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Dans l'univers des Contes Interdits - Red, le cavalier rouge
Dans l'univers des Contes Interdits - Red, le cavalier rouge
Dans l'univers des Contes Interdits - Red, le cavalier rouge
Livre électronique267 pages15 heures

Dans l'univers des Contes Interdits - Red, le cavalier rouge

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À propos de ce livre électronique

Un ancien cuisinier devenu le Souverain de la Souffrance.
Des esclaves enchaînés à leur destin par une puce mortelle.
Un système contrôlé par des cavaliers aux aguets.
Trois évasions simultanées.
Une enquête qui s’enfonce dans le rouge.
Deux ans après Baba Yaga, l’Académie doit interrompre ses opérations. Red est chargé d’une mission dans un village reclus de l’Abitibi, en compagnie d’une brute aux origines russes et d’une mercenaire passionnée par les armes blanches. À leur arrivée, les nuages se contractent, et un orage de sang s’abat sur la communauté.
LangueFrançais
Date de sortie15 oct. 2023
ISBN9782898191732
Dans l'univers des Contes Interdits - Red, le cavalier rouge
Auteur

Dominic Bellavance

Dominic Bellavance est bachelier multidisciplinaire en création littéraire, en littérature québécoise et en rédaction professionnelle. Il est lauréat d’un prix Aurora Awards et a été finaliste aux Prix littéraires Bibliothèques de Québec — SILQ.

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    Aperçu du livre

    Dans l'univers des Contes Interdits - Red, le cavalier rouge - Dominic Bellavance

    ACTE I

    LES TROIS CAVALIERS

    1

    Red

    Gardant les mains bien agrippées sur la barre horizontale, alors que l’Asiatique garde les siennes bien agrippées sur sa verge, Red contracte ses biceps, se hisse, fait passer son menton par-dessus la tige de fer. Il voit son corps nu se refléter en entier dans le miroir du gym de ­l’Académie ; les doigts de son invitée venue d’il ne sait quel pays d’Orient visitent ses aines. Il redescend, remonte. Sa musculature enrichie aux boissons protéinées facilite l’exercice. Chaque fois qu’il redescend, la petite Asiatique engouffre sa queue dans sa bouche, il force, remonte, s’extrait des lèvres, redescend, y rentre à nouveau.

    Sa version du pull it up, pump it up.

    Elle comprend le rythme, même si elle ne comprend pas un traître mot de français, ni d’anglais ni d’espagnol.

    Aujourd’hui, c’est congé. Black et White rencontrent un client dans la salle de conférence, et la directive donnée à Red était on ne peut plus claire : « Reste tranquille. Fais tes affaires. Sors quand on va te le dire. Pas avant. Le conseil vaut aussi pour ton Souverain. Arrange-toi pour qu’il reçoive le mémo. » Exactement comme quand Harry Potter se fait consigner à sa chambre durant une visite importante chez les Dursley.

    Quoi de mieux qu’une séance de mise en forme pour passer le temps ?

    L’Asiatique gobe son membre à chaque répétition. Cette fille est l’une des esclaves préférées de Red dans tout l’établissement, l’équivalent de la vache chérie du fermier qui ne subira jamais le sort du moulin à viande. Un visage d’ange avec des yeux noirs, juché au-dessus d’un corps parfait, malgré l’enrobage d’une peau cicatrisée ayant connu l’enfer des lacérations et de quelques brûlures. Probablement le châtiment d’un ancien propriétaire, si l’Académie n’est pour cette femme qu’un endroit de transition. La plupart des esclaves qui aboutissent ici sont arrachés d’une vie ordinaire – et doivent s’adapter à celle qui les attend, ce qui justifie le rôle de l’institution –, mais l’Asiatique est arrivée préprogrammée, docile, entreprenante. Une nouvelle venue du mois dernier.

    Nul besoin de l’endoctriner, celle-là.

