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La fille qui fredonnait: Meurtres à Chinon
La fille qui fredonnait: Meurtres à Chinon
La fille qui fredonnait: Meurtres à Chinon
Livre électronique210 pages2 heures

La fille qui fredonnait: Meurtres à Chinon

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À propos de ce livre électronique

Le jour du marché médiéval de Chinon, une femme et son potentiel violeur sont retrouvés morts...

Les rues de la petite ville résonnent de mille bruits, les étals se mettent en place, les tenues médiévales sortent des placards pour deux jours de fête. Comme chaque année, tout Chinon revit son passé, celui du Marché médiéval.Pour le lieutenant Georges, pour Patricia la jeune enquêtrice et pour son protecteur géant, Gendron, la journée commence mal. Les cadavres d’une femme et de son probable violeur vont mobiliser leurs forces à un moment où la sécurité de la foule requiert toute leur attention. Faut-il interdire la manifestation, comme le pense le préfet ? La maintenir, comme le veut le maire ?
Lorsque le violeur s’avère être proche de l’un des trois gendarmes, l’enquête est sur le point de dérailler.
Au cours d’une fête très rabelaisienne, des destins se croisent ou s’entrechoquent, des couples se font ou se défont, des jalousies s’exacerbent. On chante, on boit, on rit, mais les passions humaines se jouent des apparences et la violence des sentiments est une maîtresse implacable. Qui seront les prochaines victimes ?

Dans une ambiance médiévale, suivez l'enquête du lieutenant Georges et de son équipe en plein coeur de la cité de Chinon où les passions se déchainent et tous les coups semblent permis.

EXTRAIT

La petite rue mal goudronnée se rétrécissait encore lorsqu’ils passèrent, un peu plus loin, devant un terrain abandonné entouré de murs à demi effondrés. Des senteurs d’herbe fraîchement coupée, et chauffée par le soleil de la veille s’accrochaient aux vieux murs malgré les pluies torrentielles de la journée. Ils les humèrent avec délice.
— On dirait de la luzerne, osa Jack.
Il s’en approcha, franchit à demi le passage qui servait autrefois d’entrée.
— Il reste encore des terrains comme ceux-ci tout près des maisons et du centre-ville ? S’étonna-t-il.
— Oui, de vieux abris, des jardins abandonnés et quelques caves effondrées.
— Oh, vous avez vu, là vers le fond ?
— Non, c’est trop sombre. Qu’est-ce qu’il y a ?
Elle s’approcha, prit la main qu’il lui tendait et suivit le bras qui l’attirait lentement vers le buste de son accompagnateur. Il se tourna vers elle en souriant. À peine surprise, elle lui rendit son sourire tandis qu’il approchait son visage du sien. Elle se recula en sentant l’herbe humide sous ses chaussures :
— C’est mouillé. Mais on pourrait prendre un verre chez moi, reprit-elle après une courte hésitation. Ma coloc doit dormir. Si on ne parle pas trop fort…
Surpris par sa réaction et ce refus auquel il ne s’attendait pas, il s’arrêta, le front plissé. Ce n’était pas possible, pas comme ça. Et surtout pas avec quelqu’un dans la chambre d’à côté. Pourquoi ne lui avait-elle pas parlé de sa colocataire cette idiote ? Dans son état, sûr de rien…
Il lâcha la main de Nadia et lui saisit le poignet en l’attirant plus sèchement vers lui.
— Mais vous êtes fou, vous me faites mal !
— Ta gueule, connasse ! répliqua-t-il à voix basse tandis que sa main gauche la giflait violemment.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Sportif et très impliqué dans la vie associative, Jean-Paul Robert était chargé d’activités internationales au sein d’un grand groupe industriel. Retraité, il se consacre désormais à l’écriture. Éclectique, il a publié des nouvelles, deux monographies historiques, un récit, témoignage de son expérience de vie en Égypte et deux romans policiers fondés sur des événements historiques du passé. Ce troisième roman policier fait une part plus large aux comportements sociaux.
Ses textes et romans ont obtenu deux prix (Prix de la nouvelle Short-Edition du printemps 2015 et Prix de l’Ile en 2016 pour son second roman policier).
LangueFrançais
Date de sortie7 mars 2019
ISBN9791035304430
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    Aperçu du livre

