeta un regard furtif à la boîte en cuivre et à haute voix, d’un ton presque désespéré, lâcha :

    — Mais elle est où, ta maison ?

    Le lendemain matin, Laurent fut réveillé brutalement vers 6 h, en proie à un horrible cauchemar. Plusieurs personnages fantomatiques le tourmentaient et tentaient de lui dérober le manuscrit. Courant dans un labyrinthe souterrain, il s’était réfugié dans une vaste crypte où se déroulait une sorte de cérémonie occulte. En le voyant arriver, une espèce de gourou officiant l’interpellait et lui réclamait le manuscrit. « Donnez-nous ce manuscrit, faisait-il d’une voix qui résonnait. Donnez-nous ce manuscrit ! »

    Troublé par ce rêve étrange, Laurent se leva aussitôt et jeta machinalement un œil du côté de la boîte en cuivre qu’il avait laissée sur son bureau. Reprenant ses esprits peu à peu, il vaqua à ses occupations matinales, avant de se rendre au conservatoire des antiquités, une sorte de musée, certes non ouvert au public, mais accessible aux enseignants et aux chercheurs, où l’université entreposait tout un tas d’objets anciens. Il s’y présenta vers 9 h et, après avoir rempli un formulaire à l’entrée, se dirigea vers la salle de consultation des bases de données pour jeter un œil au catalogue des différentes collections. Peu au fait du dispositif de recherche informatisée, il demanda de l’aide à l’un des employés.

    — Je vais vous montrer, Monsieur Gautier, fit l’homme en blouse blanche. Vous allez voir, c’est très facile.

    Puis, en montrant l’écran :

    — Vous avez ici une zone où vous pouvez saisir des mots-clés.

    — Je vois, répondit Laurent en tapant deux mots : manuscrits et araméen. Merci. Je crois que je vais me débrouiller seul, à présent.

    Une liste de références s’afficha presque instantanément à l’écran. La plupart concernaient les manuscrits de la mer Morte, découverts en 1947 dans une grotte située non loin du site de Qumran. Laurent passa ainsi une bonne partie de la matinée à compulser des fac-similés de documents anciens, des publications récentes concernant des textes religieux, des comptes rendus de colloques sur les Évangiles apocryphes et autres extraits d’ouvrages traitant des Esséniens. Il prit de nombreuses notes et imprima un nombre incalculable de pages, malgré la présence de la conservatrice qui le fusillait du regard chaque fois qu’une feuille sortait de l’imprimante.

    Les reproductions qu’il avait pu observer sur l’écran montraient plutôt des fragments de textes que des documents complets. Leur mauvais état contrastait étonnamment avec la remarquable intégrité du manuscrit qu’il avait reçu, ce qui lui fit penser qu’il n’était peut-être pas en présence de parchemins très anciens. En revanche, il constata une similitude flagrante quant à l’écriture. Bernard avait raison, il s’agissait bien d’araméen. Il n’y avait aucun doute possible sur ce point.

    3

    McLean, USA, État de Virginie, quartier général de la CIA

    vendredi 16 juin

    — Oui ? Ici Gordon. Ah, bonjour, Fabio. Alors, où en êtes-vous ?

    — Je suis à Paris, avec Wilkins et Smith. Je n’ai pas de bonnes nouvelles.

    — Venez-en au fait, Fabio, fit Gordon avec impatience.

    — Ils ont perdu la trace de Langlois. Et, par la même occasion, de la Source.

    — Quelle bande d’idiots ! hurla Gordon dans le combiné.

    — Il y a pire, Monsieur, reprit Fabio.

    — Pire que d’avoir perdu Langlois ? Allez-y.

    — Wilkins et Smith n’étaient pas les premiers sur place, chez Langlois.

    — Comment ça ?

    — Ils y sont allés samedi dernier, et son logement avait déjà été fouillé.

    — Par qui ? demanda Gordon.

    — On n’a rien trouvé qui pourrait nous l’indiquer, reprit Fabio. Mais le concierge de son immeuble a vaguement aperçu une silhouette.

    — Des traces de lutte ?

    — A priori, non.

    — Ça s’est passé quand ? demanda Gordon.

    — Il y a une semaine, répondit Fabio.

    — Une semaine ! s’exclama Gordon. Et je ne suis prévenu qu’aujourd’hui ?

    Il y eut un moment de silence. Gordon soupira et reprit :

    — Avez-vous des indices qui pourraient nous éclairer sur ce qui est arrivé à Langlois ?

    — Wilkins est convaincu que Langlois se planque quelque part avec la Source.

    — Ah bon ? Et par quels éléments tangibles cette conviction est-elle étayée ? questionna Gordon, excédé.

    — Ils n’ont pas retrouvé ses ornements liturgiques ni son missel. Ce qui laisse penser qu’il a pris le temps de rassembler ses affaires les plus importantes et qu’il a pris la fuite, conclut Fabio.

    — En une semaine, il a pu acheminer la Source jusqu’à Rome, déplora Gordon.

    — Je ne pense pas, fit Fabio.

    — Pourquoi ? questionna Gordon.

    — D’après les renseignements collectés par Wilkins et Smith, Langlois devait attendre d’être contacté par un émissaire de la nonciature de Paris et lui remettre la Source en main propre. Celle-ci aurait ensuite rejoint le Vatican par la valise diplomatique.

    Gordon réfléchit un moment, puis reprit son interrogatoire à distance :

    — Et vous pensez que ce contact n’a pas pu avoir lieu ?

    — Non. Cet émissaire est surveillé 24/24 h par une de nos équipes. Nous sommes certains que ce transfert n’a pas encore eu lieu.

    — Bon, fit Gordon. Tenez-moi au courant.

    Et il raccrocha.

    4

    Nancy, France

    samedi 17 juin

    Après avoir tourné un quart d’heure dans le quartier pour trouver à se garer, Laurent sonna chez le Pr Monteil. La porte cochère s’ouvrit, et il crut percevoir, dans les crachotements de l’interphone, un « deuxième étage » chevrotant. Laurent referma la porte derrière lui et s’engagea dans un petit couloir aux murs sombres qui menait à un escalier de bois ciré. L’immeuble était assez étroit, et chaque étage ne comportait visiblement qu’un seul appartement. Arrivé au deuxième étage, il trouva la

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