    Elle devine les désirs de Red. Les comble. Le suce pendant qu’il fait ses pull-ups. Le regarde d’un air sauvage alors qu’il frappe son punching bag à coups de savates. Il souhaiterait qu’elle connaisse les arts martiaux ; les entraînements avec un adversaire en chair et en os sont les meilleurs. Dans les films, les filles d’Orient se battent toujours comme des déesses – elles dansent en même temps qu’elles cassent des gueules. Mais c’est du cinéma. Dommage.

    Red termine sa série. Il va s’essuyer le visage en observant le paysage tropical par la fenêtre du gym, dont les barreaux serrés témoignent de l’ancienne vocation de l’établissement. On utilisait autrefois cette forteresse de béton comme prison pour enfermer les membres des gangs criminalisés. Ironie du sort : les gangs criminalisés sont maintenant les principaux fournisseurs de cet incubateur à esclaves. En particulier les Ángeles Guardianes, les prédateurs par excellence des familles canadiennes qui squattent les tout-inclus du Mexique.

    L’Asiatique se colle contre le dos suintant de Red. Ses mains parcourent ses trapèzes, puis caressent doucement ses omoplates.

    Elle veut encore que j’me la tape. Voyons donc. Ça va faire cinq jours en cinq. Quand est-ce que ma graine va se reposer ?

    Normalement, il l’aurait repoussée. Violemment. Pour qu’elle percute les supports à haltères et que la lourde quincaillerie s’effondre sur elle.

    Il se retient. Gère son impulsivité. Comme le lui ont demandé Ben et White à mille reprises.

    Bon chien.

    L’Asiatique, c’est sa préférée. Il ne voudrait pas l’abîmer. Après une journée complète d’abstinence, il reviendra en force pour la satisfaire.

    — C’est beau, tu peux arrêter. Tu vas les garder, tes estie de privilèges. Va finir tes sudokus.

    Car Red lui offre une chambre. Un vrai lit. Une douche quotidienne. Des repas protéinés. Des magazines. Un kimono pour se couvrir… une fois de temps en temps.

    Les autres esclaves se contentent du trio habituel : torture, chaînes et purées.

    — Va-t’en, j’t’ai dit.

    Elle continue ses caresses, ne saisit pas un traître mot. Parler avec elle, c’est comme parler dans le vent.

    Un signe de la main lui fait comprendre qu’elle obtient son congé.

    Elle recule, remet son kimono.

    Dehors, les bourrasques décoiffent les palmiers. Le soleil grille le paysage. Oser sortir sous ce temps, pour un roux naturel comme Red, équivaudrait à vouloir brûler sa peau jusqu’à la rendre croustillante.

    Le béton de l’Académie est peut-être plate à mourir sur le plan décoratif, mais au moins, il offre de la fraîcheur.

    Quand l’Asiatique quitte le gym en refermant la porte derrière elle, Red reste collé à la fenêtre.

    On n’entend pas la mer, de cette hauteur.

    Il observe la maigre pile de vêtements qu’il a laissée sur une chaise, c’est-à-dire ses pantalons en cuir rouge, ses caleçons et une paire de bas. Mieux vaut rester torse nu dans ce pays de merde.

    À peine Red a-t-il inséré son pied dans un morceau de linge que son regard bifurque vers la sortie de la salle d’entraînement.

    Au-dessus de la porte, trois ampoules colorées sont fixées sur une plaque – comme dans la plupart des pièces de ce bâtiment labyrinthique.

    Une verte, une jaune et une rouge.

    La troisième bourdonne dans la pénombre.

    Red s’en rapproche. Plisse les yeux. Se déplace latéralement, voulant s’assurer que la lumière de l’extérieur ne lui joue aucun tour.

    — Ben voyons, tabarnaque.

    2

    Vass

    L’homme qu’il libère doit avoir dix-neuf, peut-être vingt ans. Maigre. Atrophié. Mâchoire anguleuse.

    À l’aide de son trousseau de clés, Vass ouvre les menottes qui serrent les poignets du détenu, de même que l’épais cerceau d’acier autour du cou.