    La fille qui fredonnait - Jean-Paul Robert

    LA FILLE

    QUI FREDONNAIT

    Collection dirigée par Thierry Lucas

    © 2019 – – 79260 La Crèche

    Tous droits réservés pour tous pays

    Jean-Paul ROBERT

    LA FILLE

    QUI FREDONNAIT

    Toi, tu n’oublieras jamais

    Une rue, un été

    Une fille qui fredonnait

    À toutes celles dont le sourire et la vie se sont éteints dans la brutalité des hommes.

    Trois petites notes de musique

    Qui vous font la nique

    Du fond des souvenirs

    Lèvent un cruel rideau de scène

    Sur mille et une peines

    Qui n’veulent pas mourir¹


    1. Extrait de « Trois petites notes de musique », chanson générique du film « Une aussi longue absence »

    Vendredi

    De lourds nuages déversaient leur trop plein sur la ville depuis le milieu de la nuit. Les flaques débordaient autant que les bouches d’égout, transformant les venelles de la vieille cité en ruisselets. Songeuse devant la grande baie vitrée du salon, Sandrine observait un ciel dont les gris se fondaient dans ceux des toits de la ville. Gouttières saturées, les toitures d’ardoise dégoulinaient de l’une à l’autre, des plus haut perchées vers celles du bas du coteau. Une cascade céleste qui avait son équivalent au sol, là où les gouttières crachaient des jets furieux vers les jambes des passants les plus téméraires. Depuis la fenêtre de sa maison ancrée sur les hauteurs, la jeune femme imaginait de véritables torrents déferlant sur la ville basse et ses trottoirs sans dévier de leur course folle vers la rivière au pied de la cité.

    Un éclair zébra le ciel, bientôt suivi par un coup de tonnerre qui fit trembler les vitres.

    — Cinq ou six secondes, annonça-t-elle sans se retourner, un peu moins de deux kilomètres, l’orage est vraiment sur nous.

    Elle resserra légèrement le grand châle blanc qui couvrait ses épaules avant de tirer sur la manche de son chemisier pour enlever un pli. Son regard glissa vers la pelouse qui prolongeait la façade jusqu’au mur de clôture. Renversées par les bourrasques, deux chaises du salon de jardin gisaient au sol. Le plateau de la table ruisselait sur elles comme l’aurait fait une piscine à débordement. Tout autour, l’herbe rabougrie, desséchée par une longue canicule et maintenant gorgée d’eau, se collait à la terre comme une vieille moquette trop piétinée.

    — Ça ne peut pas lui faire de mal, songea-t-elle, fataliste.

    — Tu crois que ça va se remettre pour le Marché médiéval demain ? poursuivit-elle, tout haut. Ce serait dommage que la pluie gâche la fête alors qu’il fait si chaud et si sec depuis plus de deux mois !

    Elle attendit une réponse qui ne vint pas.

    — Tu écoutes quand je te parle ? insista-t-elle en se retournant.

    Sa silhouette pivota dans le miroir vénitien accroché au mur, révélant un fin visage encadré de longues boucles brunes.

    — Giani ?