    Au moins une cinquantaine d’esclaves observent l’opération délicate, dont la mère du jeune, qui se réfugie dans le silence, l’air d’ignorer comment interpréter cette libération inattendue.

    Tous les yeux demeurent écarquillés d’anticipation alors que les chaînes s’abattent au sol. Seules les entraves qui relient les deux chevilles restent en place.

    Doucement, Vass entraîne l’esclave à travers les rangées de misère qui, d’un œil extérieur, pourraient rappeler les installations d’une ferme bovine. Hommes, femmes et enfants ont été arrachés à leur quotidien pour venir purger des mois dans ces profondeurs, enchaînés à un vaste réseau de barreaux et de tubulures, dans les ombres perpétuelles, assis dans leur propre fange.

    Faim, soif, manque de sommeil chronique… Ici, la mort plane comme une force dévorante. Si une partie des détenus expire durant leur séjour – ce qu’on appelle l’écrémage –, la majorité d’entre eux finissent vendus aux enchères pour mener une vie de servitude, sans jamais voir le simulacre d’un salaire, jusqu’à la fin de leurs jours. On ignore parmi les deux groupes qui sont les plus chanceux.

    En poste depuis les deux dernières années, Vass doit s’assurer que la réputation de l’Académie demeure ancrée dans la psyché des prisonniers. Personne ne doit vouloir revenir ici, car la menace formulée aux esclaves qui obtiennent leur congé de ces murs est claire : « Obéis à tes nouveaux maîtres, sinon tu vas avoir ton billet de retour, et ce trou sera ta tombe. »

    Vass est le Souverain de la Souffrance.

    On l’a amené ici pour tenir ce rôle.

    Dans les rangs des esclaves, une lueur d’espoir, à peine perceptible, continue de vaciller. On demeure sur le qui-vive, on réagit au moindre bruit, au moindre mouvement. Et c’est le but. Les âmes doivent rester allumées, à défaut de quoi la marchandise perdrait sa valeur : personne ne veut d’une coquille vide, même pas pour travailler. Le Souverain de la Souffrance veille sur l’agonie comme on veillerait sur le pH d’une piscine. Il doit garder l’optimisme en équilibre sur une mince ligne. Les braises peuvent couver, mais aucune flamme ne doit en fleurir.

    Le couloir de sortie se rapproche. Le jeune continue d’avancer en frottant nerveusement ses avant-bras. Derrière, on peut entendre la mère qui pleure de soulagement, qui prononce quelques phrases de gratitude en espagnol. Vass parvient à décoder chaque mot.

    D’un geste de la main, il oblige son esclave à s’arrêter. Il le contourne, lui fait face : il surplombe sa « possession » avec sa masse musculaire de titan, sur laquelle il a travaillé sans relâche depuis son arrivée à l’Académie.

    Car Vass n’est plus la même personne qui a quitté le Québec, deux ans auparavant. Celui qu’on appelait Vassily était un gamin dans un corps d’homme, un rêveur qui s’accrochait à ses fabulations d’entrepreneur, un pourvoyeur manqué, un voyeur, un sous-fifre, un cuisinier solitaire, un amant assoiffé de cheveux roux, un meurtrier sans expérience, un moins que rien. Cette personne, Vass l’a dévorée. Aujourd’hui, sa barbe frisée visite le milieu de son torse. Ses longs cheveux cachent une partie de sa figure, comme des rideaux abattus en permanence devant les fenêtres. De nouveaux tatouages ont rejoint ses anciens.

    Et ce jeune, qu’il vient de libérer de ses entraves ? À quoi ressemblait sa vie d’avant ? Quel métier pratiquait-il ?

    Vass lui enserre la joue, soulève son visage. Il veut voir l’étincelle reluire dans ces yeux-là. L’étincelle d’espoir. Cette petite braise qui pulse et le maintient en vie.

    Va-t-il la voir, cette fois ?

    Le jeune respire plus vite. Il maugrée des paroles en espagnol. Des supplications.

    — Assis-toi, répond le Souverain, dans la langue maternelle du détenu.

    Ce dernier s’exécute sans rouspéter.

    — Reste là.

    Vass agrippe une chaîne massive qui pend à partir du plafond, et dont les maillons se terminent avec un gigantesque crochet en acier. Avec empressement, il passe ce crochet sous les liens qui retiennent les chevilles du supplicié, puis presse un bouton sur un panneau de contrôle.

    La chaîne est alors aspirée vers le haut comme le dernier spaghetti d’une assiette : l’esclave bascule sur le dos, il est soulevé à l’envers pendant qu’un grondement de moteur électrique emplit la salle, à partir des hauteurs obscures de cette zone de confinement.

    Entre les rangées, la mère s’époumone.

    Vass pivote sur ses talons et se rend devant cette femme éplorée. La libère. L’amène au même endroit. Il lui confie une batte de baseball en aluminium, dont l’usure a eu raison de la peinture à son extrémité.

    Il bande les yeux à cette maigrichonne aux seins flétris, puis en profite pour pratiquer son espagnol :

    — Ton fils est une ordure. Il touche nos filles. C’est toi qui l’as amené dans ce monde. C’est toi qui vas l’en sortir.

    À l’Académie, on permet aux esclaves de se dégourdir les jambes quelques minutes par semaine dans un gymnase mal éclairé qui empeste la sueur. S’ensuivent des douches rapides, dont l’eau, volontairement refroidie à un seul degré Celsius, contient des agents nettoyants qui ont sur les bactéries l’effet d’une bombe nucléaire – et sur les yeux, l’effet d’une bouteille de lave-vitre.

    Durant ces douches, un esclave colombien en profitait pour assouvir ses besoins primaires avec les filles de son groupe, faufilant ses doigts dans les fentes à sa portée. Les règles étaient pourtant claires : les propriétaires des lieux pouvaient faire ce qu’ils voulaient des marchandises, mais entre le bétail, on interdisait le moindre contact.

    Aucune fille n’a osé porter plainte, naturellement, mais Vass a suspecté un changement dans l’atmosphère : ses yeux peuvent distinguer plusieurs teintes de noirceur. Il a investigué. Il a trouvé.

    Maintenant, le Colombien doit payer. Et sa mère appliquera le châtiment.

    Quoi de mieux qu’une piñata pour célébrer cette victoire ?

    Il donne ses ordres. La mère fige. Elle n’a nulle part où aller. Elle entend les protestations de son fils qui gueule à l’envers, sans qu’elle ait le droit d’y répondre. Bon sang que l’espagnol peut débouler vite d’une bouche, dans les moments de panique.

    Loin de se sentir comme un justicier, Vass s’écarte de la scène grotesque, les bras croisés. Après deux minutes, il perçoit les réverbérations sourdes de la batte de baseball qui cogne, et chaque fois, la douleur arrache un hurlement à sa victime.

    Ici, ces cris sont si fréquents qu’ils sont imprégnés dans les murs.

    Y’a pas de lumière dans ces yeux-là, se justifie-t-il. Ça sert à rien de regarder.

    Une réflexion de plus en plus courante. Le Souverain de la Souffrance commence à trouver sa couronne lourde. Rien à voir avec son engouement des premiers jours, après que Vass s’est fait proposer cet ultimatum par Red, dans la cuisine du restaurant Chez Joe : être enchaîné ici comme un esclave, ou devenir le bourreau des pensionnaires. Un choix facile, pour celui qui dilapidait son budget dans les snuff movies.

    Depuis, Vass remplit son rôle en respectant les tâches à la lettre. Qu’il aime ou non son nouveau « métier » importe peu : l’assiduité est obligatoire. Une puce mortelle munie d’un GPS se cache toujours là, dans sa cuisse. S’il ose prendre la poudre d’escampette sans avertir ses maîtres, le dispositif libérera du poison dans son organisme, et le règne du Souverain s’achèvera pour de bon.

    Derrière, la mère continue. Elle a de la chance. Elle peut évincer sa progéniture de l’établissement, avec quelques « swings » bien placés.