    Déçue de se trouver seule, elle haussa les épaules avant de se tourner à nouveau vers la fenêtre. Le suroît jaune d’un employé municipal attira son regard. En l’observant elle songea aux employés chargés des éclairages, des haut-parleurs, du montage des barnums et de toutes les installations indispensables aux festivités. Elle les imaginait sans peine englués dans leurs vêtements trempés de pluie et de sueur. Elle ressentait même ce qu’ils supportaient, mouvements gênés par la raideur des impers de chantier, lunettes de sécurité dégoulinantes, clés qui ripent sur les boulons quand la capuche vous retombe sur les yeux. Autant d’images pénibles pour elle, le rappel d’un stage de fin d’études dans une entreprise de travaux publics six ans plus tôt. Un printemps pourri et un cauchemar humide qui avaient failli ruiner la rédaction de son mémoire et remettre son diplôme en cause.

    Elle se revit gauche et empruntée marinant dans son jus, un mélange de sueur et d’eau sale infiltrée par le col et les manches du suroît. L’image s’accompagna aussitôt de celle de ses collègues, railleurs, qui s’échangeaient des clins d’œil dans son dos et ne la trouvaient sans doute pas assez efficace, ni assez solide. Une donzelle. Elle y avait appris ce mot qui vous faisait passer du monde des hommes à celui des objets de décoration. De ceux que l’on essaie de mettre à son tableau de chasse plutôt que dans sa vitrine.

    Elle ferma les yeux, malgré le temps écoulé, cette évocation la hantait encore. Il suffisait d’un chantier et d’une pluie battante pour réveiller ces moments pénibles et leur enchaînement vers le pire…

    Trop délicate, gâtée par des parents un peu trop bourgeois, Sandrine n’était pas préparée à ce monde-là. Et pourtant, en rupture avec l’image que renvoyait sa famille, c’était elle qui avait insisté pour travailler « de ses mains ». Un défi envers elle-même, ses parents, une société trop sclérosée ; la révolte d’une enfant gâtée qui avait tourné court après cette expérience ratée. Elle avait cédé à la facilité plutôt qu’au poids du monde réel. Échaudée et meurtrie, son diplôme en poche, elle avait préféré rejoindre un bureau d’études spécialisé en architecture, une activité qui lui convenait infiniment mieux. Un travail moins exposé, au milieu de collègues mieux éduqués et plus neutres que la plupart des ouvriers qu’elle venait de côtoyer. Des carriéristes aussi et des m’as-tu-vu parfois, mais eux, elle savait leur faire face.

    Elle ne parvenait toujours pas à assumer cette courte période de sa vie. Les chantiers, les collègues qui la jalousaient et l’enviaient en même temps. Il y avait ceux qui la traitaient comme une idiote incapable, et ceux qui la protégeaient sans qu’elle ait jamais compris ce qu’ils attendaient, ou espéraient réellement. La promiscuité des vestiaires lui revint en mémoire, avec la bêtise crasse de certains, les grivoiseries et les allusions douteuses des autres. Les pots, parfois trop arrosés, sous des prétextes divers, pour des fêtes, des anniversaires, une naissance, en l’honneur du saint patron des électriciens ou de celui des soudeurs...

    Son visage s’assombrit. Et comment oublier ce fichu soir où…

    — Giani, murmura-t-elle en se dirigeant vers la porte.

    Quelques mois après ce stage mal vécu, sa route avait croisé celle de Giani, solide, rassurant, attentionné, l’homme dont elle avait tant besoin à ce moment-là. Elle, encore fragile, et lui plein d’une aisance naturelle et d’une confiance en lui qui la rassuraient. Giani semblait deviner les moments où elle se sentait encore vulnérable, même lorsqu’elle faisait des efforts désespérés pour le cacher. Dans ces moments-là il parvenait toujours à la distraire, à imaginer une blague ou quelque chose qui la détournait de ses pensées morbides. Séduite, elle lui avait offert son affection et sa jeunesse, et lui un amour profond et exclusif. Quatre ans déjà. Trois années de bonheur, trop vite écoulées, une année de tendresse et, maintenant, l’usure du temps qui commençait son œuvre…