    L’intermède s’étire, et Vass attend en silence que la vieille termine le travail dont il aurait dû s’occuper, une cigarette coincée entre ses lèvres. Il observe sa montre. Constate une mince déchirure dans le cuir du bracelet.

    Son regard est soudain attiré vers la gauche.

    Vers le couloir de sortie.

    Normalement, ce passage, envahi par les tuyauteries métalliques, baigne dans une lumière verte.

    Aujourd’hui, le rouge a pris la relève.

    3

    Red

    Red marche à pas rapides dans les couloirs ; il a déjà croisé trois panneaux d’alerte. Les trois affichent cette satanée lumière rouge. Qu’est-ce qui cloche, bon sang ?

    Il aboutit dans la petite section de l’Académie qu’on a pris la peine de décorer avec boiseries, luminaires et plantes vertes, où les clients viennent pour signer leurs contrats d’adoption. White s’occupe elle-même d’arroser la végétation en pots qui jalonne les escaliers, de même que les passages recouverts de tapis gris, qu’on aurait cru volés dans un Hilton. Ici, les fenêtres sont grandioses. Le vent souffle toujours ; les vagues de l’océan punissent durement les falaises, à la base de l’île.

    Ici, pas de lumière rouge. Pas de panneaux d’alerte.

    Red n’aura pas le choix de déranger Black et White durant leur rencontre. Il doit mettre cette connerie au clair.

    Il monte les marches, repère la salle de conférence, ouvre la porte à la volée.

    Assis autour d’une table en merisier de dix places se trouvent les deux cousins de Red, avec leurs habits usuels : complet noir enfilé par-dessus un survêtement noir pour Black, et tailleur blanc agencé avec une cravate bolo pour White. Ils accompagnent trois latinos dans la fin vingtaine avec des chemises hawaïennes. Probablement des Brésiliens ou des Argentins. Durant les derniers mois, une clientèle insoupçonnée s’est révélée dans cette partie du monde.

    Ceux-là ont dû crécher à la Hutte, leur petite auberge cinq étoiles isolée à deux kilomètres d’ici, avant de venir parler affaires.

    Black se lève promptement.

    — Messieurs, dit-il dans un anglais impeccable, voici notre cousin Red. Red s’occupe ici des…

    — C’est quoi l’rapport de la lumière ?

    Les têtes des clients se tournent vers lui. Les yeux descendent vers son torse laiteux.

    — Quoi ? Quoi ! ? réagit-il. Pas ma faute si y fait chaud en sacrament.

    — Tu aurais quand même pu mettre un gilet, le sermonne White.

    — Viens t’asseoir, reprend Black. On parlera de la lumière tantôt. Chers clients, comme je vous l’ai dit, voici notre cousin Red. Il s’occupe de la maintenance du système informatique, ici, à l’Académie.

    — Jouer à la PS5, ça compte-tu comme de la maintenance ?

    — Très drôle. Allez. Assieds-toi.

    Il obéit, trop curieux de savoir pourquoi on a réveillé le panneau d’alerte. Ce pourrait être lié au système de réseautique ; il aurait pu aller vérifier lui-même dans les journaux informatiques des ordinateurs, mais comme les lumières sont contrôlées manuellement, ses cousins ont assurément une réponse à lui fournir.

    Red ayant terminé d’attirer l’attention, Black s’occupe de continuer sa présentation. Il s’apprête à décrire le rôle que jouent les puces Skuller dans l’écosystème de l’Académie.

    — Depuis maintenant dix ans, chacun de nos esclaves se fait implanter l’une de ces puces sous la nuque. Elles renvoient un signal GPS assez puissant pour être capté par satellite. Grâce à cela, nous connaissons l’emplacement exact de la marchandise, à tout moment.

    Il glisse quelques mots sur le côté technique de cette invention, fournie par les laboratoires de Mortar Biotech Corporation, que la cousine Yana Babakova dirige à partir de Montréal.

    Yana est la seule du quatuor ayant préféré garder sa résidence permanente dans une

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