    ***

    Un portable à la main, Giani alluma la lumière. Un reflet irisé parcourut sa chevelure aux tempes argentées. Dans cette partie reculée de la maison il n’y avait pas de fenêtres et pas le moindre coin de ciel, gris ou bleu, n’y apparaissait : les pièces étaient creusées dans la colline à laquelle la maison était adossée. Des salles troglodytiques aménagées dans un calcaire tendre, le tuffeau du val de Loire. Elles sentaient bien un peu l’humidité, mais correctement assainies depuis plus d’un siècle, elles avaient tout de pièces normales. Seule l’absence d’éclairage naturel et l’aspect de pierre brute des murs révélaient leur nature réelle. Informaticien indépendant, spécialiste des communications et de la téléphonie, Giani avait choisi la plus grande des trois salles pour y installer son bureau et son atelier. Plusieurs ordinateurs y voisinaient avec des appareils de mesure, des téléphones, des boîtiers divers et même une installation de soudage de composants électroniques. Seul inconvénient : aucun signal de radio ou de téléphonie ne pénétrait jusqu’ici. Pour contourner cette difficulté, il avait installé une série d’antennes complexes à l’extérieur pour relayer les signaux vers sa tanière.

    D’une pichenette sur le clavier il réveilla un des ordinateurs. Un appareil se mit à clignoter avant de se calmer en ne gardant qu’un témoin rouge allumé, l’œil d’un cyclope de plastique et de métal. Avisant le câble pendant d’un boîtier voisin, Giani y brancha le téléphone. Inventif, brassant toujours plusieurs idées à la fois, Giani était incapable d’oublier ses activités même le temps d’un week-end. Au grand dam de sa jeune épouse qui avait fini par renoncer à le discipliner. Sans même s’assoir, il lança un programme et regarda défiler la barre verte qui parcourut lentement l’écran de gauche à droite.

    — Tu es là ? interrogea la voix de Sandrine derrière la porte.

    Ce bureau était la pièce réservée de Giani, celle où personne, ni épouse ni femme de ménage, ne pénétrait hors de sa présence. Le désordre organisé est bien trop délicat, avait-il coutume de répéter.

    — Entre.

    — Tu as vu le temps ? interrogea la jeune femme tout en observant la pièce d’un air atterré. C’est une catastrophe.

    — Tu parles du ménage ou du temps ?

    — Il y a longtemps que je ne me préoccupe plus de ton désordre, je parlais du temps et de la fête de demain.

    — J’installe une application en test sur ton Smartphone, elle simplifiera tes appels, répondit-il comme s’il n’avait rien entendu. Tu pourras même les mémoriser si tu veux.

    — Tu crois vraiment que c’est nécessaire ? Je ne suis pas une inconditionnelle de tous ces gadgets.

    Il se contenta de hausser les épaules avant de se lever et de la prendre par la taille avec un large sourire.

    — Rien ne t’oblige à l’utiliser mais ça m’arrangerait de tester ce petit programme avant de le diffuser. Ce sera en place dans une ou deux minutes. Le temps d’un petit bisou ?

    — Tu ne le mérites pas. Tu es parti sans rien me dire.

    — Mais pour une bonne cause, un travail que je dois absolument terminer au plus vite. De toute façon, regarder tomber la pluie et écouter le tonnerre n’a jamais rien changé à la météo.

    Contrariée, elle inclina légèrement le buste en arrière.

    — Par contre, t’admirer dans ce chemisier en soie et avec cette jupe… il valait mieux que je m’éloigne un peu, reprit-il en la serrant un peu plus fort.

    — Tu es obsédé !

    — Non, fou de toi. Et jaloux comme un tigre, tu es trop belle et trop élégante madame Giani !

    Leurs lèvres se joignirent un bref instant avant que Sandrine ne se dégage lentement.

    — J’espère que le beau temps sera de retour demain, ce serait dommage de gâcher la fête.

    — C’est une psychose, ironisa-t-il ! Les prévisions météo sont bonnes et ils se trompent rarement la veille pour le lendemain. Tu tiens tellement à y aller ?

    — Oui le matin. Pas toi ?

    — Non, j’ai du travail, une erreur à localiser et à corriger dans un logiciel un peu compliqué. Ensuite je ferai un saut à Tours. Je t’accompagnerai dans l’après-midi si tu veux, tu n’auras qu’à m’attendre, je n’y serai pas trop longtemps.

    — Non, je veux y aller avant la grande foule et surtout voir le défilé en fin de matinée.

    Le front de Giani se plissa.

    — Je m’en doutais un peu. Je veux dire… que tu y ailles sans moi… Déjà l’an dernier.

    — Mais c’est toi qui ne veux pas m’accompagner, ton travail passe toujours avant le reste, moi comprise ! Et tu sais bien que je n’aime pas quand il y a trop de monde, ça m’oppresse.

    — Tu ne veux pas comprendre, toi non plus. Je suis tenu par des clients, par des délais. C’est mon gagne-pain et ton intérêt financier, merde !

    Il se détourna en la relâchant, débrancha le téléphone, y glissa la carte SIM avant de le rallumer. Son sourire avait disparu, remplacé par un rictus de dépit.

    Déconcertée, Sandrine n’avait pas bougé. Le téléphone atterrit dans sa main sans qu’elle l’eût cherché.

    — Tu ne veux pas que j’y aille ? demanda-t-elle en hésitant.

    — Non, je ne veux pas te priver de ces futilités. Ça te fait plaisir, alors vas-y et amuse-toi.

    — Tu n’es pas drôle. Je ne vais pas m’amuser, je vais flâner entre les échoppes et admirer des costumes anciens en écoutant de la musique médiévale. Et en plus j’y serai seule, comme d’habitude. À cause de toi et de personne d’autre !

    Excédée, Sandrine s’était emportée. Son regard s’était fait plus dur. Les reculades et les atermoiements de Giani lui étaient de plus en plus insupportables. Un Giani qui semblait parfois lui préférer ses circuits électroniques et ses ondes. La moitié de ses conversations étaient peuplées de GSM, de 3 ou 4G… Comme si la vie n’était faite que de ça et de claviers, de programmes, et de bouts de fil !

    Il tenait vraiment à elle, elle le savait bien, mais ces périodes de doute, les hésitations qu’il exprimait parfois, l’instabilité qui le faisait passer brutalement de l’état d’amant possessif à celui de professionnel distant, devenaient insupportables. Il paraissait de plus en plus accroché à ses activités plutôt qu’à elle, ne l’accompagnait plus que rarement sans qu’elle soit obligée d’insister. Et pourtant il lui reprochait insidieusement de sortir seule.

    Tournant les talons, elle quitta la pièce. Giani ne se retourna pas, attendant simplement que la porte claque.

    — C’est ça, dégage, murmura-t-il, les lèvres pincées. J’espère qu’il va tomber des cordes demain.

    Un épais guide technique qui se trouvait à portée de main s’écrasa contre le mur. Exutoire ridicule pour un homme qui regrettait déjà sa propre attitude et se maudissait de n’avoir pas su trouver des mots d’apaisement. Il s’en voulait une fois de plus d’avoir été incapable de dire qu’il l’accompagnerait, incapable de faire le bon choix. Et une fois de plus il n’avait pas réussi à lui parler de ses doutes ni de ses frustrations.

    — Et merde ! brailla-t-il en baissant la tête comme un gamin pris en faute.

    Il se devait de changer, de faire l’effort qu’elle attendait de lui. Le cœur battant, les mains tremblantes, il se dirigea vers la porte.

    La main sur la poignée, il s’arrêta brusquement, à nouveau envahi par le doute puis par la colère. Il n’était pas responsable de cette situation, c’était elle qui ne le comprenait pas, elle qui refusait de l’accepter comme il était,

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